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Top 10 : Mon triplé n’a pas suffi
Face à la Lazio ce mercredi soir, Jordan Veretout s'est offert le premier triplé de sa carrière. Problème, cela n'a pas suffi à la Fiorentina qui s'est inclinée contre les hommes de Simone Inzaghi (3-4). Mais, que l'ancien Stéphanois se rassure, il n'est pas le premier à réussir cet exploit.
Soixante-quinze ans avant de recevoir les joueurs de l’AS Illzach Modenheim quand le Racing Club de Strasbourg jouait en CFA 2, il fut un temps où le stade de La Meinau accueillait la Seleção. Au Mondial 1938, dans un match portes ouvertes, le Brésil de Leônidas élimine la Pologne 6-5 après prolongation. De quoi voler la vedette au quatruple buteur polonais (trois plus un en prolongation), Ernest Wilimowski, un ailier gauche connu pour ses exploits devant le but avec quelques décigrammes d’alcool dans le sang. Adulé par son pays, Wilimowski sera considéré, aux yeux de l’opinion publique, comme un traître, à partir du jour où il enfile le maillot du IIIe Reich pendant la guerre, à la suite de l’annexion de la Pologne par l’Allemagne nazie.
Débarqué à Tottenham dans la peau d’un arrière gauche, Gareth Bale monte d’un cran sur le terrain avec l’arrivée d’Harry Redknapp sur le banc des Spurs. C’est donc dans son nouveau rôle que le Gallois débarque à Giuseppe-Meazza pour se frotter à ce qui se fait de mieux à ce moment-là sur le marché des latéraux : Maicon. Problème, si Gareth Bale est bien en jambes et fait vivre un cauchemar au Brésilien à coup d’accélérations boltesques et de crochets courts, Tottenham coule, à l’image du portier Heurelho Gomes qui voit rouge.
Menés 4-0 à la pause, les Spurs vont revenir dans la partie grâce à un homme : Gareth Bale. Deux accélérations fulgurantes qui laissent Maicon et Javier Zanetti sur place, et trois frappes croisées du gauche identiques. Trop tard pour accrocher un point à San Siro, mais l’essentiel est ailleurs avec la naissance d’un homme qui vaudra trois ans plus tard 94 millions d’euros.
Si la Fiorentina s’est inclinée face à la Lazio, malgré un triplé de Jordan Veretout, la Viola ne s’est pas toujours retrouvée du mauvais côté. Retour en avril 2017 et la réception de l’Inter. Dans un match qui sent bon la lutte pour les places européennes, les Nerazzurri prennent le meilleur départ en menant à la pause 2-1, notamment grâce au sang-froid de Mauro Icardi qui profite d’une offrande de João Mário pour ajuster Ciprian Tătărușanu. Visiblement chahutée par son entraîneur, la Fiorentina revient sur la pelouse avec plus d’ambitions et renverse le score à l’image d’un doublé de Khouma Babacar et d’un coup de boule du regretté David Astori. Menée 5-2, l’Inter tente de réagir. Et comme souvent à ce petit jeu, c’est Mauro Icardi qui répond présent. Une frappe en pivot et une jolie tête pour permettre à l’Argentin de repartir de Florence avec le ballon du match, mais sans le moindre point.
Un morpion ? De l’art tribal ? Des dessins d’enfant ? Non, vous n’y êtes pas. À l’aube de la saison 1995-1996, Nottingham Forest dégaine un maillot extérieur jaune décoré par une version agrandie du logo du club, associée à une sorte de quadrillage. Forest démarre par une victoire 4-3 à The Dell, l’ancien stade de Southampton – remplacé en 2001 par le St Mary’s. Malgré la défaite, le buteur maison fait ce qu’il sait faire de mieux : planter des coups de pied arrêtés. Deux penaltys et un coup franc direct de Matt Le Tissier réduisent l’écart à 4-3. Pas anodin sachant que les Saints arracheront leur maintien à la dernière journée au bénéfice de la différence de buts face à Manchester City.
