- Top 100 : les buts contre son camp qui ont marqué l'histoire
Top 100 : CSC inoubliables (de 50 à 41)
Faire une boulette est une chose, mais la sublimer sur le terrain, c'est tout un art. De Franck Queudrue à Apoula Edel, voici 100 buts contre son camp drôles, fous et parfois même magnifiques.
#50 - Mickaël Landreau - 2009
Dynamo Kiev-PSG (3-0), C3, 16 avril 2009
à 16s
1997-2009. Douze ans après, le PSG retrouve les quarts de finale d’une Coupe d’Europe. Ce n’est que la Coupe UEFA, mais le Parc des Princes vibra terriblement le soir du dernier match de poules face à Twente. Et ça, c’était avant de rouler sur le VfL Wolfsbourg – qui trône alors en tête de la Bundesliga – et de gagner sur un flanc de colline à Braga. Place donc au Dynamo Kiev, avec dans le viseur un possible PSG-OM en demies – c’est alléchant. 0-0 à l’aller au Parc, tout se joue au retour en Ukraine. Et là, c’est le drame. Le centre d’Aliyev contré par une tête parisienne monte haut, si haut… à la retombée, Landreau saute à contretemps et boxe le ballon dans sa cage…
Un jour, un bachelier a eu le sujet « Qu’est-ce que l’audace ? » en philosophie. Il a répondu : quand Mickaёl Landreau est allé chercher le ballon dans ses filets en marchant comme si de rien n’était.
#49 - Jorge Bosmediano - 2016
Universidad San Martín-Defensor La Bocana (4-2), Copa Movistar, 2 mai 2016
Ce geste-là n’est pas bien technique. En général, tous les défenseurs centraux du dimanche le maîtrisent à la perfection au niveau amateur. Il suffit de bien préparer sa jambe, viser le ballon et envoyer le maximum de puissance dedans afin qu’il s’éloigne le plus loin possible de sa surface de réparation. Tant pis s’il termine 90 % du temps en dehors des limites du terrain, la mission est réussie. Mais ce 2 mai 2016, cuidado… Alors que l’Universidad San Martín mène 2-0 devant La Bocana pour la 14e journée de Copa Movistar, au Pérou, Jorge Bosmediano installe le doute dans les esprits de tous les gros bourrins jouant au ballon en transformant le dégagement en but. Son gardien est trompé, son entraîneur se marre… et son équipe l’emporte. Ouf.
#48 - Gerard Piqué - 2013
FC Barcelone-Bayern Munich (0-3), C1, 30 avril 2013
à 2min 55s
Pour éviter le ridicule, il vaut parfois mieux s’abstenir plutôt que d’agir. La preuve avec Gerard Piqué, un soir de demi-finale retour de Ligue des champions, où le Bayern Munich se rend sur la pelouse du FC Barcelone. Dominés, étouffés, écartelés par des Bavarois impressionnants en deuxième période, les Catalans prennent l’eau de toutes parts. Lorsque Franck Ribéry s’échappe dans la profondeur derrière le dos d’une défense à la ramasse, l’Espagnol réclame dans un premier temps le hors-jeu – à tort. Le Français s’en moque et s’en va tranquillement centrer pour Mario Mandžukić. Mais c’est finalement la cuisse du défenseur central blaugrana qui profite de la passe décisive. 0-2, puis bientôt 0-3, rajoutez-y le 4-0 de l’aller et le Barça se fait fusiller 7-0 sur l’ensemble des deux matchs. Finalement, le CSC de Gerard n’aura été qu’une balle dans la mitrailleuse allemande.
#47 - Michael Durán - 2015
Puntarenas-Guanacasteca (3-1), Tournoi d’ouverture de D2 du Costa Rica, 8 mars 2013
Au terme de cette rencontre, les dirigeants de Guanacasteca, au Costa Rica, ont très certainement épluché les factures téléphoniques de Michael Durán pour trouver trace d’un appel visant à corrompre le joueur. Car, face à Puntarenas, le comportement du défenseur observé à la 25e minute de jeu pose question. Sauvée miraculeusement d’un but grâce à un énorme pétard sur la barre transversale, son équipe voit en effet Durán au rebond contrôler la sphère de la poitrine au lieu de dégager et… claquer une tête qui envoie la balle dans ses propres cages. Était-ce à l’origine une passe pour le portier, finalement lobé ? Sûrement. Mais dans ce cas-là, sans doute est-il préférable de passer pour un tricheur que pour un footballeur.
#46 - Kolo Touré - 2014
Fulham-Liverpool (2-3), Premier League, 12 février 2014
En trois saisons à Liverpool sur la période 2013-2016, Kolo Touré est resté dans la mémoire des fans des Reds. Il n’a gagné aucun titre, mais comment oublier sa rage contre la pelouse un jour de défaite à Hull ? Et que dire de ce tampon en règle sur l’arbitre Philip Dowd ? Le même jour de ce dernier fait d’armes, face à Fulham, l’Ivoirien termine le cul par terre dans sa surface. En voulant dégager un centre de Kieran Richardson, il trébuche et marque contre son camp de l’extérieur du droit. Finalement, Liverpool remporte ce match 3-2 à Craven Cottage. Car il était écrit que la glissade ultime de la saison serait réalisée quelques semaines plus tard par Steven Gerrard face à Chelsea.
