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Top 10 : Un Mondial U20 au sommet et puis plus rien

Par Mathieu Faure
Top 10 : Un Mondial U20 au sommet et puis plus rien

À l'image du Brésilien Henrique, starlette du dernier Mondial des minots et porté disparu depuis, ils sont nombreux à s'être ramassés après une compétition réussie. On ne parlait que d'eux, on ne jurait que par eux avant de les oublier. Complètement. Définitivement.

1 – Dominic Adiyiah

André Ayew, Mohammed Rabiu, Samuel Inkoom, y a pas à dire, les bébés du Ghana de 2009 avaient de la gueule. Pour leur premier titre dans la catégorie, le Ghana se paye même le Brésil en finale. Une sacrée performance. Dans ce collectif athlétique et technique, un mec sort du lot. Il s’appelle Dominic Adiyiah. Il termine la compétition avec le titre de meilleur buteur et meilleur joueur. Le doublé, quoi. Rapide, vif, technique, bestial, la petite merveille fait rêver et plante 8 buts en 7 matchs. Alors pensionnaire du championnat de Norvège (Fredrikstad), Adiyiah affole les compteurs et tombe dans les filets de l’AC Milan peu de temps après la fin du Mondial U20. Sauf que là, c’est la cata, c’est la cata, c’est la catastrophe… Il ne s’impose jamais à San Siro et enquille ensuite les prêts bizarres (Reggina, Partizan, Karşiyaka SK, avant de définitivement atterrir en Ukraine, à l’Arsenal de Kiev). Misère.

2 – Adailton

Mai 1999, Adailton plante un but contre les Girondins de Bordeaux avec la liquette du PSG sur le dos. Il permet aux siens d’égaliser et court dans tous les sens. Le Brésilien est tout content. Il ne capte pas que tout le public du Parc des Princes est en train de l’insulter, car son but favorise le titre de l’ennemi médiatique marseillais. Cette histoire montre à quel point le meilleur buteur du Mondial U20 1997 (10 buts, dont un sextuplé dans la face de la Corée du Sud) a toujours été à contretemps dans sa carrière. Formé à l’Esporte Club Juventude, le petit attaquant de poche pensait avoir mis l’Europe à ses pieds en débarquant à Parme en 1997 dans la foulée de son Mondial de dingue. Trop jeune, il se perd par la suite dans un PSG en plein bordel, avant de roder la Serie A dans son ensemble (Hellas Verone, Bologne, Genoa) pour finalement rejoindre le championnat roumain, avant de boucler la boucle à Juventude. Au final, il ne reste du gaucher que des statistiques stratosphériques avec les U20 brésiliens : 19 matchs, 24 buts. Niveau palmarès par contre, peau de zob.

3 – Nicolas Olivera

Un autre beau gâchis. Un peu à l’image de cette superbe équipe d’Uruguay de 1997. Une squad au sein de laquelle on retrouvait Paolo Montero, Álvaro Recoba, Marco Zalatyeta, Fabian Coelho et un certain Nicolas Olivera. En Malaisie, le petit meneur de jeu de poche joue attaquant de soutien. Il est sexy à voir jouer. Il donne chaud… Venue sans prétention en Asie, l’équipe d’Uruguay termine vice-championne, seulement battue par l’Argentine de Cambiasso, Aimar, Samuel et Riquelme, tandis qu’Olivera est élu meilleur joueur du tournoi. Le monde découvre un autre football sud-américain. Repéré par Valence, le joueur débarque en Espagne avec plein de rêves. Aucun ne se réalisera puisqu’il est trimballé un peu partout (FC Séville, Valladolid, Necaxa, Atlas, Defensor) sans jamais vraiment trouver sa place. Sans famille.

4 – Bismarck

Avec Sonny Anderson, le milieu de terrain du Brésil Bismarck était la star de cette jeune équipe qui termine troisième de l’édition 1989. Quand Sonny enfilait déjà les caramels, Bismarck, lui, régalait toute l’Arabie Saoudite, où se déroulait la compétition, de sa vista. On parlait même de classe. D’élégance. De buste haut, tout ça. Sauf que le meilleur joueur – à l’unanimité – de l’édition 89 n’arrivera jamais à rien. L’Europe s’est refusée à lui, pas le Japon où il deviendra une méga star. Comme les frères Derrick et Ed Warner.

5 – Emilio Peixe

1991, le Portugal de Rui Costa, Luís Figo et João Pinto remporte le tournoi. On parle de génération dorée. Sauf que le vrai patron de l’époque s’appelle Emilio Peixe. Relayeur-créateur, la petite merveille du Sporting donne du kiff à chaque fois qu’il touche la gonfle. Tout semble facile. Peixe a un temps d’avance sur tout le monde. Même sur Figo. La suite de sa carrière sera une galère sans fin. Formé au Sporting, il portera ensuite les maillots du Benfica et de Porto, mais aussi de Séville, sans jamais convaincre. Jamais. Une promesse sans lendemain. Avec un Pento.

