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Top 10 : les transferts foireux de Liverpool
C'est officiel : Liverpool a signé Dejan Lovren pour la coquette somme de 22 millions d'euros. Et malgré tout le respect que l'on doit à l'ancien défenseur de l'OL, on ne peut s'empêcher de penser à une rechute de fièvre acheteuse de la part des Reds. Une affaire qui dure depuis plus de dix ans et au-dessus de laquelle flotte le fantôme de Benítez.
Andy Carroll
La queue de cheval la plus célèbre du foot anglais – après David Seaman, évidemment – s’est tellement pris les pieds dans le tapis d’Anfield qu’elle est devenue la définition même de « transfert foireux » en Angleterre. Et pour cause : Liverpool pose 41 millions d’euros sur la table pour un joueur de 21 ans au fort potentiel, certes, mais qui semble surévalué. Pendant que Newcastle peut s’acheter tous les petits Frenchies qu’il veut, les Reds se rendent vite compte qu’Andy a plus le rôle du grand con que celui de la tour de contrôle sur le terrain. Mais qu’importe, l’honneur est sauf. En demi-finale de Cup, Carroll plante contre l’ennemi juré Everton. Carragher, tout en pondération, déclarera que ce but « vaut les 41 millions à lui tout seul » .
Robbie Keane
Robbie Keane l’assure, il est un « fan depuis toujours de Liverpool » . Le rêve devient donc réalité quand il signe chez les Reds, contre 24 millions d’euros en provenance de Tottenham, dans le but de reprendre la place laissée vacante à la pointe de l’attaque par un autre Robbie. Problème : le beau Berbatov n’est plus là pour lui filer des caviars bulgares et la tornade El Niño Torres sévit sur le front liverpuldien. Pas de place pour l’Irlandais, qui retourne à White Hart Lane six mois et sept petits buts plus tard. Robbie mettra encore six bons mois à retrouver son mojo, en prêt au Celtic.
Christian Poulsen
Dans la plus pure tradition des milieux défensifs danois, Christian Poulsen est un gentil découpeur. Et bien qu’il se soit légèrement raté du côté de Turin l’année précédente, on croit fort en son potentiel de balayeuse au point de le signer pour un peu plus de 5 millions d’euros en 2010, avec la bénédiction de Roy Hodgson. Sauf que Kenny Dalglish remplace ce dernier et cale confortablement Poulsen là où il doit être : sur le banc. De toute façon, cette aventure chez les Reds était maudite : en effet, Poulsen avait récupéré le numéro de Damien Plessis en arrivant au club.
Andrea Dossena
Lorsqu’il signe à l’été 2008, Dossena arrive de l’Udinese avec la réputation d’un titulaire en puissance de la Squadra Azzurra. Quelques matchs plus tard, les supporters des Reds découvrent un joueur emprunté, lent et maladroit, incapable de s’adapter au rythme de la Premier League. Et se rappelle que le titulaire de l’Italie, c’est le Lyonnais Fabio Grosso… Résultat : un an et demi plus tard, Fabio Aurelio lui vole sa place et Andrea réapprend à marcher en Italie, du côté de Naples.
Bernard Diomède
Diomède faisait partie du cortège auxerrois de la Coupe du monde en 1998, mais depuis, Petit bonhomme s’ennuyait à l’aumônerie. Alors Petit bonhomme a traversé la Manche en 2000. Certes, l’indemnité de transfert est loin d’être incroyable (4,5 millions d’euros). Mais avec seulement cinq matchs joués en deux ans pour les Reds, le Guadeloupéen a coûté cher à Liverpool. Du côté du Lancashire, on appelle ça « la combine à Nanard » .
Salif Diao
Lorsque Salif Diao signe à Liverpool, Gérard Houllier prophétise : « Diao est le nouveau Patrick Viera. » Arraché pour 7,5 millions d’euros au sexy Sedan qui terrorise la Ligue 1 depuis un an, Diao donne raison à l’oracle de Thérouanne en réalisant un Mondial 2002 de fou avec le Sénégal, stoppés par la Turquie en quart de finale. Problème : à son arrivée sur les bords de la Mersey, le niveau de jeu du milieu défensif est plus proche de celui de Roland Vieira que de Patrick. Quatre ans, 37 matchs et plusieurs prêts plus tard, Diao continuera sa life du côté des Potters de Stoke City.
Andriy Voronin
Si la Coupe du monde 2002 avait révélé le Sénégal, celle de 2006 révélera une Ukraine quart-de-finaliste. On se dit donc que Shevchenko est l’arbre qui cache la forêt et que son compère Voronin est pas mal sur le front de l’attaque. Ça tombe bien, Liverpool l’a signé gratos avant le Mondial. Après des débuts encourageants, Voronin se fait les croisés à l’entraînement et ne retrouvera plus jamais le même niveau. Il enchaînera les clubs sans conviction le restant de sa carrière.
Alberto Aquilani
Recruté en août 2009 pour la rondelette somme de 20 millions d’euros, Aquilani a la lourde tâche de faire oublier Xabi Alonso parti au Real Madrid pour gagner des titres. Sauf que le Romain arrive blessé et devient le symbole du management décadent d’un Benítez viré à la fin de la saison : de la technique et du potentiel, mais cher (un contrat à plus de 8 millions d’euros par an), souvent blessé et incapable de se fondre dans un groupe. Pis, s’il livre des prestations correctes lors de ses prêts à la Juve et au Milan AC, il rechute à chaque retour en Angleterre. Comment dit-on saudade en italien ?
El-Hadji Diouf
En 2002, le Sénégal d’El-Hadji Diouf crée la sensation et, dans la foulée, Gérard Houllier fait signer l’attaquant de Lens dans le Nord de l’Angleterre. Pour son premier match, Diouf claque un doublé. Il faudra attendre sept mois et mars 2003 pour que Diouf marque à nouveau. Un mois durant lequel le Sénégalais fait le yo-yo avec le yin et le yang, crachant au visage d’un supporter du Celtic en Coupe d’Europe. Au sortir du match, en tête à tête avec son joueur, Gérard Houllier prophétise à nouveau : « Ce que tu viens de faire te poursuivra toute ta carrière. Tu ne pourras jamais t’en défaire. » Cette fois-ci, l’oracle de Thérouanne avait finalement raison.
Ryan Babel
Après avoir mis des branlées à tout le monde sur son côté gauche avec l’Ajax, Ryan débarque pour un peu plus de 17 millions d’euros, auréolé du statut de hot prospect. Si Rafa Benítez semble compter sur lui, Babel peine à s’imposer lors de son passage chez les Reds. Il assure manquer de temps de jeu mais, de l’autre côté, Benítez puis Hodgson refusent tout prêt (Ajax) ou transfert (Birmingham). Finalement, l’ailier batave partira du côté d’Hoffenheim pour 7 millions d’euros en janvier 2011 sans qu’on ait jamais saisi ce qui s’était passé. En même temps, quand on s’appelle Babel, il ne faut pas s’étonner si l’incompréhension règne autour de vous.
Par Matthieu Rostac