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Top 100 : Les entraîneurs (40-31)

Par la rédaction So Foot
12 minutes
Top 100 : Les entraîneurs (40-31)

Qu'il soit tacticien, meneur d'hommes, diplomate ou fou à lier ; en costard, en survet', moutachu ou mal rasé ; qu'il ait la clope au bec ou la touillette sur le bout de la langue ; qu'il fut un grand joueur ou un immense tocard ; qu'il soit belge ou même nantais, l'entraîneur sera toujours un peu sur le banc des accusés, le premier fusible à sauter en cas de panne. Mais c'est aussi de lui que vient la lumière, la vraie. La preuve, avec 100 illuminés.

40. José Villalonga

Santiago Bernabeu, le mythique président du Real Madrid était un homme à poigne. Et un ancien militaire. Comme José Villalonga à qui il confie en 54, les commandes de son Real Madrid. L’entraineur, connu pour ses méthodes expéditives est avant tout là pour gérer les égos des stars en coulisses pour que leur talents s’expriment collectivement sur le terrain. Mission accomplie : Il remporte les deux premières coupes d’Europe de l’histoire. Le Real rentre dans la légende du football. Après un passage réussit à l’Atletico Madrid, l’entraineur est chargée d’une mission de la plus haute importance par le régime franquiste : Remporter la Coupe d’Europe des nations en 64. Dés sa prise de fonction, il décide de révolutionner la Roja. Quatorze des joueurs présent à la coupe du monde 62 sont remplacés par des jeunes joueurs plein de talent sur lesquels il sait qu’il aura l’ascendant psychologique. La veille de la finale contre l’URSS, Villalonga emmène tout son groupe à la Berzosa, le domaine de chasse de Franco, située à une cinquantaine de kilomètres de Madrid. « On s’est promené au milieu des olivier, puis il s’est arrêté pour dessiner un terrain sur la terre. Il a pris une pierre et il a dit : ‘Ca c’est nous’. Ensuite, il a pris des pommes de pains ‘Ca, ce sont eux’. Puis il nous demandé ? ‘Qu’est-ce qui est plus fort la pierre ou la pomme de pain ?’ » se rappelle Chus Pereda, présent ce jour là. L’Espagne, remportera le lendemain son premier tournoi international. Aujourd’hui les succès de Villalonga sont tombés dans l’oubli. Comme ses méthodes. Comme s’il s’agissait d’un tabou. Car oui, avant d’être entraineur et militaire, Villalonga était d’abord franquiste.

