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Top 10 : Miracles allemands en Coupe d’Europe
Pour se qualifier contre le Real Madrid, le Borussia Dortmund aura besoin d'un miracle. Il faudra alors que les Schwarzgelben s'inspirent de leurs prestigieux compatriotes, qui ont réussi à retourner des situations improbables par le passé. Flashback sur les plus gros twists teutons, en mode Vokuhila, pour VOrne KUrz, HInten LAng. Mais si, les fameuses nuques longues !
06.11.1973 : C3, 2e tour retour – 1.FC Cologne 6-0 Olympique de Marseille (aller : 0-2)
Cet OM-là, bien que secoué par des histoires louches (détournement de fonds, etc), reste quand même une très belle équipe, avec notamment Roger Magnusson, Josip Skoblar ou encore Jules Zvunka, bref, des vestiges de l’époque du premier doublé Coupe-championnat réalisé un an et demi plus tôt. Du coup, logique que les Olympiens s’imposent 2-0 à l’aller au Vélodrome face au Geißböcke. Seulement voilà, il y a aussi du génie dans les rangs du « FC » , le meneur de jeu Wolfgang Overath en tête. Au retour, les Colonais ne mettent qu’une dizaine de minutes à revenir à égalité sur les deux rencontres, grâce à Heinz Flohe et Dieter Müller. Müller se fendra d’un doublé, Overath aggravera le score sur pénalty. 4-0 à la mi-temps. La messe est dite ? Pas encore : après les citrons, Hennes Löhr y va lui aussi de son « Doppelpack » . Un set propre. L’une des plus belles soirées européennes du Müngersdorfer Stadion.
23.04.1980 : C1, demi-finale retour – Hamburger SV 5-1 Real Madrid (aller : 0-2)
Ulrich Stielike est un traître. En effet, c’est l’ancien du Borussia Mönchengladbach qui permet à Santillana de s’offrir un doublé qui met le Real Madrid dans de bonnes conditions avant la demi-finale retour. Mission impossible pour le HSV ? Que nenni. Felix Magath, Kevin Keegan et compagnie ont de la rancune à revendre. Et c’est en procédant méthodiquement que les Rothosen feront tomber la tête du roi : le sniper Manfred Kaltz marque par deux fois du pied, le Golgoth Horst Hrubesch de la tête. Kenny Cunningham égalise de la tête ? Ja, und ? Casper Memering ira finir le job en fin de partie. Sortir le Real Madrid de cette façon, c’est bien. Mais si c’est pour perdre en finale face à Nottingham Forest ensuite…
05.11.1980 : C3, 2e tour retour – FC Barcelone 0-4 1. FC Cologne (aller : 1-0)
Lorsque Quini marque le but de la victoire pour le Barça au Müngersdorfer Stadion, il ne sait pas encore qu’il va se faire kidnapper dans les prochains mois pendant quelques semaines (à lire dans le Hors-Série « Faits Divers » ). Pourtant, le casse opéré au Camp Nou par les joueurs du 1. FC Cologne était assez prémonitoire. Strack, Engels, Littbarski et Müller démontent le Barça sous les yeux de 35 000 Culés sur le cul. Le « FC » continuera sa route jusqu’en demi-finale, avant de se faire éliminer par le futur vainqueur de l’épreuve, Ipswich Town.
17 03.1982 : C3, 1/4 de finale retour – 1. FC Kaiserslautern 5-0 Real Madrid (aller : 1-3)
Pourquoi entend-on partout de nos jours que le Real Madrid est maudit en Allemagne ? À cause de matchs comme celui face à Hambourg (voir plus haut) ou encore celui face au 1. FC Kaiserslautern. À l’aller, les Madrilènes s’imposent 3-1, tranquille. Mais au retour, la situation est tout autre : en un quart d’heure à peine, Friedhelm Funkel remet les deux équipes à égalité. À ce moment-là du match, le « FCK » est qualifié au but à l’extérieur. Le Betzenberg entre en ébullition, et les Madrilènes perdent alors les pédales : San José, Cunningham et Pineda rentrent aux vestiaires avant leurs copains, et Bongartz, Eilenfeldt et Geye en profitent pour démolir la Maison Blanche. Et comme rien ne va du côté des Merengue, Cortez échouera sur pénalty devant Hellström. Les « Rote Teufel » ont fait vivre l’enfer aux Madrilènes.