Si Cristiano Ronaldo et Lionel Messi s’amusent à claquer triplé sur triplé depuis quelques années, aucun de ces deux goleadors ne fait partie du groupe des 47 joueurs à avoir réussi un hat-trick en Coupe du monde. Josef Hügi, lui, a bien sa carte de membre. C’était en 1954, chez lui en Suisse, et l’attaquant qui pèse tout de même 244 buts en 320 rencontres avec le FC Bâle profite des espaces dans la défense autrichienne pour voir triple. Problème, si les Helvètes mènent 3-0 au bout de vingt minutes, l’Autriche va finir par se réveiller et démarrer le rouleau-compresseur, à l’image de Theodor Wagner qui s’offre, lui aussi, un triplé. 7-5 score final. L’Autriche file en demi-finale, tandis que Josef Hügi devient le premier joueur, et l’unique, à inscrire un triplé en Coupe du monde tout en s’inclinant dans le temps réglementaire.
La finale de la Ligue des champions 2003 à Old Trafford n’était pas Milan-Juventus, mais Manchester United-Real Madrid. Loin du 0-0 qui a accouché d’une victoire milanaise au Théâtre des rêves, en quarts de finale retour, Manchester United et le Real Madrid ont envoyé du beau football à souhait. Une manière pour David Beckham – entré à l’heure de jeu – de signer ses adieux en claquant un doublé, dont un coup franc magnifique face à son futur club. Auteur d’un triplé, le Brésilien Ronaldo reçoit l’ovation du stade au moment de céder sa place. Finalement, la victoire des Red Devils (4-3) est insuffisante après celle du Real Madrid à l’aller (3-1).
Bien avant Konstantínos Mítroglou, Jean Pierre-Papin ou même Josip Skoblar, l’Olympique de Marseille a connu un autre buteur en série : Gunnar Andersson. Arrivé en 1950 à la mi-saison sur la Canebière, l’attaquant suédois n’a pas mis bien longtemps à s’adapter à la Ligue 1 en claquant 12 buts en 17 journées. Pas mal, mais bien moins costaud que la saison suivante où Gunnar Andersson plante à 31 reprises, pour s’emparer du trophée de meilleur buteur du championnat de France. Mais, si le Suédois est en feu durant cette saison 1951-1952, cela n’est pas le cas de tous ses coéquipiers qui vont notamment vivre un cauchemar au stade Vélodrome face à l’AS Saint-Étienne en essuyant un violent revers 10-3, pour ce qui reste la plus lourde défaite des Olympiens à domicile. Et dire que l’OM menait pourtant 3-1 à la 25e après un triplé de Gunnar Andersson, qui prendra sa revanche six ans plus tard en claquant un triplé victorieux contre les Verts (4-3).
Igor Belanov est l’homme qui a brisé l’hégémonie de Michel Platini au palmarès du Ballon d’or. Vainqueur de la Coupe des coupes et du championnat d’URSS avec le Dynamo Kiev en 1986, l’attaquant soulève le trophée à la fin de l’année, fort de ses quatre buts au Mondial mexicain sous le maillot soviétique. Reste que son triplé planté en huitième de finale face à l’immense Jean-Marie Pfaff, amoureux du rebond avant les dégagements et élu meilleur gardien à l’issue du tournoi, ne suffit pas à sortir la Belgique. Les Diables rouges filent vers le dernier carré, soit la meilleure performance de leur histoire.
Il n’y a encore pas si longtemps, le Lille Olympique Sporting Club était une équipe qui avait de la gueule. Hazard, Debuchy, Cabaye, Obraniak, Chedjou, Béria, Mavuba, Rami, Gervinho, Rudi Garcia sur le banc et même un jeune Salibur en équipe réserve. Le stade Pierre-Mauroy n’était qu’un terrain vague, et Lille jouait dans un stade d’athlétisme. Ce soir-là, le LOSC et l’Olympique lyonnais se dirigent vers un match nul, jusqu’à ce que François Clerc perde la balle devant Eden Hazard, qui n’a plus qu’à servir Gervinho sur un plateau. C’est sûr, c’est l’âme de futur Stéphanois du latéral qui a parlé. Le triplé de Lisandro Lopes ? Insuffisant pour aller chercher Mamadou Niang au classement du meilleur buteur à la fin de la saison.
Auteur d’un quadruplé lors de la large victoire du Real Madrid face à l’Eintracht Francfort en finale de C1 1960 (7-3), Ferenc Puskás a remis cela deux ans plus tard en claquant un triplé face au SL Benfica, devenant le premier joueur à marquer au moins trois buts dans deux finales de C1. Malheureusement pour l’attaquant hongrois, ce triplé en première période face aux Lisboètes ne va pas servir à grand-chose, puisque le Real Madrid est balayé en deuxième mi-temps par le Benfica du grand Eusébio, auteur d’un doublé (5-3).
Par Florian Lefèvre et Steven Oliveira