Top 100 : Footballeurs fictifs (de 80 à 71)

Zinédine Zidane avait Christophe Dugarry. Giorgio Chiellini avait Leonardo Bonucci. Et Mark Landers avait Danny Mellow. À la fois ami, lieutenant et coéquipier de confiance, mais tout de même moins fort. Sans le premier, le second aurait certainement eu une carrière beaucoup plus discrète. Danny Mellow fait clairement partie de cette caste. Aux côtés de Mark Landers, il se sublimait, s’imposant ainsi comme le deuxième meilleur joueur de champ de la Muppet, puis de la Toho. Aucune action véritablement mémorable, aucun moment véritablement marquant, mais un gars sûr, fiable, présent dans les moments importants. En revanche, quelqu’un a-t-il déjà demandé à Yōichi Takahashi pourquoi Danny Mellow et Bruce Harper avaient exactement la même gueule pendant toute la première saison ? EM

Alors que les finances du FC Rosigny-sur-Seine font la gueule, la présidente décide de tout miser sur l’équipe masculine du club en retirant ses féminines du championnat. Mais Barbara va motiver ses coéquipières afin de jouer cette décision injuste sur un match : les filles contre les gars. « Barbara, c’est un peu (beaucoup) moi il y a quelques années, avouait à Télérama Chloé Wary, qui a remporté le prix du public du festival d’Angoulême en 2020 grâce à Saison des roses. C’est davantage un regard que je porte sur mon passé, même si je partage encore quelques-unes des problématiques qui animent le personnage (…) et qui ne sont pas si éloignées de celles d’une jeune autrice qui se lance dans la BD. Barbara n’a rien d’une victime ou d’une nana tyrannisée, comme on se plaît souvent à imaginer les jeunes filles qui vivent en banlieue. » Pour ça, l’autrice-illustratrice, qui évolue comme défenseuse centrale au Wissous Football Club, a planté son héroïne féministe au milieu d’un récit d’émancipation dessiné intégralement avec des feutres, de 24 couleurs différentes. Une œuvre qui casse les codes de la BD et qui vaudra à Barbara d’être bientôt portée au cinéma. MR

L’année 1975 a vu la naissance de nombreuses icônes : Eva Longoria, Jonah Lomu, David Beckham, Vincent Niclo… et Ball Boy, le héros de la BD qui porte son nom. Un blondinet comme on en a tous croisé, mordu de foot, qui maltraite les fleurs de sa mère sans vergogne dans le jardin. Capitaine des Beanotown United Juniors, le garçon né un 18 octobre (comme Camel Meriem) ne se départit jamais de son maillot noir et bleu, qui lui donne un petit air intériste. Les parties endiablées sur la pelouse de Cold Trafford nourrissent son rêve d’une grande destinée. Il ne manque pas de culot : en 2012, à la suite de la blessure d’Ashley Young, il passe carrément un coup de fil à Roy Hodgson pour lui proposer d’épauler Wayne Rooney en sélection. Un brin arrogant, il estime sans sourciller pouvoir se retourner en jouant pour Saint-Marin. « Ils sont tellement mauvais qu’ils feront jouer n’importe qui », se persuade-t-il. Sans succès. Pour une fois, BB est resté dans un coin. QB

Cadre de la BD britannique Roy of the Rovers, florissante jusque dans les nineties, Johnny Dexter a tout connu pendant son immense carrière. Le rugueux défenseur s’est révélé sous les couleurs de Danefield United, avec qui il a remporté la FA Cup. Son passage à l’étranger, au Real Granpala, et sa pige en quatrième division du côté de Burnside Athletic ont moins marqué les esprits. Mais Dexter a fini par retrouver la place qu’il méritait. Arrivé chez les Melchester Rovers dans un contexte difficile, juste après une attaque terroriste qui a fait plusieurs victimes dans l’effectif, l’international anglais a participé à la reconstruction du club, jouant tantôt dans l’axe, tantôt latéral gauche. À la clef, une Littlewoods Cup, deux championnats, ainsi qu’une FA Cup. Surnommé « The Hard Man », Dexter était du genre à distribuer les semelles, à engueuler les spectateurs et à se chauffer avec tous ceux qui passaient. Qu’il s’agisse de l’arbitre, d’un adversaire, voire d’un coéquipier. Une immense carrière à donner des coups et soulever des coupes. QB

Les enfants nés dans les années 1980 ont grandi avec Olive et Tom. Ceux nés dans les années 1990, eux, ont aussi vibré avec Foot2Rue, diffusé sur France 3 entre 2005 et 2010. Comme son nom l’indique, le dessin animé traite du foot de rue dans une ville appelée Port-Marie qui ressemble étrangement à Marseille. Et ce n’est pas le générique composé par Akhenaton – « Entre 4 vestes, 2 haies de buissons. Déferle un flot de pression. Chaque partie porte son lot de frissons. Partage, fair play, foot de rue ! » – qui va venir contredire cette ressemblance. Et si la plupart des personnages ont des parcours sinueux, ce n’est pas le cas d’Éloïse, qui se déplace en limousine avec chauffeur et dont les parents ne sont pas embêtés par la hausse des prix. Sauf qu’elle ne veut pas de cette vie de château et se fait remarquer en faisant irruption lors d’un match entre les Bleus et les Requins du Port en venant stopper une frappe qui se dirigeait vers le but. Dès lors, les Bleus – dont les membres sont tous à l’institut Riffler – l’embauche comme gardien de but. Une bonne pioche, puisque celle qui se fait coacher par sa grand-mère en fauteuil roulant est bien meilleure qu’Hugo Lloris dans les cages. Et pas seulement sur les tirs au but. En plus, elle, elle a deux Coupes du monde à son palmarès.