04.11.1987 : C3, 2e tour retour – Werder Brême 6-2 Spartak Moscou (aller : 1-4)
Perdre une première manche par un large score n’a jamais été un problème pour les clubs allemands. Il suffit de tout donner et d’attaquer comme des malades dès le début du match retour, voilà ce qu’ils se disent. Même Otto Rehhagel, plutôt adepte d’un football défensif et rigoureux, a été séduit par le concept. Après une défaite 4-1 à Moscou face au redoutable Spartak de Rinat Dasaev et Alexander Mostovoi, il ne restait plus qu’une seule option pour les Werderaner : marquer, marquer, et marquer. En 25 minutes, Neubarth (par deux fois) et Ordenewitz mettent le club de la Hanse sur de bons rails. Tcherenkov, le futur joueur du Red Star, complique un peu la tâche, mais Sauer met les deux équipes à égalité parfaite à une dizaine de minutes de la fin. Prolongation. Kalle Riedle et Manfred Bürgsmüller mettent le Werder sur orbite, mais Victor Pasulko fait durer encore un peu le suspense : si le Spartak marque encore une fois, il sera qualifié. Pour le Werder, ce serait quand même ballot, surtout après avoir mis six buts. Ce dernier but soviétique n’arrivera pas. Le Werder tient le premier « Wunder von der Weser » (miracle de la Weser) de son histoire.
18 05.1988 : C3, finale retour – Bayer Leverkusen 3-0 Espanyol Barcelone – 3-2 aux tirs au but (aller : 0-3)
Le plus gros problème du Bayer Leverkusen, c’est qu’il n’a jamais bénéficié d’image, en dépit de résultats corrects tout au long de son histoire. Du coup, au moment d’affronter la Werkself, les adversaires ne se font pas vraiment d’avis. Et c’est ainsi que le Bayer a pu se hisser en finale de cette C3, dégageant tour à tour l’Austria, Toulouse, le Feyenoord, le FC Barcelone et le Werder. Lors de la finale aller (reviens, chère C3 !), l’Espanyol n’y voit que du feu et colle un 3-0 sec aux Allemands. Mais ce n’est que pour mieux tromper, mon enfant. Au retour, Tita, Götz et Cha Bum-Kun trompent Thomas N’Kono et obligent tout le monde à passer par la case prolongation, puis tirs au but. Avec le grand N’Kono dans les cages, on se dit que l’affaire est pliée pour l’Espanyol, surtout que les Catalans mènent rapidement 2-0. Et bien non : par un incroyable concours de circonstances (barre transversale, arrêt de Vollborn et tir au-dessus), le Bayer Leverkusen réussit à s’en sortir et devient le premier club allemand à remporter une Coupe d’Europe sans avoir réussi à gagner un Meisterschale.
07.12.1988 : C3, 8es de finale retour – Inter Milan 1-3 Bayern Munich (aller : 2-0)
À l’aller, l’Inter Milan de Lothar Matthäus et Andreas Brehme se balade à l’Olympiastadion grâce à des buts de Nicola Berti et Aldo Serena. Du coup, le match retour apparaît comme une formalité pour les Nerazzuri. Mais, contre toute attente, c’est le Bayern Munich qui va faire sa loi au Giuseppe Meazza. En huit minutes, Roland Wohlfarth (33e), Klaus Augenthaler (37e) et Jürgen Wegmann (41e) vont mettre les Bavarois en position favorable. Aldo Serena aura beau réduire la marque, il n’en sera rien : Raimond Aumann sort le match de sa vie, et les hommes de Jupp Heynckes (oui, déjà, à l’époque) se qualifient pour les quarts de finale. Le « miracle de Milan » , une des plus belles pages de l’histoire du FCB – qui se fera sauter en demies par le Naples de Maradona.
03.11.1993 : C3, 2e tour retour – Karlsruher SC 7-0 Valence CF (aller : 1-3)
Les supporters bordelais se souviennent sûrement de cette équipe de Karlsruhe qui les a éliminés en 8es de finale de cette Coupe UEFA. S’ils avaient fait un peu plus attention, ils se seraient rendu compte qu’un maigre avantage ne signifiait pas grand-chose face à la bande d’Oliver Kahn, Slaven Bilić et Sergeï Kiriakov. Preuve en est un tour plus tôt : Valence croit avoir fait le plus dur au Mestalla, grâce à son duo oriental Mijatović-Penev. Et pourtant, au Wildparkstadion, les Ché vont se faire manger par les hommes de Winfried « Winnie » Schäfer. Edgar Schmitt, pourtant pas le plus grand des buteurs, va se fendre d’un quadruplé. Schütterle, Shmarov et Bilić finiront le job. 7-0. Unglaublich.
