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Top 10 : les rois de la descente
Ils ont décidé de consacrer leur vie au football, alors que leur véritable talent se trouvait sans doute plus sûrement sur des pistes de ski. Descendeurs hors pairs, chats noirs avérés ou malchanceux notoires, ces dix joueurs se sont faits une spécialité d'être relégués. Alors embarquez avec eux, tout schuss, pour un voyage sans retour vers les profondeurs de la deuxième division. Voire pire.
1) Frédéric Danjou
Frédéric est ce qu’on appelle un champion du monde. Durant sa carrière il aura connu pas moins de cinq relégations. Tout débute pourtant dans le calme et le sérieux sous les ordres de Guy Roux à l’AJ Auxerre où jouer le maintien relève quasiment de la névrose obsessionnelle. Mais comme un fils qui s’éloigne de son père, le pire va arriver quand Frédéric quitte l’homme au bonnet. Il rejoint en 2000 le Real Oviedo qui assurait jusque-là bon an, mal an, son maintien en Ligua chaque saison. La première année est conclut à la 17e place, ric-rac. En 2001, Frédéric prend véritablement sa carrière en main et le Real Oviedo est aussitôt relégué. La légende est en marche. Son mode opératoire : une petite année d’adaptation, pour mieux évaluer les dégâts à causer, avant de réellement frapper. Après l’Espagne, Fred rejoint Troyes et le club finit 7e. La saison suivante en revanche, c’est la descente agrémentée d’une magnifique place de lanterne rouge. Parti à Ajaccio, il se sauve alors de justesse la première année. Mais là où Fréderic est particulièrement doué c’est en régularité, il ne déçoit jamais. Transféré à Caen, il prend le brassard à 30 ans et en bon capitaine de navire, le mène au naufrage : le stade Malherbe descend, malgré une grosse série de victoires quand son capitaine se blesse. Déçu, Frédéric décide de retourner en Corse achever le travail commencé à Ajaccio. Et ça ne manque pas. Le club corse descend immédiatement en Ligue 2. Enfin, histoire de parachever son œuvre, Danjou finit sa carrière à Créteil qu’il fait descendre en National. Vous avez dit chat noir ?
2) Benjamin Nivet
Sans aucun doute le plus talentueux des poissards français. En match comme en club, Benjamin Nivet aime les rebondissements. S’effacer pour mieux réapparaître, descendre pour remonter. Meneur de jeu à l’ancienne particulièrement reconnaissable à son crâne dégarni, le milieu offensif troyen est un spécialiste reconnu et respecté de la relégation, qu’il a déjà connu à quatre reprises. La première fois, c’était à Troyes, lors de la saison 2003-2004. Revenu en Ligue 2, un championnat dont il connaît bien les joutes rudimentaires pour avoir évolué trois saisons à Châteauroux, le malin chauve se révèle en tant que leader technique. Il mène son club à la montée deux ans plus tard, en inscrivant pas moins de 12 buts. Transféré à Caen en 2007, il se maintient difficilement pendant deux saisons avant de repasser à l’étage inférieur en 2009. Là encore, il flambe à nouveau et participe activement au titre de champion de Ligue 2 du club normand. Ce retour rapide dans l’élite ne sera pourtant qu’un feu de paille ; le stade Malherbe est à nouveau relégué à la fin de la saison. Benjamin quitte donc la Normandie en 2011 pour revenir à Troyes, tout juste promu, et boucler la boucle. Bien jouer, cette année, les Troyens l’ont fait. Sans succès. Leur saison a comme un goût de Nivet.
