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- Altercation Jeunechamp/Journaliste de L’Équipe
Top 10 : Main dans la gueule
Habitué à faire mal avec sa semelle, le Montpelliérain Cyril Jeunechamp a prouvé ce week-end à Valenciennes qu’il savait aussi se servir de ses mains. Le Nîmois a fracturé le nez d’un journaliste de L’Équipe et s’expose aujourd’hui à une sanction de la part de son club. Il n’est toutefois évidemment pas le premier à se dégourdir la main sur une figure qui ne lui revient pas.
Torgnole, pêche, mandale, claque, beigne, châtaigne, gifle, droite, baffe, tarte, soufflet, marron, patate. Parce que Vata et Maradona n’ont pas le monopole du plaisir manuel, se servir de ses cinq doigts, c’est aussi parfois leur fixer le simple objectif de finir sur le visage d’un autre.
1) Bernard Tapie vs. Pascal Praud
A mi-chemin entre George Clooney, Sophie Favier et Bourvil, il y a Pascal Praud. Un homme qui a eu le malheur de chauffer Bernard Tapie un matin de 2001 dans Téléfoot. Pas du genre à régler ses comptes par carte postale, Nanard, revenu faire une pige express à l’OM à la demande de Robert Louis-Dreyfus, rend visite à Praud dans une boutique de vêtements parisienne. Une scène que l’éphémère directeur général du FC Nantes garde en mémoire : « Il est venu vers moi et a commencé à m’insulter : « Praud, t’es qu’un connard ! Dimanche, à Téléfoot, tu as dit que l’OM avait utilisé en cinq mois pratiquement autant d’entraîneurs que Nantes en 45 ans. T’es encore pire que les autres. Je ne te parlerai plus de ma vie ! » Ce à quoi je lui ai répondu : « Bonjour, M. Tapie » . Et il est reparti de plus belle : « T’es gentil, tu ne m’adresses plus la parole, t’es qu’un connard ! » Ça commençait à m’énerver et je lui ai répondu : « Toi, t’es un gros connard » .A ce moment-là, il s’est avancé et m’a mis une pêche et un coup de pied dans les parties. Après, on nous a séparés mais il y a encore eu cinq bonnes minutes d’insultes. Il m’a dit que la prochaine fois que je viendrais à Marseille, on m’attendrait. »
2) Serey Dié vs. un ramasseur de balles
Si Lausanne-Sion n’est pas le plus chaud derby d’Europe, il n’en reste pas moins le match phare de la saison pour Serey Dié, âme du FC Sion depuis 2008. Chagriné par la défaite des siens le 2 mai dernier (1-0), le milieu défensif ne tarde pas à trouver le coupable. Sitôt le coup de sifflet final donné, il marche sagement vers un ramasseur de balles accusé d’avoir trop pris son temps pour redonner le ballon aux Sédunois. Enfant ou pas, le teenager reçoit une baffe bien ferme de la part de l’Ivoirien. Le joueur, suspendu huit matchs par la Fédération suisse, ira s’excuser auprès de la famille dès le lendemain de la rencontre, ce qui convaincra le père de l’enfant de ne pas déposer plainte. Depuis quand on n’a plus le droit de donner un coup de main à un jeune ?
3) Varrault vs. un journaliste de Nice-Matin
Sur un terrain, Cédric Varrault est caractériel ascendant boucher. Élevé à l’école des José Cobos et Cyril Rool, l’ancien Niçois a mal géré ses retrouvailles avec les Aiglons alors qu’il portait le maillot de Saint-Étienne. Un journaliste lambda de Nice-Matin, auquel Varrault avait refusé une interview dans la semaine, contourne le problème en publiant un entretien du joueur accordé à une agence de presse. Le genre de parade dont se branle Cédric Varrault, qui décide d’envoyer une bruyante gifle sur la joue du malfaiteur.
