- Coupe du monde 2014
- 1/4 de finale
- France/Allemagne
Top 10 : Quand les Allemands étaient méchants
Maintenant, les Allemands sont techniques, gentils, polis, bien coiffés, avec des têtes de boy scout. Mais avant, surtout du point de vue français, c'était des casseurs avec une grande gueule. Une autre époque. La preuve par 10.
Harald Schumacher
À tout seigneur tout honneur. Tout a déjà été dit – même un peu plus en ce moment – sur cet homme qui incarne la haine la plus pure, la plus viscérale, la plus entière pour ceux qui ont vécu cette certaine nuit du 8 juillet 1982. Et les autres aussi, le devoir de mémoire fonctionnant à plein régime. Il s’est pourtant depuis excusé auprès du pauvre Battiston. Qu’importe, il restera le « Boucher de Séville » . Une profession tout à fait respectable.
Oliver Kahn
Encore un gardien. Contrairement à son aîné, il a mis un point d’honneur à remettre de l’huile sur le feu, assénant sans vergogne : « La France n’est pas une grande équipe. » Sur le terrain déjà, Kahn s’est sucré nombre d’adversaires, à peu près autant de coéquipiers, n’hésitant jamais à aller mettre un petit coup de pression ou de casquette. Ou alors à crier, très fort, très près.
Jürgen Kohler
Il est champion du monde, d’Europe, d’Allemagne (trois fois), d’Italie, et a remporté la Ligue des champions (danke Karl-Heinz und Lars). Il est grand, il est fort, il n’est pas vraiment beau. Il est puissant, athlétique et difficile à battre dans les duels, particulièrement dans les airs. Et surtout, il avoine dur. Paradoxalement, son plus beau coup d’éclat, une expulsion + penalty en finale de la Coupe de l’UEFA 2002 après une demi-heure de jeu, n’est pas dû à un tacle assassin. Réduit à 10 et mené au score, son BVB finit par s’incliner 3-2 face au Feyenoord de Van Hooijdonk et Tomasson, soutenu sur les ailes par Robin van Persie et Bonaventure Kalou.
Christian Wörns
Tout pareil que son partenaire dans l’axe à Dortmund lors de cette fameuse finale, les titres en moins. Sauf que lui a eu la décence de se faire expulser pour un vrai joli tacle à retardement. C’était sur Davor Šuker, c’était avec la Nationalmannschaft en quart de finale de la Coupe du monde 1998, et la Croatie s’est imposée 3-0.
Guido Buchwald
La Forêt de Livre, qui est passé à un « en » d’être encore plus détesté, l’est essentiellement pour son marquage individuel honteux sur la personne de sa majesté Maradona en finale de la Coupe du monde 1990. Un penalty de Brehme plus tard, il récupérait en surnom le prénom de sa victime argentine, comme un trésor de guerre.
Jens Nowotny
En quinze années de Bundesliga, passées entre Karlsruhe et le Bayer Leverkusen, malgré de graves blessures qui l’ont parfois tenu éloigné des terrains une saison entière, Jens a tout de même trouvé le moyen de se faire expulser huit fois. Un record. Mais ce qui reste, dans l’absolu, beaucoup moins que Cyril Rool.
Franz Roth
Déjà, quand vous êtes surnommé « Bulle » , soit le taureau (et non savon), on peut déjà partir du principe que vous n’avez rien de propre. Mais quand, en plus, vous marquez l’unique but d’une finale de C1 contre les Verts en 1976, vous basculez carrément dans la catégorie des ordures.
Paul Breitner
Un homme qui lit Mao, Marx, Lénine et qui a emmené la lutte sur le terrain. Prosaïque, Der Afro n’en avait rien à faire de la beauté. Alors, tirer un penalty en finale de Coupe du monde parce que personne d’autre n’avait le courage de le faire, ce n’est pas un problème pour lui. Et qu’importe qu’en face, ce soit le Total Football de Cruijff et compagnie.
Lothar Matthäus
En 1984, celui qui n’est pas encore Ballon d’or évolue sous les couleurs du Borussia Mönchengladbach, mais a déjà annoncé qu’il rejoindrait le Bayern Munich la saison prochaine. Arrive la finale de la Coupe d’Allemagne entre les deux équipes. Lothar rate son penalty, et le Rekordmeister s’impose. Et ça, ce n’est vraiment pas très sympa.
Steffan Effenberg
Il a cassé des jambes à tire-larigot, récolté au passage 121 cartons (dont 114 biscottes), balancé des doigts d’honneur à son public, couché avec la femme de son ex-coéquipier, écrit une biographie pleine de saloperies, tabassé une fille dans une boîte. Steffan, un méchant, un vrai, de ceux que même les siens détestent. Les meilleurs.
Par Charles Alf Lafon