- Rétrospective de l'année
Top 10 : Moments d’émotions de 2013
L'année 2013 s'achèvera dans quelques heures. Même si ce fut une année sans Euro ni Coupe du monde, on y a tout de même vécu de sacrées émotions. Retour sur dix moments qui, forcément, vous ont fait avoir des gros frissons dans tout le corps.
1. Le retour d’Abidal
2013 restera comme une année dingue pour Éric Abidal. L’année de son grand retour, puis de son nouveau départ à Monaco. Retour en arrière. En mars 2012, le joueur de l’équipe de France est obligé de mettre pour une seconde fois sa carrière entre parenthèses. Il doit subir une transplantation du foie. Une opération lourde, qui ne lui permettra peut-être de ne plus pouvoir jouer au football. L’opération est un succès, mais la convalescence va s’avérer très longue. Pendant des mois et des mois, Abidal se bat pour revenir. Son rêve se réalise finalement le 6 avril 2013. Le Barça reçoit Majorque au Camp Nou. À la 69e minute de jeu, c’est le moment que tout le monde attend. Tito Vilanova fait sortir Gerard Piqué pour donner vingt minutes de bonheur à Abidal. Un retour accueilli avec beaucoup d’émotion aussi bien par le joueur que par le public. Trois mois plus tard, il mettra les voiles pour Monaco. Avec un corps tout neuf et en pleine possession de ses moyens.
2. Le final de Dortmund-Málaga
En 2012, on avait assisté au final fou entre Manchester City et QPR, qui avait offert le titre de champion d’Angleterre aux Citizens. Cette année, c’est le Borussia Dortmund qui a offert la fin de match la plus folle. On joue le quart de finale retour de la Ligue des champions. Au match, 0-0 en Espagne entre Málaga et le BVB. Tout va donc se jouer au match retour, dans un Westfalenstadion chaud bouillant et plein à craquer. Mais l’enthousiasme est douché à la 25e minute, lorsque Joaquín ouvre le score. Dortmund doit alors marquer deux fois. Les Allemands attaquent mais Caballero, le portier de Málaga, semble encore être dans un très grand soir. Il s’incline finalement juste avant la pause sur une frappe de Lewandowski. 1-1. En seconde période, le BVB pousse mais ne trouve pas la faille. Au contraire, à huit minutes du terme, c’est Eliseu qui porte un coup fatal aux Allemands, en allant marquer en contre. 2-1. La messe est dite. Mais sur son banc, Jürgen Klopp y croit encore. Il hurle. Ses joueurs se remettent à attaquer. Le final va juste être complètement fou. 91e minute : Reus. 93e minute : Felipe Santana. En deux minutes, le champion d’Allemagne 2012 a renversé la situation et validé son billet pour les demi-finales de C1. Le stade ne s’en est pas encore remis.
3. Le 7-0 du Bayern face au Barça
Pendant des années et des années, le Barça a dominé l’Europe. L’armada de Pep Guardiola n’a laissé que des miettes à ses adversaires, que l’on soit admirateur ou non de la manière. Mais à la fin du mois d’avril 2013, l’Europe du football va assister au passage de témoin entre le club catalan et le Bayern Munich. Chaque saison, il manquait un petit quelque chose au Bayern pour aller au bout. Mais cette fois-ci, les Bavarois sont inarrêtables, et ils le prouvent lors de la double confrontation face aux Blaugrana. Au match aller, le Bayern écrase son adversaire dans le jeu, et s’impose 4-0. Jamais, depuis le début de l’ère Guardiola-Vilanova, le Barça n’avait encaissé un revers aussi violent. Pas découragés pour autant, les Barcelonais croient encore pouvoir inverser la tendance au retour. Tu parles. Non seulement, ils ne renversent pas la situation, mais en plus, ils se prennent une deuxième raclée, cette fois-ci à domicile. 4-0 à l’aller, 3-0 au retour. Un coup de tonnerre sur la planète football. Et un gros moment de jouissance pour tous les détracteurs du Barça.
