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Top 10 : Politiques fans de foot
Ils font de la politique. Ils aiment le football. De Benoît Hamon à Valérie Rosso-Debord, revue d'hommes et de femmes qui n’ont pas peur des tacles, adorent les lobs et tentent, parfois, le coup du sombrero. Quitte à blesser quelqu’un.
1. Benoît Hamon
Benoît Hamon est un fan de football, un vrai, un dur. Supporter du Stade Brestois, il aime les joueurs pénibles, le football total des Hollandais, l’OM européen de 1993. « J’ai très vite découvert que mon poste de prédilection était milieu défensif. J’ai toujours aimé les tacles, le mec qui tricote un ballon dans les pieds de l’autre, celui qui interrompt la marée des attaques adverses par un pied qui traîne, par un pressing intelligent. » Par ailleurs, le porte-parole du Parti socialiste souhaite que le salaire des joueurs soit limité (Salary cap). Vrai programme ou fausse annonce ? Affaire à suivre dès les prochains mois.
2. Manuel Valls
« Chacun doit contribuer à l’effort, même dans le football. » Eh oui, les joueurs aussi devront mettre la main à la poche pour redresser la France. C’est en tout cas ce qu’a soutenu le directeur de la communication de François Hollande durant la campagne électorale, amateur de football qui a grandi… à Barcelone. Dans les années 1970, le jeune Catalan n’a qu’une dizaine d’années. Devant ses yeux, Johan Cruijff déroule avec la Dream Team. La saison 1973/1974 du Barça sera l’une des plus belles de l’époque. Manuel Valls l’a vue de près. Grande classe.
3. Jean-Louis Borloo
En 1986, Jean-Louis Borloo devient président de l’USVA. Son arrivée boostera l’équipe. Mais le succès sera de courte durée. Après une accession en D1 en 1992, le club traverse une sale période. Entre-temps, le radical est devenu maire de Valenciennes. Et le restera jusqu’en 2002. Aujourd’hui, le député de la 21e circonscription du Nord garde un œil sur les résultats de son club de cœur. Il va même plus loin, toujours prêt à dépanner pour les célébrations locales. La dernière en date, l’inauguration du nouveau stade, symbole d’une ville qui bouge. C’était l’été dernier.
4. Valérie Rosso-Debord
C’est l’une des rares femmes politiques à avoir joué en club. Rien que pour ça, Valérie Rosso-Debord mérite un coup de chapeau. Depuis fin 2011, la déléguée générale adjointe de l’UMP y va franc du collier, dans les cordes d’une Nadine Morano, hargneuse et bravache. Pour sûr, cette proche de Nicolas Sarkozy supporte les Lyonnaises, exemplaire en coupe d’Europe depuis plusieurs saisons. Combative, on l’imagine attaquante, hurlant de joie après chacune de ses réalisations, à la Gattuso, prête à tout dans la surface.
5. François Hollande
Il a mouillé le maillot pendant toute la campagne. Présent sur tous les terrains. Dans les travées du Stade de France, lors de la finale de la Coupe de France entre l’Olympique lyonnais et Quevilly, François Hollande a confirmé son statut de supporter. On l’avait vu, il y a quelques années, jouer en faveur de l’association France Alzheimer, aux côtés d’autres députés du Parti socialiste, dont Jean-Marie Le Guen, qui n’a, a priori, aucun lien de parenté avec Paul, ancien entraîneur des Lions indomptables. Il était alors premier secrétaire du Parti socialiste et supportait l’AS Monaco. S’il chausse encore un peu les crampons, c’est assez loin des caméras. Une seule question : à quand un terrain rue de Solférino ?
6. Nicolas Sarkozy
S’il préfère pédaler, Nicolas Sarkozy aime aussi taper dans la balle. Son moment préféré : remettre la coupe au vainqueur. Son poste de prédilection : avant-centre. Pourtant, l’homme ne s’est pas toujours montré très tendre à l’égard des amateurs de football. On se souvient, en 2003, l’avoir entendu reprendre de volée des policiers qui, dans la banlieue de Toulouse, tentaient de calmer les esprits en proposant de jouer aux jeunes d’un quartier voisin. « Vous êtes là pour arrêter les voyous, pas pour organiser des matches de foot » , leur avait alors expliqué le ministre de l’Intérieur. Son bilan footballistique, lui non plus, n’est pas très fameux. En cinq ans de présidence, l’équipe de France n’a rien gagné. La faute à la crise, sans aucun doute.
7. Daniel Cohn Bendit
Dany le rouge ne craint pas les cartons. Consultant pour Canal+, la tête de pont du mouvement contestataire de Mai 68 n’aime pas les gros sous. Député au Parlement européen, lhomme était fan du PSG. Mais ça, c’était avant. Avant l’arrivée des Qataris dans les affaires du club de la capitale. Pour se consoler, l’homme suit le business du Stade Rémois, lui qui est né à Montauban (allez comprendre). Avec un pied en France, et l’autre en Allemagne, l’écolo regarde également la Bundesliga. L’Eintracht Francfort, qui vient d’assurer sa montée parmi l’élite de l’autre côté du Rhin, l’inspire pas mal. Vas-y Dany, c’est bon.
8. Philippe Poutou
Découvert lors de la campagne, Philippe Poutou, ouvrier le plus célèbre de France, aime le football. Alors qu’il vient de publier Un ouvrier, c’est là pour fermer sa gueule !, l’homme a des idées bien arrêtées sur le sport le plus populaire du pays. Entre autres, il en a marre de la hausse du prix des billets, qu’il aimerait voir diminuer. Fifi n’aime pas trop la FIFA, et a une vision des clubs qui ne sent pas trop la rose. Pour lui, il ne s’agit que d’entreprises mises en place pour faire de l’argent. Anticapitaliste, le successeur d’Olivier Besancenot a été l’un des seuls à parler en profondeur de football durant la campagne.
9. Julien Dray
En invitant DSK à son anniversaire, samedi 28 avril, Julien Dray a prouvé son goût inconsidéré pour les sombres héros. Si, sur la pelouse, ce geste technique est difficile à réaliser, à la ville, il semble facile à mettre en place. Un tour de passe-passe minutieux, qui lui vaut une place dans ce top 10. Amateur de grosses montres, l’ancien arrière central rhonéen aime les équipes qui attaquent, qui marquent et qui ne font pas de chichi. Son joueur phare : Johan Cruijff. Rarement vu sur un terrain, le vieux loup du PS est aujourd’hui sur la touche. Il attendrait les arrêts de jeu.
10. Chantal Jouanno
Si elle préfère le judo, l’ancienne ministre de l’Écologie aime aussi le football. Sans s’y connaître vraiment. En ministre des Sports, Chantal Jouanno n’a pas lésiné sur les effets d’annonce. Contre le retour de Ribéry et Evra en équipe de France après le Mondial 2010, pour la rédaction d’une charte entre les arbitres et les présidents de club, elle s’était également montrée fébrile face à Jean-Jacques Bourdin, sur RMC, qui lui posait la question suivante, juste avant la finale Manchester-Barcelone, en 2011 : « Quels joueurs français sont susceptibles de participer à la finale de la Ligue des Champions ? » Réponse de l’intéressée : « Vous me plantez, là. » C’était Evra et Abidal. Dommage.
Romain Lejeune