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Top 10 : Quand le Parc s’enflamme

Par Christophe Gleizes
10 minutes
Top 10 : Quand le Parc s’enflamme

Alors que le Parc des Princes est aujourd'hui moribond, que son public ne sait plus s'il faut siffler ou encourager ses joueurs sur le pré, retour en tribunes sur 40 ans de passion, de folles soirées européennes et de coups de sang.

1) PSG / Nantes : 5-3 (11 mars 1981)

En 1981, le PSG affronte le FC Nantes en seizième de finale retour de la Coupe de France. À l’époque, le FC Nantes possède l’une des meilleures équipes de son histoire, avec notamment Henri Michel ou Maxime Bossis. Embaumé par l’odeur des merguez, le Parc des Princes n’est, lui, qu’un stade de spectateurs, souvent partagés d’ailleurs ; Auteuil n’existe pas encore, les tribunes latérales sont l’apanage des supporters extérieurs et l’ambiance bien loin du faste des années 2000. Vainqueurs 2-0 à l’aller, les Nantais sont très vite surpris par l’excellent début de match des Parisiens. Soutenus par l’étincelant Mustapha Dahleb, Toko (8e et 25e) et Boubacar (16e) font vivre un calvaire à la défense Nantaise. Pour la première fois dans l’histoire du Parc des Princes, l’ensemble du public se met à scander « Paris ! Paris ! » , et l’ambiance d’ordinaire champêtre laisse place à une formidable communion avec les joueurs. Visiblement surpris, ces derniers craquent deux fois juste avant la mi-temps (3-2). Si Rocheteau et Toko inscriront deux nouveaux buts (57e et 67e) en seconde période, c’est bien Nantes qui se qualifie finalement grâce à une réalisation d’Agerbeck (60e). Qu’importe, avec ce match fondateur, Paris bascule dans une nouvelle ère. Son équipe s’est révélée, le public du Parc est né.

2) PSG / Real Madrid : 4-1 (18 mars 1993)

Un match de légende pour un « exploit hors du temps » , salué par le quotidien L’Équipe le lendemain. Battus 3-1 à l’aller par le grand Real Madrid de Michel, Butragueño et Zamorano, les hommes d’Arthur Jorge sont remontés à bloc pour ce match retour de quart de finale de coupe UEFA au Parc des Princes. Grâce à une tactique très offensive, emmenée par un trio d’attaque Ginola-Weah-Simba, les Parisiens mettent rapidement la pression sur le but de Buyo. À la mi-temps, Paris mène 1-0 grâce à une tête de George Weah sur corner. Tout est en place pour l’exploit que le Parc attend fébrilement. Au retour des vestiaires, David Ginola et Valdo inscrivent deux buts de légende dans une ambiance indescriptible. La fête en tribunes est totale, mais est cependant gâchée par le Chilien Zamorano, tout heureux d’envoyer les deux équipes en prolongation à quelques minutes du terme de la rencontre. C’était sans compter sur le très aérien Antoine Kombouaré, qui crucifie la Casa Blanca dans les dernières secondes d’une tête décroisée légendaire. Ivre de bonheur, le Parc chavire. « C’est dans la difficulté, dans l’héroïsme qu’on glorifie les victoires. Celle de ce soir aura à jamais une saveur incomparable » , explique Paul Le Guen à la fin du match. Éternel.

3) PSG / Barcelone : 2-1 (15 mars 1995)

Sorti en tête du groupe B grâce à six victoires en six matchs, le Paris Saint-Germain affronte en quarts de finale le prestigieux FC Barcelone. Auteurs d’un match nul courageux (1-1) à l’aller, les Parisiens partent favoris pour se qualifier à domicile, mais l’ambiance est très vite plombée par un but de Bakero à la 50e minute de jeu. Pas assez réalistes et virtuellement éliminés, les hommes de Luis Fernandez s’en remettent alors à leur capitaine brésilien Raï, qui remet les deux équipes à égalité sur un corner de Le Guen (73e). Poussés par un public possédé, les joueurs de la capitale prennent petit à petit le dessus, tandis que la dynamique change de camp. Arc-boutés sur leur défense, les Blaugrana encaissent finalement le but fatal à la 83e minute, lorsque Vincent Guérin s’échappe plein axe pour tromper Carles Busquets, le père de Sergio, d’une frappe bien placée. « Le stade explose, l’ambiance est magnifique. Avec le match contre le Real en 1993, c’est ce que j’ai connu de plus fort au niveau du bruit » , témoigne le héros du match. Qualifié pour la troisième fois consécutive pour une demi-finale européenne, le PSG s’impose ce soir-là, dans une atmosphère électrique, comme un grand d’Europe.

