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  • Ces buts qui ont marqué le football

Top 100 : Buts de légende (90 à 81)

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Top 100 : Buts de légende (90 à 81)

Ils sont beaux (souvent), moches (parfois), émouvants (toujours), importants (quand même), futiles (donc utiles), impossibles (et pourtant), voire contre leur camp (une pensée pour Escobar), et vont se découvrir sur SoFoot.com au fil du mois de décembre. Ou s'il ne devait rester que 100 buts, pour autant d'histoires qui racontent la même chose : le football.

90. Jean-François Larios : Bastia – Torino (Huitièmes de la Coupe de l’UEFA, 7 décembre 1977, 2-1)

Le supporter bastiais est bouillant, certes, mais du fait de l’insularité, plutôt casanier. Pourtant, le 7 décembre 1977, 15 000 Bastiais sautent dans un Ferry direction le Piémont. En 8e de finale de la Coupe de l’UEFA, le SECB affronte le grand Torino, invaincu depuis deux saisons au Stadio Communale. Pas impressionnés, les Turchini offrent une merveille de but collectif. Facile quand deux des protagonistes s’appellent Claude Papi et Johnny Rep. En plus du divin chauve porto-vecchiais et de la star néerlandaise, le casting se compose de Jean-Marie de Zerbi, adjoint taciturne de Frédéric Antonetti, du passeur Félix Lacuesta et du buteur Jean-François Larios, deux gamins prêtés par Saint-Étienne. Au bout du compte, Bastia tombera en finale et dans la boue face à Eindhoven, Papi décédera sur un court de tennis, et Johnny Rep deviendra une chanson de Mickey 3D. Moche.

89. Neymar da Silva Santos Junior : Santos – Flamengo (Championnat du Brésil, 27 juillet 2011, 4-5)

Ronaldo Angelim a 36 piges lorsqu’il forme avec Welinton la charnière centrale du « Fla » lors de cette victoire de malade arrachée à Santos, en partie grâce à un triplé de Ronaldinho. Mais Angelim est pourtant ressorti traumatisé de ce match, à cause d’une attaque éclair subie à la 26e. Trop vieux, trop lent, le défenseur central voit débouler sur lui un avion de chasse lancé à toute berzingue depuis la ligne de touche, qu’il sait bien trop furtif pour ses guiboles usées. Tétanisé par le Mirage 2000 nommé Neymar, Ronaldo Angelim a déjà choisi sa posture, celle de la victime. En gros, on stoppe les machines, on ne bouge plus et on attend que le mal soit fait. Une fois dévasté par la nouvelle arme brevetée, le combo râteau-grand pont, Ronaldo Angelim ne sera plus jamais le même homme. Il joue aujourd’hui en D2 brésilienne, au Grêmio Barueri. Dur.

88. Robbie Fowler : Brann Bergen – Liverpool (Quart de finale aller de la Coupe des vainqueurs de Coupes, 6 mars 1997, 1-1)

Il y a évidemment un rebond de trop dans cette action mais le reste est parfait et illustre à quel point Robbie Fowler fut un temps le finisseur le plus « naturel » du monde. Tellement naturel que ce n’est pas une aile de pigeon qui lui permet d’éliminer ce pauvre défenseur norvégien. Non, c’est sa foulée qui rencontre le ballon au bon moment, par la grâce du Saint-Esprit. On ne le surnommait pas « God » pour rien.

87. Archie Gemmill : Écosse – Pays-Bas (Coupe du monde, 11 juin 1978, 3-2)

« Je n’avais pas pris un tel pied depuis le but d’Archie Gemmill en 78 » . Le but vu comme une éjaculation. Danny Boyle pousse la métaphore jusqu’au bout avec cette réplique culte d’Ewan McGregor dans Trainspotting lors d’une baise de sortie de boîte. Le slalom de Gemmill, c’est aussi l’histoire du petit gros déjà chauve qui s’invite sous la couette de la plus belle fille du quartier. L’histoire d’un soir, mais une histoire qu’on n’oublie pas. Pendant quelques minutes, toute l’Écosse et une bonne partie du monde rêvent de qualification (il y a alors 3-1 et il leur faut trois buts d’écart), avant le but de Johnny Rep. Et la débandade.

Près de vingt ans plus tard, un Gemmil définitivement chauve rejoue le but de sa vie sur le « Lust for Life » d’Iggy Pop qui sert de BO à Trainspotting. Mythique.

86. Jared Borgetti : Mexique – Italie (Coupe du monde, 13 juin 2002, 1-1)

La Coupe du monde 2002 aura sans doute été la Coupe du monde la plus étrange de l’histoire, si ce n’est la plus dégueu. Cette année-là, la Turquie se hisse en demi-finales, la Corée du Sud enfume l’Espagne et l’Italie grâce aux collaborations arbitrales et à la potion magique d’Hiddink et Jared Borghetti crucifie Buffon, le meilleur gardien du monde, sur un coup de casque incroyable qui sera élu plus beau but de la tête de l’histoire de la Coupe du monde. Quand même… Les Mayas se sont trompés, la fin du monde, c’était il y a dix ans.

