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Top 100 : Célébrations mythiques (de 10 à 2)

Par Victor Launay, Valentin Lutz et Arthur Stroebele

À l'heure où le football se joue dans des stades vides et où il n'est plus possible de célébrer avec les joueurs, voici une sélection de 100 célébrations de but qui ont marqué l'histoire, chacune à leur façon. Au menu : des explosions de joie, actes provocateurs ou gestes politiques. Et d'énormes fails en prime.

#10 - Robbie Fowler, Borderline

Robbie Fowler, Borderline

Liverpool – Everton (3-2), Championnat d’Angleterre, 3 avril 1999

60 000 livres d’amende et six matchs de suspension : on peut le dire, célébrer ainsi n’était pas l’action la plus futée de la carrière de Robbie Fowler. Mais ce jour de Derby du Merseyside, l’ancien attaquant des Reds a craqué. Moins en forme depuis sa rupture des ligaments croisés en 1998, et accusé de consommer de la drogue, notamment par les supporters des Toffees, Fowler n’a pas résisté à l’occasion de se venger. Buteur d’entrée de match, sur un penalty, l’Anglais se précipite devant la tribune et fait mine de sniffer la ligne de touche. Il est vite relevé par son coéquipier Steve McManaman qui sent arriver l’énorme polémique, mais le mal est fait. Après la rencontre, Gérard Houllier a tenté de calmer le jeu en estimant que son attaquant faisait semblant de manger de l’herbe, mais l’explication n’a dupé personne. Conscient de la bourde, Robbie Fowler a présenté ses excuses dans la foulée : « J’ai été profondément affligé et blessé ces dernières années par les allégations constantes portées contre moi au sujet de la consommation de drogue. (…) Mais mon comportement était totalement inacceptable. Je ne ferais jamais rien intentionnellement pour saper le travail accompli pour lutter contre les souffrances et les problèmes sociaux que la toxicomanie apporte aux consommateurs et à leurs familles ou aux campagnes de sensibilisation aux drogues. » C’est ce qu’on appelle un joli raté.

#9 - Le passage chez le dentiste de Gascoigne

Le passage chez le dentiste de Gascoigne

Angleterre – Écosse (2-0), Euro, 15 juin 1996

Toujours se méfier des dentistes non conventionnés. En pleine préparation à Hong Kong avec les Three Lions pour l’Euro 1996 qui se dispute en Angleterre – It’s Coming Home chantent même The Lightning Seeds –, Paul Gascoigne, Robbie Fowler et Paul Ince décident néanmoins de s’accorder un petit saut au China Jump, un bar. Les trois lascars y finiront complètement rincés, à engloutir des rasades de tequila installés dans des fauteuils de dentiste. Malheureusement pour Gascoigne, des paparazzi immortalisent le moment, les clichés s’affichent en une des tabloïds, et le Daily Mirror réclame même l’éviction de la sélection du fantasque joueur des Rangers. Mais le sélectionneur Terry Venables ne bronche pas, la sélection se soude, et Gascoigne attend son heure. Pour répondre, il choisit finalement le match face à l’Écosse pour inscrire un but d’anthologie et le fêter – bien entendu – avec style : rouge comme une tomate, il s’allonge à droite du but et relève la tête, ouvre grand la bouche tandis qu’Alan Shearer s’empare de la gourde du gardien écossais pour asperger la tête de son coéquipier. Comme s’il fallait une preuve de plus que Gazza rejouait bien la scène du China Jump. Le Mirror présentera ses excuses le lendemain du match, admettant que Gascoigne était, en dépit de ses frasques, un « magicien du foot » . Œil pour œil, dent pour dent.

#8 - L'explosion d'Alain Giresse

L’explosion d’Alain Giresse

France – RFA (3-3, 4-5 tab), Coupe du monde, 8 juillet 1982
A 01:32

« En retrait pour Giresse, en retrait pour Giresse ! – Ah il a pas vu… – Voilà, oui oui oui… » Et voilà des mots qu’une génération entière a prononcés, devant sa télévision, le 8 juillet 1982, aux alentours de minuit. La suite, on la connaît : Alain Giresse balance une frappe tendue qui vient heurter le poteau droit du boucher de Séville puis franchir la ligne de but. Trois buts à un : tout le monde croit que la France va se qualifier en finale de la Coupe du monde aux dépens de la Mannschaft. Et puis Giresse explose, s’élance vers le banc de touche, les bras désarticulés, les yeux fermés, le visage déformé par la joie et le soulagement. Et voilà une célébration qu’une génération a rêvé de reproduire, devant sa télévision, le 8 juillet 1982, aux alentours de minuit. La suite, on la connaît : la RFA reviendra au score et finira par éliminer cruellement la bande à Platini aux tirs au but. Qu’importe le résultat, il reste cette image magique, figée dans les mémoires. Putain de drame de Séville.

