- France
- Ligue 1
Top 10 : VAR & Polémiques
Depuis près de six mois, la Ligue 1 a fait la découverte de la VAR, tant réclamée par les joueurs, les entraîneurs et les arbitres. La fin des polémiques ? Pas tout à fait. Si l'assistance vidéo donne un vrai coup de main aux hommes en jaune, elle est aussi souvent contestée par les acteurs du jeu qui se sentent toujours autant lésés. Florilège.
Après avoir cru à l’exploit, la bande de Thierry Laurey est rattrapée, puis dépassée, par un OM roublard guidé par Florian Thauvin. L’ailier marseillais gratte un penalty décisif. « Un coup de baguette magique » aux dires de Laurey. Car, « pour qu’il y ait penalty, il faut qu’il y ait une faute, il ne faut pas qu’il y ait un plongeon, et là, on aurait dit Patrick Duffy !(L’acteur de la série TV L’Homme de l’Atlantide, N.D.L.R.). » Oui, à l’entendre, la vidéo est la rue, et ne comptez pas sur Thauvin pour affirmer le contraire. « La VAR, c’est quand ça les arrange ! Bande de clochards ! » , balancera-t-il après s’être fait exclure contre le LOSC lors de la 22e journée (1-2).
? « Faut arrêter le bédo hein ! » ? #Jplus1 pic.twitter.com/EU2FPzXXvQ
— J+1 (@jplusun) 27 janvier 2019
Un pro-vidéo peut aussi pousser une petite gueulante. Ce jour-là, Caen ne ramène aucun point du Vélodrome (2-0) et Fabien Mercadal dénonce une mauvaise utilisation de la VAR, notamment pour une main d’Ocampos dans la surface. « J’ai un énorme respect pour le corps arbitral, je le dis avant d’être taxé de Calimero, mais il n’a pas été équitable sur le visionnage de la VAR, et ce n’est pas la première fois, déplore l’ancien coach du Paris FC. J’aurais aimé que l’arbitre prenne une décision en consultant la vidéo, et je suis pour la VAR. » C’est vraiment trop inzuste !
L’art de retourner sa veste. Après avoir longtemps milité pour la VAR et même félicité son instauration en Ligue 1 en début de saison, Rudi Garcia a vite changé d’avis. Un soir d’octobre, l’OM s’incline contre le rival parisien au Vélodrome (2-0) et le technicien marseillais s’indigne contre le non-recours à l’assistance-vidéo pour une faute jugée inexistante de Strootman. « Si un jour, la VAR est mise en route dans le championnat de France, peut-être qu’on ne verra pas ce qui est arrivé aujourd’hui, ironise Garcia. Moi, je milite pour la VAR, et malheureusement elle n’est pas encore en circulation. » Quel humour !
Tuchel et Bedouet main dans la mainBordeaux-PSG (2-2), 15e journée#OMPSG : « Je milite pour la VAR, peut-être qu’ainsi on ne verra pas ce qu’on a vu aujourd’hui. » Rudi #Garcia pestait hier soir contre l’arbitrage après le #Clasico #OM #TeamOM pic.twitter.com/sckTrcWA9t
— La Provence OM (@OMLaProvence) 29 octobre 2018
Début décembre, le PSG se décide enfin à lâcher du lest. Il faut dire que Bordeaux, l’adversaire du soir, regarde l’ogre parisien dans le blanc des yeux. L’occasion est trop belle, et la VAR fait parler d’elle. Après avoir mis cinq minutes pour accorder le premier but de la rencontre, l’arbitre décide de se passer de la vidéo pour la suite des réjouissances. Les Parisiens auront beau pester, réclamer en vain deux penaltys, rien ne fera broncher l’homme en jaune. Résultat inédit, la VAR s’attire les foudres des deux entraîneurs à l’issue du match, entre un Bedouet « fatigué » et un Tuchel « qui ne veut plus comprendre » . Tous dans le même bateau !
La goutte d’eau. Début décembre, l’ASSE décide d’évacuer toute sa frustration dans un communiqué publié sur son site officiel. Son contenu ? Une longue analyse mettant en lumière la mauvaise utilisation de la VAR par les arbitres, les Verts s’estimant lésés sur plusieurs situations depuis le début de saison. « Les conditions du recours à la VAR doivent être encore clarifiées afin de rendre équitable l’usage de la vidéo entre toutes les équipes et de préserver l’équité des compétitions » , précise Saint-Étienne. Vidéo gag.
VAR ou pas VAR ? ? L’#ASSE s’interroge quant à l’utilisation, qu’elle juge aléatoire, de l’assistance vidéo lors de plusieurs de ses rencontres de championnat !
