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Top 100 : Les entraîneurs (15-11)

Par la rédaction de So Foot
Top 100 : Les entraîneurs (15-11)

Qu'il soit tacticien, meneur d'hommes, diplomate ou fou à lier ; en costard, en survet', moutachu ou mal rasé ; qu'il ait la clope au bec ou la touillette sur le bout de la langue ; qu'il fut un grand joueur ou un immense tocard ; qu'il soit belge ou même nantais, l'entraîneur sera toujours un peu sur le banc des accusés, le premier fusible à sauter en cas de panne. Mais c'est aussi du coach que vient la lumière, la vraie. La preuve, avec les 100 plus beaux illuminés.

15. Bill Shankly

Des titres, des phrases cultes et un héritage sans pareil. Voilà ce qu’aura laissé Bill Shankly, l’homme « qui a rendu les gens heureux » , à Liverpool. L’histoire d’amour entre le manager écossais et le LFC aurait pourtant pu tourner court après un premier entretien d’embauche raté, mais les deux parties étaient faites pour vivre ensemble une extraordinaire histoire. Celle d’un homme du peuple qui a redonné des titres à une équipe alors endormie en deuxième division. « Liverpool était fait pour moi et j’étais fait pour Liverpool » , dira Shankly. Arrivé chez les Reds en 1959, il les fait remonter dans l’élite trois ans plus tard. Adepte d’un jeu de mouvement, le natif de Glenbuck construit surtout ses succès grâce à l’état d’esprit qu’il inculque à ses joueurs, un fighting spirit, un amour du maillot sans faille et une haine du rival Everton ( « Quand je n’ai rien de mieux à faire, je regarde en bas du classement comment se porte Everton » ). Pendant ses 15 ans à la tête de Liverpool, l’ancien international écossais va dépoussiérer l’armoire à trophées en y ajoutant trois titres de champion (1964, 1966 et 1973), deux Cup (1965 et 1974) et une Coupe de l’UEFA, le premier trophée européen du club (1973). Shankly passe ensuite la main à Bob Paisley, son adjoint, qui va surfer sur la dynamique et remporter pas moins de 19 trophées avec les Reds. Mais derrière le Kop d’Anfield, c’est bien Shankly qui a sa statue…

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14. Giovanni Trapattoni

Une carrière est parfois faite de détails. Giovanni Trapattoni, en tant que coach, a pratiquement tout gagné. Pourtant, le nom de Trapattoni sera associé pour toujours à une chose. Cette folle conférence de presse de mars 1998, à l’époque où il était au Bayern Munich. Une conférence où le bon Giovanni pète un câble, dans un allemand hésitant, ce qui donne lieu à un moment culte du football européen de ces 20 dernières années. L’instant est d’autant plus dingue que c’est la première fois que l’on voyait le Trap dans cet état-là. Un Trap qui, tout au long de sa carrière de joueur, avait fièrement porté le maillot du Milan AC. Après avoir raccroché, il en devient l’entraîneur. Sans trop de succès. Le destin l’envoie finalement à la Juventus. C’est là qu’il devient le Trap, celui qui va révolutionner le club turinois. Et tout gagner. C’est la grande Juve de Zoff, Gentile, Scirea, puis Paolo Rossi, Platini, Boniek. Une équipe qui rafle tout, du Scudetto (six titres de 1977 à 1986) à la controversée Coupe des Champions 1985 (celle du Heysel), en passant par la C2 (1984) et la C3 (1977 et 1993). Mais là où Trapattoni s’est imposé comme l’un des plus grands coachs de l’histoire, c’est qu’il est parvenu à gagner partout : en Allemagne avec le Bayern (Coupe, championnat, Coupe de la Ligue entre 1997 et 1998), au Portugal avec Benfica (champion en 2005) et en Autriche avec Salzbourg (champion en 2007). Le technicien s’est même permis le luxe de décrocher un Scudetto et une C3 avec un autre club italien, en l’occurrence l’Inter. Son seul regret : ne rien avoir remporté avec la Squadra Azzurra, qu’il a guidée de 2000 à 2004. Paraît-il qu’il fait encore des cauchemars de Byron Moreno… Et de Thierry Henry ?

