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Top 10 : Tout le monde m’appelle Georges
Parmi les stars de la 9e journée de Ligue 1, le Rennais Ntep et le Nantais Nkoudou n'ont pas qu'une frappe enroulée dans la lucarne en commun. Paul-Georges et Georges-Kévin ont aussi honoré la mémoire des grands Georges de l'histoire : George Washington, George Bush (Jr et Sr), Georges Pompidou, George Clooney, Georges Brassens, Giorgio Moroder, Georges-Alain Jones… et une belle brochette de footeux georgistes jusqu'au bout des crampons.
10. George Best
D’accord, Best avait la punchline facile et la descente d’un maçon slovaque. Mais en grec, Georges signifie « celui qui travaille la terre » . Or, avec ses top-models, ses voitures de sport, ses fringues de marque et sa tronche à jouer du clavier dans le groupe de pop-rock du lycée, George Meilleur ne correspond pas du tout à ce que l’on attend de ce prénom : un visage buriné et des mains pleines de terre qui serrent une pioche ou un verre d’alcool à 90.
9. Giorgio Chiellini
Un Giorgio qui se fait mordre l’épaule par un Luis, c’est un peu comme si Guy Georges avait perdu son Celebrity Deathmatch contre Émile Louis. Malgré ses honorables performances en défense, Chiellini n’a clairement pas porté haut les couleurs des Georges. Il ne doit sa présence dans ce classement qu’à son running gag du nez pété et au masque de serial killer qui va avec.
8. Koke
Bien sûr, l’enfant de l’Atlético devrait être sanctionné pour avoir eu le mauvais goût d’imprimer un pseudonyme sur son maillot. Mais le véritable nom de Koke est tellement beau qu’il rattrape la faute à lui tout seul : Jorge Resurrección Merodio. Georges Résurrection. Amen.
7. Jorge Campos
Avec ses sorties kamikazes, ses montées balle au pied jusqu’au milieu du terrain et ses piges en attaque, Campos semblait n’avoir peur de rien. Le problème, c’est que le gardien mexicain n’avait pas peur non plus de s’habiller en clown sous LSD, jetant ainsi l’opprobre sur la communauté des Georges dans son ensemble.
6. Artur Jorge
La moustache du roi Artur est à elle seule un résumé de ce qui fait un bon Georges : touffu, sombre, insondable, dissimulant parfaitement une bouche qui ne doit s’ouvrir que pour tuer. Misère, depuis sa dernière expérience sur un banc à Créteil en 2007, l’ancien coach du PSG a rasé ses herbes folles, laissant la place à un désert absurde et beaucoup trop vaste entre sa lèvre supérieur et son tarin. Une trahison, ni plus, ni moins.
5. Jorge Mendes
Un exemple de réussite pour tous les Georges. Après l’été qu’il vient de passer, l’agent le plus puissant du monde est certainement beaucoup plus riche que le cumul de toutes les personnes que vous connaissez. Seule ombre au tableau : un coup d’œil sur la liste de ses clients permet de constater qu’il ne fait pas croquer ses homonymes.
4. Gheorghe Hagi
Un Roumain qui a trouvé une deuxième maison en Turquie ne pouvait que s’imposer comme l’un des grands messieurs du Georges-game. Affublé du surnom poilu de « Maradona des Carpates » , Hagi a beaucoup fait pour le rayonnement de son prénom en n’hésitant pas à faire briller son beau-frère Gheorghe Popescu en sélection ou à s’allier avec le grand George « Gigi » Becali, parrain du georgisme, au Steaua Bucarest. Il s’embrouillera malheureusement avec ce dernier, portant un mauvais coup au lobby des Georges.
3. George Weah
Voilà un George grand cru. Certes, Weah n’a joué, en Europe, quasiment que dans des clubs sans intérêt, mais sa carrière africaine est un sans-faute. Young Survivors, Bongrange Company, Mighty Barrolle, Invincible Eleven, Tonnerre de Yaoundé. Que des noms qui foutent les jetons. Qui plus est, le Libérien a gagné le Ballon d’or 1995 en battant un mec dont le prénom est l’équivalent allemand de Georges, Jürgen Klinsmann, qui pour la peine ne mérite pas sa place ici.
2. Giorgio Chinaglia
Cet homme est né en Italie, puis a passé son enfance au pays de Galles, ce qui suffisait amplement à le faire entrer dans ce top 10. Mais Giorgio Chinaglia n’est pas du genre à se contenter de ce qu’il a : « Long John » a trimbalé sa Winchester et ses bouclettes au cœur de la sauvage Lazio des années 70, a bolossé Pelé chez les New York Cosmos et aurait fricoté avec la mafia avant de mourir à Naples (comme la ville de la Camorra) en Floride (comme Tony Montana). Une street crédibilité qui ne lui permet pourtant pas de monter sur la plus haute marche du podium.
1. Georges Eo
« Tourner le temps à l’orage / Revenir à l’état sauvage / Forcer les portes, les barrages / Sortir le loup de sa cage. » Une seule fois, l’éternel entraîneur-adjoint du FC Nantes a poussé ceux qui lui faisaient de l’ombre pour prendre la lumière et un micro à la main. C’était le 12 mai 2001, son FCN venait d’être officiellement sacré champion de France et Georges Eo a entonné, devant une Beaujoire débordant de bonheur et d’incrédulité, sa chanson préférée : Allumer le feu, de Johnny Hallyday. Coup de folie, coup de génie ? Peu importe, cet épisode a mis au jour ce dont on se doutait : la véritable star nantaise des années 90-2000 n’est ni Coco Suaudeau, ni Raynald Denoueix, mais bien le grand-maître des Georges. Un mec tellement passionné par son rôle de marionnettiste que lorsqu’il est devenu entraîneur principal en 2006, il a préféré faire croire qu’il était nul. Un type qui porte tellement bien son prénom qu’on en a oublié qu’il avait un nom de famille qui n’existe pas.
Par Thomas Pitrel