- Foot et prénomologie
Top 10 : les Jérémy du foot
Michalak et Ferrari le savent mieux que n'importe qui : Jérémy est le prénom des artistes incompris. Ils s'appellent parfois Jérémie, Geremi, ou même Jens, mais font partie de la même race. Celle des anti-héros.
1. Jérémy Morel
Jérémy Morel est un gars simple qui aime lire, s’occuper de son jardin, retaper des vieilles maisons et se balader en forêt avec ses terre-neuve. Taiseux et discret, il est tout à l’opposé du cliché du footballeur bling-bling. Pourtant, ce caractère humble n’aide pas Jérémy à être populaire. Loin de là. Depuis qu’il a quitté son nid douillet à Lorient, il affronte moqueries, railleries et même accès de haine pendant un temps à Marseille. Si sa cote de sympathie semblait être remontée lors de son passage dans l’axe sous Marcelo Bielsa, les choses sont rentrées dans l’ordre depuis qu’il est à Lyon. Comme le Jérémy de la cour de récréation, Morel est condamné, même si c’est le type le plus gentil du monde, à se faire taxer son goûter pendant toute sa scolarité.
2. Jérémie Bréchet
Comme l’indique son grand âge, Bréchet fait partie des derniers Jérémie qui ont la chance de voir leur prénom terminé en « ie » . Ce qui est quand même bien plus classe que ce vulgaire « y » . D’abord, parce que c’est comme ça que ça s’écrit, c’est tout. C’est même indiqué dans la Bible, Jérémie étant l’un des trois prophètes d’Israël présent dans l’Ancien Testament. Et on parle de quelqu’un qui a réussi à prédire la destruction de Jérusalem au VIe siècle avant J.-C., et ce malgré les persécutions qu’il s’est attirées à l’époque. Classe le type, comme tous les Jérémie qui ont suivi. Dont Jérémie Bréchet. Parce qu’un joueur formé à l’OL qui a connu l’Inter et la Real Sociedad de Denoueix avant de batailler pour le maintien avec Sochaux et le Gazélec Ajaccio à trente-sept ans, ça se respecte.
3. Jérémy Ménez
Dans la vie, le « Jérem’ » est ce mec un peu ringard qui ne se déplace jamais sans ses lunettes de soleil. Au début des années 2000, il s’est teint en blond pour faire comme Eminem. Ensuite, il s’est rasé la tête pour paraître plus méchant. Et finalement, il s’est laissé repousser juste assez de cheveux pour pouvoir faire une belle mèche sur le dessus. Entre-temps, il a peut-être même cédé aux sirènes de la tecktonik. Dans le monde du football, « Jérem » , c’est Jérémy Ménez. Formidable talent de la génération 87, il fait partie de ceux pour qui on éprouve énormément de regrets. Et même s’il semble s’être rangé des bagnoles depuis quelque temps et qu’il a appris à sourire à Bordeaux, il restera toujours notre « Jérem » . Parce que c’est comme ça qu’on l’aime, finalement.
4. Jérémie Janot
Selon Le Journal des Femmes, « Jérémy a une persévérance et une détermination à toute épreuve. Il aime la structure et la sécurité et a horreur du hasard. Pour le fuir le plus possible, il fait preuve d’une incroyable organisation et d’un grand pragmatisme. Très ambitieux, Jérémy se donne les moyens de réussir tout ce qu’il entreprend. Ce grand séducteur a besoin de savoir qu’il plaît et qu’il est apprécié » . Le portrait craché de Jérémie Janot. Pour ce qui est de la persévérance et de la détermination à toute épreuve, l’ancien joueur de Saint-Étienne a donné lorsqu’il a fallu convaincre tout le monde qu’on pouvait être un très bon gardien professionnel sans mesurer 1,95 m. Ni 1,80 m d’ailleurs. Et pour ce qui du côté séducteur, ce costume de Spiderman, là, ce serait pas un peu pour se faire remarquer et pour attirer les gens dans sa toile ?
