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Top 10 : Rocher et Granit Rose

Par Régis Delanoë
6 minutes
Top 10 : Rocher et Granit Rose

Neuf joueurs de champ, un gardien et un entraîneur en bonus. Pas mal de joueurs formés, peu de réussite à se remémorer du côté de Monaco, quelques belles histoires en revanche côté Guingamp. Top 10 des joueurs qui ont porté ces deux maillots situés d’un extrême à l’autre de l’échiquier du football hexagonal.

1. Philippe Tibeuf

C’est tout naturellement que ce Costarmoricain de naissance effectue ses débuts chez les seniors de l’EAG entre 1980 et 1984. Le club est alors encore amateur et le talent de Tibeuf – aucun lien avec le personnage de BD de Zep – si éclatant que son entraîneur Raymond Keruzoré accepte de le laisse filer à Monaco. Handicapé par les blessures et trop timoré dans un groupe de cadors (Ettori, Amoros, Bravo, Genghini, Bellone…), il part à Sainté en 1987 sans laisser un immense souvenir. À son palmarès tout de même, sous le maillot de l’ASM, la Coupe de France 1985 contre le PSG (et un but refusé en fin de match).

2. Angelo Hugues

Le natif de Dunkerque a été pendant un bon paquet de saisons une figure incontournable de l’effectif monégasque… Sauf que c’était en tant que doublure du légendaire et indéboulonnable Jean-Luc Ettori. Moche. Du coup, à 27 ans, en 1993, il finit par bouger enfin son derche pour devenir portier titulaire à Guingamp, époque maillots Rippoz. Jusqu’en 1998, il est de toutes les aventures des Bretons. Réputé alors bon bringueur, il est aujourd’hui rangé des bagnoles et s’est reconverti dans le pinceau et le rouleau à peinture. Sa petite entreprise, Passion Décors, est basée à Armentières.

3. Bruno Rodriguez

Dans la famille des Rodriguez monégasques, Bruno est le premier arrivé, avant Julien, puis James. Celui des trois qui laissera le moins de traces au club, soyons clairs. Parti en 1993 sans avoir trop pu y tenter sa chance, il bourlingue pas mal de temps, se fait acclamer surtout du public messin, avant d’atterrir en Bretagne en prêt en provenance de Lens lors de la saison 2000-2001. Relance de carrière correctement réussie sous les ordres de Guy Lacombe, à la pointe d’un trio d’attaquants constitué par ailleurs de Fabrice Fiorèse et d’Abdelhafid Tasfaout. Aux dernières nouvelles, le Corse est de retour chez lui, résidant du côté de Borgo.

4. Yannick Baret

Yannick Baret est né en 1972 dans la commune de Rambervillers dans les Vosges, qui se trouve être la capitale gastronomique de la tête de veau. Faites ce que vous voulez de cette information. Sinon, comme beaucoup de joueurs de ce top 10, ce n’est pas tant à Monaco qu’il se fait remarquer (trois saisons entre 1992 et 1995), qu’ensuite à l’EA Guingamp, où il forme un duo mythique de récupérateurs en compagnie de Coco « Astérix » Michel. Barré par le retour de Christophe Le Roux en 2002, il part achever sa carrière pas loin, du côté de Lorient, l’année suivante.

5. Xavier Gravelaine

Étant donné que le bon Xav’ a mouillé quasi tous les maillots de clubs pro en France, le retrouver dans ce top 10 n’est guère étonnant. Guingamp était son 8e club, lors de la saison 95-96. Son prêt en provenance du PSG avait été plutôt gagnant (10 buts en à peine une saison, époque découverte de la D1 pour les Bretons). Avec encore plus de kilomètres au compteur, le Tourangeau avait en revanche été nettement moins convaincant avec l’AS Monaco, son 13e club pour lequel il ne fera pas une seule fois trembler les filets adverses en 2000-2001. Après avoir été un temps recruteur pour l’EAG, il possède aujourd’hui les plus belles poches sous les yeux du PAF, en tant que consultant football freestyle, école Philippe Candeloro.