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39. Albert Batteux

C’est quoi le foot romantique ? Albert Batteux. Quand on dit « le grand Reims des années 50 » , on a tout dit. Les Rouge et Blanc jouaient d’ailleurs leurs matchs importants au Parc des Princes. Des matchs de gala qui régalaient. Le foot champagne, quoi… Albert était milieu offensif rémois puis international avant d’en devenir le coach (1950-62). Son style sera tourné vers l’avant, donc, et basé sur la technique, les petit espaces, les une-deux et le jeu en triangle. On le rappelle : Batteux (Stade de Reims), Leduc (Monaco) puis Arribas (Nantes), c’est la sainte trinité de l’identité de jeu « à la française » , soit le french flair footballistique que le monde nous envie. Bébert était méthodique : d’abord au début des fifties, il fixe deux tauliers, le défenseur axial Jonquet et devant lui le métronome Penverne. Il emplie des killers pour attaquer : Glowacki, Sinibaldi… et l’immense Kopa. Le dribble étant mal vu à l’époque, il ordonne néanmoins au futur grand Raymond : « si vous cessez de dribbler, je vous écarte de l’équipe » (sic). Pas fou, Albert ! On ne gâche pas un artiste… que le Real viendra lui piquer plus tard. À la fin des années 50, Batteux complète son puzzle avec Vincent, Piantoni et Justo fontaine. Bilan : 5 titres de champion et surtout deux finales de C1, perdues face au monstre Real de Di Stéfano (3-4 en 1956 et 0-2 en 1959). Le plus beau c’est que Batteux a drivé en même temps que Reims la glorieuse équipe de France du Mondial 58 en Suède. Pendant longtemps la 3e place sera l’unique référence internationale du foot français, louée dans l’Hexagone mais aussi dans le monde entier. Une pure merveille collective aux individualités offensives légendaires : Kopa, Piantoni et Fontaine, toujours détenteur du record de buts marqués en Coupe du monde (13). Batteux rebondira à Saint-Étienne en bourrant encore l’armoire à trophées : un titre en 1969, enserré entre deux doublés en 68 et 70 ! C’est chez les Verts que Batteux, l’homme du verbe, sorcier de la causerie (comme son prédécesseur illustre, Jean Snella) inspirera profondément la vocation de coacher à deux futurs très grands : Robert Herbin et Aimé Jacquet (disciples eux aussi de Snella). Et le foot romantique ? Ben, malheureusement pour le foot français, Albert Batteux était un peu trop animé de l’esprit chevaleresque du baron de Coubertin ( « l’important n’est pas de gagner, etc… » ). En 1961, les Bleus sont à la veille de jouer une qualif en barrage de Coupe du monde 1962 à Milan, contre les Bulgares (déjà mangeurs de petits enfants à l’époque). Albert déclame : « Votre mission est importante, et c’est vrai que vous devez représenter la France. Mais le sport n’est pas la guerre, et l’honneur d’un pays dans ce domaine n’est pas forcément de gagner à tout prix et par n’importe quel moyen. Dès lors qu’on a tout fait pour l’éviter loyalement et avec panache, une défaite ne le met pas en cause ». Évidemment, avec un discours pareil, une superbe équipe de France se fera tôler et éliminer le lendemain par des Bulgares mangeurs d’enfants tendres (un 0-1 bien crade). En Coupe du monde 98, avant de jouer les quarts contre la Squadra, Aimé jacquet lançait face caméra : « on va les niquer, les Italiens… » Devinez ce qu’ont fait les Bleus le lendemain ?

38. Bob Paisley

Rome, Finale de la C1 1977, Liverpool se paye le Borussia Mönchengladbach et s’offre sa première coupe aux grandes oreilles. Sur son banc, le coach Bob Paisley sort sa boîte à punchlines : « C’est la seconde fois que je bats des Allemands à Rome. La première fois, c’était en 1944. Je conduisais un tank dans la ville quand elle a été libérée » . Voilà comment parlait ce bon vieux Bob, véritable légende de Liverpool. D’abord comme joueur, où sa grande carcasse officia en défense pendant quinze ans. Puis sur le banc où la magie opéra entre 1974 et 1983. Une décennie de dingue avec six titres de champion, trois Coupes de la Ligue, six Charity Shield, une Coupe de l’UEFA, une Supercoupe d’Europe et, surtout, trois C1 (1977, 1978 et 1981 auxquelles il faut ajouter deux demi-finales en 1979 et 1980). Aucun coach anglais n’a fait mieux. D’autant que Bob ne partait pas avec beaucoup d’atout puisqu’il avait la lourde tâche de succéder au mythique Bill Shankly. Avec sa bande de grognards (Clemence, Hansen, Souness, Dalglish, Neal), il squatte le sommet du Vieux Continent pendant plus de cinq ans. Un putain de génie qui ne s’embarrassait pas avec la tactique. Son credo, c’était le mental, la hargne et l’envie. Et quand ça ne suffisait pas, il intimait et franchissait allègrement les règles de le bien-pensance comme lorsqu’en parlant de son joueur Alan Kennedy, il balance un « Je vais vous dire quelque chose, ils ont tiré sur le mauvais Kennedy » . Comment oublier un mec qui n’a entraîné qu’un seul club dans sa vie et qui affiche un taux de victoire à 57% en plus de 500 matchs sur le banc. Bob, c’était le patron. Un mec avec un cœur. Dont l’âme fut rendue un jour de Saint-Valentin.

