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Top 10 : Les voix folles
Voix d’adolescent, voix de cartoon, voix en totale inadéquation avec un physique et bien d’autres encore. En interview d’après-match, sur le terrain ou sur les plateaux télés, certains acteurs du monde du football régalent autant avec leurs cordes vocales qu’avec leurs pieds. De quoi avoir Mal au Mic comme Oxmo Puccino.
⇒ Laurent BattlesMonsieur et Madame Battles ont enfanté un des marmots chéris du football français. Toulouse, Bordeaux, Rennes, Bastia, Marseille, Toulouse, Grenoble et enfin Saint-Étienne, de 1994 à 2012, soit une carrière colossale pour le Zizou de la Ligue 1. Mais si les Battles ont bien fait leur boulot, inutile de préciser que Laurent est également le fils vocal de cette rencontre improbable entre Mister Bean et Marie-Thérèse Ordonez, aka Maïté. Au fond, si son toucher de balle soyeux manque à la Ligue 1 depuis sa retraite, c’est bel et bien son timbre de voix et ses interviews qui constituent un vrai crève-cœur. Merci à son coach vocal Élie Baup.
⇒ Taye TaiwoUn but victorieux, une Coupe de la Ligue remportée au Stade de France et un chant que personne n’oubliera. « Les Marseillais, montent à Paris, pour ******, le PSG » , entonne une petite voix fluette dans l’enceinte dionysienne. Une petite fille mal éduquée d’un supporter de l’OM ? Un jeune adolescent ? Non, juste Taye Taiwo, 1m82, 78 kilos de muscles et une voix de cartoon à rendre Philippe Dana nostalgique du dimanche soir. Tantôt fluette, tantôt rocailleuse, tantôt audible, tantôt sous-titrable, la voix de Taye Taiwo est multiple détentrice de la Corde Vocale d’or. Une pépite.
⇒ Josuha GuilavoguiQui c’est les plus forts ? Évidemment, c’est les Verts. En bon formateur qu’il est, Laurent Battles s’est chargé de transmettre son savoir aux jeunes. Avec classe, Josuha Guilavogui aime chanter Corneille le matin dans sa voiture. Mais force est de constater que le bon milieu de l’AS Saint-Étienne vient de loin quand il s’agit de pousser la chansonnette. Comme un fils, Guilavogui n’a pas vraiment mué. Du coup, il doit poursuivre ses rêves de star en étant quelque part entre le jeune Faudel de Tellement Je t’aime et un doubleur français de Hé Arnold. Tant pis pour la virilité de la voix grave, de toute façon, le bon Dieu est une femme.
⇒ Alessandro Del PieroSi besoin il y avait de vérifier l’information, le bon Dieu a une voix de jeune femme. Une douceur issue des cordes vocales semblable à celle que distillait son pied droit à longueur de week-end. Alessandro Del Piero incarne la Serie A qui faisait rêver. Pinturicchio, c’est ce peintre de la Renaissance dont on attendait les frappes enroulées dans la lucarne opposée tous les soirs d’Équipe du dimanche. La légende de Turin, c’est aussi une voix de chanteur de R&B assez peu viril, mais ça, ça n’enlève rien à sa légende.
⇒ Kevin GrosskreutzLa fidélité n’a pas que du bon. En matière de voix, en tout cas. Autre amoureux de son club en difficulté vocale, Kevin Grosskreutz est polyvalent, mais pas vraiment un maître en matière d’élocution. Un bas de la mâchoire beaucoup trop avancé, une articulation pénible à faire disjoncter votre grand-mère qui dit que « vous parlez trop vite » et une maîtrise pénible de la langue allemande. Le 3 hit-combo qui tue.
⇒ David Beckham « Dis, il est beau, hein David ? Il est charismatique en plus, non ? Et puis ses tatouages, ça lui va bien. Toi, tu serais vilain avec ça. En même temps, tu as vu ses abdos ? C’est autre chose que ton ventre mou… » Que ceux qui en ont marre d’être comparés à l’une des plus belles pattes droites de l’histoire du football se rassurent : cet homme n’est pas invincible et son talon d’Achille n’est pas seulement Victoria Beckham. Oui, si David Beckham est appelé le Spice Boy, c’est aussi parce qu’il a une voix à pousser la chansonnette avec Mel C et Geri Halliwell.
⇒ Juan Carlos Valerón422 matchs avec le Deportivo La Corogne, ça use les souliers, mais pas que. Légende du club galicien, Juan Carlos Valerón s’est également bien abîmé les cordes vocales. En somme, l’ancien membre de la Roja est l’Espagnol dont rêvent tous les propriétaires de bar : un Espagnol qui parle doucement. Peut-être usée par une vie de football, la voix de Valerón est celle d’un homme qui souffre à 5 000 mètres d’altitude. Une voix poussive pour un passeur de génie. On ne peut pas tout avoir.
⇒ William Gallas L’histoire de William Gallas, c’est l’histoire d’un bug chronologique, d’une faille spatio-temporelle. À 36 ans, l’ancien joueur d’Arsenal a la voix et la peau d’un jeune homme de 17 piges, comme si, pour lui, tout s’était arrêté en 1994 après la sortie d’Illmatic de Nas – et il y aurait de quoi. En attendant, vous aussi, au lendemain d’’une soirée arrosée passée à crier, vous pouvez parler comme l’ancien joueur de l’équipe de France.
⇒ Modeste MbamiEn français, en espagnol, en chinois, en arabe, avec des tresses blondes, des cheveux rouges ou la boule à zéro, Modeste Mbami a distillé son talent à travers le globe, mais pas que. L’ancien Marseillais, c’est avant tout une voix extraordinaire, venue tout droit des plus grands dessins animés. Un mec qui aurait pu doubler dans les Zinzins de l’Espace, en somme. Un homme qui a discuté avec Taye Taiwo, aussi…
⇒ Vahid HalilodzicQuelques-uns ont eu peur du père Fouettard, d’autres du Grand Méchant Loup, mais certaines mères de famille auraient bien fait de dire « tu veux que j’appelle Coach Vahid » pour calmer leurs lardons turbulents. La voix de Vahid, c’est plus qu’un accent. C’est une intonation, quelque chose qui vient de loin, de profond et dont on se rappelle. Un dresseur d’animaux.
Par Swann Borsellino