#7 - Le Chili devant le virage vide de l'Estadio Nacional

Le Chili devant le virage vide de l’Estadio Nacional

Chili – URSS (2-0), Barrage retour de qualification pour la Coupe du monde 1974, 21 novembre 1973

Un peu plus de deux mois après le coup d’État d’Augusto Pinochet, l’URSS doit venir jouer à Santiago le match retour du barrage qualificatif pour la Coupe du monde 1974 face au Chili. Les partenaires de Blokhine, tenus en échec à l’aller à Moscou (0-0), refusent cependant de fouler la pelouse de l’Estadio Nacional, l’enceinte ayant été transformée en un camp de prisonniers politiques, et proposent alors de jouer le match sur terrain neutre ou au pire, dans le stade d’Arica, au nord du pays. La fédération chilienne refuse catégoriquement de délocaliser le match tandis que la FIFA garantit la faisabilité de la rencontre. L’institution a envoyé une délégation sur place et assuré à la fédé soviétique que le climat était normal à Santiago. Cette- dernière décide finalement de ne pas envoyer son équipe, mais le match est maintenu. Les onze joueurs chiliens entrent alors en ce 21 novembre sur la pelouse et valident leur qualification dans une scène complètement absurde, Francisco Valdez se chargeant de pousser le ballon dans le but vide. Dans un stade rempli de 30 000 personnes, mais dans lequel un virage était inoccupé, les joueurs chiliens choisiront après le but de s’arrêter devant cette partie du stade, pour saluer, comme le soulignera Carlos Caszely dans le documentaire Les Rebelles du foot, « ceux qui auraient dû y être » . Comme Victor Jara, chanteur communiste fusillé le 16 septembre après avoir transité par l’Estadio Nacional, et des milliers d’autres personnes.

#6 - La danse de Roger Milla

La danse de Roger Milla

Cameroun – Colombie (2-1), Coupe du monde, 23 juin 1990

À entendre le principal protagoniste, rien n’était préparé : « Ça m’est venu sur le moment, juste après que j’ai marqué mon premier but. C’était de l’instinct. Je ne pouvais absolument pas prévoir de le faire avant le tournoi parce que je ne pouvais pas du tout savoir si le coach allait me faire jouer… » a-t-il avoué à la BBC. Pourtant, c’est bien cette célébration, et cet été 1990 légendaire pour le Cameroun, qui ont fait entrer Roger Milla dans la légende. À 38 ans, l’ancien de l’ASSE aborde le Mondial italien avec un statut inhabituel pour lui en sélection : celui de remplaçant. Les Lions indomptables vont même vaincre sans lui l’Argentine de Diego Maradona, tenante du titre, pour leur entrée dans la compétition. La deuxième rencontre, face à la Roumanie, est en revanche un bourbier. La fin du match approche, et Milla entre sur la pelouse du stade San Nicola de Bari. Et claque un doublé. Ça suffisait pour la postérité, sauf que le buteur en veut plus, et ça va se jouer au poteau de corner. Milla se lance dans un déhanché absolument mythique. En réalité, l’attaquant danse le makossa, style musical camerounais popularisé à Douala dans les années 1950. La main droite vers le ciel, la gauche au niveau du ventre, accompagnées de mouvements du bassin et des jambes quelque peu désordonnés, mais à la joie terriblement communicative. L’image va faire le tour du monde, et demeure aujourd’hui comme l’une des célébrations les plus jouissives de l’histoire du foot.

#5 - Le bébé de Bebeto

Le bébé de Bebeto

Brésil – Pays-Bas (3-2), Coupe du monde, 9 juillet 1994

La classe à Dallas. De ce quart de finale de Coupe du monde disputé dans la chaleur texane, on retiendra autant la deuxième période de folie, où Oranje et Auriverdes se sont répondu coup pour coup jusqu’à ce que Branco n’envoie un impitoyable missile du gauche à dix minutes du terme, que la célébration du berceau de Bébeto. Alors qu’il vient d’inscrire le deuxième but du Brésil, celui qui forme avec Romário l’infernal duo d’attaque du Brésil décide de célébrer son but en même temps que la naissance de son fils Mattheus, survenue deux jours plus tôt. Le gardien déposé, le joueur de la Corogne fait alors mine de bercer un bébé avant d’être rejoint par Mazinho et Romário, qui, dans une synchronisation révélatrice d’un Brésil devenu plus organisé que jamais, imiteront leur pote. Une joie qui a en tout cas définitivement tué le game des célébrations de naissance, ringardisant à jamais les pouces dans la bouche et les ballons calés sous le maillot.