37. Carlos Bianchi

Que ce soit à Nice, à la Roma ou à l’Atlético, El Virrey (le Vice-Roi) n’a pas franchement marqué de son empreinte les bancs de touche européens. Mais au pays, c’est une toute autre histoire. Carlos Bianchi a d’ailleurs réalisé quelque chose de très rare en Argentine : devenir l’idole de deux clubs différents. À Vélez Sársfield, ses 206 buts marqués et l’obtention du premier titre de champion de l’histoire du club (c’était en 1968) avaient déjà conquis les fans, mais l’homme à la calvitie précoce a fait beaucoup mieux sur le banc. En trois ans (93-96), il a offert trois titres de champion et une renommée internationale au club de Liniers, avec une première (et unique) Copa Libertadores et une première (et unique) Intercontinentale. Merci qui ? Merci Bianchi. Mais l’ex buteur de Reims en voulait plus. Il est alors allé faire d’un grand club d’Amérique du Sud, Boca Juniors, un immense club d’Amérique du Sud. Deux cycles (1998-2001, 2003-2005), quatre championnats, trois Libertadores et deux Intercontinentales. De quoi être adulé à vie du côté de la Bombonera, où il a fait son retour cet hiver.

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36. Claude LeRoy

Pourquoi Claude Le Roy ? Parce que Samuel Eto’o l’appelle « papa » . Un privilège rare, même son propre père n’a pas le droit à ce titre.

35. Jock Stein

Il portait merveilleusement la cravate sous ses pulls col en V. Homme de traditions, de valeurs et de principes, l’Écossais fut le premier protestant entraîneur du Celtic Glasgow. À la tête de l’équipe entre 1965 et 1978, il remporta 10 championnats, 8 coupes d’Écosse et surtout une Coupe d’Europe, la grande, en 1967, toute première victoire britannique dans la compétition, et seule victoire écossaise de l’histoire… Mais c’est surtout à la tête de sa sélection nationale que Stein, meneur d’hommes plus que tacticien, passa à la postérité éternelle. Après avoir mené la sélection au Mondial 82, il la dirigea dans les qualifications pour l’édition 86. Le dernier match, contre le Pays de Galles, à Cardiff, fut décisif pour son équipe. Et fatal pour lui… Trop de pression, trop d’adrénaline, Stein décéda dans le vestiaire juste après le match, alors que son pays faisait la fête. Ce soir là, c’est son adjoint, un certain Alex Ferguson, qui se chargea d’apprendre la nouvelle à sa femme… Le récit de cette scène vaut à elle seule la lecture de l’autobiographie de l’entraîneur de Manchester United, Managing My Life.

34. Marcello Lippi

Marcello Lippi est monté sur le toit du monde le 9 juillet 2006. Ce soir là, face à la France, Fabio Grosso transforme le dernier tir au but d’une séance déconseillée aux cardiaques : l’Italie est sacrée championne du monde pour la quatrième fois de son histoire. L’homme à la tête de cette équipe, c’est lui. Marcello Lippi. Le coach avait repris les rennes de la Nazionale en 2004, juste après le décevant Euro portugais. En deux ans, il parvient à reconstruire une équipe qui n’avait plus rien gagné depuis 1982, et la hisse jusqu’au titre mondial. Parti en héros, Lippi fera l’erreur de revenir après l’Euro 2008. Son Mondial 2010 restera l’une des pires pages de l’histoire du football italien. Mais cela n’effacera en rien la magnifique carrière du Paul Newman italien qui, pendant près d’une décennie, a été le symbole de la Juventus. La Juventus qui raflait tout en Italie et en Europe (Scudetto, Ligue des champions, Coupe intercontinentale), avec des joueurs comme Baggio (qui a eu pas mal de problèmes avec Lippi, cela dit), Vialli, Del Piero, Inzaghi ou Zidane. Lippi n’a jamais vraiment été reconnu comme un maître tacticien, certes, mais a toujours su mener ses troupes d’une main de maître, leur inculquant, entre autres, un mental d’acier. Aujourd’hui, Lippi, après avoir écumé l’Italie (Atalanta, Napoli, Juventus, Inter), tente une nouvelle expérience en Chine, avec le Guangzhou Evergrande, avec qui il a déjà réalisé le doublé Coupe-Championnat. Et dire qu’un temps, juste avant l’arrivée d’Ancelotti, on l’avait annoncé au PSG…