4. Le but de Kelvin lors de Porto-Benfica
Les supporters de Benfica vont, pour leur part, essayer de rapidement oublier l’année 2013. En effet, elle restera certainement gravée comme l’année de tous les échecs pour le club lisboète. Et quels échecs… Au mois de mai, Benfica est en lice pour un magnifique triplé : championnat, Coupe du Portugal et Ligue Europa. Le 11 mai 2013, c’est le premier grand rendez-vous. Lors de l’avant-dernière de championnat, Benfica se déplace chez son dauphin, Porto. C’est le match du titre. Avec une victoire, l’équipe de Jorge Jesus, leader avec deux points d’avance, est sacrée championne. Tout roule lorsque Lima ouvre le score dès la 18e minute. Mais un but contre son camp de Maxi Pereira quelques instants plus tard remet les compteurs à zéro. Puis le match devient crispé, tendu. Chacun sait qu’un but devient éliminatoire. On joue la 91e minute lorsque le jeune Kelvin, entré en jeu quelques minutes auparavant, trompe Artur Moraes d’une frappe croisée du gauche. Le stade du Dragon explose et Jorge Jesus tombe à genoux sur la pelouse, pour ce qui restera l’une des images fortes de la saison. Porto sera sacré champion une semaine plus tard. Benfica, de son côté, s’inclinera en finale de l’Europa League et de la Coupe du Portugal, toujours avec des buts encaissés dans les dernières minutes de jeu. Allez, 2014, vite.
5. La dernière de Ferguson à Old Trafford
27 ans d’histoire ne s’effacent pas comme ça, en un claquement de doigts. En 1986, Alexander Chapman Ferguson débarque sur le banc de Manchester United. En 2013, il est devenu l’entraîneur le plus titré de l’histoire du football anglais avec, entre autres, 13 titres de Champion d’Angleterre et deux Ligues des champions. Mais cette saison 2012/13 est la dernière. Sir Alex a annoncé sa retraite, un crève-cœur pour tous les supporters du club. Le 12 mai 2013, le manager dispute son dernier match à Old Trafford, face à Swansea. Le couronnement d’une carrière. Sir Alex a droit à une haie d’honneur, et retient son émotion lors de son entrée sur la pelouse. À la fin de la rencontre, remportée 2-1 par ses Red Devils, l’Écossais prend le micro au milieu de la pelouse après que le speaker a énuméré son palmarès. Ses paroles résonnent dans le Théâtre des rêves. Un vrai moment fort pour celui que personne, du côté de United, ne pourra oublier de si tôt.
6. L’Atlético qui bat enfin le Real
30 octobre 1999. L’Atlético Madrid s’impose 3-1 face au Real lors d’un match de première division espagnole. Les supporters ne le savent pas encore, mais il s’agit là de leur dernière victoire face à l’ennemi juré jusqu’au mois de mai 2013. Entre-temps, des raclées mémorables (des 3-0, des 4-1 et 4-0 à la pelle), et beaucoup, beaucoup de frustration. Jusqu’à ce 17 mai, donc. Ce jour-là, l’Aletico de Diego Simeone va rompre le tabou. Mais pas de n’importe quelle manière : en finale de Coupe du Roi, et lors de la prolongation. Lors de cette finale-derby, les deux équipes se tiennent en échec pendant 90 minutes. 1-1 à la fin du temps réglementaire. On se dit qu’encore une fois, c’est le Real qui va triompher, avec un exploit de CR7 lors de la prolongation. Mais cette fois-ci, le sort change de camp. C’est Miranda, le défenseur brésilien des Colchoneros, qui donne l’avantage aux siens à la 98e minute. Les Merengues tentent de revenir, mais l’Atlético serre les rangs et ne flanche pas. 14 ans après, les Rouge et Blanc gagnent à nouveau un derby et, par la même occasion soulèvent un trophée dans la face de leur rival. Une vraie soirée de football et d’émotions, comme on les aime. Sauf quand on est supporter du Real.
7. Les larmes de Beckham pour son dernier match
Tout le monde ne quitte pas la scène de la même manière. Il y a ceux qui voient ça comme un nouveau départ, d’autres qui savent qu’ils ne reverront pas une pelouse de si tôt. David Beckham, lui, sait que l’arrêt de sa carrière de footballeur n’est pas une fin en soi. Il a déjà préparé l’avenir. Mais quand même. Au moment de quitter le terrain pour la toute dernière fois, le Spice Boy n’a pas fait le malin. Pendant les secondes qui ont précédé sa dernière sortie, il n’a pu retenir ses larmes. Au moment où le panneau lumineux a affiché son numéro, ses coéquipiers sont venus l’entourer. La carapace s’est fendue l’espace d’un instant. De belles larmes, avant de tirer sa révérence, sous l’ovation du Parc des Princes. L’histoire retiendra que David Beckham a joué avec les plus grands, de Ronaldo à Zidane, mais que le dernier compagnon à lui avoir claqué une bise sur un terrain de foot, c’est Christophe Jallet. Et ça, ce n’est pas rien.
