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Top 10 : Présidents italiens cultes
Massimo Ferrero a fait une entrée remarquée dans le monde du football, faisant honneur à la tradition des présidents de clubs italiens haut en couleur. Il a ainsi rejoint une bande de joyeux lurons dignes héritiers de leurs prédécesseurs.
Luciano Gaucci
Perugia
Le champion des années 2000, propriétaire de la Viterbese, la Sambenedettese, Catania et surtout Perugia. Une trogne sortie tout droit d’une bande dessinée en contraste avec des manières de petit précieux. Carolina Morace entraîneuse c’est lui, Khadafi Junior joueur c’est lui, le Sud-Coréen Ahn Jung-hwan viré le lendemain du Mondial 2002, c’est encore lui. En cavale de 2004 à 2009 suite à la faillite du Grifo et réfugié à Saint-Domingue, il a fait son retour au pays en 2009. Sa meilleure prestation ? Une dispute avec son collègue Vincenzo Matarrese de Bari et un joli « Fijo de « na mignotta » ? » en dialecte romain, que l’on n’a pas besoin de vous traduire.
Maurizio Zamparini
Palermo
« Je leur couperais tous les testicules pour les manger en salade. » On tient peut-être là la punchline du siècle, digne des plus grands Tarantino. Le Zamp’ est la grande gueule de Palerme depuis 2002, une liste infinie d’entraîneurs virés, rappelés et de nouveau virés. La même avec Venise les 15 années précédentes. 44 coachs en 25 ans de football. Iachini tient miraculeusement depuis septembre 2013. Il vomit sur le football italien depuis toujours, mais continue d’en faire volontiers partie. Une déclaration de Guidolin le résume très bien : « C’est le meilleur président du mardi au dimanche. » Ben oui, lundi, c’est traditionnellement jour de licenciement.
Massimo Cellino
Cagliari
Un règne de 22 ans entre la Sardaigne et Miami, lui aussi a enchaîné une multitude d’entraîneurs. Rockeur à ses heures perdues, un 17 septembre (chiffre porte-malheur), il a ordonné à ses supporters de se rendre au stade vêtus de violet, couleur qui permet de conjurer la guigne en Italie. À noter aussi un passage de quelques mois par la case prison pour l’histoire du stade Is Arenas. Après avoir épuisé le peuple sarde malgré dix maintiens consécutifs, il s’est trouvé une nouvelle victime : Leeds United en l’Angleterre. Dommage : la Fédé vient de le suspendre de ses fonctions pour ses problèmes avec le fisc.
Romeo Anconetani
Pisa
Président haut en couleur, mais surtout grand précurseur, le premier à instaurer la prévente des billets et aussi les trains spéciaux pour tifosi. Longtemps « médiateur » du marché des transferts pour de nombreux clubs, il s’est construit sa propre fortune en prenant 5% de commission sur chaque transfert. Prends ça, Jorge Mendes. C’est ainsi qu’il peut s’offrir Pise en 1978, club qui fréquente souvent la Serie A (quatre promotions), grâce à un travail minutieux d’archives de joueurs méconnus qu’il achète pour une bouchée de pain et revend à prix d’or. Il a entre autres lancé Dunga, Simeone et Chamot. Son équipe de Pise était un peu l’ancêtre de l’Udinese, en fait. Réputé également pour ses embardées mythiques contre les journalistes et d’ailleurs capable d’imiter la voix de la standardiste pour échapper à une interview téléphonique.
Costantino Rozzi
Ascoli
L’homme-club par excellence. Il achète l’Ascoli en Serie C en 1968 et l’amène en Serie A six ans plus tard, et même à une historique 4e place en 1980. Il lance surtout un certain Mazzone, recordman de matchs dirigés en Serie A. Dans un élan de générosité, il élargit la capacité du stade Cino e Lillo Del Duca à 40 000 places pour une ville de… 50 000 habitants. Superstitieux, il n’assistait jamais à un match sans ses célébrissimes chaussettes rouges. Nerveux, il a accumulé l’équivalant de quatre ans de suspension. Il décède en 1994, à l’age de 65 ans, dont les 26 derniers à la tête de l’Ascoli, tenant ainsi sa promesse : « Je ne quitterai jamais ce club » .
