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- Les humiliations suprêmes
Top 100 : Humiliations suprêmes (de 60 à 51)
Parfois, on pose le pied sur un carré vert sans avoir conscience que l'on va en sortir en ayant perdu un peu de nous-mêmes. En voici 100 exemples, avec à chaque fois un tortionnaire et une ou plusieurs victimes. Un top pour public averti.
#60 - Coutinho sur Ersan Gülüm
Liverpool – Beşiktaş (1-0)
19 février 2015, seizièmes de finale aller de C3
Vous voyez ce genre de scène dans un film, où le temps semble arrêté pour le héros, mais que tout l’environnement autour de lui bouge en accéléré ? C’est à peu près ce qu’a vécu Coutinho sur ce petit pont exécuté à Anfield face à Beşiktaş, en 2015. Lui a arrêté le ballon et est resté parfaitement immobile, pendant que son adversaire Ersan Gülüm glissait devant lui à la vitesse de la lumière. Dans un film, c’est à ce moment-là que l’image se serait arrêtée et que la voix-off de de ce brave Ersan aurait dit quelque chose comme : « Ça ? C’est moi. Vous vous demandez comment je me suis retrouvé dans une situation pareille ? Laissez-moi vous raconter… » Malheureusement, ce film n’existe pas. En revanche, celui où Gülüm colle les basques de deux hobbits et bouffe toutes leurs brioches pendant une randonnée, si. Vous l’avez ?
Taux d’humiliation : 62%. Le geste est hyper sale, mais derrière ça perd la balle comme un U13. Pas très précieux.
#59 - José Devecchi face à Fernando Tissone
San Lorenzo – Málaga (1-1, 4-3 t.a.b.)
31 juillet 2015, amical
En 2015, Málaga était encore un club qu’on invitait à l’autre bout du monde pour disputer des amicaux. Et les Andalous honoraient l’invitation en assurant le spectacle, comme lors de ce match d’exhibition face à San Lorenzo. Et quoi de plus tentant pour Fernando Tissone, le milieu argentin formé à Lanus, que de se payer une panenka face à ses rivaux ? Oui, mais voilà : l’homme masque mal ses intentions, et José Antonio Devecchi, le gardien, ne bouge pas. Et se permet même un arrêt du sein. Terrible.
Taux d’humiliation : 80%, parce qu’en amical à un horaire indécent pour les Européens.
#58 - Torres sur Ciani
France – Espagne (0-2)
3 mars 2010, amical
Oh le cadeau empoisonné ! Fort de son excellent début de saison sous les couleurs bordelaises, Michaël Ciani se voit offrir sa première sélection par Raymond Domenech. Au Stade de France, face à l’Espagne championne d’Europe et future championne du monde. On a connu des baptêmes plus tranquilles. Ciani vivra une soirée cauchemardesque, avec en point d’orgue, cette action d’El Niño. Il ne reviendra plus jamais chez les Bleus.
Taux d’humiliation : 86%. Subir ça à domicile, devant toute sa famille, devrait être interdit par la Convention de Genève.
#57 - Bingourou Kamara sur Petros Orfanidis
France – Grèce (2-0)
12 juillet 2015, phase de groupes de l’Euro U19 (J3)
Comme tous les attaquants, Petros Orfanidis a cru bien faire lorsqu’il a pris la décision d’aller presser le gardien, ce 12 juillet 2015. Qui ne l’aurait pas fait ? Tu es mené 1-0 face à la prestigieuse sélection française, lors d’un match décisif de l’Euro U19 dans ton pays, tu as le numéro 10 dans le dos, tu veux tout donner. Sauf que c’est précisément ce moment qu’a choisi le gardien des Bleuets Bingourou Kamara pour le ridiculiser devant son public en lui glissant un petit pont. Impossible de savoir si c’est lié, mais aujourd’hui, ce pauvre Orfanidis moisit en D3 grecque.
Taux d’humiliation : 70% pour le geste en lui-même, multiplié par deux parce que c’est fait par un gardien. 70+70 = 140, le compte est bon.