5. Geremi
Dans la vie de tous les jours, le Jérémy passe partout. Il peut très bien être ce jeune boutonneux aux cheveux gras qui martyrise sa pauvre batterie dans le garage avec des copains, que ce jeune homme élégant d’école de commerce qui part se jeter des mojitos fraise en afterwork. Comptable ou maçon, pharmacien ou patineur artistique, il est aussi bien capable de participer aux Marseillais à Cancún, à Koh Lanta, ou à Questions pour un champion. Bref, le Jérémy ne fait tache nulle part. Un peu comme Geremi, le Camerounais couteau-suisse capable d’évoluer dans tout le couloir droit, mais aussi en défense centrale et au milieu de terrain, que ce soit sur les terrains paraguayens, turcs, espagnols, anglais ou grecs.
6. Jérémy Toulalan
Depuis une dizaine d’années, la vanne revient, inlassablement. Jérémy Toulalan est vieux, comme en attestent sa chevelure poivre et sel et sa dégaine de prof d’histoire-géo. Mais à force de crier au loup, la blague est devenue lourde au moment où justement, Jérémy Toulalan est vraiment devenu vieux. À trente-trois ans, le Nantais semble bouilli. Et ce sont les Girondins de Bordeaux qui en font les frais. Depuis son arrivée dans le double 3, « la Toule » n’a jamais gagné en cinq titularisations au milieu de terrain. Au bout d’une demi-heure de jeu, l’homme est aussi rouge que lorsqu’on lui parle de Knysna. Mais qui ne le serait pas, après plus de cinq cents matchs disputés au très haut niveau ?
7. Jérémy Clément
En grande difficulté à Saint-Étienne, Jérémy Clément vit dans le passé. Sur le banc des Verts, l’homme de Béziers cultive son spleen en se remémorant ses souvenirs d’enfance, faits de longs trajets à bord de la R21 Nevada familiale. Un temps où sanglé à son siège pour enfants, il aimait écouter les récits de papa Le Guen et maman Colleu, sur ces routes qui menaient de Lyon à Glasgow, puis de Glasgow à Paris. Aujourd’hui, c’est le dimanche soir, devant sa télé, qu’il se fait du mal en écoutant ce père qui l’a laissé sur le bord du chemin. Et parfois, il se prend à rêver à des retrouvailles. Sur un plateau de télévision ou sur une aire d’autoroute, peu importe.
8. Jérémy Mathieu
Le 30 septembre dernier, Jérémy Mathieu annonçait le terme d’une carrière internationale qui n’avait jamais vraiment débuté. Un événement qui résume à lui seul la carrière de l’homme aux quatre titularisations avec les Bleus, toutes en matchs amicaux. Ailier gauche à Sochaux, latéral à Toulouse, défenseur central à Valence, bouche-trou au Barça. Tout au long d’une carrière qui l’a vu monter crescendo, Jérémy Mathieu n’a su se fixer nulle part. Et surtout pas dans les pages des magazines. À une époque où le glamour joue pour beaucoup dans la réussite de joueurs plus bankable que lui, le rouquin est parvenu à se construire un palmarès plus qu’honorable.
9. Jérémy Berthod
« Berthod grands pieds. » Probablement le meilleur calembour de l’histoire du football français. Et plus sûrement, ce que l’histoire retiendra principalement d’une carrière démarrée en trombe sous le maillot d’un Olympique lyonnais qui détruisait tout sur son passage. Mais où le champion du monde U17 2001 ne s’imposera jamais. Après des passages loupés à Monaco puis à Auxerre, c’est en Norvège que le Gone se termine. Un endroit où le calembour ne se traduit pas.
10. Jens Jeremies
La page Wikipédia du milieu de terrain allemand est illustrée par un autographe du bonhomme. Le détail n’est pas si anodin. Il illustre même à merveille la personnalité de Jens Jeremies, né est-allemand avant de venir s’embourgeoiser à l’Ouest. Après des débuts à Dresde, c’est en effet au Bayern que le rugueux numéro 6 va se construire un CV de nouveau riche, parvenant toujours à caser sa signature sur les palmarès, grâce aux rencontres qu’il parvient à disputer entre ses longues périodes d’indisponibilité pour cause de blessures. En ne participant qu’à 163 matchs en huit saisons avec les Bavarois, Jens cale une Ligue des champions, une Coupe intercontinentale, six titres de champion et trois Coupes d’Allemagne dans son armoire à trophées. Le tout avec un regard de commis boucher.
Auraient pu être cités : Aliadière, Hénin, Choplin et Boga.
Par Kevin Charnay et Mathias Edwards