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Top 10 : Les matchs à Léon-Bollée
Pionnier de l'automobile et de l'aviation à la fin du XIXe siècle, Léon Bollée a donné son nom au stade du Mans lors de sa construction en 1906. Ré-inauguré en 1988 pour fêter l'accession du MUC 72 en D2, agrandi en 2004 et abandonné en 2010, il a été complètement détruit ce lundi. Un événement qui méritait bien de rendre hommage à ce stade champêtre où Worshippers et Fanatic's ont mis le feu.
Contre le Red Star (6-3), 21 janvier 1998
28e journée de D2
Même avant de s’appeler Ligue 2, l’antichambre de l’élite était déjà un championnat éminemment fascinant, et capable de nous offrir des moments de grâce. Comme cette rencontre de foot en folie, au cours d’un exercice que le MUC bouclera à seulement quatre unités du podium, juste avant la promotion d’un certain Didier Drogba en équipe première. Menant deux buts à rien (avec une ouverture du score de Dagui Bakari) puis rattrapés en trois minutes à l’heure de jeu, les Sarthois appuient sur l’accélérateur et quatre pions seront inscrits entre la 79e et le terme de cette rencontre débridée. Avec notamment un caramel signé Reginald Ray…
Contre Saint-Étienne (3-0), 22 décembre 2001
22e journée de D2
Les derniers matchs d’une année civile sont toujours un peu spéciaux, et la réception de l’ASSE ce soir de décembre n’échappe pas à la règle. Relégués en début de saison, les Verts sont à la peine au moment de se déplacer à Léon-Bollée. Agacé par les récents errements défensifs de son équipe, Frédéric Antonetti opte alors pour une défense à cinq éléments. Insuffisant car avant la pause, Stéphane Samson ouvre le score grâce à une frappe limpide. Incapables de revenir dans la rencontre, les Verts craquent deux fois en fin de rencontre. La faute à Drogba, qui claque un doublé retentissant quelques minutes après son entrée en jeu. En fin de saison, l’attaquant ivoirien, repéré en 1997 par le grand Alain Pascalou, quittera la Sarthe et s’engagera avec l’En Avant Guingamp, avant d’éblouir le reste de l’Europe.
Contre Guingamp (2-0), 7 décembre 2003
17e journée de Ligue 1
Déterminés à passer un week-end placé sous le signe du sport, les supporters guingampais décident de se rendre à Nogent-le-Rotrou, à 70 kilomètres au nord-est de la capitale sarthoise. Avant leur déplacement au Mans, ils viennent s’échauffer la voix au stade Saint-Jean pour cramer des fumigènes et soutenir le Rugby club percheron nogentais, qui affronte ce dimanche-là l’équipe de Chartres. Si les locaux l’emportent 13-0 grâce à ce douzième homme inédit, ce dernier ne sera d’aucune utilité dans les travées du stade Léon-Bollée. Et pour cause, ce soir-là, les chants des Worshippers et des Fanatic’s camouflent ceux du kop breton. Largement suffisant pour que les joueurs de Thierry Goudet dégomment ceux de Bertrand Marchand, grâce à des buts de Daniel Cousin et Philippe Celdran.
Contre Rennes (4-0), 13 août 2005
3e journée de Ligue 1
À peine de retour en Ligue 1 et déjà un nouveau coup d’éclat, face au Stade rennais de László Bölöni et Alexander Frei, réduit à dix dès la 8e minute. Tout juste arrivé en provenance de l’Atlético Mineiro, le jeunot Túlio de Melo (20 piges) plante un doublé en première période. D’abord grâce à un penalty bien tiré, puis grâce à une déviation de renard à la suite de la deuxième passe décisive de Daisuke Matsui sous le maillot manceau. Lors du second acte, l’ancien du PSG Chiguy Lucau inscrit son tout premier but avec le MUC, avant qu’Ismaël Bangoura n’alourdisse le score et fasse chavirer Léon-Bollée. La plus grosse victoire du club en Ligue 1 avec l’autre carton collé à Montpellier sur le même score deux ans plus tôt.
Contre Marseille (3-0), 5 novembre 2005
14e journée de Ligue 1
C’est un fait : l’OM attire les foules partout où il passe. Et lorsque 16531 personnes se massent dans le stade manceau pour la réception du club provençal afin d’enregistrer ce qui restera l’affluence record du lieu, les copains de Laurent Bonnart (qui passera dans l’autre camp bien plus tard) signent un match référence face à des Phocéens qui se placent alors juste derrière eux au classement. Un pétard du Suisse Davide Chiumiento dès la 6e, un but de James Fanchone après une frappe mal repoussée par Fabien Barthez, et une volée de Bangoura assomment le portier champion du monde et mettent l’OM au tapis. Et pas n’importe quel OM : celui d’Habib Beye, Samir Nasri et Franck Ribéry.
