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Top 10 : Pieds carrés et but Youtube
Souvent moqués pour leur manque d'aisance technique, raillés pour quelques bourdes, ils ont pourtant réussi à briller le temps d'un instant et se sont découvert un talent : celui de mettre un but Youtube. Personne n'a compris comment ni pourquoi. Et c'est encore plus beau.
Djimi Traoré, le champion d’Europe
Djimi, c’est le mec au bon endroit au bon moment. Le mec qui a participé et a remporté l’une des plus belles finales de la Ligue des champions en 2005 avec Liverpool contre Milan. Pourtant, Djimi est assez loin d’avoir du ballon. Le latéral gauche malien a souvent été l’objet des moqueries de ses supporters, même à Liverpool, où il a disputé 141 matchs. En cause ? Ses buts contre son camp, ses penaltys provoqués, ses glissades, ses relances. Bref, sa maladresse légendaire résumée en une vidéo. Le 12 mars 2013, alors sous les couleurs de Seattle Sounders, Djimi Traoré se prend pour Torsten Frings. En quarts de finale retour de la Ligue des champions de la CONCACAF, il envoie des 30 mètres une demi-volée du gauche. Transversale rentrante. Victoire 3-1 et qualification pour les demies.
Rémi Maréval, le coup de tonnerre
Encore un latéral gauche pas super à l’aise avec la notion de contrôle orienté. Après avoir valdingué à Beauvais, au Gazélec d’Ajaccio et à Tours en passant quelque temps à Oldham Athletic en Angleterre, Rémi Maréval pose ses valises à Nantes en 2007. Il remonte en Ligue 1, et le 29 octobre 2008, il entre dans la légende en inscrivant probablement le plus beau but de cette liste. Le FC Nantes affronte l’OM à la Beaujoire. Après un corner de De Freitas repoussé par la défense marseillaise, le ballon arrive sur Maréval, resté en retrait à 35 mètres comme tout arrière gauche qui se respecte. Et le voilà qui justifie à lui tout seul l’expression « comme elle vient » .
Charles-Édouard Coridon, le mythique
Avant Zlatan, il y avait Coridon. Le joueur le plus doué de cette liste, et assurément celui dont le but exceptionnel reste le plus incompréhensible. Après cinq ans honorables au RC Lens, le milieu de terrain chevelu pose ses crampons au PSG en 2004. Là, la saison est plutôt pourrie, Charles-Édouard ne reste qu’un an, le temps de marquer un seul but : un coup du scorpion venu d’ailleurs en Ligue des champions contre le tenant du titre, le FC Porto. La suite de sa carrière est tout aussi illogique : une pige d’un an à Ankaragücü en Turquie, une autre dans un club amateur, l’Union Squiffiec-Trégonneau, dans le district des Côtes d’Armor, en 13e division, et un dernier passage à Esnafspor en Turquie.
Saber Khalifa (ou Khelifa, ou Khlifa), l’étoile filante
En 2011, Saber K. arrive de Tunisie à l’ETG. Il n’a plus joué depuis 5 mois et a fui la guerre en Libye. Le 12 mai 2013, il marque les esprits quand il balance une grande frappe de 64 mètres en sortant d’un dribble contre Nice. Le but fait le tour du monde. Auteur de 13 buts cette saison-là, Saber parvient à charmer l’OM. Le club l’engage pour 2,5 millions et le prêt de Modou Sougou. Seulement voilà, la mayonnaise ne prend pas, il ne marque qu’un seul but, du pointu. Au final, il est prêté en Tunisie au Club africain pendant un an, avant de s’y engager complètement. Un petit but et puis s’en va.