— AS Saint-Étienne (@ASSEofficiel) 6 décembre 2018
Début janvier, Eric Bedouet, l’entraîneur des Girondins, enchaîne les coups de gueule contre la VAR. Après avoir qualifié le formidable outil d’ « abominable » en marge d’une défaite contre Nice (1-0), il récidive quelques jours plus tard. Bordeaux s’impose contre Angers (1-2), mais rien n’y change : « Je ne parle plus de ça, ça me gonfle tellement.(…)Les arbitres doivent être aidés par la VAR, et je ne sais pas si ça aide vraiment. » Récidiviste.
Éjectés de la Coupe de la Ligue par Strasbourg en cours de semaine (1-2), les Gones pataugent face à Reims. Pour le spectacle, il faut attendre la conférence de presse où Bruno Génésio, dans une pulsion rousseauiste, s’offre une tirade magistrale : « J’ai vu des matchs à la télévision samedi et dimanche, et il faudra m’expliquer certaines choses.(…)C’est toujours l’interprétation de l’homme finalement.(…)Rien que ce week-end, il y a trois erreurs. Enfin pas trois erreurs, trois interprétations différentes qui font prendre trois décisions différentes. Il faut qu’à un moment donné, les décisions soient uniformisées. » Pas avare de commentaires, le Bruno.
Bruno Génésio interrogé sur la VAR lors du point presse du jour. #TFCOL pic.twitter.com/6o8v8FPB29
— Olympique lyonnais (@OL) 15 janvier 2019
Jamais facile de perdre un derby à la maison, surtout quand une situation litigieuse aurait pu aider les Nantais à égaliser. Après le succès de Rennes à la Beaujoire (0-1), les Canaris ne digèrent pas la décision de M. Buquet de ne pas consulter la VAR pour constater une possible main de Johansson dans la surface rennaise. « Il paraît qu’il y avait un penalty pour nous, s’agace Vahid Halilhodžić en conférence de presse. L’arbitre n’a pas écouté le capitaine qui lui demandait de regarder la VAR. C’est un manque de respect vis-à-vis du club. Ce n’est pas la première fois.(…)Pourquoi utilise-t-on la VAR ? Quand un arbitre se trompe, il peut regarder. Là, il n’a pas accepté. C’est pour ça que j’ai une grosse colère vis-à-vis de l’arbitrage. » Il ne faut pas l’emmerder, Vahid.
? Vahid Halilhodžić : « La frustration, elle ne vient pas que de la défaite, mais du penalty non sifflé. L’arbitre a refusé de regarder la VAR malgré la demande de mon capitaine. » J’ai une grosse colère vis-à-vis de l’arbitrage. »#FCNSRFChttps://t.co/UBIeGHUeVI
— FC Nantes (@FCNantes) 13 janvier 2019
Abandonnés par Naldo en début de rencontre, les hommes de Thierry Henry ont l’occasion de recoller au score à l’heure de jeu, alors que Rony Lopes s’écroule dans la surface des visiteurs. Seulement, l’arbitre ne voit rien, et l’assistance vidéo ne répond plus. « Il faudra m’expliquer pourquoi la VAR ne fonctionnait pas, lâche Henry après la rencontre. Juste à ce moment-là. On est dans le besoin en plus !(…)On m’a dit« ça ne marchait pas, excusez-moi. »(…)Il y a 10 000 fois penalty ! » Pas une première, puisque la VAR avait déjà fait le coup lors du Rennes-Toulouse du mois de septembre.
⚽️ #ASMRCSA? L’énorme coup de gueule d’Henry contre la VAR ! pic.twitter.com/8rvS3sJZh1
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) 19 janvier 2019
La dernière grande polémique en date. Au Parc des Princes, M’Baye Niang essuie maladroitement ses crampons sur la cheville droite de Thilo Kehrer. M. Abed dégaine un carton jaune, avant d’aller consulter la VAR et de maintenir sa décision. Suffisant pour provoquer la colère de Tuchel, Henrique et Cavani à la pause. « Thilo aurait pu arrêter sa carrière ce soir, ça reste grave, lâche même Presnel Kimpembe en zone mixte après la rencontre. Surtout après avoir consulté la VAR. Il est resté sur sa décision. C’est quelque chose de très grave et dramatique. »
? Thomas Tuchel à la mi-temps de #PSGSRFC : « Pourquoi on a la VAR !? » #Jplus1 pic.twitter.com/zpJKGgGEi3
— J+1 (@jplusun) 27 janvier 2019
Par Clément Gavard et Pierre-Henri Girard-Claudon