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Top 10 : Polémiques du Clasico
Le Clasico français a souvent dérapé. Insultes, provocations, sorties maladroites... Cette année, c'est la présence -ou non– des supporters marseillais au Parc des Princes qui pose le débat. Retour sur dix polémiques.
1 – Faire une Ravanelli
Le croc-en-jambe le plus célèbre du championnat de France. Novembre 1997, Marseille s’impose au Parc des Princes sur un pénalty de Laurent Blanc consécutif à une « faute » sur Fabrizio Ravanelli. A la lutte avec Éric Rabesandratana, l’Italien prend de la vitesse et se fait tomber tout seul. L’arbitre siffle penalty pendant que les Parisiens crient au scandale. Histoire de s’élever au-dessus des débats, Charles Bietry, alors patron des sports de la chaîne cryptée, s’invite sur le plateau de Nulle Part Ailleurs et apporte une image d’un contact en amont de la surface de réparation entre le défenseur et l’attaquant. La preuve est apportée. Ou pas.
2 – La croisade de Borelli
« Nous allons en terre hostile… J’allais dire étrangère » . Le verbatim de feu le président Francis Borelli choque un peu en 1988/1989. Il faut dire que peu de temps avant la rencontre, les supporters parisiens du Kop de Boulogne inondent la populace avec des tracts « Marseille ne se relèvera plus après notre passage. Le Heysel nouveau est arrivé ». Inquiet, le board parisien annule le déplacement de ses supporters. Suite au dérapage de Borelli, Tapie lance sa banderille : « Tout se passera bien si Borelli ne fait pas son cinéma » . Plaisir.
3 – Rothen le joueur – Diouf l’agent, la couleur pourpre
Jérôme Rothen a servi de crachoir à toute la France. Même Pape Diouf y a été de son glaire peu de temps avant le clasico 2008. Dans son livre « De but en blanc », l’ancien président phocéen égratigne le gaucher. Et pas qu’un peu. « Au départ, j’ai surtout travaillé avec des footballeurs africains ou noirs. Puis le bouche à oreille a élargi le cercle […] et de nombreux joueurs blancs m’ont rejoint. Mais il y eut une exception. Un joueur que j’avais rencontré avait souhaité travailler avec mois, mais, au dernier moment, il a préféré renoncer. Le motif ? Il ne savait pas comment serait perçu le fait qu’il travaille avec un… Noir ! Ce garçon s’appelle Jérôme Rothen » . Pan. La bombe est lâchée. JR la désamorcera dans la semaine aux cris de « Je ne suis pas raciste » et le club parisien se fendra même d’un communiqué sur les valeurs humaines de son joueur.
4 – L’Equipe dans le vestiaire
Décembre 1992, David Ginola tente et réussit un débordement médiatique. L’ailier balance sa prose. « Vendredi ça va être la guerre! » . Le moustachu Arthur Jorge en rajoute une couche dans L’Equipe : « On va leur marcher dessus. L’OM va vivre l’enfer » . Bernard Tapie, pas né de la dernière pluie, n’en demandait pas tant pour motiver ses troupes. Il agrandit la déclaration et l’affiche dans le vestiaire olympien. Sur-motivés, les Marseillais iront tordre les Parisiens au Parc des Princes dans un match houleux (plus de 50 fautes sifflées durant la rencontre). Furieux, Michel Denisot s’emporte contre les décisions arbitrales et fustige Noël Le Graët, alors président de la Ligue.
5 – Favoriser l’adversaire
Fin de saison 1999, Bordeaux et Marseille peuvent être sacrés au soir de la 38è journée. Hasard du calendrier ou pas, les Girondins se rendent au Parc des Princes où un match nul contre le PSG sacrerait les Marseillais si ces derniers s’imposent dans le même temps à Nantes. L’OM L’emporte pendant que Paris laisse filer le match devant un public pro-bordelais. Démobilisés, les Parisiens « laissent » Pascal Feindouno crucifier Bernard Lama dans les arrêts de jeu. Bordeaux est champion, le public francilien est aux anges, Marseille l’a dans l’os.
6 – Le coup des Minots de 2005
Pape Diouf pousse une gueulante. Il estime que le quota de places réservé aux supporters olympiens est trop petit sans parler de la sécurité. Il gémit, proteste et menace d’emmener la réserve au Parc des Princes. Chose promise, chose due. C’est la CFA2 qui débarque sur la capitale. Delfim, Gimenez, Bocaly, Cantareil and co tiendront les Parisiens en respect autour d’un match nul en bois (0-0). Canal+ tire la tronche, les deux équipes se sont ridiculisées, tout le monde est content.
7 – Les danses de Luis Fernandez
La période Ronaldinho sourit au PSG. Emmenés par leur génial Brésilien, les Parisiens tordent les Marseillais au Parc des Princes en 2002 (3-0). Luis Fernandez danse comme un enfant sur son banc de touche. Daniel Van Buyten, défenseur olympien, prévient le coach francilien : « On verra si Luis dansera aussi au Vélodrome » . Six mois plus tard, Luis débarque entouré de six gardes du corps et repart avec une victoire et une nouvelle danse.
8 – L’ammoniaque du Vélodrome
2005, les Parisiens vont chuter au Vélodrome sur un but de Lorik Cana, récemment transféré de la capitale. Dans les vestiaires, les Franciliens se plaignent d’une forte odeur d’ammoniaque peu avant la rencontre. Dans les coulisses, Clara Morgane se balade dans les couloirs et aurait également déstabilisé les joueurs du PSG avec ses courbes avantageuses.
9 – La grippe A
Octobre 2009, la tension est à son comble entre les deux clubs. Les Parisiens doivent se rendre au Vélodrome où ils devraient prendre une gifle. C’était sans compter sur un invité de dernière minute : la grippe A. Certains joueurs franciliens ressentent les symptômes du virus et on place l’effectif en quarantaine. Cause de santé publique, le match est annulé… le jour même. Seule ombre au tableau : 500 supporters parisiens sont déjà en chemin pour Marseille. S’en suivra un bordel monstre à la gare Saint-Charles avec invasion de la Canebière et violente riposte des locaux. Un sacré bordel.
10 – Les banderoles
C’est un peu le fil rouge des Clasicos. Mais certaines ont eu le droit aux honneurs médiatiques. Pas forcément une bonne chose. On pense à celle sur Patrice De Peretti, dit Depé, ancien leader MTP disparu en 2001, et brandie à Auteuil : « Depé, la came, c’est plus fort que toi ». Ou encore celles des Fanatics et des Winners en novembre 2009 : « 3 ans sans Julien, 3 ans qu’on est bien » en référence au décès de Julien Quemener en marge de PSG-Tel-Aviv pour les SW et « Boulevard d’Athènes choquant ? Non renversant. Gare au chauffard » en hommage à un supporter de la Grinta renversé violemment par un automobiliste lors des échauffourées d’octobre sortie dans le bloc Fanatic’s. Pour être dans le vrai, les Winners s’étaient confondus en excuses peu de temps après en se désolidarisant des auteurs de la banderole sur Julien Quemener.
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