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Top 10 : Rendez-vous manqués

Par Swann Borsellino
Top 10 : Rendez-vous manqués

Une millième sur un banc de touche pour l’éternité. Un 6-0 gravé dans la mémoire collective à jamais. Le week-end dernier, Arsène Wenger, terrassé par l’ouragan Chelsea, a été humilié au lieu d’être fêté. Mais que l’emblématique entraîneur d’Arsenal se rassure : il est loin d’être le seul à avoir vu ses propres festivités tourner au vinaigre. Les rois de la fête sont morts, vive les rois !

1 – Kastendeuch, Bang bang, Bonnissel shot me down

Dans la vie, il y a deux types d’hommes : ceux qui sortent par la grande porte et ceux qui prennent la porte. Grand nom de la belle Division 1, Sylvain Kastendeuch a pris la porte en pleine poire, un beau jour de printemps. Le calendrier indique la date du 19 mai 2001, le FC Metz affronte les Girondins de Bordeaux pour le dernier match de la carrière de la bandiera des Grenats. Couronnes de fleurs, poignée de main virile et respectueuse avec Christophe Dugarry avant le coup d’envoi et Saint-Symphorien sur son 31. À Metz, tout est prêt pour la sortie en grande pompe de la légende. Mais après huit minutes de jeu, 19 années de professionnalisme, 719 matchs disputés sans prendre de carton rouge et 1m80 de dévouement sont effacés par un centre de Jérôme Bonnissel. Oui, un centre de Jérôme Bonnissel comme fin de carrière. Car lui, Sylvain, le défenseur si mobile, avait encore lu la bonne trajectoire. En opposition face au Bordelais, le Messin prend la balle en pleine gueule. Un crochet de Sugar Ray Leonard. Au sol, Kastendeuch reste inanimé malgré les gifles à répétition de ses coéquipiers. La légende dit au revoir à son Saint-Symphorien inconscient, sur une civière, avec un gros traumatisme crânien. À ceux qui pensent qu’on a la sortie qu’on mérite, le FC Metz s’est imposé 2 à 0 ce soir-là.

2 – Zinedine Zidane, « non, pas comme ça »

Quand on a passé sa carrière à faire du football un ballet en plein air, on ne quitte pas la scène sur un vulgaire pas chassé. La sortie de Zidane, c’est bien plus qu’un moment d’hommes partagé avec Marco Materazzi. C’est avant tout une image forte et symbolique comme on n’en voit peu. Exclu par Horacio Elizondo après quelques longues minutes d’incompréhension générale passées à la postérité, Zinedine Zidane enlève son brassard, quitte la pelouse et passe juste à côté de la Coupe du monde sans lui jeter un regard. Finalement, celui qui définit le mieux cette folle fin de carrière de ZZ est le regretté Thierry Gilardi, qui nous a quittés depuis six ans déjà, ce 25 mars : « Pas ça Zinedine. Pas aujourd’hui, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait. » Et pourtant, c’est là la force des créatifs : ils peuvent partir sur un coup de tête.

3 – Paolo Maldini et les vieux démons

Un palmarès long comme un Giacometti, une gueule à partager un rôle avec Marcelo Mastroianni et 25 années d’une fidélité sincère qui perdure encore aujourd’hui, malgré la maladie de son Milan. Paolo Maldini est ce qu’on appelle une légende vivante. Alors ce dimanche 24 mai 2009, à l’occasion de la réception de l’AS Roma et, surtout, du dernier match de l’immense Rossonero, San Siro porte le costume trois pièces. Malgré la défaite face aux hommes de la capitale (2-3), le stade réserve une ovation exceptionnelle à son combattant numero uno. Seulement voilà, la Curva Sud profite de l’ultime repas de famille pour laver son linge sale. Un tifo « il n’y a qu’un seul capitaine » rendant hommage à Franco Baresi est de sortie, accompagné de quelques sifflets. Dans les tribunes milanaises, on peut aussi lire un « Merci capitaine : sur le terrain, un champion incroyable, mais tu as manqué de respect à ceux qui t’ont aimé » . Pour comprendre ces messages de la Curva Sud, il faut notamment remonter à la mémorable finale de Ligue des champions perdue en 2005 face à Liverpool et une échauffourée entre les tifosi et Maldini, qui avait alors critiqué leurs sifflets. On attend désormais les adieux d’Adil Rami.

4 – Le Real Madrid, centenaire de bois

De la musique un peu kitsch, des célébrations en tout genre, quelques images fortes et bien sûr, quelques bulles. On ne parle pas du mariage de votre oncle Patrick, celui que vous trouvez « cool mais un peu beauf » , mais du centenaire du Real Madrid. Ce mercredi 6 mars, 70 000 spectateurs sont présents à Santiago Bernabéu pour fêter les 100 ans des Merengues. La Maison Blanche ne faisant rien comme les autres, c’est à l’occasion d’un tango endiablé face à La Corogne, en finale de Coupe du Roi, qu’elle fera la fête. Mais à chaque soirée ses parasites et squatteurs. Ceux du soir viennent de Galice et portent le T-shirt bleu et blanc. Tous deux buteurs, Sergio Gonzalez et Diego Tristán flinguent le Real Madrid (1-2) d’un Raùl qui aura tout tenté pour sauver la baraque. Du coup, Juan Carlos remet le trophée à la bande à Valejon devant un stade vide. 100 ans, 90 minutes et désormais quelques rides pour les Madrilènes.