6. Christopher Wreh

Sa fiche Wikipedia dit ceci : « Christopher Wreh serait un cousin de George Weah. » L’emploi du conditionnel est important. C’est en tout cas sûrement grâce à cette parenté que le garçon a débarqué à Monaco, sans jamais vraiment percer en équipe première. Sa carrière décolle vraiment avec Guingamp l’espace de la seule saison 96-97, avec une participation à la coupe UEFA et une finale de Coupe de France. Suffisant pour convaincre Arsène Wenger – qui a connu à l’ASM l’homme aux galipettes de célébration de but d’un fort beau gabarit – de l’enrôler chez les Gunners. À Arsenal, époque maillots JVC, le Libérien est le 4e choix d’attaquant derrière Wright, Bergkamp et Anelka, avant de céder sa place dans les vestiaires d’Highbury à Thierry Henry. Entraîne aujourd’hui des gamins du côté de Milton Keynes, Angleterre. Pas sûr qu’il ait souvent des nouvelles de son prétendu cousin…

7. Wagneau Eloi

Chouchou de Bollaert, l’attaquant haïtien décide en 1999 de saisir l’opportunité qui se présente à lui de rejoindre l’AS Monaco, où le jeune entraîneur Claude Puel décide de miser sur lui pour compenser la perte de… Thierry Henry. Vrai de vrai. Sur la Côte d’Azur, Eloi flambe extra-sportivement, mais est finalement doublé par la paire Simone/Trezeguet sur le terrain, puis par Nonda et Bierhoff. Le Rocher était trop haut, alors il décide de se relancer à Guingamp lors de la saison 2002-2003, celle-là même qui voit exploser un certain Didier Drogba. Pas de bol, Eloi doit se contenter de jouer au remplaçant quand la future star de l’OM puis de Chelsea est fatiguée, autant dire pas souvent. Reste aujourd’hui de lui le souvenir de sa chevelure décolorée et de son faux air de Dennis Rodman, en se forçant un peu.

8. Stéphane Carnot

Finistérien de naissance, Carnot découvre le foot pro avec Guingamp et participe à la montée historique du club du National jusqu’à la Coupe d’Europe. En 1997, il part tenter sa chance à Monaco, comme Tibeuf en son temps, sans grande réussite. Doublure d’Ali Benarbia, il participe quand même à l’élimination de Manchester United en C1, avant de tomber face à la Juve. Au bout d’une saison, il tente de se relancer à Auxerre, sans grande réussite non plus. Retrouve le Roudourou en 2000 pour cinq saisons encore et quelques très beaux coups d’éclat. Le « Carnot de sauvetage » , comme il fut appelé à son retour à Guingamp, est aujourd’hui dans la cellule de recrutement du club.

9. Sébastien Grax

Que dire de Sébastien Grax ? Pas grand-chose, si ce n’est qu’il fut à une époque un espoir de Monaco, son club formateur, sans jamais réussir à s’imposer. C’est un peu l’histoire de sa carrière, d’ailleurs : des promesses et du talent, mais peu de résultats concrets, si ce n’est à Troyes. Son duo avec Mathieu Scarpelli à la pointe de l’attaque guingampaise lors de la saison 2009-2010 plonge le club cher à Le Graët en National. De retour à l’ESTAC depuis 2011 – il y est encore d’après le site officiel du club – sans être apparu une seule fois sur la feuille de match de l’équipe première.

10. Souleymane Camara

Des débuts pro à Monaco, un prêt à Guingamp, c’est du classique. Sauf que barré par la concurrence dans son club formateur, il ne connaît pas non plus la réussite à l’EAG, où son duo avec Moumouni Dagano n’empêche pas – ou contribue à – la descente en L2 à l’issue de la saison 2003-2004. A enfin trouvé depuis 2008 le meilleur rôle de sa carrière, celui qui lui convient le mieux : supersub de Montpellier.

Bonus : Guy Lacombe

Un pull en grosse laine et une épaisse moustache « josébovéenne » , forcément ça passe mieux du côté de Guingamp. L’Aveyronnais est l’homme qui permet à l’EAG de remonter en élite et de s’y maintenir assez miraculeusement pendant deux saisons malgré un effectif riquiqui au tournant du nouveau siècle. Il façonne Drogba et Malouda, qu’il lègue à son successeur Bertrand Marchand en 2002, direction Sochaux, puis Paris, Rennes et Monaco en 2009 (après une cruelle défaite en finale de Coupe de France avec Rennes contre… Guingamp). L’ASM est alors un grand foutoir et Lacombe ne parvient pas à y remettre de l’ordre ni à retrouver du jeu. C’est un échec. Aujourd’hui confortablement casé à la DTN, il a apporté son soutien à la maire sortante de Dinard en Bretagne, où il possède une résidence. La maire a été battue.

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