85. Paolo Rossi : Italie – Brésil (Coupe du monde, 5 juillet 1982, 3-2)

Avant, il y avait déjà eu une tête décroisée au second poteau, ni vu, ni connu, et un face-à-face gagné suite à une interception sur une mauvaise passe de Cerezo. L’ordinaire d’un renard des surfaces affûté, en somme. Mais Paolo Rossi, lors de l’été 1982, était bien plus qu’un renard des surfaces affûté. C’était une charogne morte de faim d’avoir trop erré – deux ans sans pouvoir mettre de but, à cause d’une suspension pour son rôle joué dans l’affaire des matchs truqués du Totonero. Alors à la 74e minute d’Italie-Brésil, alors que la marque est de 2-2 et que la Seleção est qualifiée pour la demi-finale de la Coupe du monde, Paolo Rossi, redevenu sélectionnable quelques semaines plus tôt, sort son plus beau poignard. Suite à un corner et une reprise foirée de Tardelli, l’attaquant italien, qui traîne dans les six mètres comme on attend son train sur le quai de la gare, dévie la balle dans le but brésilien. Score final : 3-2. Parabole : Paolo Rossi, l’homme de la corruption et des buts moches, l’homme qui représente, à tort ou à raison, le « football pourri » , élimine ce qui est encore aujourd’hui considéré comme la plus belle équipe de tous les temps. Morale de l’histoire : comme tous les grands de l’histoire, Paolo Rossi, devenu Ballon d’or quelques mois après ce match, assume. Son autobiographie, un best-seller, s’appelle « J’ai fait pleurer le Brésil » . Et ça ne sonne pas comme un regret.

84. Lilian Laslandes : Dortmund-Auxerre (Quarts de finale de la Ligue des champions, 5 mars 1997, 3-1)

Lorsque Lilian Laslandes s’élève dans le ciel de Dortmund, c’est pour claquer ce qui aurait dû être le plus beau but de sa carrière. Problème, M. Garcia Aranda, l’arbitre de ce quart de finale aller de Ligue des champions, décide de siffler un jeu dangereux. Une sorte de poteaux carrés 2.0. Mais même s’il ne compte pas, au plus grand désarroi d’un Guy Roux qui pétera alors un câble sur le mythique plateau Ligue des champions de TF1 après le match, ce but a marqué son époque. Celle d’un foot français des années 90, à la nuque longue et aux clubs de campagne qui se font refouler à l’entrée de la boîte alors qu’il ont mis leurs plus belles pompes. Pour se consoler, Lilian Laslandes peut toujours se dire que, depuis, personne n’a fait claquer les filets du Westfalenstadion aussi fort.

83. José Luis Chilavert : Vélez Sársfield – River Plate (Championnat d’Argentine, 22 mars 1996, 5-1)

Comment marquer l’histoire en étant gardien de but ? Le 22 mars 1996, José Luis Chilavert tente d’apporter sa réponse. Quand une faute est sifflée à 60 mètres des cages adverses, le paraguayen se met à courir frénétiquement, les yeux fixés sur le ballon, hurlant à l’arbitre « baisse-toi » . Le gardien aux 62 buts envoie le ballon directement sous la transversale du but de River. En novembre 2000, Chilavert teste une autre entrée dans la légende : il signe au Racing Club de Strasbourg.

82. Alcides Ghiggia, Uruguay – Brésil (match décisif de la Coupe du monde, 16 juillet 1950, 2-1)

« Seules trois personnes sont parvenues à faire taire 200 000 personnes au Maracanã d’un simple geste : Franck Sinatra, Jean Paul II et moi » . Alcides Ghiggia est modeste. L’Uruguayen oublie de préciser qu’il a été le premier. Son geste à lui : un centre tir mal jugé par le pauvre Barbosa, gardien condamné à une vie de paria par la suite. Le Brésil a peut-être cinq étoiles sur son maillot, il manquera toujours la première. Celle promise pour l’inauguration du Maracanã, celle qui va provoquer une vague de suicides selon la légende, celle qu’une frappe écrasée a fait disparaître à jamais dans un trou noir.

81. Gheorghe Hagi, Galatasaray-Monaco (Ligue des champions, 12 septembre 2000, 3-2)

S’il n’a pas connu pareille destinée que Diego, Gheorghe Hagi n’a pas usurpé son surnom de Maradona des Carpates footballistiquement parlant. Qui d’autre qu’un clone du Pibe aurait pu claquer ce but, copie conforme d’un lob du génie argentin avec le Napoli face au Chiveo Vérone ? Contre le Monaco des Giuly, Simone ou Márquez, Hagi exécute Stéphane Porato dans un style bien à lui : le lob excentré à gauche des 40 mètres. Cette même spécialité qui lui avait permis de claquer l’un des plus beaux buts de la World Cup 1994 contre la Colombie. La ressemblance pique encore les yeux.

Retrouvez le top 100 des buts de légende

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