3) Nicolas Dieuze
La légende, marquée par deux nominations successives pour le ballon de plomb, n’a finalement connu « que » quatre relégations, en début et en fin de carrière. Dans une première vie, Nicolas Dieuze dispute la D1 avec Toulouse dans une position d’attaquant. Ses six buts sur la saison 2000-2001 ne font pas l’affaire. Le TFC termine 17e (dans un championnat à 18) et connaît une rétrogradation administrative en National. Dans une deuxième vie, Dieuze revient à Toulouse au cours de la saison 2002-2003, au poste de milieu de terrain. Il participe au retour du club dans l’élite et à son installation dans le ventre mou. Trop ennuyeux sûrement… Toulouse manque la L2 de peu en 2008 et Dieuze fait ses valises pour le Havre. Sa troisième vie, la vie de plomb qui coule ses clubs, peut s’enclencher. Une saison catastrophique pour les Normands, bons derniers, et c’est au tour de Grenoble de l’embaucher. Bon choix : Nicolas fait coup double, avec un 20e place de L1 puis de L2 dans la foulée. Il déclare alors : « J’ai de la fierté et j’en ai marre qu’on passe pour des cons. » Nicolas a donc arrêté sa carrière, après une pige pour Luzenac terminée par une surprenante et pour tout dire inespérée quinzième place de National. Une leçon de maintien.
4) Eric Cubilier
Eric Cubilier n’était pas prédestiné à être un champion de la descente. Tout s’est en fait joué sur le tard pour ce latéral besogneux. Il commence à taper la gonfle à St-Laurent-du -Var, à coté de Nice où il débute en Ligue 2. Peu à peu, « Cubi » s’impose et il est même repéré par Monaco qui l’enrôle en 2001. Après une demi-saison galère sous les ordres de Deschamps, la suivante est plus réussie mais il ne joue quasiment pas. Puis il est prêté à Lens sans trop faire d’étincelles et à Paris en 2003-2004 où il fait partie des lofteurs. Pour tout dire, en 2005, Éric n’a toujours pas connu l’ivresse de la descente. Il va néanmoins très rapidement refaire son retard. D’abord avec Nantes où il est transféré en 2005. 19 matchs plus tard c’est la plongée avec une dernière place à la clef. Le latéral prend alors le chemin de Metz mais réussit à rééditer la même performance qu’avec les Canaris : une dernière place et la rétrogradation. S’ensuit un bref retour à Nantes, où il est viré pour faute grave. Éric décide finalement de parachever son œuvre, tel un squale attiré par l’odeur du sang, il rejoint les rangs de Bastia, fraîchement relégué en Ligue 2. Bonne pioche. Malgré ses nombreuses blessures, le club corse parvient toutefois à descendre en National. Depuis, bizarrement, Eric est au chômage.
5) Ronan Le Crom
La chanson de Ronan, c’est la relégation. Le troisième gardien du PSG, récemment sacré champion de France grâce à ses excellentes 20 minutes face à Lorient, est un champion de l’esquive. Le Crom a en effet connu trois descentes avec trois clubs différents, le tout en moins de quatre ans. Pourtant il n’aura jamais vraiment joué en Ligue 2, à part deux saisons en prêt au début de son interminable carrière. Car Ronan a un talent : celui de rester en Ligue 1 contre vents et marées, même si le bateau a coulé. Tout commence bien sûr avec Troyes, rétrogradé sans discussion à l’issue de la saison 2006-2007. Recruté par Lens durant l’été, il reste en Ligue 1 mais ne joue pas un match de la saison. Peu importe : le club de Gervais Martel est tout de même relégué. Il émigre alors à Grenoble, qui vient de monter mais ne participe qu’à un seul match de l’honorable première saison du maintien. Il apparaît en revanche à seize reprises l’année suivante au stade des Alpes et Grenoble finit dernier. Il migre donc à Nancy, pour une nouvelle saison blanche, avant de signer dans la capitale en 2011 et de connaître enfin le succès, à 39 ans. Sans jouer. Dans sa sombre vallée, l’ombre du grand Ronan est enfin consolée.