#56 - Landreau contre Ronnie
PSG – Nantes (2-3)
8 décembre 2002, seizièmes de finale de Coupe de la Ligue
Se prendre un pion d’Alex Nyarko, c’est déjà suffisamment pénible. Alors quand R10 se présente devant lui dans les dernières minutes de cet obscur tour de Coupe de la Ligue, Landreau doit agir. Et cette fois, c’est le Brésilien qui termine dans la poche de son vis-à-vis. On ne devient pas le spécialiste des pénos pour rien.
Taux d’humiliation : 44%, comme le cinquième département de la Bretagne. Et parce qu’on parle d’une compétition qui n’existe déjà quasiment plus au moment de l’écriture de ces lignes.
#55 - Suárez fait tourner Benatia
Bayern – Barça (3-2)
13 mai 2015, quarts de finale retour de C1
De cette double confrontation entre le Barça et le Bayern, la mémoire collective retient essentiellement le popotin de Jérôme Boateng planté dans le gazon lors du match aller. Mais les Allemands ont également dégusté au match retour, malgré une victoire de prestige. En témoigne ce coup du sombrero exécuté du talon par Luis Suárez sur ce pauvre Mehdi Benatia.
Taux d’humiliation : 91%, comme le département de naissance du Franco-marocain. Roi sans Courcouronnes.
#54 - Benzema sur Costil
Caen – Lyon (1-3)
31 octobre 2007, huitièmes de finale de Coupe de la Ligue
Avant d’être le goleador patron de la Casa Blanca, KB9 a été ce jeune crack aux dents longues prêt à plier n’importe quel adversaire, celui-même qui a causé pas mal de traumatismes sur les terrains français. Benoît Costil, cheveux longs et modeste remplaçant de Vincent Planté à l’époque, pourra difficilement dire le contraire, lui qui a été dupé comme il faut ce soir d’Halloween 2007. D’où le maillot orange de Malherbe, sans doute.
Taux d’humiliation : 76%, le Cos’ est tellement perdu qu’il en oublie qu’il est gardien, et pas joueur de champ.
#53 - Pastore sur la défense de Chelsea
PSG – Chelsea (3-1)
2 avril 2014, quarts de finale aller de C1
Bien avant un 8 mars 2017 au Camp Nou, le PSG avait déjà connu un traumatisme de type « Remontada » en Ligue des champions. C’était contre Chelsea, en 2014, et le match aller s’était déjà soldé par une éclatante victoire parisienne, notamment mémorable pour ce but de Javier Pastore. Ce moment où l’homme de cristal a décidé de prendre les choses en main et de justifier, en une paire de dribbles et une frappe imparable, les 42 millions mis sur sa pomme. Et c’était Lampard et Terry, en face.
Taux d’humiliation : 72%, cette capacité à transformer des êtres humains en plots est spécifique à la race des seigneurs. Tout ça pour se faire sortir par Demba Ba deux semaines plus tard, quel gâchis.
#52 - Higuita contre Jamie Redknapp
Angleterre – Colombie (0-0)
6 septembre 1995, amical
Difficile de savoir ce qui s’est passé dans la tête de Jamie Redknapp ce 6 septembre 1995 à Wembley, au moment où il est entré dans l’histoire bien malgré lui. Mais ça devait quand même beaucoup ressembler à de la remise en question. Ce qui s’apparentait à la base à une tentative lointaine et plutôt moisie du fils d’Harry s’est carrément transformée en piste d’atterrissage pour l’avion René Higuita. « Goodness ! »
Taux d’humiliation : 37%, ça reste la classe de faire partie de la légende. Et puis c’est le bourreau qui finit à quatre pattes, pour une fois.
#51 - Riquelme sur Yepes
Boca Juniors – River Plate (3-0)
24 mai 2000, quarts de finale retour de Copa Libertadores
Juan Román Riquelme savait enflammer un Superclásico comme personne. Et ce n’est pas Mario Yepes qui dira le contraire. Vingt ans après, les jambes du Colombien brûlent toujours un peu. Après lui avoir calé un petit-pont en râteau et avoir rendu visite à deux de ses coéquipiers, Riquelme revient vers le grand Mario pour l’humilier à nouveau. Insatiable.
Taux d’humiliation : 95%. La note maximale est évitée, car Mario Yepes n’arborait pas encore son hair-band.
Par Alexandre Aflalo, Mathias Edwards et Jérémie Baron