#45 - Urs Meier - 1990
Sampdoria-Grasshopper (2-0), C2, 7 mars 1990
Mais qu’a voulu faire Urs Meier ce 7 mars 1990, lors du quart de finale aller de Coupe des coupes entre son équipe, Grasshopper Zurich, et la Sampdoria ? Difficile de comprendre l’incongruité du geste du défenseur suisse, buteur contre son camp pour porter le score à 2-0 et condamner Zurich : à la retombée d’un centre en une touche venu de la droite, Urs Meier est pourtant seul au point de penalty au moment de reprendre le ballon d’une tête plongeante à l’horizontale esthétiquement parfaite. Dans Voyage au bout des seize mètres, Péter Esterházy écrit : « Le foot est pour les vainqueurs. Il est étranger à l’esprit du jeu de dire, par exemple : jouons bien et perdons, plutôt que de perdre avec un mauvais jeu. (…) L’art appartient plutôt aux perdants. » Pour sûr, Urs Meier était un artiste.
#44 - Carlos Mozer - 2009
OM-PSG (2-1), Division 1, 8 septembre 1990
Au tournant des années 1980 et 1990, Carlos Mozer forme avec Basile Boli une charnière centrale monstrueuse à l’OM. Le bonhomme ? Un dur à cuir qui ne laisse rien passer. « Méchant comme pas possible » sur le terrain d’après Éric Di Meco, c’est dire… Mozer était capable de découper des chevilles en rondelles. Mais, derrière la carapace de gros dur, l’homme reste un Brésilien. Soit un type qui aime lever la balle pour jongler. Comme ce jour de septembre 1990, face au PSG, lorsque Mozer remet la balle vers son gardien Pascal Olmeta. À l’époque, le dernier rempart a encore le droit d’utiliser ses mains sur une passe volontaire, encore faut-il qu’il en ait les moyens : sur ce coup, Olmeta est lobé par son défenseur. Un but joga bonito.
#43 - Heitor - 1987
Vitória Guimarães SC-Mönchengladbach (2-2), C3, 18 mars 1987
Quand elle se produit dans le football, avec des faits à moins de deux semaines d’intervalle, et que la sanction est déjà tombée, la récidive est un drôle de phénomène. Quand Heitor égalise contre son camp (2-2), d’une tête plongeante aussi imparable qu’incompréhensible, dans les derniers instants du quart de finale retour Vitória Guimarães-Mönchengladbach, en Coupe UEFA 1986-1987, le défenseur brésilien se rappelle forcément qu’il a déjà largement contribué à la déroute du club portugais au match aller. Car oui, Heitor avait déjà marqué contre son camp pour porter le score à 3-0 et hypothéquer les chances du Vitória SC lors de la première manche. Heitor, buteur aller/retour : le routard du CSC.
#42 - Jussi Jääskeläinen - 2008
Bolton-Liverpool (1-3), Premier League, 2 mars 2008
Vous ne le savez peut-être pas, mais Jussi Jääskeläinen était magicien dans une autre vie. Il pouvait en effet bouleverser la trajectoire des objets grâce au seul pouvoir de ses mains, et le spectacle qu’il proposait donnait lieu à des scènes incroyables. Dans sa vie de dernier rempart, le gardien a conservé une partie de son talent et son tour de passe-passe réalisé au début du mois de mars 2008, lors de la 28e journée de Premier League, a fait le bonheur de Steven Gerard. Stevie-G ne s’attendait sûrement pas à voir sa frappe non cadrée trouver le chemin des filets. À ce jour, le gardien finlandais n’a toujours pas donné son astuce. De là à dire que ses confrères sont jaloux…
#41 - René Higuita - 1995
Brésil-Colombie (3-0), Copa América, 13 juillet 1995
à 2min 15s
Des joueurs fantasques, il y en a eu, il y en a et il y en aura encore. Des gardiens complètement fous sur comme en dehors des terrains, également. Mais l’inimitable René Higuita, lui, restera unique en son genre. Aussi dingue que chevelu, le portier confondait les terrains de football avec des salles de spectacle. Alors forcément, à force de jouer avec le feu, il est arrivé au Colombien de se brûler… Comme lors du dernier match de poules de son pays durant la Copa América 1995. Déjà menés 2-0 à cinq minutes de la fin du temps réglementaire, mais toujours qualifiés grâce à leur deuxième place, les Cafeteros acceptent la défaite. Alors, Higuita joue sans pression, mais alors vraiment aucune. Sur un corner rentrant de Juninho Paulista, le moustachu balance le ballon au fond au lieu de l’expédier au-dessus de sa barre transversale. Un joli smash de volley, en somme.
Par Florian Cadu, Florian Lefèvre, Valentin Lutz et Steven Oliveira