- Ligue des champions
- 1/4 de finale retour
- FC Bayern Munich/FC Porto
Top 10 : Retournements de situation du Bayern en Europe
À quoi reconnaît-on les grands clubs ? À leur palmarès, bien sûr, mais aussi à leur capacité à se sortir des situations les plus compliquées, et ceci à plusieurs reprises dans leur histoire. Avec deux buts de retard, le Bayern Munich va devoir cravacher contre le FC Porto. Mais « impossible » n'appartient pas au vocabulaire du club bavarois. La preuve en dix exemples.
Saison 1966/67 : Rapid Vienne (0-1 ; 2-0 a.p.), 1/4 de finale de C3
Après avoir disposé des Tchèques du TJ Tatran Prešov et des Irlandais de Shamrock Rovers sur les mêmes scores (1-1 à l’extérieur, puis 3-2 à domicile), le Bayern Munich se retrouve en quarts de finale de Coupe des coupes face au Rapid Vienne. Les Hütteldorfer, qui jouent certes cette compétition uniquement grâce à leur finale en Coupe d’Autriche la saison d’avant (l’Admira Vacker a en effet réalisé le doublé), ne font pas de la figuration pour autant : après avoir sorti Galatasaray et le Spartak Moscou, ils ne tremblent pas à l’idée d’affronter leurs « cousins » bavarois. Lors du match aller, Starek donne même la victoire aux siens de la tête. Insuffisant toutefois, puisqu’au retour, Olhauser remet les deux équipes à égalité, avant que Gerd Müller ne donne la victoire au Bayern dans la prolongation.
Saison 1975/76 : Malmö (0-1 ; 2-0), 8es de finale de C1
Après le règne de l’Ajax Amsterdam vint celui du Bayern Munich. Après deux victoires de suite en Coupe d’Europe des clubs champions (quel bel intitulé, quand même…), les Bavarois se retrouvent à mettre le couvert une troisième fois. Et heureusement pour eux que le vainqueur est automatiquement qualifié pour l’édition suivante, car ce n’est pas leur piteuse 10e place en Bundesliga lors du précédent exercice qui leur aurait permis cela. Au 1er tour, la bande à Beckenbauer sort tranquillement la Jeunesse d’Esch (5-0, 3-1), avant de se retrouver face au Malmö des légendaires Bo Larsson, Krister Kristensson ou encore Anders « Puskás » Ljungberg (aucun lien, j’suis fils unique). À l’aller, le champion de Suède fait la différence grâce à Tommy Andersson. Là encore, c’est insuffisant : à Munich, le Bayern « égalise » grâce à Bernd Dürnberger sur penalty à l’heure de jeu avant de prendre un avantage définitif avec un but signé Conny Torstensson. Un Suédois, donc. Et à la toute fin, le FCB ira battre Saint-Étienne et remporter son troisième trophée de suite. Merci les poteaux carrés.
Saison 1976/77 : Baník Ostrava (1-2 ; 5-0), 8es de finale de C1
Le Bayern Munich a beau être le club le plus costaud de l’époque, il n’apprend pas très vite ses leçons. Résultat : comme l’année passée, il se fait surprendre par plus petit que lui en huitièmes de finale aller de C1. Après les Suédois de Malmö, place aux Tchèques du Baník Ostrava. Le club de Silésie remporte le match aller grâce à des buts signés Zdeněk Lorenc et Werner Licka (futur Grenoble et Calais). Les joueurs du Bayern ne Banik pas pour autant et giflent leurs adversaires 5-0 au retour, avec notamment un doublé de Gerd Müller. Au tour suivant, les Bavarois se la prendront à l’envers par le Dynamo Kiev, qui perd le match aller 1-0 (Künkel), mais s’impose 2-0 au retour (Buryak, Slobodyan).
Saison 1979/80 : 1. FC Kaiserslautern (0-1 ; 4-1), 1/4 de finale de C3
En 1980, les clubs allemands ont (presque) transformé la Coupe de l’UEFA en compétition locale. La preuve : en quart de finale, cinq clubs sur les huit viennent de RFA. Bayern-Lautern est d’ailleurs le seul duel entre équipes du même pays. Deux équipes qui vont d’ailleurs se rencontrer trois fois en l’espace de deux semaines. La première manche « européenne » est remportée par les Rote Teufel au Betzenberg, avec un but d’Alex Brummer. L’interlude que constitue la 25e journée de championnat permettra à Pal Csernai, l’entraîneur des Bavarois, de faire quelques ajustements et de repartir avec le point du match nul (1-1). Quelques jours plus tard, les deux écuries se retrouvent pour l’affrontement final. Lautern pense tenir le match par le bon bout suite à l’ouverture de Reiner Geye. Mais le Bayern s’énerve et, emmené par un Dieter Hoeness de gala (doublé pour lui), finit par l’emporter 4-1. Costauds, les Munichois finiront par tomber au tour suivant contre l’Eintracht Francfort, futur vainqueur de l’épreuve.