5 – Frédéric Déhu, Cry me a river

Ces joues mouillées auraient pu l’être par la joie. Par l’ivresse de remporter une première Coupe de France. Mais ce 29 mai 2004, c’est de la tristesse qu’exprime le visage de Frédéric Déhu. Titulaire au stade de France face à Châteauroux, l’ancien Lensois, en fin de contrat et en instance de départ pour l’Olympique de Marseille, vit un véritable cauchemar. Sifflé avant même le début du match, le capitaine du Paris Saint-Germain se réfugie dans les vestiaires au coup de sifflet final. Une fuite compréhensible qui pousse ses coéquipiers Fabrice Fiorèse et Jérôme Alonso à venir le chercher afin que Déhu puisse apparaître sur la photo officielle. Après le cliché, le futur Marseillais se fend de l’un des tours d’honneur les plus mémorables de l’histoire du football français, devant les fans de… Châteauroux. Ses adieux avec le Barça furent moins compliqués.

6 – Ronaldo et l’inconnu encombrant

47 buts en 49 matchs disputés avec le Barça, un transfert à près de 200 millions de francs, un nom qui sent bon le sable chaud et donc, beaucoup de promesses. Ils sont plus de 70 000 curieux à être venus à Giuseppe Meazza ce jour-là, mais ce n’est pas pour y voir l’Inter Milan affronter Brescia. Si les spectateurs ont payé leurs billets, c’est uniquement pour voir le nouveau prodige : Ronaldo. Passé par le PSV et donc, par la Catalogne, le Brésilien connaît une première partie difficile. Pour une fois dans sa vie, il rame pour faire la différence et Brescia en profite pour ouvrir le score à vingt minutes de la fin. Le money time est le moment choisi par un autre inconnu pour tirer son épingle du jeu. À Milan, personne n’avait mis un rond dans son ticket pour voir Álvaro Recoba. Une anomalie qui n’arrivera plus jamais.

7 – Portugal 2004, Home sweet home

Il y a deux manières d’accueillir les gens. On peut recevoir en étant poli, mais en voulant garder la main sur la soirée et son dénouement. Et il y a ceux du genre « Fais comme chez toi » , prêts à autoriser des chaussures sur le canapé en cuir et les coudes sur la table. Les Portugais font partie de la deuxième catégorie. Aucun amoureux du football n’a oublié le 4 juillet 2004. Ce jour-là est une défaite du ballon rond pour certains, une victoire de l’homme pour d’autres. Cela étant, une chose est sûre, il y a dix ans, les larmes de Cristiano Ronaldo, battu à la maison par Angelos Charisteas, n’ont pas laissé la vox populi indifférente. Estadio de la lose toujours, l’année suivante, à José Alvalde, où le Sporting Portugal s’incline 3 à 1 à la maison en finale de la Coupe de l’UEFA 2005. La fameuse hospitalité portugaise.

8 – Schalke 04, les déménageurs teutons

« Dieu sait ce qu’il fait. » Et apparemment, il fait souvent des folies. Sonné, le joueur de Schalke 04 Gerald Asamoah préfère s’en remettre au Tout Puissant. On joue la dernière journée de la Bundesliga 2000-2001 et le scénario n’est pas du tout le même qu’aujourd’hui. Au coude à coude pour le titre, le Bayern Munich et Schalke 04 se livrent une lutte intense jusqu’au bout du temps additionnel de la 34e journée. En tête avant l’ultime rencontre, les Bavarois n’ont besoin que d’un match nul face à Hambourg pour s’assurer le titre. Pour leur dernière partie avant leur changement de stade, les joueurs de Gelsenkirchen, eux, affrontent Unterhaching qui lutte pour le maintien. Au Parkstadion, la partie est tendue, mais les joueurs de 04 en voient le bout et mènent 5 à 3 en fin de rencontre pendant que le Bayern est mené, contre toute attente, par Hambourg. Mais alors que la partie se termine à Gelsenkirchen et que les supporters entament diverses célébrations alcoolisées, un coup franc est sifflé en faveur du Bayern Munich. Stefan Effenberg décale Patrik Andersson. Le Suédois plante. « On a été champions pendant quatre minutes, c’est génial ! » Ebbe Sand méritait bien le mot de la fin.

9 – Les Bleus double étoilés

Un titre de champion du monde, un titre de champion d’Europe et un hymne de Johnny Hallyday dans les valises. Que pouvait-il arriver à la France avant de partir en Corée du Sud et au Japon en 2002 ? Pas grand-chose. Ça, Adidas l’avait bien compris puisqu’avant l’ultime rencontre amicale des Bleus face à la Belgique, au Stade de France, on peut apercevoir ça et là des campagnes publicitaires où le maillot français est frappé de deux étoiles. Nous sommes en mai 2002 et ce dernier match est l’adieu du peuple français à ses champions avant qu’ils ne s’envolent en quête d’un nouveau succès. Une Marseillaise, une minute de silence pour les victimes de l’attentat de Karachi et 93 minutes plus tard, Marc Wilmots flingue les Bleus. 2 à 1 pour les Belges, mais en France, on relativise. Et après coup, il y avait de quoi.

10 – Manchester United, l’autre crash

Une minute de silence comme les Anglais savent en faire. Ce 10 février 2008 est beaucoup plus qu’un jour de derby entre Manchester United et Manchester City. Cela fait cinquante ans jour pour jour que l’avion qui devait relier Belgrade à Manchester s’est crashé à Munich après une escale. À bord, l’équipe des Red Devils surnommée les « Bubsy Babes » . Dernier footballeur à avoir été retrouvé en vie dans l’engin, Kenny Morgans est présent dans les tribunes d’Old Trafford pour voir l’ancien Auxerrois Benjani planter un doublé et gâcher la fête. Vêtus d’un maillot spécial et sous pression après une magnifique cérémonie, les Red Devils, alors leaders de Premier League, s’inclinent 2 à 1 à la maison. Dur.

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