#4 - Le poing levé de Sócrates

Le poing levé de Sócrates

Pour toute une vie
A 04:58

« Gagner ou perdre, mais toujours en démocratie. » Voilà le slogan qui figurait sur la banderole déployée en finale de la Coupe du Brésil 1983 par les joueurs de la démocratie corinthienne, cette équipe des Corinthians qui s’était structurée sous la forme d’une démocratie réelle où les décisions se prenait par la délibération. Voilà également peut-être le résumé le plus fidèle de la pensée de Sócrates, dont la carrière entière aura été consacrée à la promotion politique de la démocratie à une époque où le Brésil évolue en pleine dictature militaire. Le Docteur, diplômé d’une fac de médecine, célébrait d’ailleurs très souvent ses buts en levant le poing droit, en signe de protestation et de combat : un geste entré dans la légende. Parce que sa portée ne s’arrêtait pas aux limites du terrain et qu’il irradiait dans le monde entier, parce qu’il était synonyme de liberté et qu’il a littéralement pesé sur la démocratisation de son pays. Si la vie et le football n’ont pas été sympas avec Sócrates, privé de succès et usé par l’alcool, c’est qu’ils ne le méritaient pas. Larme à gauche.

#3 - Éric Cantona, The King

Éric Cantona, The King

Manchester United – Sunderland (5-0), Championnat d’Angleterre, 21 décembre 1996

Il y a le but, en lui-même : exceptionnel. Il y a, ensuite, la célébration : iconique, mythique, historique, éternelle. Le Théâtre des Rêves n’aura peut-être jamais aussi bien porté son nom que ce 21 décembre 1996. Au sortir d’une passe compliquée en championnat, les Red Devils ne sont que sixièmes de Premier League. Les hommes de Sir Alex Ferguson n’ont pourtant jamais eu le temps de douter ce soir-là, tant le succès est écrasant. Et tant, surtout, il est surplombé de l’aura d’Éric Cantona. L’action du cinquième but tourne encore en boucle dans les têtes des supporters mancuniens les plus nostalgiques : le crochet du King au milieu de terrain qui élimine deux joueurs en se retournant, le une-deux avec Brian McClair, la demi-seconde pour contrôler le ballon tout en levant la tête pour prendre l’information du positionnement de Lionel Pérez, gardien des Black Cats, le lob, le poteau, la lucarne. Et puis, le temps s’arrête. Cantona se fige, avant même que le ballon ne touche les filets. Tête et épaules on ne peut plus hautes, col relevé et torse bombé à se démettre les côtes. Devant 50 000 personnes, et dans une ambiance hystérique, le Français tourne sur lui-même, lentement, comme pour savourer. L’âpreté du regard tranche avec le sourire, timide, mais satisfait, esquissé par le capitaine. Ce soir-là, Cantona a fait plus que marquer un but. Il l’a célébré.

#2 - L'explosion de joie de Marco Tardelli

L’explosion de joie de Marco Tardelli

Italie – RFA (3-1), Coupe du monde, 11 juillet 1982

21h24, 11 juillet 1982. À la 69e minute de jeu, Marco Tardelli vient d’inscrire le deuxième but de l’Italie face à la RFA en finale de la Coupe du monde et se lance dans une célébration venue d’ailleurs. Si la passion et l’extase devaient avoir un visage humain, ce serait celui du milieu de terrain italien. Marco Tardelli a toujours été un joueur un peu fou, nerveux et torturé. Sa carrière et sa vie sont une sorte de chemin de croix où les souffrances sont les conséquences de dingueries en tous genres. Alors, ce 11 juillet 1982, juste après avoir marqué un but libérateur en finale de la Coupe du monde, l’Italien atteint enfin l’extase, et la libération des sentiments est visible : le visage déformé par une joie douloureuse, les bras désarticulés, Marco Tardelli s’élance vers son banc, sans trop savoir où aller, en criant n’importe quoi, comme un gamin dans une cour d’école. Bref, quelques jours après la célébration extatique d’Alain Giresse, Marco Tardelli a fait mieux. Et c’est toujours aussi difficile d’y croire.

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