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Top 10 : Retour de coachs

Par Éric Maggiori
Top 10 : Retour de coachs

Vendredi, l'Inter Milan a annoncé le retour de Roberto Mancini sur le banc, six ans après son départ. Or, en Italie, peut-être plus qu'ailleurs dans le monde, c'est une véritable tradition. Ça s'en va, et ça revient. Toujours.

Helenio Herrera

Inter / 1960-1968, 1973-1974

Pour les tifosi de l’Inter, il y a deux entraîneurs. José Mourinho et Helenio Herrera. Parce qu’ils ont tous les deux ramené une C1. Une seule ? Non. Si le Mou a glané l’édition 2010, Il Mago Herrera, lui, peut se vanter d’en avoir décroché deux d’affilée, à savoir celles de 1964 et 1965. Une époque où l’Inter n’avait pas de rivaux en Europe et en Italie, puisqu’elle remporte aussi les Scudetti 1963, 1965 (année du doublé, donc) et 1966. Meneur d’hommes, tacticien adepte du pressing, il a été l’un des premiers à utiliser la psychologie pour motiver ses joueurs. À Milan, on se souvient encore qu’il avait vivement repris l’un des joueurs qui, face à la presse, avait déclaré : « Nous allons jouer à Rome » , au lieu de dire : « Nous allons gagner à Rome » . Son cycle interista durera huit ans, puis Herrera s’en ira dicter ses leçons du côté de la Roma. Mais son cœur reste nerazzurro. Ainsi, en 1973, il revient sur le banc après le départ de Giovanni Invernizzi et l’intérim d’Enea Masiero. Il terminera quatrième de Serie A. La psychologie avait atteint ses limites.

Giovanni Trapattoni

Juventus / 1976-1986, 1991-1994

S’il est aujourd’hui sans emploi depuis la fin de son mandat avec l’Irlande, Giovanni Trapattoni a cumulé les postes tout au long de sa carrière. Il a d’ailleurs coaché tous les grands clubs italiens, de l’Inter à Milan, en passant par la Fiorentina et la Juventus. La Juve, tiens. Celle avec laquelle il a le plus gagné. Sa première aventure à la Juventus débute en 1976, et va être absolument dingue. Le Trap et sa Juve sont un rouleau compresseur, aussi bien en Italie qu’en Europe. Il remporte sept Scudetti, ce qui constitue un record pour le club turinois, et glane une C1 en 1985, la fameuse finale du Heysel contre Liverpool. Il quitte le bianconero pour le nerazzurro en 1986, après dix années de bons et loyaux services. Mais trois ans plus tard, le chant des sirènes est trop fort. Le Trap rempile. Son second mandat sera toutefois moins heureux : pas le moindre Scudetto, mais une Coupe UEFA. À la fin de la saison 1993-94, il passe le relai à une autre future légende, Marcello Lippi. Quelle époque.

Zdeněk Zeman

Foggia / 1986-1987, 1989-1994, 2010-2011

Aujourd’hui installé en Sardaigne sur le banc de Foggia, Zdeněk Zeman est devenu célèbre sur une autre panchina, celle de Foggia. C’est là-bas qu’il va créer Zemanlandia, nom donné par les médias à sa formidable équipe rouge et noir. Le premier flirt a lieu en 1986-87. Zeman a 39 ans, débarque de Licata, club qu’il avait réussi à faire monter en D3 pour la première fois de son histoire. Foggia, aussi en D3, débute la saison avec une pénalité de cinq points, mais Zeman réussit à l’amener à une honorable huitième place. Une saison et puis s’en va. Mais Foggia reste dans son cœur. Deux ans plus tard, alors que le club vient d’être promu en Serie B, il revient. Zeman impose son 4-3-3, et Foggia devient « le Foggia des miracles » . Le club est promu en Serie A en 1991, avec un trio d’attaque Beppe Signori, Rambaudi et Baiano. En D1, l’équipe est toujours aussi séduisante, et atteint même une historique neuvième place, frôlant une qualification pour la Coupe UEFA. Zeman s’en va finalement en 1994, laissant derrière lui un monde qui s’écroulera peu de temps après son départ. Il n’y reviendra que 16 ans plus tard, en troisième division, mais cette fois-ci, la mayonnaise ne prend pas. Zeman ne reste qu’une saison, et Foggia reste en D3. Zemanlandia reste un souvenir du passé. Mais quel souvenir…