29 09.1998 : C3, 1er tour retour – Feyenoord 0-3 VfB Stuttgart (aller : 3-1)
Si les Allemands peuvent être arrogants, les Néerlandais savent l’être encore plus. Après que le Feyenoord eut gagné 3-1 au Gottlieb-Daimler Stadion, le coach Leo Beenhakker déclara : « Nous savions déjà avant le match que le règne du football allemand était terminé. » Ce que ce bon vieux Leo n’a pas dû prendre en compte, c’est que sur le banc du VfB, il y avait un expert du retournement de situation : Winnie Schäfer, l’homme à la base du miracle de Karlsruhe. Au retour, Balakov, Djordjevic et Bobic à la dernière minute feront subir une douche froide au De Kuip. À malin, malin et demi…
07.12.1999 : C3, 3e tour retour – Werder Brême 4-0 Olympique lyonnais (aller : 0-3)
Décidément, Brême est une ville de contes. On connaissait Les Musiciens de Brême des frères Grimm. Désormais, il y aura aussi « Les joueurs du Werder Brême » , de Thomas Schaaf. Une équipe qui adore attaquer, mais qui aime aussi prendre plein de buts. À Gerland, les Lyonnais ne se font pas prier pour inscrire trois buts par l’intermédiaire de Sonny Anderson (doublé) et Tony Vairelles. Avec une telle avance, le retour peut apparaître comme une formalité. Sauf que dans son Weserstadion, le Werder est une tout autre équipe. Marco Bode ouvre la marque, Andreas Herzog y va de son péno, le taulier Frank Baumann remet les deux équipes à égalité, avant que le futur éternel Claudio Pizarro ne marque le but de la victoire sur un service d’Ailton. Et voilà un nouveau « Wunder von Weser » , un de plus.
BONUS :
01.10.1980 : C2, 1er tour retour – Carl-Zeiss Iéna 4-0 AS Rome (aller : 0-3)
Ah, les équipes d’ex-RDA… Un mélange entre passion et mystère. Que penser de Carl-Zeiss Iéna qui se pointe à l’Olimpico ? Bah rien, diront les joueurs de la Roma, qui leur collent un 3-0 sec (Pruzzo, Falcao, Ancelotti). Ah ? Très bien. À l’Ernst-Abbe-Sportsfeld, les « Ossis » sont dans l’obligation de réagir. Pour le club. Pour la patrie. Pour le système. Bref, tout ça, quoi. Andreas Krause et Lutz Lindemann font le taf en première mi-temps. Mais ça ne suffit pas. Entré à la pause, Roberto Scarnecchia se fait expulser quatre minutes plus tard. Mais ça ne suffit toujours pas. Alors, à la 70e, le héros entre sur la pelouse. À la 71e, Andreas Bielau remet tout le monde à égalité, avant de se dire qu’il est tard et qu’il est temps de renvoyer tout le monde au lit. Et hop, un but à trois minutes de la fin, et Rome qui jette les armes. C’est le début d’un parcours exceptionnel dans cette C2 défunte, qui s’arrêtera en finale face au Dinamo Tbilissi. Quoi, les suspicions de dopage ? Qu’est-ce qu’elles ont, les suspicions de dopage ?
19 03.1986 : C2, quarts de finale retour – Bayer Uerdingen 7-3 Dynamo Dresde (aller : 0-2)
Quand on pense Bayer et football, on pense très souvent au club de Leverkusen, beaucoup moins au club de Uerdingen. Pourtant, le club de Krefeld a lui aussi été sous perfusion de 1953 à 1995. Et il en a profité pour écrire le scénario le plus dingue d’un club allemand en Coupe d’Europe. Opposés aux « cousins » du Dynamo Dresde, les Krefelder ne font pas long feu à l’Est (défaite 2-0). Au retour, ça commence très mal aussi : 1-3 à la mi-temps. La mission est simple à résumer : pour se qualifier, l’autre Bayer doit marquer cinq buts en une mi-temps. Et là, l’improbable, l’impensable, l’impossible se produit : en 28 minutes, Bernd Jakubowski, le portier de Dresde, ira chercher six fois le ballon dans ses filets. Six fois ! Une rencontre « inexplicable » pour l’entraîneur-star Karl-Heinz Feldkamp. Une rencontre qui est surtout restée dans les annales du football (ouest-) allemand.
10.10.1988 : C1, 1er tour retour – Werder Brême 5-0 Dynamo Berlin (aller : 0-3)
1988 est une année de miracles pour les clubs allemands. Il y a eu le Bayer Leverkusen qui est revenu de loin pour s’adjuger la C3 face à l’Espanyol, il y aura le Bayern Munich qui sortira l’Inter en fin d’année, et entre les deux, le Werder Brême. Comme à son habitude, l’escouade d’Otto Rehhagel aime se compliquer la vie. Une défaite à Berlin face à l’ogre du Dynamo (dix titres de champion entre 1979 et 1988, merci la Stasi), et voilà de nouveau les Werderaner obligés de choper leur stylo pour écrire une nouvelle page de leur histoire. Et ça commence très fort, avec Manferd Burgsmüller qui va taper à la porte du vestiaire adverse en gueulant : « Sortez de là, bande de lâches ! » Le poids lourd de l’ex-RDA est sortu, il a vu, il a été vaincu. Blablabla, « Das Wunder von der Weser » , blablabla.
09 04.2013 : C1, quarts de finale retour – Borussia Dortmund 3-2 Málaga CF (aller : 0-0)
Dortmund mené deux fois au score, le but d’Eliseu hors-jeu, et puis ces dernières minutes…
Par Ali Farhat