Contre Lyon (1-0), 16 février 2008
25e journée de Ligue 1
Deux ans et demi plus tard, De Melo est dans la forme de sa vie lors de l’exercice 2007-2008 qui le verra facturer 13 réalisations en mai, soit la meilleure saison de sa carrière. Filant vers son dernier titre de champion de France et quatre jours avant de croiser le fer avec Manchester United en 8es de C1, l’OL va subir la loi du Brésilien, qui devance Jean-Alain Boumsong au bout d’un centre d’Ibrahima Sory Camara prolongé par Hassan Yebda. Un mois après avoir déjà sorti l’ogre rhodanien à domicile en quarts de Coupe de la Ligue sur une frappe du gauche du maestro Daisuke Matsui (1-0), le MUC remet ça.
Contre Lens (4-5 a.p.), 27 décembre 2008
Demi-finale de Coupe de la Ligue
Voilà le match le plus fou de l’histoire du stade Léon-Bollée. Malheureusement, ce sont les Lensois qui sortent vainqueurs de cette rencontre de haute volée, alors que les Manceaux avaient été les premiers à ouvrir le score grâce à Gervinho, avant que De Melo ne marque contre son camp, et que Yebda ne redonne l’avantage aux Sang et Or de la Sarthe. Mais avant la pause, Loïc Rémy marque le premier but de sa carrière en Coupe de la Ligue, et relance les ouailles de Jean-Guy Wallemme. Après l’entracte, les Lensois pensent faire le plus dur en inscrivant deux buts, l’œuvre d’Aruna Dindane et d’Olivier Monterrubio. Mais c’était compter sans Matsui et De Melo, qui marquent chacun un but en l’espace de deux minutes. Plus rien ne sera marqué jusqu’à… la 118e minute de jeu, moment choisi par Sidi Keita pour éteindre les espoirs de Léon-Bollée.
Contre Montpellier (2-2), 10 avril 2010
32e journée de Ligue 1
Loin d’être la plus heureuse de l’histoire du club, la saison 2009-2010 a quand même accouché de matchs excitants. L’un des plus fameux intervient au mois d’avril, lors de la réception de Montpellier. Au bout de 17 secondes de jeu, Roland Lamah ouvre le score et inscrit au passage le but le plus rapide de la saison. Toujours en première période, les joueurs de René Girard égalisent grâce à Karim Aït-Fana, avant que Souleymane Camara donne l’avantage aux siens sur penalty. Avec ce succès, le MHSC s’apprête à prendre provisoirement la tête de la Ligue 1, mais Lamah marque un second but et fait perdre deux points précieux aux Héraultais. Ce match houleux sera surtout marqué par une échauffourée et quatre expulsions, celles de Daniel Jeandupeux et Grégory Cerdan pour Le Mans, de René Girard et Cyril Jeunechamp pour Montpellier.
Contre Paris (1-0), 8 mai 2010
37e journée de Ligue 1
Si les Manceaux reçoivent le PSG lors de l’avant-dernière journée de Ligue 1, ce match compte pour du beurre puisqu’ils sont déjà condamnés à retrouver l’antichambre du football français, la faute à une saison complètement ratée. Appelé à la rescousse dès la 16e journée, Arnaud Cormier (vainqueur de la Coupe Gambardella en 2004 avec les U19 du Mans) ne parviendra pas à relever la tête d’une équipe en manque de qualité. Mais ce soir-là, lors du dernier match de Léon-Bollée au sein de l’élite, le MUC l’emporte pour rien à la suite d’un but gag de Sylvain Armand, qui tacle une passe adverse anodine avant de tromper Grégory Coupet. Un match anecdotique dont se souvient pourtant Cyriaque Louvion, aligné ce soir-là en défense centrale : « Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai ce match sur une clé USB. En fait, j’ai que des séquences de moi. J’attendais ce match avec impatience, car au match aller en début de saison, Mevlüt Erding m’avait cassé en deux sur un dribble. En fait, j’attendais ma revanche et on a gagné, j’étais content car j’avais pris une petite revanche sur Erding. »
Contre Vannes (0-1), 21 décembre 2010
19e journée de Ligue 2
Une touche de tristesse pour conclure, avec la dernière sortie du club phare de la Sarthe sous les projecteurs de sa mythique enceinte Léon-Bollée avant le déménagement au MMArena. À l’époque, le tout nouveau « Mans FC » est co-leader avec Évian TG, et le relégable Vannes Olympique Club, un an et demi après sa finale de Coupe de la Ligue et cinq mois avant sa dégringolade en National, va venir signer l’exploit grâce à un but de Virgile Reset en deuxième période. Le match retour dans le Morbihan (4-3 à la Rabine lors de la 38e journée), qui fera rater la montée aux Manceaux, sera lui beaucoup plus mémorable.
Par Jérémie Baron et Maxime Renaudet
Propos de Cyriaque Louvion recueillis par MR.