Piero Camilli
Grosseto
Oubliez Zamparini, le plus gros mangeur d’entraîneurs, c’est lui. Président de Grosseto depuis 2000, il a mené le club jusqu’aux portes de la Serie A certes, mais à quel prix ? 35 entraîneurs différents en seulement 14 ans et un total de 42 changements. Aucun n’a réussi à tenir une saison entière. Le banc de Grosseto, pire que le rodéo. Cette saison, il en est déjà à trois et pourrait donc égaliser le record de cinq, établi en 2011-12 et 2012-13. Pour rappel, un entraîneur viré reste un entraîneur payé jusqu’à la fin de son contrat, ce qui représente un certain budget.
Aurelio De Laurentiis
Napoli
Son oncle Dino a produit Conan le Barbare, mais aussi Kalidor. Il a ainsi hérité de cet empire cinématographique tout en faisant renaître le Napoli de ses cendres à partir de 2004. Le sens du spectacle est inné chez lui. Prises de tête récurrentes avec supporters et journalistes, mais surtout avec ses collègues. Sa prestation suite au tirage au sort du calendrier de la Serie A en 2011 reste dans les annales : insultes « Vous êtes des merdes, je retourne faire du cinoche » suivies d’une fuite en scooter avec un inconnu. Du grand cinéma.
Antonio Sibilia
Avellino
Nous sommes en plein dans les années 80 et les patrons-papas dont « Il commendatore » et ses faux airs de Charles-Henri Rougemont. L’Avellino évolue en Serie A et se tire la bourre avec le Napoli dans un joli derby. Avec une certaine ingénuité – « Le gardien veut des gants ? Soit on les achète pour tout le monde, soit à personne » – alternaient des zones d’ombre typiques des hommes d’affaires du coin. Un jour, accompagné du joueur brésilien Juary, il se rend au tribunal, offre une médaille et embrasse Don Raffaé Cutolo, boss de la Mafia en plein procès : « C’est un grand supporter de l’Avellino. » Fait relevé par le journaliste Luigi Necco, qui prendra une balle dans la jambe quelques semaines plus tard. Accusé d’être le mandataire de cette mission punitive, il sera acquitté. Ici s’embrouillant avec son coach tout juste licencié. Et ne vous fiez pas aux apparences, il a vécu jusqu’à 94 ans.
Angelo Massimino
Catania
Rentré d’Argentine où il a fait fortune dans le bâtiment, ce Catanese pur sang s’offre le club de sa ville et le dirige pendant près de 25 ans. Il connaît tout, de la Serie A à la faillite. On se souvient surtout de lui pour ses citations célèbres : « Il y a ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas. Moi, je peuve » , mais encore « la semaine dernière nous avons allé jouer à Modena » , le journaliste : « Président, nous sommes allés… » Et lui : « Pourquoi tu as venu toi aussi ? » La plus belle, à l’affirmation « Il manque de l’amalgame dans cette équipe » , il rétorque très sérieusement : « Dites-moi où il joue et je vais l’acheter. » Décédé dans un accident de voiture en 1996 alors qu’il se dirigeait vers Palerme, afin de régler un problème administratif pour son club.
Massimo Ferrero
Sampdoria
En six mois, il a déjà intégré le top 10 de tous les temps. Au menu, exultations frénétiques, styles improbables, proposition indécente à une célèbre présentatrice par ailleurs maquée avec Gigi Buffon. Danse improvisée et même un : « Tu devrais virer le Philippin » comme conseil à Moratti à propos d’Erick Thohir, nouveau président… indonésien de l’Inter. Il donne toujours l’impression d’être bourré ou drogué lorsqu’il est à l’antenne. Une dernière pour la route ? « Mihajlović est comme un papa pour les joueurs, moi je peux être la maman. »
Par Valentin Pauluzzi