6 – Giovani dos Santos

L’édition 2007 avait de quoi se la raconter : Agüero, Pato, Di María, Vidal, Isla, Cavani, Mata, Suárez, Piqué, Chicharito and co. Pourtant, le frisson va venir des godasses de Giovani dos Santos, la petite sucrerie mexicaine du FC Barcelone. La belle équipe mariachi tombe en quart de finale face au futur vainqueur argentin, mais ça n’empêche pas le petit gaucher de laisser une belle trace dans les esprits. On ne parle que de lui, de son toucher, de son coup de rein, de ses cheveux et de son avenir. Bref, Gio est à la mode. Une mode qui va vite crever. À 25 ans, le Mexicain a déjà fait six clubs sans jamais s’imposer nulle part (il s’est dernièrement perdu à Mallorca). Sans être devin, on peut déjà s’avancer : c’est un flop. Et un gros.

Vidéo

7 – Pablo Counago

1999, Seydou Keita est le patron de l’édition. Son Mali termine troisième d’un Mondial facilement gagné par l’Espagne de Xavi et surtout de Pablo Counago, le meilleur buteur de l’édition. L’avant-centre du Celta Vigo impressionne par son sang-froid et son efficacité devant le but. Un Fernando Torres avant l’heure. La Roja rêve en grand. Counago aussi. Pourtant, la suite est un véritable cauchemar. Le type ne parvient pas à s’imposer au Celta et enchaîne les prêts foireux (Numancia, Huelva) avant de débarquer à Ipswich Town. En Angleterre, il apprend à souffrir dans les divisions inférieures. Puis, c’est l’envol du n’importe quoi avec une signature à Dong Tam Long au Vietnam. Aujourd’hui, il a définitivement renoncé au football. Son dernier club connu était à Hong-Kong, le très noble Kitchee SC. Une certaine idée du tourisme.

8 – Romulus Gabor

Romulus a été la star d’un Mondial U20 d’un autre temps, c’était en 1981. À cette époque, on pouvait se frotter à l’URSS ou à la RDA. En Australie, c’est la Roumanie qui fait forte impression avec une belle troisième place. L’attaquant du Corvinul Hunedoara fait le boulot à l’ancienne. Chaussettes baissées, godasses à crampons vissés et buts en pagaille. Sa dégaine de videur l’aide à marcher sur toutes les défenses adverses. Sauf que la guerre froide et le régime dictatorial qui règne en Roumanie empêchent la petite star de passer à l’Ouest. Il va errer comme un zombie au cœur de son pays, sans même jouer au Steaua, le seul club valable du coin. Il s’arrête à 35 piges, à Viitorul Oradea, un club de troisième division.

9 – Peter Ofori-Quaye

Pendant longtemps, Peter Ofori-Quaye a été connu pour être le plus jeune buteur de l’Histoire de la Ligue des champions. En effet, il déflora les filets à seulement 17 ans et 194 jours en octobre 1997 avec l’Olympiakos contre Rosenborg. Deux ans plus tard, la starlette ghanéenne arrive donc avec une grosse confiance au Mondial des U20. Les Black Stars se voient déjà champions avec le duo Appiah – Ofori-Quaye. L’attaquant du Pirée enquille les buts et emmène les siens en quart de finale où il perd contre l’Espagne après un match de daron. L’avant-centre sort de la compétition avec une grosse réputation. Son style bestial plaît énormément. Le début de la fin, en fait. Peter n’arrive pas à s’imposer en Grèce et commence un tour du monde qui va le mener à Chypre, au Ghana et en Israël.

Vidéo

10 – Sebastian Losada

À 20 ans, Sebastian Losada, jeune pensionnaire de la réserve du Real Madrid, fait parler de lui en URSS durant une petite compétition de football au milieu des années 80. Co-meilleur buteur du tournoi, le Real croit énormément en son bonhomme. D’autant que la Roja a fait forte impression durant la compétition, ne s’inclinant qu’en finale contre le Brésil de Taffarel. De retour en Espagne, Losada se voit déjà gratter du temps de jeu chez les Merengues. En URSS, on a énormément parlé de lui. Il se dit que le déclic a eu lieu et que le Real va s’ouvrir à lui. Malheureusement, ça ne prend pas. Il commence alors à découvrir l’Atlético Madrid, mais aussi le FC Séville durant le passage chaotique de Diego Maradona en Andalousie au début des années 90, avant de terminer sa carrière, à 27 ans, au Celta Vigo. Il devient ensuite avocat et postule même au poste de patron de la Fédération espagnole de football en 2004. Un jour, un destin.

Par Mathieu Faure

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