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Top 10 : Les oracles du ballon rond
Devins en herbe ou prophètes d'envergure, ces hommes pas comme les autres ont la particularité d'avoir un jour prédit l'avenir. Petit retour sur leurs plus belles saillies, entre deux lectures d'étoiles et de cartomancie.
1) Raymond Domenech, le roi cartomancien
Longtemps, il a été le seul à y croire, contre vents et marées. Féru d’astrologie et de parties de tarot endiablées, « Raymond la Science » s’est auto-persuadé d’un glorieux destin à la Aimé Jacquet. C’est pourquoi il a martelé pendant deux ans le même message face aux critiques : « Rendez-vous le 9 juillet » . Et, contre toute attente, le bougre a eu raison. En 2006, quelques minutes après la victoire contre le Portugal, le sélectionneur prend même le soin de préciser l’heure du rendez-vous : « Ce sera vers 22h30 ou 23h, comme ça, même avec les tirs au but, on voit large. » Bigre, encore touché.
2) Simon Davey, l’ermite des bois
Ancien entraîneur de Barnsley, le Gallois Simon Davey a vécu son apogée avec le club anglais en 2008, en éliminant coup sur coup Liverpool et Chelsea de la FA Cup. Un exploit inattendu que notre devin avait pourtant vu venir de loin, lors de la mise au vert : « Nous avions décidé de faire une promenade en forêt pour méditer et se relaxer ; j’étais en train de réfléchir lorsqu’un aigle en vol m’a lâché une fiente en plein visage. La beauté de l’animal, la quiétude de l’endroit et l’esprit de camaraderie qu’il y a eu à ce moment-là m’ont persuadé que nous allions battre Chelsea. »
3) Lucciano Moggi, l’augure italien
Excréments toujours, l’ancien directeur général de la Juventus Turin n’a pas son pareil pour déceler le talent des jeunes pépites brésiliennes : « Jamais je n’embaucherai un joueur avec un nom comme Kaká. Avec un tel patronyme, il doit jouer comme une merde. » Ballon d’or toujours, Jack Walker, l’ancien président de Blackburn, lâche quelques leçons de recrutement dans les colonnes du Lancashire Telegraph, au moment où Kenny Dalglish souhaite recruter le jeune Zinedine Zidane : « Pourquoi engager Zidane quand on a déjà Tim Sherwood ? »
4) Paul le poulpe, l’oracle d’Oberhausen
Encore plus fort que l’Institut de Neuchâtel, Paul le poulpe accède à la notoriété mondiale grâce à ses pronostics sur les résultats de l’équipe d’Allemagne lors de la Coupe du monde 2010, où il a réalisé un remarquable sans-faute, en plus de désigner sans trembler le vainqueur de la compétition. Son mode opératoire ? Il ouvrait des boîtes aux couleurs de l’équipe gagnante, dans lesquelles étaient entreposées des moules décoquillées, sa friandise préférée. En comptant l’Euro 2008, sur les quatorze prédictions qu’il a formulées, douze se sont révélées exactes. « Paul avait une façon tellement singulière de regarder les visiteurs qui s’approchaient de son réservoir, qu’ils ont eu l’idée de découvrir et de développer ses talents » , témoignait Daniel Fey, le directeur de l’aquarium, avant la mort de son protégé en octobre 2010. Depuis, Paul a souvent été copié, mais n’a jamais été égalé.
5) Gilbert Brisbois, le devin de RMC
Tirage au sort de la Coupe du monde 2010. La France tire l’Uruguay, le Mexique et l’Afrique du Sud. « Le jackpot, messieurs-dames ! Nous avons décroché le jackpot ! »
6) Frédéric de Saint-Sernin, le grand visionnaire
Roi des transferts ratés, Frédéric de Saint-Sernin, président du Stade rennais, s’est longuement exprimé à la radio sur la signature de l’Italien Marco Verratti au PSG : « Il ne va pas jouer dans l’équipe première. Quand on voit le milieu de terrain du PSG, vous le mettez où ? Je vous fais le pari qu’il sera rarement même dans les 18. » Bien vu l’aveugle.
7) Rafik Saïfi, le médium fou
Premier de sa classe en géographie, Rafik Saïfi nous fait partager son érudition le temps d’un pronostic sibyllin : « Le Brésil va gagner l’Euro 2008. » Chapeau l’artiste.
8) Tony Vairelles, le maître des clés
En 1998, Tony Vairelles participe à son premier Fort Boyard. Sélectionné par Enrico Macias, l’attaquant réussit son défi à la vitesse de l’éclair avant de sortir directement de la salle, sans prendre la quatrième clé. Panique générale. « Tu sais pourquoi tu es venu ici, en dehors du fait de gagner des Boyards ? » lui demande incrédule l’animatrice Cendrine Dominguez. Ce à quoi Tony répond, après une longue hésitation : « Ah ouais, mais moi on me l’a pas dit hein… » Si vous êtes vous-mêmes devins, vous cliquerez directement à partir de la 29e minute.
9) Thierry Henry, le charlatan de charme
En mai 2006, Thierry Henry vient de perdre la finale de la Ligue des champions face au Barça de Ronaldinho. Quelques mots échangés avec Thuram à la fin du match relancent alors les interrogations quant à un éventuel transfert. Ardemment courtisé, Thierry Henry monte au créneau pour rassurer les fans des Gunners : « Un moment, ça m’a traversé l’esprit de partir, mais je pense avec mon cœur et mon cœur m’a dit de rester. Je n’ai jamais joué en Espagne, et je n’y jouerai jamais. C’est mon dernier contrat. » C’est beau, l’amour du maillot.
10) Christophe Dugarry, le prophète de Canal
Spectateur attentif d’un des plus mauvais matchs du PSG sous l’ère qatarie, en janvier 2013 contre Bordeaux, Christophe Dugarry a bavé toute une mi-temps sur l’incompétence des joueurs parisiens, il est vrai pas à leur avantage ce soir-là. À nouveau lancé dans une jolie saillie, il est malheureusement interrompu au micro par le but chanceux de Zlatan Ibrahimović. C’est ballot.
BONUS :
Sabine George, la voyante pessimiste
Selon les prédictions de cette professionnelle reconnue, l’année 2014 ne sera pas rose pour le football français. En effet, le PSG n’ira pas en finale de la Ligue des champions, et l’équipe de France se contentera d’une place en huitièmes de finale au Brésil. Une prophétie à surveiller, puisque Sabine avait déjà assuré, pendule et boule de cristal à l’appui, que Franck Ribéry ne remporterait pas le Ballon d’or cette année.
Par Christophe Gleizes