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Top 10 : Milan et la C3
Malgré ses sept C1 et ses deux C2 au compteur, la Coupe de l'UEFA/Ligue Europa se refuse toujours au Milan, qui n’a donc toujours pas complété le grand chelem européen. Voici ses précédentes tentatives.
1971-1972 : déjà en position de faire le Grand Chelem
Lorsque le Milan fait ses débuts officiels en C3 après des tours de chauffe en Coupe des villes de foires, c’est déjà pour compléter le Grand Chelem puisque deux Coupes des clubs champions et une Coupe des coupes ont fini dans sa besace durant les 60’s. Il est même le seul à pouvoir y prétendre si tôt. Une occasion de rentrer dans l’histoire qui fait son effet, puisque les Rossoneri éliminent les Chypriotes de Morphou, le Hertha, Dundee et Lierse pour arriver jusqu’en demi-finales face à Tottenham. Battus 2-1 à White Hart Lane, les Rossoneri sont vite menés 0-1 à San Siro à cause d’un but de Mullery, rappelé de son prêt à Fulham quelques jours plus tôt en plein mois d’avril. L’égalisation de Rivera sur péno ne suffira pas, les Spurs passent et battront les Wolves en finale.
1975-1976 : Bigon, et de 1
Everton, Athlone Town et Spartak Moscou, et voici le Milan en quarts face au FC Bruges. Les Belges s’imposent 2-0 à l’aller, un score que les Rossoneri remontent en soixante-cinq minutes au retour grâce aux réalisations de Bigon et Chiarugi. Le même Bigon loupe sa passe en retrait et envoie Henderyckx réduire la marque à la 74e. L’élimination met fin au duo Rocco-Trapattoni sur le banc de touche, les deux s’étant engueulés sur la formation de départ. Le Trap’ prend son envol, au grand bonheur de la Juve.
1976-1977 : Bigon, et de 2
À chaque nouvelle tentative, le Milan sort un tour plus tôt. Le chemin s’arrête cette fois en 8es après avoir tapé – non sans mal – le Dinamo Bucarest et l’Akademik Sofia. L’équipe est poussive, et la débâcle 4-1 à Bilbao n’a rien de surprenant. Il faut donc un exploit au retour. 0-0 à la pause, puis Calloni d’un doublé et Biasiolo portent le score à 3-0. Il reste 5 minutes, les Rossoneri tiennent leur incroyable qualif jusqu’à un tacle mal jaugé de Bigon dans la surface. Péno, Madariaga le transforme. Terminares. Un Bigon bidon.
1978-1979 : Rocco y reste
Un premier tour difficile face au Lokomotiv Kosice. Tout se joue aux tirs au but. Franco Baresi, à ses grands débuts sur la scène européenne, conclut le sans-faute du Milan, et Albertosi neutralise la tentative de Repik. Le Milan passe au tie-break (7-6) et enchaîne le Levski Sofia avant d’affronter Manchester City en 8es. À l’aller, un doublé de Bigon permet d’arracher un nul, mais à Maine Road, c’est un lourd revers 3-0. L’élimination n’est pas la plus mauvaise nouvelle de la soirée, puisque Nereo Rocco accepte l’invitation du club, mais chope une pneumonie en tribune. Elle aggravera sa santé déjà bien entamée par une cirrhose hépatique. El Paron s’éteindra en février, et c’est du ciel qu’il verra le Milan broder l’étoile du 10e Scudetto en juin, celle qui s’était longuement refusée à lui.
1985-1986 : « Je viens de me faire carjacker »
Retour en Europe après six ans d’absence, et il est pour le moins traumatisant puisque c’est une défaite 3-1 à l’Abbé-Deschamps avec le premier match européen d’un certain Paolo Maldini. Heureusement, la « remuntada » est assurée au retour (3-0). Après avoir sorti le Lokomotiv Leipzig, place au sympathique Waregem. 1-1 en Belgique et 1-0 au retour jusqu’à un penalty inexistant pour deux raisons : d’une, la faute présumée de Pippo Galli est commise hors de la surface, et de deux, il n’y a pas faute. Les spectateurs bombardent les juges de touche d’objets en tout genre, et le match est arrêté. Abattu, le Milan n’a rien su faire et encaisse même un second but.
