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Top 10 : recrutements ratés de l’AS Monaco

Par Christophe Depincé
Top 10 : recrutements ratés de l’AS Monaco

Louée pour sa capacité à dénicher les stars de demain, l'AS Monaco s'est aussi trompée à quelques reprises dans son recrutement depuis l'arrivée de Dimitri Rybolovlev. Top 10 de ces joueurs qui n'avaient pas envie de devenir des plus-values.

Lucas Ocampos

Le premier coup médiatique de l’ère Rybolovlev. Annoncé comme l’un des plus grands espoirs argentins de sa génération, Lucas Ocampos débarque de River Plate à l’été 2013 et devient le transfert le plus cher de l’histoire de la Ligue 2 sous une étiquette de onze millions d’euros. Comme toutes les escroqueries, l’affaire paraît belle au premier abord. Dès son arrivée, le jeune prodige écarquille les yeux des quelques courageux du Louis-II lors d’un vulgaire match de Coupe de la Ligue. Une virgule, un amour de frappe enroulée qui fait ficelle et le voilà détenteur du totem d’immunité pour les cinquante matchs suivants. Malgré des stats honorables pour un joueur de son profil, il ne convaincra jamais, exaspérant staff et supporters par sa propension à s’empaler sur les défenseurs adverses. Car contrairement à ce que prétendent la légende et deux ou trois vidéos Youtube, Lucas « pieds agiles, corps rigide » Ocampos ne sait pas dribbler.


Lacina Traoré

L’idée était sans doute celle-ci : faire un tour à la brocante organisée par le propriétaire de l’Anzhi Makhatchkala, récupérer un bon buteur du championnat russe, le placer en prêt en Angleterre en espérant qu’il marque quelques buts et faire un petit bénéfice. Malheureusement, le grand Lacina plante pour son premier match avec Everton, mais se blesse dans la foulée. Promu titulaire à l’AS Monaco grâce au départ de Martial et à l’adaptation délicate de Guido Carillo, l’attaquant ivoirien fait étalage de son style tellement étrange qu’il en devient presque attachant. Qu’un mec de 2,03m soit nul de la tête, ça peut paraître cocasse, mais passe encore. Mais qu’il ait carrément peur que le ballon lui effleure la caboche, c’est déjà plus embêtant. Pas de panique : il confie de lui-même que sa principale qualité est « la technique » . C’est vrai qu’on l’a vu faire un double contact suivi d’une passe décisive un jour. Magnifique action sur laquelle il s’est blessé, évidemment.


Elderson Echiejile

Le latéral gauche nigérian n’aurait rien à faire dans cette liste si Monaco ne collectionnait pas les arrières gauches à l’hygiène de vie douteuse. Mais avec les fragiles Kurzawa puis Coentrão en numéros un, Elderson Echiejile n’a eu d’autre choix que d’afficher ses lacunes une bonne cinquantaine de matchs sous la tunique rouge et blanc. Le désastre était pourtant prévisible : un mec qui joue son premier match le jour où Falcao se fait les croisés ne pouvait pas être une bonne recrue. Envoyé en prêt au Standard de Liège, le club belge a compris la douille en quelques matchs et l’a renvoyé sur le Rocher l’hiver dernier. Nouveau point de chute ? Le Sporting Gijón, avec Lacina Traoré en compagnon de route. Pas la peine de faire durer le suspense : Gijón n’a pas réussi à se maintenir en Liga, évidemment.


Jakob Poulsen

Son nom ne vous dit peut-être rien, mais cet international danois a participé – très modestement – au titre de champion de France de Ligue 2 de l’AS Monaco. Arrivé en même temps qu’Andrea Raggi ou Lucas Ocampos après un Euro 2012 où il s’est paraît-il montré à son avantage, il ne parviendra jamais à s’imposer dans un milieu de terrain où la concurrence n’était pourtant pas folle. Son profil ? Un Jaroslav Plašil du pauvre, bien moins influent sur le terrain que le panneau du quatrième arbitre affichant trois minutes de temps additionnel au lieu de quatre.


Mario Pašalić

Sa feuille de stats (sept buts en 29 matchs) sous le maillot monégasque validerait presque la belle réputation qui précédait le Croate à son arrivée en France : celle d’un 8 moderne, box to box, influent et décisif. Mais ne vous y fiez pas. Si Mario Pašalić a effectivement un certain sens du but, il est un autre homme en dehors de la surface de réparation. Un enfant en fait. Un enfant qui a perdu ses parents dans une fête foraine, laissé tomber sa glace par terre et erre dans une indifférence totale au milieu de six mille personnes pendant une heure et demie. Fort heureusement, maman Chelsea l’a retrouvé et l’a refourgué à une autre famille d’accueil.


