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Top 100 : Humiliations suprêmes (de 80 à 71)

Par Alexandre Aflalo, Mathias Edwards et Jérémie Baron

Parfois, on pose le pied sur un carré vert sans avoir conscience que l'on va en sortir en ayant perdu un peu de nous-mêmes. En voici 100 exemples, avec à chaque fois un tortionnaire et une ou plusieurs victimes. Un top pour public averti.

#80 - Mamadou Niang contre le Milan

Olympique de Marseille – AC Milan (1-2)

15 septembre 2009, phase de groupes de C1 (J1)

On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Mais qu’est-ce qu’un centre pour Brandão réussi quand on peut ridiculiser Thiago Silva et Zambrotta en une demi-seconde sur une inspiration divine ? Mamad’ avait choisi le panache.

Taux d’humiliation : 33% comme le numéro de Silva qui, a priori, n’était pas encore vraiment devenu « O Monstro » .

#79 - Puyol roule sur Valence

Valence – Barça (1-1)

1er février 2012, demi-finales aller de Copa del Rey

Cela n’a débouché sur rien, les gestes sont laborieux, et c’est bien cela le plus humiliant pour les Valenciens. Lorsque la grosse crinière en sueur du capitaine catalan s’élance au milieu de terrain, personne n’ose se mettre en travers de l’animal, de peur de choper la rage.

Taux d’humiliation : 76%, malgré les rires moqueurs des commentateurs.

#78 - Dele Alli sur Bernardo Silva

Manchester City – Tottenham (1-0)

20 avril 2019, Premier League (J35)

S’il y a bien une chose que l’on ne peut enlever à cette tête à claques de Dele Alli, c’est qu’en matière de nutmeg, il sait y faire. Les exemples ne manquent pas, et même l’artiste Bernardo Silva, arrivé dans les pattes de l’Anglais avec un peu trop de fougue un samedi ensoleillé d’avril 2019, est passé à la casserole. Pas sûr que la carte de Londres placardée sur le maillot des Spurs aide le Portugais à retrouver son chemin.

Taux d’humiliation : 76%. Bordel, cette insolence !

#77 - Leandro Damião sur Emiliano Papa

Argentine – Brésil (0-0)

15 septembre 2011, amical

En dix-huit capes avec la Seleção, l’ex-futur crack Leandro Damião n’a eu le temps de marquer qu’à trois reprises pour son pays. Et il est certainement passé à côté du chef-d’œuvre de sa vie lors de cet amical disputé sans les « européens » de chaque camp. Au vu de la manière dont le centre-tir est hasardeux, le garçon n’avait sans doute pas prévu que sa lambretta soit si efficace. Quelle ironie : on peut s’appeler Emiliano Papa et devenir l’enfant de son adversaire l’espace d’une seconde.

Taux d’humiliation : 34%, on parle de l’un des Argentine-Brésil les plus obscurs de l’histoire. Mais faire ça sous les yeux de Neymar en lui volant la vedette et son geste fétiche, il fallait oser.

#76 - Redondo promène Berg

Manchester United – Real Madrid (2-3)

19 avril 2000, quarts de finale retour de C1

Qu’est-ce qu’il est beau, Fernando. On joue la 53e minute à Old Trafford, lorsque le capitaine argentin décide de faire du pauvre Henning Berg sa chose : talonnade entre les jambes du lourdaud norvégien, avant de régaler Raúl. 3-0. Facétieux, les Madrilènes laisseront les Red Devils revenir à 3-2. Histoire de leur laisser des regrets.

Taux d’humiliation : 100%. Tout ce que fait Fernando Redondo obtient la note maximale.

#75 - Marta sur la défense américaine

États-Unis – Brésil (0-4)

27 septembre 2007, demi-finales de la Coupe du monde

Au Brésil, l’amour du dribble et de son génie ne connaît pas les frontières du genre. Preuve en est : Marta, immortelle esthète balle au pied, qui nous avait notamment gratifiés lors de la Coupe du monde 2007 d’un but génial en demi-finales face aux Américaines. Un premier geste « Bergkampesque » pour effacer la défenseuse Tina Ellertson, une feinte de frappe tout en simplicité pour duper sa comparse Cat Whitehill, et voilà Marta tranquillement lancée pour aller battre Brianna Scurry en 1 contre 1. Simple.

Taux d’humiliation : 67%, le premier geste tient du génie, notre amie Cat se jette un peu trop facilement sur le deuxième, et cette frappe était dégueulasse, mais l’ensemble est plus que cohérent.

#74 - Quadruple petit-pont pour Fatos Beqiraj

Hapoël Beersheva – Maccabi Netanya (1-1)

2 février 2019, Ligat ha’Al (J21)

Et un, et deux, et trois… et un petit quatrième pour la route. Ce 2 février 2019, le Monténégrin Fatos Beqiraj a slalomé entre les défenseurs rouge et blanc de l’Hapoël Beersheva avec l’habileté d’un skieur alpin. Le nom des piquets ? Dans l’ordre : Hatem Abd Elhamed, Dor Elo, John Ogu et Haor Melikson.

Taux d’humiliation : 51%. C’est assez impressionnant sur le papier pour donner une majorité absolue, mais on parle quand même d’un championnat dont la dernière « star » s’appelait Apoula Edel. Restons sérieux.

#73 - Goikoetxea punit Chilavert

Real Saragosse – Real Sociedad (2-1)

28 janvier 1990, Liga (J21)

Un gardien qui tire les penaltys, c’est amusant. Cela lui permet de nourrir son ego en restant dans l’histoire à peu de frais. Ce soir de janvier 1990, Chilavert était tellement fier de sa coquetterie, qu’il tenait à le faire savoir à tous ses coéquipiers de Saragosse. Mais le Basque n’a que faire de ses célébrations, et Jon Andoni Goikoetxea en profite pour marquer dans le but vide.

Taux d’humiliation : 82%. Le geste est effectué à la 89e minute d’un match mal embarqué pour les joueurs de San Sebastián. Une certaine idée du panache.

#72 - Robinho sur Messi et Zambrotta

Real – Barça (4-1)

7 mai 2008, Liga (J36)

Un titre déjà acquis trois jours plus tôt, un Barça mené 4-0, un Santiago-Bernabéu transformé en corrida… Lâchez le jeune Robinho assassin des années 2000 dans ce cirque, vous ne serez pas déçu. Leo Messi ? Envoyé dans le décor. Gianluca Zambrotta ? Parti réviser ses pas de danse. Une vraie mise à mort.

Taux d’humiliation : 200%, ça fait quand même deux pour notre ami italien. C’est embarrassant, Gianluca.

#71 - Cristiano Ronaldo sur Ashley Cole

Manchester United – Arsenal (0-0)

21 septembre 2003, Premier League (J6)

Avant d’être une armoire à glace programmée pour planter des buts plus fous les uns que les autres, Cristiano Ronaldo a eu une période jeune ailier frivole, aux jambes électriques et aux mèches blondes mouillées irrésistibles. Eh bien c’est ce Cristiano Ronaldo, 18 ans tout secs, première saison en Angleterre sous le maillot de United, qui a com-plè-te-ment réduit à néant l’un des meilleurs défenseurs du pays, Monsieur Ashley Cole, avec un simple passement de jambes. Après une chute pareille, on adopte l’attitude du soldat romain dans Astérix Mission Cléopatre : on reste allongé ici, et on réfléchit un peu.

Taux d’humiliation : 91%, se rétamer aussi lamentablement sur un geste aussi simple… Come on, Ashley.

Par Alexandre Aflalo, Mathias Edwards et Jérémie Baron

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