4) PSG / Liverpool : 3-0 (10 avril 1997)

Demi-finale aller de la Coupe des coupes, le PSG reçoit les Reds de Liverpool, emmenés par la jeune génération de Fowler, Mc Manaman, Redknapp ou encore David James. Paris le sait, la différence doit se faire sur le premier match, le retour à Anfield étant particulièrement redouté. Pour les supporters parisiens, et surtout ceux du Kop, cette double confrontation a aussi une saveur particulière, puisqu’ils se sont largement inspirés des fans de Liverpool à leur création. C’est en quelque sorte le grand frère spirituel qui vient à Paris, l’élève contre le maître. Une banderole « Welcome to the legendary fans » est déployée, tandis que l’hymne You’ll never walk alone est respecté par les travées du Parc. Ce soir d’avril 1997, le PSG ne va pourtant pas verser dans le sentimentalisme. Trois buts inscrits par Leonardo, Cauet et le tout jeune Jérôme Leroy viennent donner un avantage définitif à Paris, qui clôt sans encombre un match presque parfait. Comme prévu, le retour à Anfield sera plus difficile pour les hommes de Ricardo et de Joël Bats, face à des Anglais plus saignants : le PSG s’incline 2-0, mais se qualifie tout de même pour la finale de Rotterdam face au grand Barça.

5) PSG / Steaua Bucarest (5-0) 27 août 1997

Récent finaliste de la Coupe des coupes, le PSG sort d’une saison mitigée en championnat et doit passer par les barrages de la Ligue des champions. Lors du tirage au sort, le club parisien hérite du Steaua Bucarest, le champion roumain. A priori, c’est jouable, mais les Parisiens se font surprendre au match aller en Roumanie, dans une ambiance hostile. Sur la pelouse, les coéquipiers de Raï perdent 3-2, puis finalement 3-0 sur tapis vert après réclamation. Aligné d’entrée, Laurent Fournier était en effet suspendu. Une sanction justifiée mais cruelle, puisque les chances de se qualifier tombent alors à 4% pour les hommes de Fernandez, obligés de s’imposer par quatre buts d’écart à domicile. Les statistiques, le PSG va pourtant les éparpiller façon puzzle ce soir du 27 août 1997, en livrant sur la pelouse du Parc des Princes une prestation d’anthologie. Le coup d’envoi donné, un sentiment de communion et de solidarité face au mauvais sort parcourt les travées du stade. D’entrée, les Parisiens écrasent leurs adversaires d’une pression monstre, rapidement récompensée par un pénalty de Raï. Vingt minutes plus tard, le capitaine parisien double la mise sur corner, avant que Marco Simone n’aggrave la marque d’une frappe du gauche. À quelques minutes de la mi-temps, Florian Maurice qualifie virtuellement les Parisiens au terme d’une action d’école ponctuée par une talonnade de Simone (4-0). Les Roumains sont explosés et n’y croient plus. La seconde période ne sera qu’une formalité agréablement pimentée par le triplé de Raï. Le talentueux Brésilien peut exulter, le Parc des Princes s’embraser.

6) PSG / Marseille : 3-0 (26 octobre 2002)

Les supporters parisiens se souviennent forcément des petits pas de samba de Fernandez et du sourire éclatant de Ronaldinho lors de cet après-midi d’octobre. Alors troisième du championnat, juste devant l’OM, le PSG s’impose de la plus belle des manières (3-0) face à son grand rival, dans une ambiance des plus festives. Étincelant, Ronaldinho inscrit le premier but sur un coup franc excentré obtenu par Ogbeche, avant de concrétiser un penalty juste avant la pause. Le Parc explose et Fernandez exulte, délivrant une chorégraphie aussi jouissive qu’indélicate pour les supporters phocéens excédés. Le pétard envoyé sur le Brésilien, alors qu’il s’apprêtait à tirer un corner, n’arrête pas la démonstration des Parisiens. C’est finalement le très petit Martin Cardetti qui clôt la marque en fin de match. La fête est totale : jamais le PSG n’avait battu aussi largement l’OM depuis 1991. Adulé, Ronnie inscrit ses premiers buts au Parc et prouve qu’il est un joyau brut.

7) PSG / Marseille : 2-1 (7 novembre 2004)

Difficile de choisir entre les deux bijoux de Pauleta contre Barthez. Sa frappe enroulée sur un service de Pancrate mérite néanmoins sa place ici, d’autant plus que le PSG était déjà réduit à 10 suite à l’expulsion d’Armand, auteur d’un attentat sur Fabrice Fiorèse. Le retour de ce dernier au Parc des Princes reste à ce titre un moment unique dans l’histoire du stade, qui s’est enflammé comme jamais par haine et par dépit envers son ancien chouchou. Un moment à savourer avec cette vidéo particulièrement grossière. En fin de match, c’est Édouard Cissé, d’une frappe limpide, qui donne la victoire au PSG dans une ambiance de folie.