13. Louis van Gaal

C’est dans l’adversité qu’on reconnaît le vrai talent des coachs controversés. À l’orée de la saison 2007-08, Louis van Gaal annonce qu’il quittera l’AZ (Pays-Bas) en fin d’exercice, déçu par son manque de succès avec Alkmaar qu’il drive depuis deux ans. C’est que l’ex-champion d’Europe avec l’Ajax et champion d’Espagne avec le Barça est tombé en disgrâce après sa non-qualification avec les Oranje pour la Coupe du monde 2002. Van Gaal a dû retourner au foot de base avec le petit club de l’AZ. Une humilité qui force le respect. Mais tout l’effectif d’Alkmaar va retenir son coach et le pousser à ne pas lâcher de suite ! Et vlan pour sa réputation de dictateur détesté de ses joueurs… Avec Van Gaal, l’AZ finira champion des Pays-Bas en 2009 en damant le pion aux cadors d’Eredivisie (Ajax, PSV). Un petit exploit qui a relancé la carrière de Louis le Terrible : le Bayern viendra le chercher à l’été 2009. Un autre aspect méconnu de Van Gaal, c’est l’hommage appuyé de certains tauliers actuels du Barça. Malgré son passage à Barcelone (1997-2000 puis vers 2002-03) que Van Gaal avait transformée en « Ajax de Barcelone » (jusqu’à neuf joueurs néerlandais !), Xavi, Iniesta, Valdés, entre autres, insisteront sur la qualité de ses entraînements et des exercices tactiques originaux où rien n’était laissé au hasard.

Certains joueurs blaugrana actuels reconnaissent également que c’est Van Gaal qu’il leur a offert la chance de pouvoir débuter en pro à une époque où l’argument « jeunesse » ne coulait pas vraiment de source du côté du Nou Camp… Et on en arrive fatalement au génie formateur « made in Ajax » de Van Gaal. Avec une équipe de golden boys (à peine 22 ans de moyenne d’âge, sans Rijkaard et Blind) l’Ajax de Kluivert, Overmars, des frères De Boer, Davids, Seedorf, Kanu, Finidi, Van der Sar, Reiziger, Bogarde ou Litmanen a terrorisé l’Europe en devenant champion continental (C3 92 avec Bergkamp puis C1 95) puis intercontinental (1995, contre le Grêmio). Le grand retour de l’Ajax au premier plan qu’on n’espérait plus. Aux Pays-Bas, on salue encore son coup de maître légendaire contre le Milan de Capello en finale de C1 95 (1-0) : avec l’entrée à la 70e de Kluivert, buteur à la 84e, puis de Kanu, Louis avait pris le risque insensé de jouer à quatre attaquants pour faire plier les Rossoneri ! En finale de C1 1996, ce n’est qu’aux tirs au but que la Juve fera plier les Ajacides… Après l’Ajax, le Barça, l’AZ, c’est au Bayern que Van Gaal fera émerger Badstuber, Thomas Müller et Schweinsteiger (que Van Gaal fera avantageusement passer de joueur de couloir à demi défensif plus axial). À Munich, Van Gaal réussira le doublé coupe-championnat 2010, échouant en finale de C1 contre l’intouchable Inter de Mourinho, ex-assistant de Louis au Barça et disciple admiratif du maître hollandais… Dernier aspect méconnu du coach à succès : c’est plus une philosophie de jeu qu’un système unique et rigide que prône Louis van Gaal. « Le système dépend d’abord des joueurs dont on dispose. Je jouais en 4-3-3 avec l’Ajax, en 2-3-2-3 avec le Barça et en 4-4-2 avec l’AZ. Je suis flexible. »

Van Gaal a même l’humilité de dire que sa philosophie de jeu (offensive, ultra solidaire dans la récup et l’occupation rationnelle du terrain) n’est pas adaptable dans tous les clubs. Reste le personnage… L’homme au calepin est autoritaire, cassant, limite parano avec la presse (au Barça, ses clashs sont restés mémorables). La haine réciproque et sans retour entre Van Gaal et Cruijff fait encore les délices des conversations foot aux Pays-Bas. Bien parti pour qualifier les Oranje au Mondial 2014, une élimination prématurée lui vaudra un bombardement atomique définitif de Killer Johan. La sélection néerlandaise… C’est l’ultime mission, la deuxième chance inespérée dont rêvait Van Gaal après son échec cuisant de 2002 (Hollande non qualifiée, troisième derrière Portugal et Éire : un traumatisme national). Et là, Van Gaal ne rigole pas : aucun passe-droit, pas de sénateurs, zéro statut d’ancien ! Van Gaal pourrait sans problème se passer de Sneijder, Robben, Van der Vaart ou autres s’ils ne sont ni titulaires en club, ni en forme. Le sélectionneur « ajacide » (assisté de Danny Blind et Patrick Kluivert) a décidé de faire confiance aux jeunes d’Eredivisie qui ont les crocs (Lens, Clasie, Strootman, Martins Indi, Daley Blind, Janmaat), plutôt qu’aux vieux crocos indignes de l’Euro 2012. Louis nous refait-il le coup de l’Ajax doré des années 90 ? Gare aux Pays-Bas du revanchard Van Gaal au Brésil 2014…

