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Top 10 : Mon car est pris pour cible
Par Andrea Chazy
8 minutes
Attaqué par des fans de River avant le retour de la finale de la Copa Libertadores, le car de Boca Juniors a subi des dégâts totalement injustifiés. Il n'est pas le premier à avoir été endommagé par des supporters ou des tierces personnes mal attentionnées, et l'histoire le rappelle. Souvent pour le pire.
Dans un derby argentin en finale de Libertadores : River-Boca
Une fête très attendue qui a viré au pire des cauchemars. Il faisait beau pourtant, ce samedi à Buenos Aires, aux abords d’un Monumental chauffé à blanc et prêt à accueillir la manche retour de la finale de la Copa Libertadores opposant River Plate à Boca Juniors – la dernière en match aller retour et dans les stades des clubs. Un soleil qui a visiblement tapé beaucoup trop fort sur le crâne de certains fans du Millonarios, qui s’en sont pris au géant d’acier de l’équipe de Boca à coups de pierres et d’autres projectiles lors de son arrivée près de l’enceinte. Des vitres et une équipe brisées, un Carlos Tévez pris de vomissements à cause de gaz lacrymogènes et un capitaine transporté à l’hôpital, voilà le bilan qui a pourtant longtemps semblé insuffisant pour ne pas faire jouer ce Superclásico aux yeux des instances. De quoi rendre fou l’ancien joueur de Manchester City : « Il y avait Pablo Pérez et un autre joueur de Boca à l’hôpital. Un autre vomissait. J’ai vomi, moi aussi et tout le monde avait les larmes aux yeux. River veut la Coupe ou quoi ? Si c’est ça, on a qu’à leur donner directement ! Ce match était pipé et River était à deux doigts de le gagner sans même le jouer. » Avant que finalement le bon sens ne reprenne le dessus, et que cette deuxième manche soit provisoirement reportée à une date ultérieure.
Dans un barrage d’accession à la Ligue 1 : Ajaccio-Le Havre
Ajaccio, vendredi 18 mai 2018. Le Havre se déplace sur l’Île de Beauté pour y défier l’ACA, et inaugurer par la même occasion le système de play-off en Ligue 2 qui vient d’entrer en vigueur. Une rencontre entre Acéistes et Havrais pour déterminer quelle formation défiera le dix-huitième et barragiste de l’élite, Toulouse. Mais alors qu’Oswald Tanchot et ses Hacmen arrivent à 50 mètres du stade François-Coty, leur car ne pourra pas faire un mètre de plus. Jets de pierre et usage d’engins pyrotechniques touchent le car havrais avant qu’une bombe agricole, lancée sous le ventre de l’engin, n’endommage une durite et ne vienne à bout du véhicule. Le président corse Léon Luciani propose de mettre à disposition un minibus de substitution pour permettre au Havre de gagner l’enceinte, mais le mal est fait. La rencontre sera annulée et reportée deux jours plus tard. « Peut-être qu’ils ne se sentaient pas de gagner sur le terrain et qu’ils essayent de gagner sur le papier… » , avait alors lâché l’Ajaccien et ancien du HAC Riad Nouri. Pas bête, car au pierre-papier-ciseaux, il est vrai que la feuille prend toujours le pas sur la pierre. Il fallait y penser.
Sur la route d’une compétition internationale : le Togo à la CAN 2010
Si la bêtise de quelques supporters peut faire peur, l’équipe du Togo a, elle, connu le pire en se rendant en Angola pour disputer la CAN 2010. Alors que son car avale les kilomètres et se trouve dans l’enclave séparatiste du Cabinda, province angolaise très riche en pétrole coincée entre les deux Congo, l’équipe d’Emmanuel Adebayor tombe nez à nez avec un escadron du Front de libération de l’enclave de Cabinda (FLEC) qui avait flairé le coup. Le mouvement indépendantiste armé ouvre alors le feu sur les soldats angolais qui escortaient le car, ôtant la vie par la même occasion au chargé de communication de l’équipe togolaise Stanislas Ocloo, ainsi qu’à l’entraîneur-adjoint Abalo Amelete. Si certains Éperviers refuseront de prendre part à la CAN, à l’instar d’Adebayor, tandis que d’autres clameront leur envie de jouer, le Togo finira par quitter la compétition avant même son ouverture et sera exclu sur les deux éditions suivantes, sanction décidée par la Confédération africaine de football (CAF). « On est un groupe de joueurs de foot qui s’est fait tirer dessus, on perd des hommes sur le plan humain et on trouve le moyen de nous sanctionner encore. Si on veut que le football togolais s’arrête, il faut nous le dire » , clamait alors l’attaquant togolais Thomas Dossevi. Comment lui donner tort.
Par erreur : Le car des touristes chinois avant OM-PSG
Des attaques de car à coups de projectiles, la rivalité entre l’OM et le PSG en a donné naissance à la pelle. En février 2016, pour faire perdurer un rituel malgré un écart sportif abyssal depuis plusieurs années, des jeunes supporters marseillais ont décidé d’accueillir à leur manière le car parisien lors de son arrivée à l’hôtel à la veille du Classique. À base de chants et de projectiles, le coup de pression aurait pu faire son effet si le véhicule visé avait véritablement été le car du PSG. Et non pas un bus de touristes chinois venus à Marseille pour profiter du Vieux Port. Accueil en bois.