Arrigo Sacchi

Milan / 1987-1991, 1996-1997

Arrigo Sacchi n’était pratiquement personne lorsque les dirigeants du Milan AC viennent le chercher en 1987 à Parme, en Serie B. Quatre années plus tard, il quitte Milan en étant considéré comme l’un des plus grands tacticiens de l’histoire du football voire, pour certains, le plus grand. Car le Milan de Sacchi, c’est une révolution. Une équipe dingue, capable de remporter deux C1 consécutives, dont ce chef-d’œuvre 4-0 face au Steaua Bucarest. D’ailleurs, depuis Sacchi, plus personne n’est parvenu à glaner deux C1 de suite. C’est le Milan de Rijkaard, Van Basten et Gullit, le Milan du 4-4-2, de Baresi et d’Ancelotti. Un Milan qui laisse une trace indélébile dans l’histoire du football. Ainsi, en 1996, après le cycle tout aussi glorieux de Capello, et le mandat vite interrompu d’Óscar Tabárez, Silvio Berlusconi décide de rappeler Sacchi. Nous sommes en 1996, et tout Milan attend un nouveau feu d’artifice. Mais le Sacchi bis fait flop. Milan se fait éliminer dès le premier tour de la C1, et termine 11e en Serie A, soit son pire classement depuis 1982. À croire que les révolutions n’ont droit qu’à une tentative.

Marcello Lippi

Juventus / 1994-1999, 2001-2004

Marcello Lippi, c’est le coach champion du monde avec l’Italie en 2006, certes, mais c’est avant tout la Juventus incarnée. L’image de la Vieille Dame. Il y débarque pour la première fois en 1994 en provenance de Naples, où il s’est forgé une petite réputation. Mais c’est bien à la Juventus qu’il devient un coach renommé dans le monde entier. Avec les Bianconeri, en cinq ans, il remporte tout : trois Scudetti, une Ligue des champions, une Coupe d’Italie, quatre Supercoupes d’Italie, une Supercoupe UEFA et une Coupe intercontinentale. Lorsqu’il part pour l’Inter en 1999 (comme le Trap en son temps…), les tifosi sont désespérés. D’autant que son successeur, Carlo Ancelotti, n’est pas franchement à la hauteur. Il termine deuxième à deux reprises, et est gentiment remercié par les dirigeants. Dès lors, un seul nom devient possible pour reprendre la suite : celui de Marcello Lippi. Qui revient en héros, et remporte le Scudetto dès sa première année à Turin, et la saison suivante aussi, tiens. En tout, le beau Marcello sera donc resté huit ans sur le banc blanc et noir avec, à la clef, 13 trophées. Un bon ratio.

Vujadin Boškov

Sampdoria / 1986-1992, 1997-1998

« Si nous gagnons nous sommes les gagnants, si nous perdons nous sommes les perdants. » Pendant des années et des années, Vujadin Boškov a abreuvé l’Italie de ses phrases mythiques avec son italien approximatif. Décédé en avril 2014 à l’âge de 83 ans, le coach serbe a laissé un souvenir indélébile dans le cœur des tifosi de la Sampdoria. C’était lui le coach de la Sampd’oro de Mancini et Vialli, celle qui remporte le Scudetto en 1991, et qui arrive en finale de C1 la saison suivante. Pendant six ans, de 1986 à 1992, il va tout remporter sur le banc génois, sauf cette maudite coupe aux grandes oreilles, la faute à ce pétard de Koeman. Remplacé en 1992 par Eriksson, Vuja ne sera jamais oublié par les supporters. À tel point qu’en 1997, lorsque la Samp connaît un début de saison catastrophique sous les ordres de Menotti, c’est lui qui est appelé en pompier sur le banc. La magie fait à nouveau effet, et les Dóriani terminent neuvièmes du classement.

Francesco Guidolin

Udinese / 1998-1999, 2010-2014

Dans un passé récent, le mot Udinese est inéluctablement associé à deux noms : Antonio Di Natale et Francesco Guidolin. L’un marque des buts, l’autre invente des équipes avec, chaque année, des joueurs différents. Pendant quatre saisons, de 2010 à 2014, le coach réalise des miracles avec le club frioulan, réussissant l’exploit fou de le qualifier à deux reprises pour le tour préliminaire de Ligue des champions. Malheureusement, les deux fois, l’Udinatale se fait sortir et se voit reversée en Ligue Europa. Pourtant, ce que l’on a tendance à oublier, c’est que ces quatre années magnifiques passées sur le banc de l’Udinese n’ont pas été les premières pour Guidolin. En effet, en 1998-99, Francesco était déjà venu poser son fessier dans le Frioul. À l’époque, l’Udinese venait de terminer troisième de Serie A et avait la cote. Une histoire de buteur, encore : Guidolin donne les clefs de l’attaque à Marcio Amoroso, qui termine meilleur buteur de Serie A. L’Udinese, pour sa part, termine sixième, remporte le barrage face à la Juve (0-0 à l’aller, 1-1 au retour) et se qualifie pour l’Europe. Guidolin, toutefois, préfère partir pour Bologne. Onze ans plus tard, on apprendra qu’il ne s’agissait donc que d’un au revoir.