Ivan Cavaleiro

Le pacte avec le « diable » Jorge Mendes a ses revers. Avec pour seul CV une bonne saison en réserve à Benfica et quelques actions Youtube disséminées au cours d’une saison morne en prêt au Deportivo La Corogne, Ivan Cavaleiro a le profil du joueur frisson qui n’a pas encore fait grand-chose, mais dont on espère beaucoup. Raté, après un début de saison en trompe-l’œil, Ivan le pas terrible révèle son vrai visage : un dragster à la technique un peu grossière, aux blessures récurrentes et l’intelligence de jeu discrète. Monaco flaire le flop et rentre à peu près dans ses frais (15 millions d’euros à l’achat, douze à la revente) en le refilant au bout d’une saison à Wolverhampton, nouveau satellite de la galaxie Mendes.


Farès Bahlouli

Le symbole du passage éclair de Bahlouli en Principauté ? Ce superbe lob de cinquante mètres réalisé contre… Mont-de-Marsan, en CFA. Une vision de jeu au-dessus de la moyenne, un toucher de balle plus soyeux que la soie, une belle qualité de frappe, Farès Bahlouli a tout ça. Le problème, c’est que le génial Farès joue comme si les onze adversaires n’étaient là que pour l’admirer. Un peu de pressing et sa grâce s’évapore. Pas au niveau physiquement, il n’a pas vraiment eu l’occasion de saisir sa chance. Ce qui n’empêche pas Luis Campos de croire encore en lui, puisqu’il l’a emmené dans ses bagages à Lille. À Marcelo Bielsa d’enfin transformer ce formidable amateur en vrai professionnel.


Stephan El Shaarawy

Star du mercato agité de l’été 2015, le Pharaon a, comme Cavaleiro ou Pašalić, fait illusion le temps d’un troisième tour préliminaire de Ligue des champions contre les Young Boys de Berne. Avant d’afficher ses limites et un systématisme fatigant dans ses choix de dribbles et de frappes. Sa spéciale ? Faire un bon appel dans la profondeur côté gauche et gâcher ses trois mètres d’avance sur le défenseur adverse en mettant deux heures à armer son plat du pied droit. Pas assez discipliné sur l’aile gauche, étouffé physiquement dans l’axe, il ne convainc pas le club de lui faire jouer son vingt-cinquième match, qui aurait déclenché l’option d’achat automatique. La Principauté n’a que faire de la trêve hivernale, elle l’expulse six mois avant la fin de son bail.


Wallace

La rencontre entre Wallace Fortuna Dos Santos et le football est à peu près aussi improbable et glauque que celle entre son homonyme et Zed dans Pulp Fiction. Il faut l’avoir vu jouer en vrai pour comprendre le frisson qui peut traverser un stade quand le défenseur brésilien est en possession du ballon et s’apprête à tenter une relance. Règne malgré tout quelque chose de presque romantique dans sa brutalité. Un adversaire simule devant lui ? Il lui assène un coup pour lui donner une vraie raison de crier. Un mec à l’ancienne qui aurait sans doute eu droit à un peu d’amour s’il avait débarqué dans le Monaco de Diego Pérez et François-Joseph Modesto. À retenir tout de même : sa double prestation de bonhomme contre les enfants d’Arsenal.


Guido Carrillo

Non, ce ne sont pas ses sept buts en six cents minutes cette saison qui vont l’empêcher de gagner sa place dans ce top. Entrer en fin de match et marquer le cinquième but de son équipe, n’importe quel attaquant correct de Ligue 1 pourrait le faire. La « technique » de Lacina Traoré n’a d’ailleurs jamais paru aussi réelle que lorsque Guido Carrillo foulait la pelouse. Certes, lui ne se cache pas quand il faut prendre des ballons de la tête et bouger physiquement les défenses adverses. Mais c’est à peu près tout et c’est assez mince pour un attaquant dont le nom a été un jour associé à Trezeguet et Van Basten.


On ne les oublie pas : Ndinga, Ribas, Barazite, Bajrami, Matheus, Hélder Costa, Borja López…

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