Saison 1988e2 : CSKA Sofia (3-4 ; 4-0), 1/2 finale de C1
Après avoir éliminé tour à tour les Suédois d’Öster, les Portugais du Benfica et les Roumains de l’Universitatea Craiova, le Bayern Munich se retrouve en demi-finales de C1 face au CSKA Sofia, double champion de son pays en titre. Lors du premier round, les Bulgares mettent difficilement les Allemands à terre, concédant un but de Breitner dans les dernières minutes de jeu. Deux semaines plus tard, lors de la reprise, les Bavarois sont sans pitié avec leur adversaire : deux crochets de Breitner et deux autres de Rummenigge mettent le CSKA KO. Les Bavarois, en route pour leur cinquième trophée européen, se feront stopper en finale par Aston Villa. Seule consolation : D. Hoeness (7 buts), K.-H. Rummenigge (6) et Paul Breitner (5) sont les meilleurs buteurs de la compétition.
Saison 1987/88 : Neuchâtel Xamax (1-2 ; 2-0), 8es de finale de C1
Première saison de Jupp Heynckes sur le banc du Bayern, en lieu et place du grand Udo Lattek. Au deuxième tour, les Bavarois tombent sur le Neuchâtel Xamax du cultissime Joël Corminbœuf. À l’aller, les Suisses parviennent à s’imposer grâce à un but de Beat Sutter. Deux semaines plus tard, les hommes de l’éternel Gilbert Gress pensent tenir l’exploit en terres munichoises. Mais deux buts signés Hansi Pflügler (87e) et Jürgen Wegmann (90e) mettent fin au rêve des Neuchâtelois. Un Bayern qui s’impose in extremis face à plus petit que soi ne pouvait pas aller au bout de cette Coupe des champions. Et ça n’a pas raté : au tour suivant, le Real Madrid sort les Bavarois. Tout ça à cause d’un match aller mal négocié, avec deux buts des Espagnols dans les dernières minutes. Tiens tiens…
Saison 1988/89 : Inter Milan (0-2 ; 3-1), 8es de finale de C3
L’année suivante, le Bayern se dit que tiens, la vie n’est pas assez chiante comme ça, autant se rendre la tâche plus difficile. Opposés à l’Inter Milan de Lothar Matthäus et d’Andreas Brehme (deux anciens de la maison), les Munichois ont la bonne idée de perdre 2-0 à l’Olympiastadion. Mais l’Italien sait être hospitalier, et offrira trois buts à San Siro lors du match retour, sans oublier d’en mettre un, histoire de dire que c’est la faute à pas de chance.
Saison 1988/89 : Hearts of Midlothian (0-1 ; 2-0), 1/4 de finale de C3
Lors de la même saison, le Bayern décide de jouer de nouveau avec le cœur de ses supporters. Cette fois-ci, les « cobayes » sont les Hearts of Midlothian. En Écosse, probablement déconcentrés par le fait que l’arbitre de la rencontre s’appelle Helmut Kohl, les Allemands perdent 1-0. Au retour, le Bayern reprend son sérieux et s’impose 2-0 grâce à Augenthaler et Johnsen. En revanche, au tour d’après, fin de la blague : Maradona, Careca et les Napolitains se chargent de renvoyer Roland Wohlfarth et compagnie à la maison. Comme un prélude à la finale de Coupe du monde 1990…
Saison 1995/96 : Lokomotiv Moscou (0-1 ; 5-0), 1er tour de C3
Grâce à Yuri Semin, personnage incontournable du club (il en a été joueur, entraîneur et récemment président), le Lokomotiv Moscou, considéré comme le maillon faible parmi les clubs moscovites après la chute du bloc de l’Est, parvient petit à petit à redresser la barre. Avec des joueurs du calibre de Sergueï Ovchinikov, Igor Tchougaïnov ou encore Sergueï Gurenko, les Zheleznodorozhniki parviennent à créer la surprise en Bavière. C’en est trop pour le Rekordmeister, qui décide d’aller rendre la monnaie de leur rouble aux Russes. Klinsmann (par deux fois), Scholl, Herzog et Strunz feront dérailler la locomotive moscovite. De toute façon, fallait pas les énerver cette année-là, les Bavarois. Demandez donc aux Bordelais ce qu’ils en pensent.
Saison 2011/12 : FC Bâle (0-1 ; 7-0), 8es de finale de C1
La finale de la Ligue des champions se joue à Munich. La pression est bien entendu sur les épaules du Bayern, surtout que Uli Hoeness n’arrête pas de dire à qui veut l’entendre à quel point ça serait magnifique de gagner à l’Allianz Arena. Forcément, les jambes bavaroises tremblent, le FC Bâle tente sa chance, et gagne la manche aller. Mais cette pichenette a malencontreusement réveillé l’ogre bavarois, qui déchire son maillot et devient tout vert (enfin, tout rouge), et bouffe du chocolat suisse à en choper une indigestion. La suite, c’est Marseille, le Real Madrid, et puis… le drame.
Par Ali Farhat