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Top 10 : Quand le foot jongle avec les maths
Invité d'une émission suisse dans le week-end, le défenseur du Borussia Dortmund Manuel Akanji a brillé par ses capacités extraordinaires en calcul mental. Mais attention, le gars de la Nati n'est pas le seul joueur du foot à avoir la bosse : la preuve.
Manuel Akanji
Vingt-trois ans et un bordel : jeune défenseur anonyme en Challenge League il y a un peu plus de trois ans, Manuel Akanji est aujourd’hui la gueule de l’avenir du football suisse. Titulaire lors du dernier Mondial avec la Nati, le natif de Wiesendangen confirme cette saison les attentes et s’est déjà imposé comme un homme de base de la troupe d’artistes de Lucien Favre, à Dortmund. Mais ce n’est pas tout, évidemment. Invité dimanche soir de l’émission suisse Sport Panorama, Akanji a réussi à faire tomber la mâchoire de l’animateur Rainer Maria Salzberger grâce à son don pour les calculs mentaux. L’exercice était alors simple : un membre du public devait donner deux nombres entre 11 et 99 qu’Akanji multipliait de tête alors que Salzberger le faisait à l’aide d’une calculatrice. Premier exemple : 24×75. « Facile » , selon le défenseur, qui a plié l’affaire en moins d’une seconde. Le second ? 33×97. En trois secondes, Manuel Akanji dégaine 3201 au moment où RMS ouvre le bec. Costaud.
#Akanji genius pic.twitter.com/2L1nIvGER9
— Edip (@ed1p) 12 novembre 2018
Arturo Vidal
Difficile de ne pas être chamboulé par un voyage à León, point de chute du Camino real. En déplacement dans la ville pour disputer un seizième de finale de Coupe du Roi face au Cultural y Deportiva Leonesa le 31 octobre dernier, le Barça s’est imposé (0-1), mais a aussi laissé Arturo Vidal prendre le micro à la fin de la rencontre. Erreur : « On est satisfaits de ce match, parce qu’on a pris les trois points. » Crête de nœud.
Christian Gourcuff
Une vieille histoire de famille. Dans la famille Gourcuff, le frère et le père de Christian étaient des matheux, des profs. Si la mère, elle, a joué la carte du pas de côté en devenant instit, l’ancien entraîneur de Lorient a lui aussi manié le compas et le rapporteur avant d’épouser la vie de coach, carrière où il est d’ailleurs resté proche des chiffres en travaillant énormément avec des logiciels d’analyse. Mais attention, Christian prévient : « Je suis mathématicien, et les stats au foot, je ne m’en sers pas. Même la possession de balle, ça ne veut rien dire. » Difficile de lui donner tort.
Kylian Mbappé et Dimitri Payet
L’idée est née dans la tête de Claire, une enseignante dans un collège de Seine Saint-Denis. Voilà le problème : « Lors d’un match PSG-OM au Parc des Princes, Kylian Mbappé est prêt à tirer. Malheureusement, Dimitri Payet se trouve dans sa ligne de tir. Il pense alors que s’il tire assez haut, il arrivera à passer au-dessus de la tête de Payet et à cadrer son tir. Kylian Mbappé réussira-t-il à marquer ? »
J’ai tenté un autre truc pic.twitter.com/vXNLurh1tW
— Claire (@maismdame) 16 janvier 2018
Réponse d’un élève : « Oui, il va marquer car l’OM perd tout le temps contre le PSG et aussi Mbappé est trop fort. » Clinique.
Glen Johnson
Chasseur d’ennui, Glen Johnson a trouvé la parade lors de l’automne 2012. « J’étais assez bon en maths lorsque j’étais à l’école, mais je ne pensais pas à autre chose que le foot. Donc, j’ai décidé de m’y remettre et de passer un diplôme en maths. » Une façon pour l’ancien défenseur de Liverpool de fermer le clapet de ses anciens profs qui lui promettaient qu’il ne ferait rien de sa vie, mais aussi d’apprendre à manier les trajectoires.
Presnel Kimpembe
À la base, tout part d’un groupe de potes qui lance un défi en ligne dont le principe est, comme d’habitude, assez simple : pendant que l’un tape des mains en rythme, l’autre pose des opérations de calcul mental à un troisième qui doit y répondre sous la forme d’une partie de ping-pong verbal. Certes, la complexité des opérations proposées n’a rien à voir avec celles que Manuel Akanji avale avec une facilité déconcertante, mais force est de constater que même pour Adrien Rabiot, qui se prête au jeu avec Layvin Kurzawa et Presnel Kimpembe, ce fameux calcul challenge n’a rien d’une évidence.
Après ce buzz improvisé, Kimpembe est allé se tester avec le groupe original et s’en tire avec les honneurs. Prochaine étape, viser plus haut que les multiples de quatre.
Paul Pogba
Avant Mbappé et Payet, Claire la jeune prof d’Aubervilliers avait déjà fait parler d’elle en mettant Paul Pogba à l’honneur dans le cadre d’un problème sur le théorème de Pythagore. Énoncé : ce jaloux de Cristiano Ronaldo pense que le dab du Français n’est pas parfait. Alors, info ou intox ? Les données ci-dessous devraient vous permettre de trouver la réponse à la question. En tout cas, la moyenne de ses élèves de quatrième a sensiblement augmenté devant ce type d’exercice. Quant à Paul Pogba, il est toujours attendu pour claquer un concours de dab avec les élèves du collège Gabriel-Péri.
Yunis Abdelhamid
Né en 1987, le défenseur central aujourd’hui à Reims a découvert le monde professionnel sur le tard avec Thierry Laurey à Arles-Avignon lors de la saison 2011-2012. Avant cela, comme tout bon amateur qui se respecte, il préparait soigneusement son plan B en décrochant un master de sciences de la gestion, option finance, à l’université d’Aix-Marseille. Son premier boulot payé a donc été celui de comptable, une profession qui pourrait lui tendre les bras au terme de sa carrière sur les rectangles verts. « Pourquoi pas allier les deux en aidant les joueurs, avec leurs impôts notamment ? » Le pari est lancé.
Roberto Carlos
Son inoubliable coup franc contre la France frappé le 3 juin 1997 a tout de même donné naissance à un article scientifique publié en 2010 dans le New Journal of Physics. Sans le savoir, Roberto Carlos a utilisé l’effet Magnus qui, résumé grossièrement, décrit « la force tangentielle subie par un objet en rotation se déplaçant dans un fluide » (Wikipédia). Lui, avec le recul, explique que son coup de pied d’anthologie a été rendu possible par le sens du vent et des années d’efforts à l’entraînement. Explication plus terre à terre, mais parfaitement valable.
Holger Badstuber, Marcell Jansen et Nuri Şahin
En 2010, ces trois loubards, porte-drapeaux capillaires de la fin de la décennie 2000 qui s’achève, s’engagent en faveur de l’opération « Mathe macht das Tor » (Les maths marquent le but en VF), une sorte de Concours Kangourou à l’allemande. Sûrement la seule et unique fois que l’on a vu le Bayern, Hambourg et Dortmund marcher main dans la main sans faire de calcul. En revanche, personne ne sait s’ils ont défié les élèves au concours des divisions à virgule.
Par Maxime Brigand et Julien Duez