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Top 10 : Pleure pas, coach
Ému par l'élan collectif de ses joueurs lors de la rencontre face à Lens après la polémique du joueur africain, Willy Sagnol n'a pu empêcher la fuite d'eau oculaire. Comme lui, certains n'ont pas résisté à l'émotion d'un moment. Quitte à faire faillir la maxime des Cure : oui, les garçons peuvent aussi pleurer.
1 – Vahid Halilhodžić
Vahid a toujours eu le visage fermé et une aversion pour les pronoms personnels. Mais l’entraîneur bosnien est également un homme qui peut relâcher la pression, celle des mois passés à subir les quolibets et autres critiques des médias algériens. Auteur d’un parcours grandiose à la tête des Fennecs, l’ancien « cadenasseur » du PSG n’a pas pu masquer son émotion à la suite de l’élimination des siens face à l’Allemagne en 8es de finale de la Coupe du monde. Quelques gouttes discrètes posées sur ses cernes plongeants en guise d’adieu. Coach Vahid pleurer ? Beau.
2 – Mayeli Kohan
Football et politique n’ont jamais été très éloignés en Iran. Pour preuve, l’éviction de Mayeli Kohan, sélectionneur perse entre 95 et 97, puis revenu aux affaires en 2009, à l’orée des qualifications pour le Mondial sud-africain. Mais ce second mandat tournera court, 2 semaines exactement. Officiellement en conflit avec plusieurs joueurs et certains membres de la Fédération, Kohan est éjecté du banc aussi rapidement qu’il y a pris place. Mais certains câbles révélés par Wikileaks mettent en avant l’implication de Mahmoud Ahmadinejad dans ce renvoi. Alors Kohan décide de péter le sien.
3 – Carlo Ancelotti
Don Carlo n’a pas l’émotion facile. Mais face à la mort de Nick Broad, diététicien et adjoint de la première heure, l’Italien époque PSG s’est laissé aller avant une rencontre face à Bordeaux le 20 janvier 2013 (1-0). Des larmes et une émotion qui feront place à une mini-polémique, 3 joueurs de l’effectif seulement faisant le déplacement outre-Manche pour assister aux funérailles du regretté Broad. Toujours est-il que ce jour-là, Nick était bien l’homme « de lé metch » pour Ancelotti.
4 – José Mourinho
Ses détracteurs vendront une performance digne de l’Actor’s Studio. Ses adorateurs loueront la proximité du Mou avec les hommes qui composent son effectif. L’image, elle, restera comme un adieu larmoyant entre José et Marco Materazzi à l’issue de la finale de Champions League remportée face au Bayern le 22 mai 2010. Une descente de voiture, un câlin, quelques caresses, des épaules qui remuent, avant le grand départ, en avion cette fois. Car Madrid attend un Special One, prêt à relever le challenge de la Décima et entamer sa longue croisade face au Barça de Guardiola.
5 – Pep Guardiola
Un an avant de retrouver son meilleur ennemi, Pepe avait lui aussi subi la loi lacrymale. Après un premier exercice éprouvant, mais couronné de succès avec le triplé Coupe-championnat-Ligue des champions, Pep poursuit sa marche en avant lors de la saison 2009-2010. Pourtant, c’est une victoire moindre qui va faire craquer le beau dégarni à l’hiver. Opposé à Estudiantes de la Plata en finale de la Coupe du monde des clubs organisée à Abou Dhabi, le Barça finit par s’imposer en prolongation (2-1) avant de voir son coach se fendre d’une étrange réaction. En sanglots, Pep passera de longues minutes à être réconforté par ses joueurs, tout en remplissant son quota d’évacuation d’eau. Comme quoi, la Coupe du monde des clubs n’est pas un titre galvaudé.
6 – Sir Alex Ferguson
Après 26 ans passés à la tête de United, les adieux ne pouvaient qu’être chargés de nostalgie. Pourtant, c’est tout en retenue que Sir Alex a vécu sa dernière face à Swansea le 12 mai 2013 (2-1). Contenus derrière les lunettes de l’Écossais, les sanglots se font discrets, sobres et empreints de la dignité de la légende mancunienne. Un dernier speech en guise d’adieu et le plus grand coach de l’histoire du championnat anglais tire sa révérence, tout en appelant à soutenir son successeur. Qui, lui, a réellement fait pleurer bon nombre de Red Devils.
7 – René Girard
René Girard n’est pas que la patte soporifique de Lille. C’est aussi un homme qui parle parfois avec son cœur : « Ce n’est pas la première fois que je pleure. J’ai déjà pleuré en partant de Bordeaux. Ce qu’on a vécu pendant dix mois et demi, que c’est dur… C’est une belle récompense. Ça couronne le parcours exceptionnel de ces gamins devant 30 000 personnes. Les gens sont fiers de leur équipe. » La scène s’est déroulée le 13 mai 2012 quand Montpellier obtient une victoire au finish décisive pour le titre face à… Lille (1-0). Comme quoi, des larmes à l’ennui, il n’y parfois qu’un pas que René sait franchir avec aisance.
8 – Francesco Guidolin
Entre Palerme et Francesco Guidolin, l’histoire d’amour aura été faite de rupture, de retour en grâce et de nouvelles déceptions. Pourtant, Francesco ne semble pas tenir rigueur des remous sentimentaux que la belle du Sud lui a fait subir. Le 6 février 2010, Guido revient à Renzo Barbera à la tête de Parme et ne peut refréner sa passion dévorante pour un club qui lui aura laissé tant de bons et mauvais souvenirs. Des larmes avant le coup d’envoi, puis la défaite, 2-1, sur des buts de Simplicio et Cavani, en guise de dernière concession amoureuse.
9 – Claudio Ranieri
Pour Claudio, le début d’année 2012 fut compliqué à la tête de l’Inter. Entre le 25 janvier et le 4 mars, l’Inter ne gagne plus, enchaînant une série de 9 matchs sans succès. Alors, au moment où Milito vient rompre la mauvaise passe intériste face au Chievo, Ranieri abandonne son flegme habituel et peine à contenir son soulagement : « Les émotions sont les plus belles choses. Je fais ce métier pour les ressentir, à la fois positives et négatives, mais pour dire la vérité, les positives sont meilleures. » 4 jours plus tard, l’OM mettra fin aux ambitions européennes du club en arrachant la qualification pour les quarts grâce à un but plein de technique de Brandão. Quelle émotion provoquée par ce contrôle du dos, Claudio ?
10 – Henrik Larsson
Ensemble, ils ont formé le noyau d’une équipe suédoise troisième du Mondial 94. Mais Klas Ingesson a décidé de faire ses adieux au monde du football plus tôt que prévu. Le 29 octobre dernier, il décédait des suites d’un cancer, laissant son compatriote Henrik en pleine détresse. Une détresse visible lors de l’hommage rendu à Ingesson avant la rencontre entre Falkenberg, le club entraîné par Larsson, et Mjallby (1-1), où l’ancien joueur du Barça n’a pu contenir son émotion. Le Klas manquera.
Par Raphaël Gaftarnik