Par un décérébré : Fenerbahçe – Caykur Rizespor
Oui, on peut passer une soirée terriblement triste après une victoire 5-1 à l’extérieur et une première place du championnat en poche. C’est la vie que n’avaient pas décidé de mener les joueurs de Fenerbaçhe, alors sur le retour de leur déplacement à Trabzon sur la pelouse de Rize. Pensant d’abord être pris d’assaut à coups de pierres par des supporters adverses, ce sont en réalité des coups de fusil qui sont tirés vers le car du club d’Istanbul. Une scène affreuse, qui entraînera la mort du chauffeur et la suspension pendant une semaine du championnat turc.
Avant un match décisif en Ligue des champions : Liverpool-Manchester City (2018)
L’an passé, avant de finir par échouer en finale face au Real, la bande à Salah, Mané et consorts avaient d’abord écarté de leur chemin Manchester City au stade des quarts de finale. C’est notamment au match aller que la décision avait été faite par les Reds (3-0), dans un match qui avait vu le car de City plonger sous une nuée de projectiles en tout genre avant son entrée dans Anfield. Suffisamment violent pour que le car ne puisse pas être utilisé au retour, et que son successeur soit un outil doté de quinze caméras HD afin de « dissuader ou de repérer d’éventuels fauteurs de troubles » selon le Daily Mail. Souriez, vous êtes filmés.
Dans le cadre d’un attentat : Dortmund
« Je n’ai toujours pas digéré l’attentat et continue à en souffrir encore aujourd’hui. » Ici, Marc Bartra ne parle malheureusement pas d’un tacle les deux pieds décollés. S’il décide en janvier 2018 de retourner en Espagne, au Bétis, pour des raisons sportives, l’ancien joueur de Dortmund est aussi hanté par la plus grande peur de sa vie qui l’a envoyé à l’hôpital neuf mois et demi plus tôt. Bartra était alors tranquillement assis dans le bus des Borussen qui se rendait au Signal Iduna Park pour y défier Monaco en quarts de finale de Ligue des champions, jusqu’à ce que tout s’accélère. Trois charges explosives cachées dans une haie explosent au passage de l’engin, fracturant (seulement) le poignet du défenseur espagnol et provoquant un état de choc général. Un attentat qui avait été orchestré par un Germano-Russe de 28 ans, qui voulait faire chuter l’action en Bourse du BvB à son profit.
Par des manifestants : Le car des joueurs Brésiliens en 2014
Dans un contexte social tendu à l’approche de « sa » Coupe du monde, le Brésil tente de ménager son équipe le plus possible à l’approche de la compétition. Mais alors que la Seleção parcourt la centaine de kilomètres qui la sépare de Teresopolis, son futur camp de base, l’autocar est stoppé et attaqué par des manifestants en colère à coups de poing et de pieds. « La priorité de ce pays ne devrait pas être la Coupe du monde, mais l’amélioration de la santé, de l’éducation, du logement et des transports publics » , avait alors déclaré Rui Costa, un homonyme et l’un des organisateurs de la manifestation. Une évidence, qui aurait pu éviter le naufrage de la sélection en demie face à l’Allemagne quelques semaines plus tard.
Par un joueur en célébrant le titre : l’Étoile rouge de Belgrade
Pour célébrer le 28e titre de champion de son histoire, l’Étoile rouge de Belgrade a fait comme tout le monde : parader devant ses supporters à bord d’un bus à impériale en pleine rue. Une idée brillante, qui n’avait pas prévu qu’un joueur, selon les médias locaux sans préciser l’identité du maladroit, laisse tomber un fumigène à proximité d’un endroit rempli d’essence. La suite, tout le monde peut la deviner : le car s’enflamme, les joueurs sautent à la hâte et la fête se termine en eau de boudin. « Mettre le feu » correctement en soirée n’est visiblement pas une chose innée.
Par la poisse : le Congo à la CAN 2015
La violence ou une fête trop arrosée ne sont pas tout le temps la cause d’un trajet en car qui tourne au vinaigre. En pleine CAN 2015, qui se déroulait en Guinée-Équatoriale, le sélectionneur du Congo Claude Leroy refuse de se rendre à Ebibeyin en avion pour disputer son troisième match sous prétexte que « l’avion de la CAF n’arrivera jamais » . C’est donc en car que le Congo fait le trajet en pleine forêt pour aller jouer son troisième match, avant que la poisse ne s’en mêle. Un coup de la panne bien senti en plein milieu de la forêt, et voilà le Congo qui doit finalement son salut au car du Burkina Faso, son adversaire, lui aussi en chemin, qui empruntait le même itinéraire et a donc pu prêter main forte aux Diables rouges. Pour la petite histoire, le Congo ne se fera pas prier pour remporter les trois points et accéder aux quarts de finale. Sympa.
Argentine : Quand Juan Roman Riquelme monte en tribunes pour calmer une bagarre
Red Star Belgrade’s celebrations for their record 28th Serbian title were cut short after their open-top bus caught fire. pic.twitter.com/7Jedq68l4E
— BBC Sport (@BBCSport) 21 mai 2018
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Par Andrea Chazy