Top 10 : Les pépites à suivre cette saison en Premier League

Wilfried Zaha

Sir Alex Ferguson l’avait promis, il s’y est tenu. Avant de tirer sa révérence et de profiter de sa cave à vin, l’Écossais s’était juré de laisser Manchester United dans de belles dispositions. Avec, entre autres, une génération de joueurs prometteurs. Les jeunes pousses Jesse Lingard, Nick Powell, Ángelo Henríquez ou Adnan Januzaj ont ainsi pu faire connaître leurs minois inconnus lors de la tournée estivale en Asie, cet été. Mais le blase le plus évoqué du côté d’Old Trafford est celui de Wilfried Zaha. Enrôlé en janvier dernier, l’espoir des Three Lions était resté à Crystal Palace s’aguerrir et hisser son club à l’étage supérieur. Élu meilleur jeune il y a deux ans, il a fait l’unanimité la saison précédente en terminant meilleur joueur de Championship. De quoi apporter un vent de fraîcheur sur les ailes mancuniennes et stimuler la concurrence, entre l’intermittent du spectacle Nani, le trop souvent blessé et limité Young et Valencia, incapable de renouveler son jeu. Véloce, dur à bouger, habile avec ses pieds et insouciant, le gamin de 21 piges présente le profil adéquat pour ambiancer le Théâtre des Rêves. Et quand Ferdinand, un type qui a connu une kyrielle de top-class players, parle de vous comme un futur « grand joueur » au « talent brut avec de superbes qualités individuelles » , l’avenir s’annonce des plus radieux.

Luke Shaw

Dix-huit ans et déjà un nom sur lequel se paluche toute l’Angleterre. Les fins connaisseurs de Football Manager et de Fifa le savent, Luke Shaw, c’est le meilleur latéral gauche en terme de rapport qualité-prix avec une marge de progression énorme. Formé à Southampton, la défenseur anglais a gravi les échelons jusqu’à taper à la porte de l’équipe première l’année dernière. Et son intégration a été remarquée. 24 matchs de Premier League prometteurs dont, notamment celui à Chelsea en janvier dernier, où il dépose Azpilicueta dans son couloir avant d’adresser une passe décisive. Offensivement intéressant et techniquement à l’aise, le blondinet doit encore travailler tactiquement. « Je pense qu’il a un grand avenir devant lui et, à 17 ans, je dois dire qu’il est très mature » , disait de lui la saison précédente le coach des Saints, Mauricio Pochettino. La perfide Albion peut donc se rassurer, la relève d’Ashley Cole a fière allure.

Ricky van Wolfswinkel

Grant Holt et sa grosse carcasse ayant pris la poudre d’escampette à Wigan, Norwich s’est résolu à se la jouer plus fine. Le club anglais a jeté son dévolu sur le patronyme le plus compliqué à prononcer des Pays-Bas, Ricky van Wolfswinkel. L’ancienne pépite du Sporting affiche des caractéristiques aux antipodes de celles du jeu très physique de Holt : élégant balle au pied, bon joueur de tête, une patte gauche superbe alors qu’il est droitier et une efficacité prouvée (45 pions claquées en 88 matchs toutes compétitions confondues chez les Leões). Le Néerlandais de 24 ans a ainsi quelques qualités à faire valoir. Si le bougre semble avoir du talent à revendre, pas certain qu’il réussisse néanmoins son passage outre-Manche. La faute à son physique un peu frêle et un manque de vécu international (1 seule sélection avec les Oranje). Puis rejoindre Norwich peut laisser aussi dubitatif, les Canaries étant une équipe parfois difficile à manier, mais sans grande ambition…

Victor Wanyama

Pour la somme de 14,5 millions d’euros, Southampton a flairé le bon coup en dénichant le Kenyan. Autre chose que la quenelle mise par Jean-Michel Aulas avec le transfert de Dejan Lovren. Un temps annoncé à Arsenal et Manchester United, Wanyama s’est à la surprise montré séduit par le projet de l’escouade britannique. Milieu défensif récupérateur, gaucher, athlétique (1m88 sur la toise pour 80 kilos) et capable de se projeter vers l’avant (9 buts et 4 assists la saison dernière avec le Celtic), il devrait sans trop de difficulté s’imposer dans le XI de Pochettino aux côtés de Schneiderlin. Le Barça en sait quelque chose, lui qui avait concédé un but du natif de Nairobi et s’était heurté à son activité incessante lors du succès historique du Celtic, en novembre 2012 (2-1). Les cadors du championnat peuvent déjà serrer les fesses. Espérons, seulement, que le physique de ce beau bébé ne cache pas un passeport digne de Taribo West.

André Schürrle

À force de voir José Mourinho faire sans cesse la cour à Wayne Rooney, on en oublierait presque sa première recrue : André Schürrle. Faut dire que le bonhomme de 22 ans, débarqué du Bayer Leverkusen, s’apprête à connaître une concurrence exacerbée. Plutôt habitué à évoluer sur les côtés ou en tant que soutien de pointe, l’Allemand devra sensiblement hausser son niveau de jeu au regard des prétendants aux postes de titulaire (Hazard, Mata, Oscar, Marin, De Bruyne, Moses, Piazon). À moins qu’il ne surprenne le « Happy One » sur le front de l’attaque puisqu’il est aussi capable de jouer avant-centre. Et de ce côté-là, celui qui cassait des reins avec Szalai et Holtby à Mayence possède plusieurs atouts non négligeables face à Lukaku et Ba. Une grosse endurance, un travail défensif acharné et une faculté à bouffer les espaces. Ne reste plus qu’à gommer son irrégularité et soigner ses statistiques. Mais, pour cela, il faudra être aligné…