8. Le derby de Rome en finale de Coupe d’Italie
On le sait, le derby de Rome est déjà une émotion unique à lui seul. Lorsque les deux équipes de la capitale s’affrontent, c’est toute une ville qui s’arrête de vivre. Lorsqu’elles se rencontrent en championnat, c’est déjà de la haute tension. Mais alors, imaginez lorsque ces deux-là se retrouvent en finale de Coupe d’Italie. Lazio-Roma en finale, c’est tout simplement une première en 91 ans d’histoire de la compétition. Et pour rajouter un peu d’enjeu, les deux équipes jouent leur qualification en Coupe d’Europe sur ce match. Bref, un rendez-vous dingue. Au terme d’un match dégueulasse, suivant l’adage « un derby ne se joue pas, il se gagne » , c’est la Lazio qui s’impose 1-0 grâce à un but du Bosnien Lulić. Au coup de sifflet final, les tifosi de la Roma quittent le stade en deux minutes chrono, pour ne pas voir leurs rivaux soulever le trophée. Les railleries vont durer pendant tout l’été, les murs de la capitale étant repeints du nom de Lulić et de la date de la victoire. Mais à Rome, la roue tourne très vite. Sept mois plus tard, la Roma est à la lutte avec la Juve pour le Scudetto, tandis que la Lazio végète dans le ventre mou du classement. L’exemple type de ceux qui ne savent pas gérer l’après-victoire, et de ceux qui savent se réinventer après une lourde défaite.
9. La victoire des Bleus face à l’Ukraine
Ah, ça, on a bien failli ne pas y aller, au Brésil. Après le match aller des barrages face à l’Ukraine, c’était même fortement compromis. Les Bleus se sont inclinés 2-0 à l’extérieur, et doivent réaliser un exploit au retour pour se qualifier. D’autant que l’opinion publique n’est pas franchement derrière eux. Pourtant, pendant 90 minutes, tout va disparaître. Les critiques, Knysna, l’hymne pas chanté, tout. Juste une folle communion entre l’équipe de France et son public. Et là, la magie opère. Mamadou Sakho se mue en buteur, Benzema double la mise. À la pause, les compteurs sont remis à zéro. Il faut un troisième but pour aller au Brésil. Celui-ci arrive à la 71e minute, et il est l’œuvre de Mamadou Sakho, encore. La France s’impose 3-0, et on entend même un chant dans les travées du stade de France que l’on n’avait pratiquement plus entendu depuis 1998. Ce soir-là, oui, on a vibré derrière les Bleus, et on a eu raison de le faire. Puissent-ils nous offrir les mêmes émotions en juin prochain, ces saligauds.
10. Les larmes de Mamadou Sakho (épisode 1 et 2)
Cette année 2013 restera gravée comme celle de l’année des larmes de Mamadou Sakho. Et des larmes qui vous prennent aux tripes, hein, pas des larmes toutes nazes d’un mec qui fait semblant. Premier épisode. Été 2013, Mamadou Sakho quitte le PSG, son club de toujours, son club de cœur, pour s’engager avec Liverpool. Le 22 septembre, le Parisien revient au Parc des Princes, pour saluer un public à qui il n‘avait pas eu l’occasion de dire au revoir. Armé d’un micro dans une main, et de sa fille dans l’autre, Mamad’ laisse parler son cœur. Le Parc répond en scandant son nom. Trop d’émotions pour le défenseur, qui fond en larmes. Et de ponctuer son discours par un évocateur : « L’histoire n’est pas finie » . Cœur. Quelques semaines plus tard, après la qualification des Bleus pour le Mondial 2014, Mamadou est cette fois-ci invité sur le plateau de beIN Sport. Le présentateur Alexandre Ruiz va entrer dans l’intimité et dans le passé du joueur, en faisant notamment référence à son père, que Mamadou a perdu lorsqu’il était plus jeune. Pendant de longues minutes, le joueur parle avec une voix tremblante, très touché par ce bond dans le passé. Des images fortes qui, vraiment, ont donné envie à tout le monde de lui faire un gros câlin.
Eric Maggiori