Recruté pour « s’ouvrir aux banlieues », un peu comme Nicolas Anelka, dont il est la caricature, Michael Sylvain est aussi l’archétype du footballeur bling-bling du début des années 2000. Dans la peau de Stomy Bugsy, rappeur du Ministère A.M.E.R qu’on retrouve à la BO du film, l’attaquant du PSG est le genre de joueur à avoir un n°9 tatoué dans le cou, à checker à poil son président, et à mettre du marqueur sur ses crampons pour forcer son équipementier à le payer. Plus pressé de réclamer une croisière et une gazinière que de prolonger son mandat avec son agent Oscar Marbello (Gérard Darmon), le buteur parisien agace aussi son président (Wladimir Yordanoff). Ce dernier, pensant découvrir une pépite paraguayenne sur VHS, tombera en fait nez à nez avec une vidéo où MS9 copule avec sa fille dans le parking du Parc des Princes. Une magouille montée par Alain Colonna (Gérard Lanvin) et Roland Courbis himself, pour que Sylvain signe au Beşiktaş d’Istanbul. Le compagnon d’attaque idéal pour Pascal Nouma. MR

Dans Carton rouge (ou Mean Machine) de Barry Skolnick, sorti en France en 2002, Vinnie Jones campe Danny Meehan, ex-capitaine de l’équipe d’Angleterre qui a dû mettre fin à sa carrière après avoir truqué un match contre l’Allemagne, et qui s’est retrouvé jeté en prison à cause de l’agression de deux policiers. Derrière les barreaux, Meehan retrouve peu à peu son honneur en devenant l’entraîneur et capitaine d’une équipe de détenus, amené à affronter la team des gardiens de la prison. Mention spéciale également à Jason Statham qui interprète “Le moine”, un gardien de but complètement fêlé.

Sorti en manga en 1998, puis en version anime en 2002, Whistle! raconte le parcours du jeune Sho Kazamatsuri, qui a intégré l’équipe la plus renommée de la région, Musashinomori, de la Josui Junior High. Problème : comme il est tout petit (1,46m), Sho a été rétrogradé en équipe 3. Dégoûté, il décide de s’inscrire à l’école de Sakura Josui, dont l’équipe de foot est bien moins réputée. Son objectif : se faire une place au sein de l’équipe, et battre Musashinomori, la team qui n’a pas cru en lui. Mais contrairement aux héros des autres mangas (Olivier Atton dans Olive et Tom, Benjamin Lefranc dans L’École des champions), Sho n’est pas du tout le meilleur joueur de son équipe. Il n’est même pas forcément super doué pour le football, mais il est volontaire, bosseur, et veut absolument progresser. Ce qui en fait un personnage fortement attachant. D’autant plus attachant lorsque l’on apprend que ses deux parents (son père était un célèbre footballeur) sont décédés dans un accident de voiture, un grand classique des anime japonais. EM

« Depuis que Georges a signé au Paris-Saint Germain, c’est devenu un vrai footballeur. » Comme pour tous les débuts des films de la saga, c’est le petit Donald Tuche qui présente la petite famille de Bouzolles. Et dans Le Rêve américain, Coin-coin fait savoir tout de suite que Georges Diouf, le footballeur que Stéphanie – sa sœur – avait rencontré à Monaco, est donc devenu « un vrai footballeur », ou plutôt le stéréotype parfait d’une star qui ne voit pas plus loin que le succès et le bout de ses pieds. Stéphanie va surprendre son « love » en train de la tromper dans leur bel appartement parisien. Retour illico presto auprès de sa famille, triste que Georges n’ait pas respecté la seule règle de leur vie conjugale : « Il pouvait me tromper à l’extérieur, mais jamais à domicile. » L’attaquant du PSG fera tout pour revenir, mais on ne le reverra plus. De toute façon, c’était « over, t’es dans ta jalousie, j’suis dans mon jacuzzi ». MD

Publié en 1970 par l’auteur autrichien Peter Handke, puis porté à l’écran deux ans plus tard par son ami Wim Wenders, L’Angoisse du gardien de but au moment du penalty raconte l’histoire de Joseph Bloch. Reconverti comme artisan, cet ancien gardien de but célèbre pense qu’il est mis à pied par les patrons de l’usine où il bosse, avant de s’engager dans une errance géographique et psychique. Cette dernière va conduire Bloch à se remémorer ses souvenirs de footballeur, à commencer par ceux d’une tournée en Amérique et des cartes postales qu’il envoyait à cette occasion ; mais aussi à tuer une caissière de cinéma avec qui il a passé la nuit. S’ensuit un road trip fantastique qui se termine dans le café d’une des ses amies, à la frontière autricho-allemande. Là, Bloch se retrouve devant la retransmission télé d’un match de foot lors duquel un des deux gardiens arrêtera sans peine un penalty très mal tiré. Si Hugo Lloris cherche un livre de chevet, il est tout trouvé. MR