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Top 10 : les oubliés du Classico
Ronaldinho, Pauleta, Didier Drogba, Hatem Ben Arfa, Gabriel Heinze, André Ayew, Luis Fernandez, Basile Boli, Éric Di Meco, Alen Bokšić, Fabrizio Ravanelli. Ils ont tous marqué, un jour ou l'autre, un choc entre l'Olympique de Marseille et le Paris Saint-Germain. Pourtant, il en existe d'autres. Des hommes de l'ombre. Et même des femmes.
Jérôme et Laurent Leroy
Laurent Leroy, des bicyclettes, une voix d’adolescent et un coupe de cheveux d’enfant. Jérôme Leroy, du talent, une grande gueule et du free fight. Entre les deux, outre le partage du même patronyme, un point commun : le PSG. Ils y ont joué. Pourtant, c’est avec chacun un maillot différent que les deux joueurs se sont échangés des amabilités. Nous sommes en 2000 et le PSG va se faire tordre au Vélodrome. À l’image de cette chamaillerie entre les Leroy suite à une touche. C’est beau, c’est propre, c’est rouge.
Jean-Claude Puyalt
Qui es-tu, Jean-Claude Puyalt ? L’homme qui s’est fait abuser – ou pas – par Fabrizio Ravanelli un soir de 1997. Alors qu’on ne sait toujours pas si l’attaquant italien de l’OM a simulé, le penalty a été sifflé et transformé par Laurent Blanc. Dans toute cette histoire, Puyalt a eu de la chance. Seize ans après les faits, on se souvient tous de la simulation, des conséquences sur le match (L’OM l’emporte 2 à 1), des justifications de Fabrizio Ravanelli, de la bouderie de Rabesandratana, mais personne, bizarrement, ne se souvient de l’arbitre. Il n’est d’ailleurs jamais revenu arbitrer au Parc des Princes.
Bernard Pardo
« Heureusement que Pardo est remplaçant, c’est le seul qui me fait peur au PSG. » Bernard Tapie avait des défauts, mais il avait le sens de la formule. En refourguant Bernard Pardo, Bruno Germain et Laurent Fournier au PSG contre le seul Jocelyn Angloma, le dirigeant marseillais sait ce qu’il fait. Pour autant, il fallait qu’il réveille médiatiquement ce sommet. D’autant que Bernard Pardo au PSG, c’est six petits matchs en un an. Triste. Tapie avait déjà tout bon.
Clara Morgane et l’ammoniaque
« J’espère que la Ligue prendra ses responsabilités, car le Vélodrome est en sursis, je crois. On nous dit que notre vestiaire n’a pas été ventilé suite à l’utilisation d’ammoniaque, contrairement à celui des Marseillais. Ils nous ont dit qu’ils l’avaient même parfumé à la lavande ou au muguet pour ne pas que ça sente trop. Et ils pensent que l’on va croire cela ! Quand vous restez assis une demi-heure dans le couloir à attendre qu’on vous donne un vestiaire, qu’on vous met finalement dans deux pièces de 10m2 avec Clara Morgane qui passe à côté, des stewards qui fument la cigarette à côté de vous, (…) c’est un début d’échauffement assez particulier. Ce n’est pas une excuse, mais ça fait chier. » Quand Laurent Fournier, alors entraîneur du PSG, explique sa défaite de 2005 dans le Classico, on a envie de rire. Surtout, on repense à la folle rumeur qui courait au Camp des Loges à l’époque. Clara Morgane aurait eu une aventure avec Jérôme Rothen. Personne n’a jamais vraiment su la fin de l’histoire…
Le journal L’Équipe
« Ce sera une guerre » , disait David Ginola. « On va leur marcher dessus » , embrayait Artur Jorge. Des propos rapportés noir sur blanc par le quotidien L’Équipeen 1992. Des extraits accrochés dans le vestiaire des Olympiens pour les motiver avant d’entrer dans l’arène. Ce Classico de décembre 1992 est l’acte fondateur de l’antagonisme entre les deux clubs. Le premier clivage entre la capitale et la province. Avec le recul, on ne dit pas à des fous comme Di Meco, Casoni, Mozer ou Boli qu’on va leur marcher dessus. Ce match sera une boucherie et l’OM en sortira vainqueur (1-0).
Jacques Abardonado
Pancho, c’est un enfant de Marseille. Un mec qui n’aurait jamais dû passer professionnel à l’OM. Trop d’amour. Et pourtant… D’ailleurs, pour son premier Classico, le défenseur claque un but. C’est inespéré. Tellement surréaliste que le lendemain, il se fait offrir ses courses à une superette du coin. Le caddie dégueule de partout et Pancho ne sort même pas son portefeuille. Le type est une idole.
Sylvain Armand
Pas bête, Sylvain Armand. Il sait que Fabrice Fiorèse est la cible de tout un stade. Le type est en train de prendre la pire bronca jamais entendue au Parc des Princes. On lui reproche notamment ses déclarations limites quand il a quitté le PSG de Vahid pour l’OM dans les dernières heures du mercato. Entre banderoles et protection policière quand il tire les corners, Fiorèse est au fond. Et comme Armand dispute lui aussi son premier Classico, il veut se faire bien voir de la plèbe et décide d’amputer l’ennemi numéro 1. Pour ce faire, il déclenche un tacle d’assassin au cœur de la première période. Il prend un rouge, mais il a marqué son territoire. Pas bête.
Zoumana Camara
« Le jour où il rejouera au football, il pleuvra de la merde. » Encore du très bon Bernard Tapie dans le texte. Lors de son second retour à l’OM, Zoumana Camara n’était pas dans la meilleure forme de sa carrière et Tapie n’a pas hésité à donner son avis d’expert. D’où la sortie maladroite du président sur Papus. Aujourd’hui, Camara est champion de France et sera sur le banc de touche, ce soir. En revanche, on ne sait pas si Tapie a, depuis, acheté un parapluie.
Les oranges du Vélodrome
1997, Bernard Lama (qui devait signer à l’OM avant d’arriver au PSG au début des années 90) espère s’échauffer tranquillement au Vélodrome. Oui mais non, chahuté par une partie du Virage Nord, le gardien s’embrouille avec les fanatiques pendant l’échauffement. La réponse du public ? Des oranges. Mais par kilos. Une telle folie que l’échauffement du PSG doit être annulé pour permettre aux jardiniers de nettoyer la pelouse.
Le Virage Sud
Des tifos ou des banderoles dirigés contre les ultras d’en face, il y en a eu des dizaines. Et dans les deux camps. Dans le Virage Sud du Vélodrome comme ailleurs. Mais plusieurs fois, les South Winners et le CU84 ont innové. Que ce soit le tifo « Paris on t’encule » ou la banderole « Luis, ta place est à l’asile » , les ultras olympiens ont su accueillir comme il se doit le choc le plus médiatique de France. De la poésie, donc. D’ailleurs, les Parisiens auront la bonne idée de venir rendre hommage à un artiste local, un certain Marcel Pagnol avec une banderole : « Hommage à Pagnol. La gloire de nos pères. La chatte à vos mères » .
Par Mathieu Faure