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- Les humiliations suprêmes
Top 100 : Humiliations suprêmes (de 90 à 81)
Parfois, on pose le pied sur un carré vert sans avoir conscience que l'on va en sortir en ayant perdu un peu de nous-mêmes. En voici 100 exemples, avec à chaque fois un tortionnaire et une ou plusieurs victimes. Un top pour public averti.
#90 - Immobile fait danser Naples
Lazio – Naples (1-2)
18 août 2018, Serie A (J1)
Ah, l’été à Rome. Ses corps moites, son limoncello, et ses regards pleins de désir qui ne demandent qu’à passer lourdement à l’action. Pour s’en sortir, les recours sont minces. Il y a la traditionnelle bombe lacrymogène, bien sûr, mais aussi la talonnade pour soi-même. L’intrépide Ciro Immobile opte pour la seconde solution. Et c’est avec le gazon que Mário Rui, Kalidou Koulibaly et Raúl Albiol concluront.
Taux d’humiliation : 34%, comme le nombre de minutes qu’il faudra au Napoli pour retourner la situation et l’emporter.
#89 - Kiki Musampa s'amuse de Stéphane Grégoire
Bordeaux – Rennes (4-0)
25 septembre 1998, Division 1 (J7)
Stéphane Grégoire a pour particularité d’avoir signé son premier contrat de footballeur professionnel en 1997, à 29 ans. Pas étonnant donc qu’en 1998, l’homme de Thouars ne soit pas très au fait des derniers pas à la mode sur les dancefloors de D1. L’insolent Kiki Musampa, à qui il arrivait de porter des lunettes de soleil à l’entraînement, en profite pour jouer sur les variations de tempo, et réaliser l’impossible : faire marquer David Jemmali.
Taux d’humiliation : 72%, comme le nombre de points qu’il faudra aux Girondins pour être sacrés champions de France cette saison.
#88 - Themba Zwane sur Sibusiso Mbonani
Polokwane City – Mamelodi Sundowns (0-2)
7 août 2018, D1 Sud-africaine (J2)
En Afrique du Sud, on désigne par le mot « Shibobo » le fait de subtilement glisser un ballon de football entre les jambes écartées d’un adversaire. Mais la terminologie n’a que très peu d’importance quand on voit la violence de ce qu’a infligé le joueur du Sundowns F.C. Themba Zwane à son compère Sibusiso Mbonani, de Polokwane City. Qui n’a pu faire mieux que lamentablement tomber sur la tête. Shibobo d’un côté, gros bobo de l’autre.
Taux d’humiliation : 87%. Cette chute… Même les commentateurs dans la vidéo se foutent de sa gueule.
#87 - Le chat-bite de Míchel sur Valderrama
Real Madrid – Real Valladolid (1-0)
8 septembre 1991, Liga (J2)
« C’était une simple blague. Malheureusement, il semble que la plupart des gens aient perdu le sens de l’humour. » C’est ainsi qu’en 1991, Míchel expliquera son fameux palpé sur l’intimité du meneur de jeu colombien. Un geste qui n’a effectivement fait marrer personne en Espagne. Le futur entraîneur de l’OM se verra infliger une amende en commission de discipline, et se verra traiter de maricón (tapette) dans tous les stades d’Espagne. Décidément, rien ne va dans cette histoire d’humiliateur humilié.
Taux d’humiliation : 2%, comme le nombre de testicules de Carlos.
#86 - Scott Hiley sur CR7
Exeter City – Manchester United (0-2)
19 janvier 2005, 3e tour (replay) de FA CUP
On peut être un futur quintuple Ballon d’or et se faire ridiculiser par un latéral droit de 36 ans officiant en cinquième division. C’est ainsi que sur la pelouse de St James’ Park, Scott Hiley a écrit sa légende il y a quinze ans en se payant un jeune Cristiano de même pas 20 ans, alors en pleine explosion chez les Red Devils. Un délice, que même le pion du Portugais en fin de match ne saura effacer.
Taux d’humiliation : 87%. Rappelons que ces deux hommes ne font même pas le même sport, à la base.