Zdeněk Zeman

AS Roma / 1997-1999, 2012-2013

Zdeněk Zeman est un adepte des retours. Il est revenu trois fois à Foggia, donc, deux fois à Lecce, mais aussi deux fois à la Roma. La première fois, il y débarque en 1997, en provenance de… la Lazio. Oui, le mec a osé. Sur la rive giallorossa, il tente d’appliquer les mêmes recettes qu’à Foggia et à la Lazio : un 4-3-3 offensif, beaucoup de buts marqués, beaucoup de buts encaissés. Si la Roma offre du spectacle, les résultats, eux, sont parfois en dents de scie. Le malheureux Zeman se rend même célèbre en devenant le premier coach de l’histoire à perdre 4 derbys romains dans la même saison : deux en championnat (1-3, 2-0), deux en Coupe d’Italie (4-1, 1-2). Avec la Louve, il termine quatrième, puis cinquième de Serie A, ce qui est bien, mais pas top. Près de 15 années plus tard, à l’été 2012, après le fiasco Luis Enrique, il est rappelé sur le banc romain. La méthode est toujours la même : 4-3-3 et tout pour l’attaque. Comme en 1997-98, Zeman perd le derby de la capitale, et se fait virer le 2 février, après une défaite 4-2 à domicile contre Cagliari. Son club actuel, donc.

Gian Piero Gasperini

Genoa / 2006-2010, depuis 2013

Si le Genoa est aujourd’hui sixième de Serie A, il le doit en partie à un homme. Gian Piero Gasperini. Car le Gasp n’est pas seulement « un coach » du Genoa. Il est « LE coach » du Genoa. C’est fusionnel. Quand il est sur le banc génois, cela fonctionne. Quand il est ailleurs, le Genoa patine, et l’équipe que lui entraîne s’écroule (cf, son passage à l’Inter). Il faut dire que le passé qui unit l’homme et son équipe est beau. Lorsqu’il débarque en 2006, le Genoa vient tout juste d’obtenir sa montée en Serie B. Le coach ne va mettre qu’un an pour ramener le club en Serie A, après douze années d’absence. Et parmi l’élite, il va rééditer les mêmes performances, avec en point d’orgue cette fabuleuse saison 2008-09, avec Milito et Thiago Motta comme rampes de lancement. Le Genoa se classe cinquième, et manque la qualification en Ligue des champions à cause de la différence de buts particulière avec la Fiorentina. Gasperini s’en va le 8 novembre 2010, après un début de saison 2010-11 compliqué. Il fera son retour en 2013, après que l’équipe est passée à deux reprises à un poil de la relégation en Serie B. Et depuis qu’il est revenu, tout va mieux. Âmes sœurs.

Edy Reja

Lazio / 2010-2012, 2014

Edy Reja, c’est le pompier de la Lazio. Lors de l’été 2009, Davide Ballardini prend les rênes de l’équipe. Mais sa gestion va s’avérer catastrophique, à tel point que, lorsque le président Lotito décide de le virer en février, l’équipe est relégable. C’est donc Edy Reja qui est nommé pour venir sauver le club. Il va y parvenir avec brio, en obtenant des victoires dans les matchs décisifs et en obtenant le maintien avec une journée d’avance. Du coup, le coach est confirmé la saison suivante. Il restera sur le banc deux ans et demi, frôlant à deux reprises la qualification en Ligue des champions. Il s’en va finalement en 2012, et est remplacé par Vladimir Petković. Si la première année du coach bosnien va être couronnée par une victoire en Coupe d’Italie, la seconde va mal démarrer. Il est ainsi limogé en décembre, et qui est appelé sur le banc ? Ce bon vieux tonton Edy. Qui va enchaîner les victoires, sans toutefois réussir à qualifier l’équipe pour la C3. En gros, la prochaine fois qu’un entraîneur va galérer sur le banc laziale, on sait quel téléphone va sonner.

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