33. Herbert Chapman

Se pencher sur Herbert Chapman, c’est ressortir les albums photos du début du siècle dernier. Normal, l’Anglais a rendu l’âme en 1934, victime d’une pneumonie alors que son club, Arsenal, était en tête du championnat. Avant cela, l’ancien joueur obscur d’une douzaine de taules du pays avait révolutionné le football. Comment ? Tactiquement tout simplement. Après un brillant passage sur le banc de Huddersfield Town FC et Leeds, le mec débarque à Arsenal. Et là, c’est la révolution. Il met en place son schéma dit du « WM » et invente un 3-4-3 ultra moderne pour l’époque. Il fait du football un spectacle et instaure un certain cadre strict durant les entraînements. À côté, il met en place le suivi physique de ses joueurs et fait appel à des physiothérapeutes et des masseurs. Du jamais vu. Au sein d’Arsenal, il est à l’origine d’une prise de conscience collective. Tout le monde communique. On échange tactique, schéma de jeu, possession. Mieux, il discute de temps en temps avec ses potes Hugo Meisl et Jimmy Hogan, les patrons de la formidable équipe d’Autriche des années 30, la « Wunderteam » . Échange de bons procédés entre trois mecs qui vont inspirer la génération hongroise dorée des années 50 et Rinus Michels. Rien que ça. Passionné par son sport, Chapman met tout en œuvre pour améliorer les conditions de jeu. Ainsi, il est à l’initiative de l’apparition des crampons, du numéro sur les maillots et des protège-tibias. Mieux, c’est lui qui influence la municipalité pour renommer la station de métro la plus proche d’Highbury en Arsenal en lieu et place de Gillespie Road. Costaud. S’ouvre ainsi une ère dorée pour Arsenal où les titres s’enchaînent (Championnat 1931, 1933 et 1934, FA Cup en 1930) ainsi qu’une reconnaissance interne avec sept Gunners en équipe d’Angleterre (Copping, Bowden, Male, Moss, Drake, Hapgood et Bastin). Un précurseur.

32. Mario Zagallo

La vie de Mario Zagallo est un roman brésilien du XXe siècle. Un roman sans les clichés locaux, un roman où les titres de chapitre sont des lignes de palmarès. Mario Zagallo est l’homme aux quatre Coupes du monde. À l’exception de celle de 2002, toutes les étoiles décrochées par la Seleção portent sa trace. Comme un ailier gauche sous-estimé en 1958 et 1962, comme assistant de Parreira en 1994, mais surtout comme sélectionneur du plus beau des Brésil. Mexique 70, Zagallo remplace un Saldanha poussé dehors pour incompatibilité politique avec le pouvoir militaire en place. Regard froid, mots secs, l’homme ne respire pas la sympathie mais son équipe n’est qu’amour, eau fraîche et beauté du geste. « El Lobo » a trouvé la pierre philosophale pour faire cohabiter les Pelé, Tostao, Gerson, Jairzinho, Clodoaldo et Rivelino. Un 5-3-2 amovible en 3-5-2 où Tostao est un avant-centre organisateur, Jairzinho un ailier buteur, Gerson et Clodoaldo la paire de milieux défensifs la plus classe de l’histoire. Sans jamais avoir prêché le beau, Zagallo signe l’album parfait. Si Pelé tient à la fois de Lennon et McCartney, son sélectionneur mérite au moins son titre de George Martin. Par la suite, ses productions seront plus tournées vers l’efficacité et l’Europe. Zagallo se sera européanisé. Et le football brésilien avec lui.

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31. Matt Busby

A Manchester United, avant la gloire, les titres et un manager écossais anobli en poste depuis 25 ans, il y avait déjà eu la gloire, les titres et un manager écossais anobli resté 25 ans à la tête du club. Quarante ans avant Ferguson, Matt Busby a lui aussi transformé Manchester United en machine à gagner, en bâtissant sur des ruines. Mais au sens propre : celles du vol 609 British European Airways, qui n’a jamais réussi à décoller de Munich un matin de février 58, où les Red Devils faisaient escale après un déplacement à Belgrade. Un crash qui a vu périr huit des Busby Babes, cette génération de joueurs appelée à dominer l’Europe à la fin des années 50. Qu’importe, Busby patientera dix ans de plus pour soulever la C1 avec la bande des Charlton, Best et Law. Si le destin qui a frappé les Busby Babes est extrêmement cruel, les supporters mancuniens lui sont tout de même reconnaissant d’avoir épargné le manager dans la catastrophe

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