#85 - Gerardo Masini contre San Nicolò
Teramo – San Nicolò (2-0)
6 novembre 2011, Serie D (J10)
« C’était l’instinct. Ce genre de but n’arrive que si tu évites d’y penser. […] Pour nous les Argentins, la rabona est un geste naturel, je ne sais pas pourquoi il vient spontanément. Mais ce n’est pas seulement une question technique. Tu dois être préparé sur le plan physique, anatomique. » Quand Gerardo Masini parle du coup du foulard qu’il estime tant, il ne plaisante pas. Et quand il décide de marquer le but de sa vie, il ne fait pas non plus les choses à moitié.
Taux d’humiliation : 56%, ça reste de la Serie D sur terrain neutre avec aucun clampin dans les gradins. Maintenant, reste à savoir qui a le plus l’air con dans l’histoire, entre le plot victime d’un grand pont, le bougre qui titube, le retardataire qui tacle dans le vide ou le portier qui n’a pas le temps de capter ce qui lui arrive.
#84 - Ben Arfa sur Anthony Fernandes
US Ivry – Montrouge
1997, Tournoi de foot en salle
Dans un épisode du Vestiaire sur RMC Sport en novembre dernier, Marvin Martin racontait comment, en équipe de jeunes à Montrouge, Hatem Ben Arfa s’amusait à ridiculiser les défenses adverses. En citant une anecdote particulière lors d’un tournoi de foot en salle : « À un moment donné, il arrive devant le gardien, il dribble le gardien, et au lieu de marquer il revient pour re-dribbler le défenseur et le gardien… » Le défenseur en question, Anthony Fernandes, avait alors refait surface sur Twitter et, pas rancunier, nous avait raconté sa version de cette humiliation. « On avait tout tenté sur ce match-là. On avait de très bons défenseurs, on s’était mis au marquage à deux sur lui… mais tu lui laissais un trou de souris, il rentrait dedans. On n’arrivait pas à l’arrêter. T’avais même pas le temps de lui mettre des coups ! »
Taux d’humiliation : 100%. Aussi humiliant que gratuit.
#83 - La tornade Torres s'abat sur Villarreal
Villarreal – Atlético de Madrid (0-1)
29 avril 2015, Liga (J34)
El Niño allait très vite. Trop vite pour Éric Bailly, qui après avoir perdu le ballon dans le rond central, n’a eu d’autre choix que de faire illusion en courant derrière l’idole des Colchoneros. Mais, sympa, Torres l’a attendu après avoir éliminé Sergio Asenjo. Pour mieux le crocheter, et offrir au monde un modèle de air-tacles synchronisés exécuté en duo avec Victor Ruiz. De l’art.
Taux d’humiliation : 90%. Parce que c’était son 90e but sous les couleurs de l’Atléti. Imparable.
#82 - Riccardo Orsolini sur Francesco Migliore
Ascoli – Spezia (0-2)
2 octobre 2016, Serie B (J7)
(Le crime à partir de 2:57 dans la vidéo)
Avant de jeter leur dévolu sur lui en janvier 2017, les dirigeants de la Juve ont peut-être enchaîné les compils du délicieux Riccardo Orsolini en Serie B avec Ascoli. Une époque durant laquelle le gaucher a fait quelques folies, notamment ce double bonbon sur le pauvre Francesco Migliore, franco-italien formé à l’OL qui passait par là. Aujourd’hui à Bologne, Orsolini n’aura finalement jamais porté les couleurs bianconeri en Serie A. Mais Migliore, lui, restera marqué au fer rouge par ce coup du tourniquet.
Taux d’humiliation : 50% sur le premier skill pas vraiment identifié, 50% sur le crochet dévastateur. Le compte est bon.
#81 - Kingsley Coman sur Thilo Kehrer
Schalke 04 – Bayern Munich (0-3)
19 septembre 2017, BuLi (J5)
Coup de rein, accélération, feinte de frappe… parfois, il suffit de pas grand-chose pour transformer un défenseur en pantin désarticulé. Thilo Kehrer l’a appris à ses dépens un soir de septembre 2017.
Taux d’humiliation : 92%, quand tu tombes tellement loin que tu sors de l’image, tu ne te relèves jamais vraiment… +17% pour la queue de rat de Coman, c’est comme se faire dribbler par un type qui porte le mulet.
Par Alexandre Aflalo, Mathias Edwards et Jérémie Baron