8) PSG / Hapoël Tel-Aviv : 2-4 (23 novembre 2006)

Sans doute l’un des plus mauvais souvenirs du Parc des Princes. 14e en championnat, surfant sur une désolante série de sept matchs sans victoires, le PSG rencontre à l’époque le modeste club israélien de l’Hapoël Tel-Aviv dans une rencontre classée à risque. Le climat de crise est évident, et les tensions communautaires ne sont pas là pour apaiser les échanges houleux et nauséabonds en tribunes. Un contexte qui ne laisse pas insensibles les joueurs de Guy Lacombe, humiliés 4-2 sur leur pelouse. Cette défaite embrase le Parc, plongé dans un état d’agitation aussi dangereux qu’inédit. À l’issue de la rencontre, les débordements et les affrontements avec les CRS se multiplient. Une triste soirée qui trouve un épilogue tragique dans la mort du regretté Julien Quemener, tué par balles par un policier. Sans revenir ni commenter cet épisode toujours sensible, il convient de rappeler que la justice a tranché : selon elle, Antoine Granomort aurait tiré en situation de légitime défense, tentant de protéger un supporter israélien. Un drame sans précédent qui plonge le club et ses supporters en plein deuil, et qui annonce déjà le futur plan Leproux.

9) PSG/ Saint-Étienne : 1-1 (10 mai 2008)

On joue la 37e journée de Ligue 1 et le Parc des Princes fait salle comble, parcouru de tension et de stress. Seizième au coup d’envoi et toujours sous la menace de la relégation, le PSG vit très certainement l’une des saisons les plus affreuses de son histoire. La confiance chancelante et le moral au plus bas, les joueurs n’ont pourtant pas le droit de se rater à domicile face à Saint-Étienne. Leur principal atout réside dans l’union sacrée proclamée en tribune : les supporters des deux Kops n’abdiquent pas et se répondent pour encourager une équipe aux moyens limités, qui se bat pour sa survie. Tout commence pourtant mal avec ce but de Perrin inscrit avant la mi-temps (44e). Ce jour-là, c’est le toujours très discret Jérémy Clément qui libère le Parc des Princes à l’heure de jeu d’une volée imparable, suite à une remise plutôt chanceuse. Le Parc explose : Auteuil et Boulogne sont en furie ; dans les travées du stade, le soulagement est palpable. Pour son dernier match au Parc des Princes, le légendaire Pedro Miguel Pauleta peut souffler, d’autant que Paris validera son maintien dans la douleur à Sochaux lors de l’ultime journée.

10) PSG / Twente : 4-0 (18 décembre 2008)

D’accord, ce n’est que Twente, et ce n’était que les phases de poules de la coupe UEFA. D’accord, le Parc des Princes n’était que faiblement garni (25 000 supporters). Pourtant, ce match a priori anodin restera gravé comme l’une des très belles soirées européennes du PSG, notamment dans le contexte sportif assez fade des années 2000. Pour se qualifier au tour suivant, les Parisiens doivent battre Twente en espérant un faux pas du Racing Santander ou en inscrivant un but de plus que la formation espagnole, qui joue Manchester City dans le même temps. Au bout de 23 minutes de jeu, le ton est donné et Paris mène déjà 2-0. Une belle performance qui reste encore insuffisante, car Santander domine Manchester City. À l’heure de jeu, Kežman rate un penalty et le match s’équilibre. Il reste dix minutes à jouer, et Paris doit marquer deux fois pour se qualifier. C’est chose faite dans l’euphorie générale grâce à deux réalisations coup sur coup de Mateja Kežman, qui se rachète à la 84e minute, avant la folle course de Peguy Luyindula, parfaitement lancé par Giuly (85e). Deux buts en quelques secondes qui qualifient le PSG, d’autant plus que Santander encaisse finalement un but tardif de City (3-1). Un scénario complètement fou qui laisse de beaux souvenirs, comme seule l’Europe sait en procurer.

BONUS :

Sammy Maradona

Le magnifique documentaire sur l’histoire du Parc des Princes

Vidéo

NB : Ce top est aussi subjectif que non exhaustif. Auraient aussi pu être cités pour des raisons bien différentes : PSG/Valenciennes (1974), PSG/Nantes (1995), PSG/Celtic (1996), PSG/OM (1999), PSG/ Rosenborg (2000), les deux PSG/ Galatasaray (1996 et 2001) et les récents PSG/Lyon (2011 et 2012).

Dans cet article :
Lyon : à Textor et à travers
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