- Année 2019
- Bilan
Top 10 : On ne veut plus en entendre parler
Et si le foot prenait lui aussi ses bonnes résolutions ? Comme on ne va pas parler de la VAR et de la répression des supporters à chaque fois, voici dix autres choses pour lesquelles on aimerait dire « ça dégage » en 2020.
Le naming
On pensait avoir tout vu en France avec la Lidl Starligue orchestrée par la Ligue nationale de handball ou, bien évidemment, la Dominos Ligue 2. Mais la LFP s’est surpassée en 2019, avec son nouveau bébé : la Ligue 1 Uber Eats, qui entrera en piste l’été prochain. En novembre, il a fallu apprendre un autre événement tragique à venir : l’annonce du futur naming du Parc des Princes. Attention, attention : si l’on ne fait rien, on aura bientôt droit à de l’Olympique de Marseille Kaporal ou du Fly Emirates Saint-Germain.
Antoine Kombouaré
Viré de Guingamp – qui finira par descendre – en novembre 2018, non renouvelé à Dijon – qui passe à un rien de prendre l’ascenseur vers l’antichambre – à l’intersaison 2019 et désormais à la tête de l’équipe la plus navrante de Ligue 1 – le Toulouse Football Club… Arrivé à la mi-octobre au Téf’ avec l’ambition d’en être le sauveur, le Kanak n’a fait qu’empirer la situation en s’enfonçant dans une caricature de lui-même qui ne fait pas trop marrer sur les bords de la Garonne. Le non-renouvellement des entraîneurs au sein de l’élite française devient sacrément problématique, la santé du TFC aussi.
L’équipe de France petit bras dans les moments clés
On avait quitté 2018 avec une claque reçue de la part des Pays-Bas séduisants de Memphis, on a traversé 2019 avec en point d’orgue cette glissade totalement incontrôlée connue à la Torku Arena de Konya au mois de juin. Un failqui a un peu fait flipper tout le monde – même si des mandales ont été distribuées au quatre coins de l’Europe, avant et après ça -, et qui a bien failli coûter à nos coqs nationaux, incapables de se venger au retour, la première place du groupe H dans les qualifications de l’Euro. Cette année, le chat noir des Bleus venait du Bosphore. Il s’agira de se montrer un peu plus à la hauteur de son statut en 2020, car de grandes choses arrivent.
Les remontadas
Tout d’abord, si vous n’avez pas déjà fait une overdose de ce terme, ça ne saurait tarder. On y avait pris goût en 2017, et la multiplication de la chose amenait ce petit grain de folie certains mardis et mercredis soir, mais cette année 2019 a marqué un tournant. C’est bien simple, on n’a eu que ça. Si bien que c’est quasiment devenu la norme. Et il semblerait que ça y est, on ait eu notre dose. Niveau scénario, il s’agirait donc de se réinventer pour la santé cardiaque de tout le monde.
Les délocalisations de match
Une finale de Copa Libertadores au Bernabéu pour contourner le bordel argentin, c’était déjà gros, même si ça avait encore un peu de gueule. Mais ces derniers temps sont totalement partis en cacahuète entre une Supercoupe d’Italie récemment disputée en Arabie saoudite, un projet de match de Liga à Miami – projet farfelu heureusement évité – ou encore le rêve de l’UEFA de faire jouer une finale de C1 à New York… Pour le Trophée des champions, chaque année délocalisé dans une destination toujours plus exotique depuis dix ans maintenant (et qui pourrait se disputer aux États-Unis, en 2020), c’est de toute façon peine perdue. Mais pour le reste, il est encore temps de se ressaisir.
Le grand capharnaüm des droits TV
Comme si ce n’était déjà pas assez illisible à l’heure actuelle, MediaPro est venu s’ajouter à la longue liste des diffuseurs de foot en France. Et même si l’on n’a pas encore vraiment compris à quelle sauce nous allions être dégustés, on n’a pas fini de se prendre la tête pour savoir à quoi s’abonner et à quels prix. Les droits TV semblent être bouleversés toutes les deux semaines, et ça va continuellement de mal en pis.
Zlatan Ibrahimović
Ça y est : le Z est de retour en ville, à savoir au Milan. Mais ça n’annonce pas forcément que du bon. Oui, le Suédois s’est bien amusé pendant un an et demi au pays de l’Oncle Sam, a planté but sur but et a claqué la porte comme il sait le faire. Histoire de prouver qu’il était toujours le même. Mais c’était la MLS, alors ça ne compte pas vraiment. Les faits sont là : en 2020, il fêtera ses 39 berges. Prendre à cet âge le pari de venir aider un Milan qui n’est plus que l’ombre de lui-même, c’est sacrément couillu. Et cela pourrait être fatal pour l’image divine qu’Ibrahim Zlatanović a laissée en Lombardie. Comme si devenir un paria à Malmö ne suffisait pas.
Les arbitres assistants longs à la détente
Il paraît que ça fait partie des nouvelles règles que le fameux boardde la FIFA nous a collées. Toujours est-il que ça n’amuse personne, ces hors-jeu signalés trente secondes après la fin de l’action : en tribunes, on n’ose plus s’enflammer lorsqu’un joueur part au but et sur le pré, on sait qu’à tous les coups, on a cravaché pour rien. Au risque de terminer frustré.
Le yo-yo de Leonardo Jardim sur le Rocher
« C’est oui ou bien c’est non ? » , nous rabâche sur les ondes une jeune artiste à l’accent bruxellois. Eh bien, l’AS Monaco a du mal à se décider : Leonardo Jardim vient de réussir l’exploit de se faire éjecter du banc asémiste pour la deuxième fois en moins de quinze mois, avec tout ce que cela signifie en matière de liquidités. Revenir sur le banc monégasque trois mois seulement après son éviction, c’était déjà pas mal. Mais reprendre la porte juste avant le Nouvel An 2020, alors que l’escouade à la diagonale n’est « que » septième de Ligue 1, c’est très fort. Oui, Robert Moreno a signé dans la Principauté jusqu’en 2022. Mais au fond, tout le monde sait.
Le Stade rennais
S’il y a bien une équipe qui se souviendra de l’année 2019, c’est le SRFC : dépoussiérage de l’armoire à trophées, parcours frisson en C3, avènement de Julien Stéphan, explosion d’Eduardo Camavinga, podium de Ligue 1 à la mi-saison… Les Rouge et Noir ont vécu des moments historiques pour le club, on n’a eu d’yeux que pour eux. Mais désormais, cela a assez duré. Tout d’abord parce que Damien Da Silva et ses coéquipiers ont sacrément déçu pour leur deuxième aventure consécutive en Ligue Europa, terminant derniers de leur poule. Également car cette troisième place accrochée à la trêve ne trompe personne : on sait très bien qu’au pays de la galette-saucisse, les espoirs de podium sont toujours déchus en fin de saison. Alors, aux Bretons de laisser un peu de frisson et de lumière aux autres. Pourquoi pas au Stade de Reims de David Guion, ou au SCO de Stéphane Moulin ?
Par Jérémie Baron