Wilfried Bony

« C’est un buteur, vous pouvez voir comment il est fort. Il est bon dans les airs. Cela nous offre une option supplémentaire pour voir si nous pouvons marquer sur coups de pied arrêtés » . Les louanges sont signées Michael Laudrup, entraîneur de Swansea. Et le destinataire, Wilfried Bony, un type aux statistiques ébouriffantes lors de son passage au Vitesse Arnhem (46 buts en 65 rencontres d’Eredivisie, dont 31 en 30 matchs la saison dernière !). Elle est sans doute là, la meilleure pioche du mercato en Angleterre. Remuant en attaque, adroit et intelligent dans ses déplacements, l’Ivoirien va donner du fil à retordre aux défenses anglaises, connues pour leurs largesses et leurs faiblesses tactiques. Surtout, le joueur de 24 ans portera la tunique d’un club qui sait câliner le cuir et pourrait former l’un des duos les plus sexys en compagnie de Michu. À surveiller de très près les mois qui vont suivre.

Gerard Deulofeu

Le crack. Le joyau. L’étoile. Dans la constellation des multitudes promesses de la Masia, Gerard Deulofeu apparaît en tête de liste. C’est simple, le jeune catalan est un diamant brut. En deux années avec la réserve du Més que un club, il a violé à maintes reprises les défenses adverses pour scorer 87 pions en 68 matchs. Stratosphérique. Mais le bambin reste encore un diamant à polir avant de s’implanter véritablement dans le toque barcelonais. Le Barça l’a donc prêté à Everton, très friand de prêts de joueurs et des jeunes talents. Un choix pertinent, d’autant plus que la pépite sera couvée par Roberto Martínez. Outre les qualités intrinsèques de Deulofeu (technique au-dessus de la moyenne, vif et buteur), l’entraîneur espagnol devra élaguer ses défauts. À savoir un sens de l’individualisme prononcé et une morgue déjà mal perçue au pays de Goya. « Il jouera au Camp Nou comme dans la cour d’école » , a promis l’ex-coach des équipes de jeunes de Barcelone, Albert Benaiges. Pour cette saison, il va d’abord falloir éviter les tacles rugueux de Robert Huth et les coups de savate de John « Dirty » Terry.

Lewis Holtby

Lorsqu’André Villas-Boas rallie Tottenham l’été dernier, le Portugais parle de Lewis Holtby en des termes plus qu’élogieux. « L’affaire du siècle » , selon ses propres dires. Un an après une demi-saison en deçà de son niveau attendu, les attentes demeurent toutes aussi grandes en ce début d’édition 2012/2013. Car le milieu de terrain allemand garde une touche de créativité singulière sous sa botte. Ces passes capables de transpercer les lignes adverses ainsi que de déstabiliser le bloc équipe en face. Le genre de profil grandement particulièrement apprécié par AVB, lequel tient à ce que son équipe ait la possession du ballon. Prudence, toutefois, car les places seront très prisées dans l’entrejeu et sa polyvalence pourrait alors lui desservir en étant trimballé un peu partout. Mais, comme le veut la devise des Spurs, Audere est Facere (Oser c’est faire).

Stevan Jovetić

De tout le recrutement dispendieux de Manchester City cet été (Fernandinho, Navas, Negredo), il ne figure pas parmi les joueurs les plus coûteux. Alors que Stevan Jovetić est, sans doute, le plus talentueux de tous. Formant l’une des attaques les plus séduisantes avec son compère Adem Ljajić en Serie A, le Monténégrin de 23 piges a amené la Viola à la quatrième place la saison précédente. Une première depuis 2009. Longtemps pressenti à Arsenal, il a finalement opté pour l’effectif plus étoffé de Manchester City. Judicieux ? À l’aise dos au but et doté d’une excellente vision de jeu, ses caractéristiques offrent une alternative crédible à Manuel Pellegrini comme pointe ou soutien d’attaquant. Et nul doute que de se retrouver en concurrence avec Aguëro, Negredo et Džeko devrait l’inciter à se démener. « Les concepts de spectacle et de créativité sont fondamentaux pour moi » , ne cessait de marteler « El ingeniero » à Málaga. Reste désormais à savoir si Jovetić fera partie intégrante du show à City.

Philippe Coutinho

La moitié de la saison dernière ne faisait office que d’amuse-gueule. La cuvée 2013/2014 doit être celle la confirmation pour Philippe Coutinho. Voire celle – enfin – de l’explosion. Brendan Rodgers, lui, s’est en tout cas amouraché du bijou brésilien. « C’est un joueur que vous souhaitez payer pour voir jouer parce qu’il est tout simplement un délice balle au pied » , s’enthousiasmait-il fin juillet. En 13 apparitions en Premier League la saison dernière, il a régalé les Scousers de Liverpool. Entre finesse technique, vision du jeu idoine (avec une affection pour la passe de l’extérieur du pied) et déboulés incessants, l’ex-Nerazzurro a fait passer Stewart Downing pour un invalide. Mais Rodgers entend placer l’Auriverde au poste de numéro 10, là où il devrait le mieux s’exprimer selon lui. Si Liverpool veut enfin renouer avec la plus prestigieuse des compétitions européennes, il ne devra pas compter exclusivement que sur un grand Stevie G ou un grand Luis Suárez. Mais, également, sur un très grand Coutinho.

Et aussi : Adam Lallana (Southampton), Paulinho, Chadli (Tottenham), De Bruyne, Piazon (Chelsea), Januzaj, Lingard (Manchester United), Dwight Gayle (Crystal Palace), Robbie Brady, Sone Aluko (Hull City), Nastasić (Manchester City)…

Ilenikhena, le cauchemar du Barça