6) Damien Marcq
L’espoir de la catégorie. Tout démarre pourtant bien pour lui. Avec Boulogne, il connaît la réussite et les montées, jusqu’à intégrer l’équipe de France espoir et la Ligue 1. Peut-être le palier de trop, trop tôt. Boulogne fait l’ascenseur, Damien change de club, direction Caen. Le maintien est acquis pour sa première saison là-bas, mais il perd progressivement sa place de titulaire. Il est prêté à un promu : Dijon. Nouvel ascenseur, mais en double cette fois-ci. Le club auquel il appartient descend également… et le prête à un concurrent de Ligue 2, Sedan. Il y retrouve Laurent Guyot. Les Ardennais vivent une saison épouvantable, qui se termine par un ticket pour le National. Damien Marcq s’essaye cette saison au football belge, à Charleroi. Un club qui joue le maintien…
7) Grégory Proment
Grégory Proment est un fidèle en amour, et l’ascenseur en fait partie. Formé au FC Metz, il y passe l’essentiel de sa carrière. Malheureusement, s’il arrive en équipe première à une époque où les Lorrains jouent la Ligue des champions, les années suivantes sont plus douloureuses pour le club. En 2002, il connaît une première descente – alors que deux clubs seulement étaient relégués cette saison-là, pour cause de passage à 20 clubs. Proment reste et participe au retour immédiat dans l’élite. Mais sa dernière saison en grenat sera la pire : 29 points seulement, Metz finit dernier. Trop pour Proment ? Le joueur part en fin de contrat pour Caen, en L2… Un club adepte de l’ascenseur, qu’il prendra quatre fois : remontées en 2007 et 2010, redescentes en 2009 et 2012. Le tout sans nausées.
8) Sébastien Puygrenier
Deux étoiles au classement et une mention spéciale albinos pour le défenseur limousin d’origine. Sébastien Puygrenier éclate au grand jour en tant que pilier de l’AS Nancy-Lorraine de Pablo Correa, qui réussit en 2008 l’exploit de se qualifier pour la Ligue des champions. Après ces débuts prometteurs, il reprend très vite le droit chemin qui mène à ce classement. Suite à un transfert très « défi sportif » au Zénith St-Pétersbourg, Seb revient dans l’Hexagone sous forme de prêt à l’AS Monaco. C’est un bingo, car cette année là, les pas-encore-nouveau-riches descendent. Assez rigolé se dit-il, je rentre à la maison ! Re bingo, deux saisons à Nancy et une nouvelle relégation. Il a pourtant réussi à caler sept buts cette année, mais le sort s’acharne.
9) Daisuke Matsui
Daisuke Matsui, la France du football l’a découvert au Mans, sous les ordres de Frédéric Hantz puis Rudi Garcia. Le petit japonais fait alors partie de la génération dorée des Gervinho, Túlio de Melo et autre Marko Baša. International nippon, Matsui est en pleine hype, et enchaîne les transferts à St-Étienne puis au GF 38 du groupe japonais Index Corporation. C’est dans les Alpes que le milieu offensif entame son œuvre : une première relégation, en 2009-2010, suivie d’une deuxième à Dijon en 2011-2012, pratiquement dans la foulée. Fâché, Daisuke joue maintenant au Lechia Gdańsk, en Pologne. Saleté de Ligue 1.
10) Alexis Thébaux
Le gardien obtient la mention spéciale relégation les plus récentes. Thébaux c’est l’histoire du mec qu’on prend en croyant à l’assurance tout risque contre la relégation et qui est en fait… tout l’inverse. Arrivé en 2007 à Caen, il parvient à convaincre ses coachs successifs qu’il est meilleur que Vincent Planté et Benoit Costil, et glane ses galons de titulaires. Boum, à l’issue de la saison 2011-2012, première relégation avec les Normands. Pas têtus pour rien, c’est un club breton qui décide de le maintenir en Ligue 1, persuadé que la foudre ne tombera pas deux fois au même endroit. Mauvaise pioche pour le Stade brestois : la saison qui suit est aussi celle de la descente. Mais oui t’es beau Alexis ; mais tu portes un peu la poisse.
Par CT, PC, EA, CG.