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Top 10 : Les « rootsballeurs »
Qui dit vacances d'été dit festivals d'été. Avec eux, toute une flopée de roots, de bolasses, de djembés et de sarouels qui t'agressent la vue à la sortie de ta tente de sudation improvisée. Un leitmotiv de vie dont certains footballeurs partagent l'esthétique voire l'éthique. Top 10 des footballeurs les plus roots.
Alexi Lalas
Le maître à penser de tous. Lorsqu’il démarre avec la Team USA sur ses terres pour la World Cup 1994, tout le monde hallucine. D’abord sur le maillot denim dégueulasse. Ensuite sur la dégaine de ce grand roux à barbe qui semble tout droit sorti d’une fac californienne. En réalité, Lalas vient de l’Université de Rutgers donc son look s’apparente plus au rock du Jersey ouvrier qu’à l’americana des hippies de l’Ouest. Peu importe. Toi qui jouais à California Games sur NES, tu sais très bien qu’un mec à la coule, ça ressemble à ça.
Alessandro Diamanti
Avec ses embryons de dreads qui semblent ne jamais vouloir pousser, Diamanti a la dégaine du roots qui ne s’assume pas forcément. Cela dit, au pays de la coupe à l’eau et des lunettes de soleil dans la pénombre, c’est suffisant pour passer pour l’indignado de service. Sans doute la raison qui a poussé Diamanti-K à fuir de manière veule vers la Chine. À moins qu’il ne s’agisse d’une quête initiatique bouddhiste entamée par l’ancien de Livourne et de Bologne.
Rodrigo Palacio
On ne va pas se mentir : si l’on croisait Palacio dans la rue, on l’imaginerait aisément au Reggae Sun Ska, un rat sur l’épaule, un bidî à la bouche et un sarouel autour de la taille, en train de faire du bâton du diable. Mais jamais Ô grand jamais sur un terrain de football. Sauf que voilà, depuis plus de dix ans, l’attaquant balance sa couette de Padawan sur les terrains d’Argentine et d’Italie. Un homme qui s’est révélé à Gênes dix ans après les émeutes anti-G8 dans cette même ville. Coïncidence ?
Paul Baysse
À l’époque du centre de formation des Girondins, Baysse l’apprenti possédait un style plus proche du Cap Ferret que des pelouses de la fac d’arts du spectacle de Bordeaux 3. Que s’est-il donc passé pour qu’en quelques années, le défenseur arbore la coupe à Memo Ochoa et le collier de barbe chargé ? Un passage par Sedan, soit l’une des villes les plus proches des Pays-Bas. Puis Brest, supposément l’endroit où on sait le mieux faire la fête de France. Et si vous pensez qu’à Saint-Étienne, Polo allait « baysser » de régime, que nenni. Après tout, l’Auvergne voisine est le meilleur endroit pour aller toper des champignons magiques sauvages.
Ruud Gullit
OK, Ruud avait des dreads. Es-ce que ça suffit pour faire de lui un mec qui aime le reggae ? Non. Voilà pourquoi le milieu vainqueur de l’Euro 1988 s’est lancé dans la musique la même année en featuring avec le groupe Revelation Time. Avec le morceau South Africa, Ruud dénonce l’apartheid afrikaaner et atteint la troisième place du top 40 néerlandais. Coup d’essai, coup de maître. Ruud préfère partir sur une bonne note et décide d’abandonner sa carrière de chanteur. Mais pas ses dreads.
Kyle Beckerman
Fils spirituel d’Alexi Lalas, Kyle Beckerman poursuit de belle manière l’ouvrage de son aîné en affichant sa massive coupe de dreadeux en MLS depuis dix ans. D’après Beckerman himself, cette coupe est plus une question de praticité, lui qui frisotte rapidement. Résultat : Beckerman n’a pas coupé ses cheveux depuis 2005. Un style qui détonne en Utah, au pays des chemisettes blanches et des mèches sur le côté. Mais Beckerman a fait les choses bien en épousant cette année Kate Pappas, une comptable de la société… Love Communications. Peace and unity.
Allan « Skilly » Cole
Bob Marley touchait sa bille en foot, ce n’est un secret pour personne. Ce que l’on sait moins, c’est que le manager des Wailers, aussi, avait son mot à dire en matière de ballon rond. Seul membre de la troupe à tenir la dragée haute à Tuff Gong sur le terrain, Allan « Skilly » Cole avait eu un passé de footballeur en NASL avec les Atlanta Chiefs à la fin des années 60 puis au Brésil avec le Náutico au début des 70s. Une carrière qui lui aura permis de grappiller trois sélections chez les Reggae Boyz. Avant d’en devenir un vrai, de Reggae Boy.
Erik Mykland
Malgré une carrière bien remplie en club comme en équipe nationale (78 sélections), Mykland semble être un homme qui n’en a jamais rien eu à carrer du foot. Connu pour fumer comme un pompier et pour avoir une descente que personne n’aimerait avoir à monter, celui que la Norvège surnomme « Myggen » (le moustique) est sûrement le plus grand bohémien, en mode chaussettes baissées, que le foot ait jamais connu depuis George Best. On lui pardonne aisément sa dégaine de chanteur de Nickelback, d’ailleurs.
Mickaël Tacalfred
La caution ragga du top. Avec ses cornrows sur la tête, le défenseur du Stade de Reims rappelle les heures les plus fastes de Sean « Somigivitou » Paul. Historiquement, cette coupe rappelle celle de Yohannes IV d’Éthiopie. Soit la mère patrie du rastafarisme. Cela étant, le one love, très peu pour Tacalfred. Allez demander à Paul-Georges Ntep et son but de CM2.
Florent Malouda
Malouda aime le reggae. Beaucoup. Lorsqu’il évoluait à Chelsea, l’ancien Guingampais s’organisait des virées dans le quartier de Brixton, plus précisément dans Little Jamaica. Une passion telle qu’il a décidé de fonder il y a quelques années le One Love Festival en Guyane, par le biais de son association One Love Foundation. En juin dernier, Wyclef Jean faisait figure de tête d’affiche tandis qu’en 2011, Shaggy avait enflammé la scène de Kourou façon lancement d’Ariane. Faya ! « Viré par Chelsea ? Wasn’t me ! »
Par Matthieu Rostac