Ronald Zubar, le persécuté
En 2006, Ronald Zubar a tout pour réussir. Il est sélectionné en équipe de France Espoirs avec Mandanda, Lass Diarra, Matuidi, Mavuba, Nasri. En match de barrages de l’Euro 2007, les Bleuets affrontent Israël. Au match aller, les Français sont menés 1-0 jusqu’à ce qu’à la 73e minute, Ronald décide de casser la baraque : crochet, patate du gauche en lucarne des 25 mètres. Le tout à une vitesse folle. Bon, au final, ça ne servira pas à grand-chose, puisque qu’au retour, la France perd 1-0. Après ça, Ronald Zubar signe à Marseille pour un passage, là encore, difficile. Après des débuts qui se tiennent, tout se complique lorsqu’il manque le dernier penalty en finale de Coupe de France contre Sochaux, en 2007. La saison 2007-2008 est un calvaire, erreurs individuelles de l’espace, buts contre son camp, le public marseillais (sauf sept personnes) le prend en grippe et le siffle avec une régularité impressionnante. Morelstyle. Il finit par quitter le club en 2009, quand Deschamps arrive.
John O’Shea, le technicien
L’histoire entre Manchester United et John O’Shea est compliquée. Très polyvalent, l’Irlandais est souvent la cible des supporters pour son manque évident d’aisance avec le ballon. Sorte de bouche-trou du club pendant 10 ans, il a toujours réussi à remonter sa cote en marquant dans quelques gros matchs importants. Par exemple, en 2005 contre Arsenal, Johnny se retrouve aux avant-postes sans trop savoir pourquoi. Sans regarder le but, il lâche un lob du gauche à l’entrée de la surface dans le petit filet opposé. Même lui ne comprend pas comment il a fait. Il lui faut bien 5 secondes avant de commencer à célébrer son but. Tout arrive dans le football.
Ali Ahamada, les mains carrées
Le 23 septembre 2012, Rennes mène 2-1 à Toulouse. À la 96e minute, le gardien du TFC monte sur le coup franc de la dernière chance. Sur un ballon bien frappé, il se retrouve seul plein axe à 5 mètres des cages, dos au but. Un plongeon en arrière et une tête renversée incompréhensible plus tard, Benoît Costil est battu. Ahamada va célébrer son but avec le public comme s’il venait de remporter la Coupe du monde. Sauf que cette belle histoire cache un niveau d’imperméabilité loin des grands standards. Fautes de mains, sorties hasardeuses, les quelques arrêts réflexes du Toulousain ne suffisent pas à faire oublier sa maladresse. Cette saison, Ali a été poussé au bout du banc par Zacharie Boucher. Dur. Il ne semble plus vraiment être désiré à Toulouse.
Francis Llacer, old school
Le légendaire. Irréprochable sur son esprit et sur son engagement physique, Francis Llacer était très loin d’être un joueur frisson. Lorsqu’il joue au PSG, ère Canal +, il incarne la théorie selon laquelle l’arrière droit est le moins doué de l’équipe. Sauf que le 1er octobre 1994, alors qu’il a la confiance de Luis Fernandez, Cisco inscrit un but sublime contre Caen : une volée de 30 mètres lucarne opposée. Un esthète.
Stéphane Grichting, la sobriété
Encore un arrière latéral. En 10 ans à l’AJ Auxerre, Grichting a dépanné dans l’axe et à gauche. Très solide, il forme avec Cédric Hengbart, Adama Coulibaly et Jean-Pascal Mignot la meilleure défense de Ligue 1 lors de la saison 2009-2010. Au point que le club décroche une place en Ligue des champions. Mais bon, au-delà de ça, le Suisse n’est pas reconnu pour son apport offensif. Mais contre Lens, un jour, il a décidé d’allumer du gauche à plus de 30 mètres. Pourquoi pas.
Mickaël Ciani, la Madjer
À une époque où Bordeaux tapait le Bayern Munich 2-1 en Ligue des champions, tout est possible. Du coup sur corner, au lieu de mettre une banale tête comme d’habitude, Mickaël Ciani nous a sorti une Madjer très bien exécutée. Le bon vieux temps.
Bonus : Modeste M’Bami
Parce qu’il faut rester les pieds sur terre de temps en temps.
Par Kévin Charnay