- JO 2012 – Groupe D – Japon/Maroc
Top 10 : Performances japonaises
L’exploit réalisé jeudi par la sélection olympique japonaise face à l’Espagne à Glasgow (1-0) s’inscrit dans la lignée de ses précédentes performances. Elles ont fait du ballon rond un sport aujourd’hui majeur au pays du baseball et du sumo et ont fait du pays du Soleil Levant une nation incontournable de la planète foot.
Japon – Mexique (2-0), 24 octobre 1968, Jeux Olympiques
A l’époque, la planète foot ne calculait pas vraiment le Japon. Et réciproquement. Loin derrière le baseball niveau popularité, le ballon rond était encore un sport bien exotique, pratiqué par quelques amateurs originaux. Le meilleur d’entre eux s’appelait Kunishige Kamamoto et a offert presque à lui tout seul le premier exploit de son pays sur la scène internationale. Lors du tournoi olympique de Mexico, l’attaquant de Yanmar Diesel marque un triplé contre le Nigeria en poule, puis un doublé face à la France de Jean-Michel Larqué en quart. En revanche il ne peut rien contre la toute-puissante Hongrie en demie (défaite 0-5). Pas grave, lors du match pour la troisième place face au pays-hôte, il inscrit un nouveau doublé pour une victoire 2-0 et décroche le bronze avec ses potes de sélection. Les 100 000 spectateurs du stade Aztèque en ont balancé les sièges sur la pelouse de rage.
Japon – Arabie Saoudite (1-0), 8 novembre 1992, Coupe d’Asie
Près d’un quart-siècle après ce premier exploit, le Japon organise sa première compétition internationale : la Coupe d’Asie. A Hiroshima, c’est cette fois Kazuyoshi Miura qui joue les héros. Élu meilleur joueur de l’épreuve, il hisse les siens jusqu’à une finale de rêve face à l’Arabie Saoudite, double tenante du titre et réputée invincible. Takuya Takagi parvient pourtant à imposer son physique de déménageur dans la surface adverse, réussit l’enchaînement parfait pour inscrire le seul but de la rencontre peu après la demi-heure de jeu. La domination du Japon sur le continent ne fait que débuter. A noter que « King Kazu », véritable icône digne d’un personnage de dessin animé, passé par le Brésil et premier Japonais à avoir joué en Serie A, continue à taquiner la chique en 2e div’ locale, à 45 ans, 26 ans après ses débuts en pro. Une légende.
Japon – Brésil (1-0), 21 juillet 1996, Jeux Olympiques
D’un côté, une sélection japonaise issue d’un championnat professionnalisé depuis seulement quelques années. De l’autre, une Seleção de superstars : Bebeto, Ronaldo, Rivaldo, Roberto Carlos, Flavio Conceição, Aldair, Dida, etc., emmenée par monsieur Mario Zagallo. Autant dire que pour le premier match des deux nations dans ce tournoi olympique, disputé à l’Orange Bowl de Miami, on peut s’attendre à une boucherie. Sauf que le gardien Yoshikatsu Kawaguchi, 20 ans à l’époque et qui gardera les bois des Samouraïs Bleus plus de 100 fois par la suite, est totalement on fire. Et sur l’une des rares incursions dans le camp adverse, Teruyoshi Ito profite d’une sortie kamikaze de Dida pour marquer le seul but du match. But tout moisi mais but quand même. Dommage, « le miracle de Miami » n’aura finalement servi à rien : une défaite face au Nigeria par la suite ruinera les espoirs de qualif’ pour les quarts de finale.