4) Diogo vs. Fabiano
Peu importe le résultat de ce Saragosse-FC Séville et même de sa date et des raisons qui ont poussé Luis Fabiano et Diogo à se foutre sur la gueule. L’essentiel est dans l’action : désireux de ne pas être touché en premier, l’Uruguayen envoie un crochet du droit sur la joue gauche de l’ancien Rennais. Sonné par la charge, le Sévillan titube et tente de se défendre avec autant d’adresse qu’un ivrogne dans une partie de fléchettes. Pour le coup, sa gestuelle le rapproche plus d’un nageur de crawl amateur que d’un combattant de MMA.
5) Jesus Gil y Gil vs. José María Caneda
Aucun président n’arrive à la cheville de Jesús Gil y Gil, la géniale ordure qui a donné un sens à l’Atlético Madrid. Parfois, le regretté Gil parlait. D’autres fois, il le faisait avec ses poings. Comme ce jour où le siège de la Ligue nationale sert de ring. Réunis avec les autres présidents pour débattre autour des droits télé, Gil et son homologue de Compostelle, José María Caneda, préfèrent poursuivre le combat qu’ils s’étaient livré dans la presse quelques jours plus tôt et où des mots aussi fous qu’ « imbécile » avaient été prononcés. Des enfants sexagénaires peut-être, mais surtout une belle pêche dans les gencives de Caneda.
6) Sakho vs. un journaliste du Parisien
Un « fils de pute » , une beigne. Quand Mamadou Sakho a un compte à régler avec un journaliste du Parisien qui a révélé au public une sortie nocturne du joueur après une défaite à Lorient (3-0), il va à l’essentiel. Il n’y a pas d’histoire d’alcool dans cette affaire. Alors quoi, le défenseur parisien n’a plus le droit de noyer son chagrin dans la danse ?
7) Navarro vs. Burdisso
Printemps 2007, Valence-Inter Milan, 8e de finale retour de la Ligue des champions. Puisque le Milanais Nicolás Burdisso est en train de prendre feu, David Navarro, parka sur le dos, déboule de son banc pour jouer aux pompiers. Après avoir fracturé le nez de Burdisso, l’Espagnol effectue l’action de sa carrière : un sprint qui force Cruz et Óscar Córdoba à tacler dans le vide. Reste que cette mandale donne une autre dimension à une baston dans laquelle Zlatan Ibrahimović et Marco Materazzi jouent les seconds rôles. La feuille de match est formelle : Ludovic Butelle était aussi présent ce soir-là.
8) Hamel vs. un journaliste endimanché
Jean-Claude Hamel avait 79 ans en 2008 et une poigne qui fait de lui un bonhomme. L’ancien président déteste qu’on siffle La Marseillaise et le fait savoir à l’issue d’un France-Tunisie. Un journaliste de France 2, habillé comme le commun des mortels qui s’apprête à aller à la communion d’un vieux cousin en l’an 1991, a le toupet de tenir tête à l’ancien président auxerrois. Alors OK, il n’y a pas vraiment de gifle. Mais l’agrippement de cravate et le défi verbal qui s’ensuit offrent le respect éternel à Jean-Claude Hamel. Featuring Clément d’Antibes et Frédéric Jaillant.
9) Un Chilien vs. sa dignité
Bryan Carrasco est peut-être une petite frappe mais certainement pas un simulateur. Plutôt que de s’écrouler sans raison, le latéral droit de la sélection U20 chilienne a préféré prendre la main de l’Équatorien Edson Montaño et de se la coller dans la tronche histoire de gagner un coup franc. Bravo. Le genre de mec capable de demander à sa femme de lui planter un coup de couteau dans l’abdomen et de faire passer ça pour un accident de travail.
10) Zinedine Zidane vs. Marcel Desailly
Il n’y a pas que quand on touche à son arbre généalogique que Zinedine Zidane s’énerve. Treize ans avant d’avoir été chatouillé par Marco Materazzi, Zizou le Bordelais répond candidement mais énergiquement à une provocation de Marcel Desailly. Bim, une patate qui force l’arcade sourcilière de Marcel à pisser le sang. La réaction de Zidane ? « J’ai été chambré, insulté. J’ai pété les plombs en frappant Desailly et je le regrette. C’est le métier qui rentre. Je prends tout pour moi. »
Par Matthieu Pécot & friends