1987-1988 : la sliding door de Sacchi
Berlusconi et Sacchi ont débarqué entre-temps, tandis que les intempérances du public de San Siro ont convaincu la commission disciplinaire d’obliger le club à évoluer sur terrain neutre. C’est le terrain de Lecce qui est choisi, à plus de 1000 km en voiture. Le Milan perd à Gijón où Silvio et son acolyte Galliani s’invitent dans le kop visiteurs, puis s’impose 3-0 au retour grâce notamment à deux pénos de Virdis. Mais l’Espanyol, c’est pas Gijón. Au tour suivant, les Catalans exploitent les failles d’une équipe en pleine mutation et s’impose 2-0 dans les Pouilles. La presse pousse pour un licenciement sans préavis de Sacchi, mais le Caïman ne cesse de lui renouveler sa confiance, malgré le 0-0 synonyme d’élimination au retour.
1991-1992 : le coup de la panne
Une édition que le Milan n’aura jamais disputée, la faute à l’interventionnisme de Galliani au Vélodrome un soir de C1 la saison précédente. Alors que son équipe est en passe d’être éliminée, le célèbre chauve veut la jouer finaude en obligeant ses joueurs à quitter le terrain à la suite d’une panne de projo. Il n’en obtiendra qu’un 3-0 sur tapis vert et une suspension d’un an de toutes compétitions européennes. Pas de C3 pour le Milan qui en profitera pour se concentrer sur le Scudetto remporté sans la moindre défaite. Ou comment faire passer la pilule.
1995-1996 : pigeons à la bordelaise
Six victoires et un match nul, c’est le bilan des hommes de Capello avant de se déplacer au Parc Lescure. Le Milan est grand favori et a éliminé le Zaglebie Lublin, Strasbourg, le Sparta Prague et remporté le quart aller 2-0. La suite, on la connaît, Tholot et Dugarry sont les acteurs d’une des pires soirées européennes du Diable. Duga en profitera pour décrocher un emploi fictif.
2001-2002 : la finale rêvée et manquée
Le trio Shevchenko-Inzaghi-Rui Costa fait du Milan l’épouvantail de la compétition. Borisov, le CSKA Sofia et le Sporting sont donc battus tour à tour, or ça se complique en 8es face au modeste Roda Kerkrade. Pourtant vainqueurs 1-0 aux Pays-Bas, les Rossoneri s’inclinent sur le même score au retour et doivent en passer par la loterie des tirs au but. En quarts, la qualif est également laborieuse avec un revers 1-0 chez l’Hapoël Tel Aviv avant de remonter le léger handicap. Un scénario pas loin de se reproduire en demies, malgré le 4-0 encaissé à Dortmund. En effet, à San Siro, Serginho inscrit le 3-0 sur penalty dans les arrêts de jeu, mais dans la foulée, Ricken ruine les infimes espoirs de remontée. Pas de derby en finale puisque dans l’autre demie, l’Inter subit le même sort face au Feyenoord. On se rattrapera en demies de C1 la saison suivante.
2008-2009 : la der de Paolo
Le baroud d’honneur du Milan d’Ancelotti. C’est la dernière version de la Coupe de l’UEFA et sa phase de poules à cinq équipes. Après avoir tapé Zurich en préliminaires, les Rossoneri finissent seconds de leur poule derrière Wolfsburg, mais devant Braga, Portsmouth et Heerenveen. Direction les 16es face au Werder, futur finaliste. À Brême, Diego égalise en répondant en fin de match au but d’Inzaghi. À Milan, Pirlo et Pato donnent vite l’avantage, mais Pizarro tape un doublé dans les vingt dernières minutes, mettant prématurément fin à la carrière européenne de Paolo Maldini. Salaud.
Par Valentin Pauluzzi