Japon – Iran (3-2, beo), 16 novembre 1997, qualifications Coupe du Monde
La France a son traumatisant France/Bulgarie, le Japon a son équivalent : la tragédie de Doha. Même année, 1993, même échec, la qualification pour la Coupe du monde américaine. Pour les Nippons, le rêve d’une première participation à la grand-messe mondiale s’était achevé dans les dernières secondes d’un match décisif face à l’Irak au Qatar, avec une égalisation adverse aux conséquences catastrophiques. Mais l’affront est enfin lavé quatre ans plus tard quand Masayuki Okano offre le but en or pour une victoire décisive 3-2 face à l’Iran. Match disputé sur terrain neutre en Malaisie devant 20 000 supporters nippons en déplacement. Cette fois, c’est sûr : le Japon est un pays de football.
Japon – France (2-2, 2-4 tab), 4 juin 2000, Tournoi Hassan II
Au stade Mohammed V de Casablanca, la bande à Philippe Troussier tient remarquablement tête à une équipe de France qui s’apprête à conquérir le sacre européen, deux ans après le titre mondial. Seuls les tirs au but seront fatals à des Japonais qui font mieux que se défendre, alors qu’en face, il y a quand même Barthez, Blanc, Desailly, Deschamps, Zidane, Djorkaeff, Henry et toute la clique. A noter le deuxième but japonais magnifiquement marqué par Akinori Nishizawa.
Japon – Cameroun (2-0), 2 juin 2001, Coupe des confédérations
Un an avant leur Coupe du monde, les Samouraïs se rassurent en réussissant une bonne Coupe des Confédérations, avec notamment cette solide victoire de prestige acquise face au Cameroun d’Eto’o, Mboma, Foe, Song, Geremi and co. Ils ne seront finalement stoppés qu’en finale face à une équipe de France tellement forte à l’époque qu’elle peut se permettre de chambrer en alignant Steve Marlet en pointe au coup d’envoi et faire entrer Laurent Robert et Éric Carrière.
Japon – Russie (1-0), 9 juin 2002, Coupe du monde
Deuxième match de la compétition après un nul 2-2 inaugural face à la Belgique et première victoire historique en Coupe du monde pour les Japonais, sur un but de Junichi Inamoto, l’éphémère milieu du Stade Rennais. Mais la vraie star à l’époque se nomme Hidetoshi Nakata. Suivront une deuxième victoire en poule face à la Tunisie (2-0) puis une malheureuse défaite en 8e face à la Turquie (0-1), futur troisième surprise de l’épreuve.
Japon – Danemark (3-1), 24 juin 2010, Coupe du monde
Grâce notamment à un Keisuke Honda des grands soirs (un but sur coup-franc direct, un service pour Shinji Okazaki sur le troisième but), le Japon domine logiquement le Danemark lors de ce troisième match et parvient à s’extraire d’un groupe E pourtant bien compliqué (Danemark donc, mais aussi Pays-Bas et Cameroun). Dommage que l’élimination ensuite face au Paraguay aux tirs au but à l’issue d’un match insipide laisse un goût amer au final.
Japon – Australie (1-0 ap), 29 janvier 2011, Coupe d’Asie
Grâce à une superbe reprise de volée de Tadanari Lee le joker dans la prolongation, les Nippons conquièrent leur 4e sacre continental (pour 4 finales disputées). Un record. L’Australie avait pourtant fait forte impression jusque-là, mais s’est heurtée à une formation très, très solide, à l’image du gardien Eiji Kawashima, élu meilleur portier de la compétition. Finie la naïveté des débuts : le Japon a bien compris désormais que pour performer sur la scène internationale, il faut d’abord s’appuyer sur une bonne assise défensive. Alors elle s’y emploie.
Japon – États-Unis (2-2, 3-1 tab), 17 juillet 2011, Coupe du monde féminine
Last but not least, le dernier exploit japonais est à mettre à l’actif de l’équipe féminine, qui a remporté l’an dernier à la surprise générale la compétition suprême. Et pas n’importe comment : en surprenant l’invincible Allemagne chez elle en quart, en manœuvrant bien l’obstacle suédois en demie, avant de disposer de la toute-puissante sélection américaine en finale, aux tirs au but. Pour des filles qui n’ont jamais remporté la Coupe d’Asie, la performance est de taille.
Par Régis Delanoë