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12. César Luis Menotti

C’est l’histoire d’un mec qui a mené son pays au titre suprême, le Mondial 1978 à domicile, qui a marqué l’histoire d’Huracán en décrochant le seul titre de champion de son existence professionnelle (en 1973), qui a gagné trois coupes nationales la même année avec le Barça (en 1983), et qui a échoué dans ses 14 autres tentatives sur les bancs de touche. Mais toujours avec la même idée en tête. Avec la même philosophie de jeu. Et avec la peau sur les os et la clope au bec. En Argentine, Menotti est une école de football. Fan de la Hollande de Cruijff et du Barça de Pep ( « Il y a plein de Mourinho, mais Guardiola, il n’y en a qu’un seul » ), El Flaco, encore un, est un adepte de la possession de balle, de la passe courte et précise, du football total, technique et offensif. « Le but doit être une passe aux filets » , théorise-t-il. Premier sélectionneur longue durée de l’Argentine (74-82), il a soulevé la première Coupe du monde de l’Albiceleste, après avoir fait jouer à merveille cet Huracán de René Houseman. Le reste du temps, il a essayé d’appliquer sa conception du jeu à des équipes qui n’étaient pas prêtes pour ça. Il y a deux ans tout juste, c’est la cigarette qui a failli avoir raison de lui. Depuis, il prend soin de ses poumons et balance une pique à Bilardo, son parfait contraire en Argentine, à la moindre occasion. « Le football est tellement généreux qu’il a sauvé la médecine de Bilardo. » Un esthète, un vrai.

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11. Marcelo Bielsa

De son passé de joueur, rien ou presque : quatre petits matchs disputés au poste de défenseur central en première division avec Newell’s à la fin des années 70. Au début des eighties, Bielsa intègre la cellule recrutement du club de Rosario. Sa première décision est celle d’un missionnaire : il prend un an pour parcourir l’Argentine, du Rio de la Plata à la Terre de feu. Un périple en cinq étapes de 5000 km chacune, effectué à bord d’une Fiat 147 CL modèle 1985. Avant de prendre la route, Bielsa a découpé le pays en soixante-dix zones. Dans chaque village, il commence par demander à parler à la personne qui connaît le mieux le football. Puis il en fait son contact privilégié. Un matin froid de 1986, El Loco roule en direction de Murphy, bled paumé de la province de Santa Fe. On lui a parlé d’un phénomène. Lorsqu’il sonne chez les parents, l’enfant dort encore. Le coach insiste néanmoins pour qu’on lui ouvre la chambre, car il tient à voir les jambes du prodige. Convaincu, il enrôle sur le champ le gamin de 13 ans. Cinq ans plus tard, Mauricio Pochettino sera sacré champion d’Argentine aux côtés de l’ancien Marseillais Eduardo Berizzo et d’un certain Gabriel Batistuta, tous détectés par Bielsa. Qui, selon la légende, possèderait plus de 25 000 vidéos de foot. Lors du Mondial 2002, alors qu’il était sélectionneur de l’Argentine, il avait exigé qu’on lui livre un container de 7000 cassettes afin de mieux étudier ses adversaires. Pour ce qui concerne le management, Bielsa n’entretient aucun rapport de proximité avec ses joueurs, n’en tutoie aucun et exige que ses consignes soient respectées à la lettre. « Lors d’un match, il m’avait obligé à dégager directement en touche. Il disait que c’était plus facile de récupérer le ballon de cette façon. Parce que pendant que l’adversaire faisait la remise en touche, l’équipe d’en face n’avait plus que 10 joueurs sur le terrain alors que nous, nous étions 11 » , raconte Norberto Scoponi, son ancien gardien de but à Newell’s.

Tactiquement, Bielsa avoue une coquette préférence pour le 3-3-1-3. Selon lui, le football tient en quatre mots : « Concentration, mobilité, rotation et repli. Quand l’adversaire a le ballon, toute l’équipe fait le pressing le plus près possible de la surface adverse. Je suis un obsessionnel de l’attaque. Le football offensif est infini. Moi, je joue avec un schéma court, avec peu de distances entre les lignes, je place mes joueurs sur l’une des moitiés longitudinales du terrain pour obtenir une supériorité numérique. Si on le fait bien, l’adversaire n’a pas d’issue. » Comme le Brésil face à son Chili 2010. Problème, ça n’a duré que cinq minutes. Cinq premières minutes de pressing effréné et de passes qui donnent le tournis, de combinaisons retorses et de tirs dans des positions impossibles. Cinq premières minutes de football total. Cinq premières minutes de courage absolu. Puis une défaite 3-0. Pour une élimination en huitièmes de finale. Et une nouvelle disparition de Marcelo. Car Bielsa est bien le Terrence Malick du ballon : il signe un chef-d’œuvre tous les dix ans avant de s’évaporer dans la nature, qui le lui rend bien.

(propos et texte tiré d’un portrait de Marcelo Bielsa dans le SoFoot n° 78)

À lire : La suite du top 100 des entraîneurs

Manchester City et l’Inter se tiennent en respect

Par la rédaction de So Foot

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