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Top 10 : Les Hollandais de France

Quentin Moynet
Top 10 : Les Hollandais de France

L'arrivée de Van der Wiel ne fait pas seulement flipper Christophe Jallet. Elle nous rappelle également que pas mal de joueurs hollandais ont foulé les pelouses françaises. Avec plus ou moins de succès.

Beb Bakhuys (Metz 1937/39)
Elisa Hendrik Bakhuijs, plus connu sous le nom de Bep Bakhuys, n’a pas franchement marqué l’histoire du FC Metz où il a évolué entre 1937 et 1939 en toute fin de carrière. Considéré comme l’un des meilleurs buteurs de l’avant-guerre, Bep, qui a notamment inscrit vingt-huit buts en vingt-trois sélections, est avant tout le premier Hollandais à avoir joué en France. Son transfert à Metz n’a d’ailleurs pas été de tout repos. Alors qu’il avait signé au Stade de Reims pour une somme supérieure au montant maximum des salaires, il est mis sur le marché des transferts, Reims cherchant à faire une plus-value. Bep décide de rejoindre Metz, mais Reims s’oppose à la transaction, car plusieurs clubs fortunés, dont le RC Paris, sont sur le coup. La Commission des statuts validera finalement le contrat de Bakhuys à Metz après avoir infligé des amendes aux deux clubs, ainsi qu’une suspension de deux mois au joueur.
Johnny Rep (Bastia 1977/79 ; Saint-Étienne 1979/83)
« Un ange qui passe dans les vestiaires. Et Johnny Rep enfile son maillot vert. » Ils ne sont pas nombreux, les joueurs à avoir eu droit à leur propre chanson. Cet hommage de Mickey 3D à Johnny Rep n’est pas usurpé. Arrivé en France en 1977 en provenance de Valence pour retrouver sa place en équipe nationale, l’attaquant hollandais se fait d’abord pigeonner par les dirigeants de Bastia qui se débrouillent pour qu’il ne voit pas les installations du club avant de signer son contrat. « Dès mon arrivée, ils m’ont baladé. J’ai eu un choc. Si j’avais vu le stade avant, je n’aurais jamais signé, mais je ne l’ai jamais regretté. » Après deux saisons pleines en Corse et une finale européenne perdue contre le PSV, Rep rejoint Saint-Étienne en même temps qu’un certain Michel Platini. Ses qualités de percussion font de lui l’un des joueurs les plus appréciés du public. Il participe à la conquête du dernier titre de champion de France de l’ASSE en 1981 avant de s’incliner en finale de la Coupe de France contre… Bastia. Après l’affaire de la caisse noire et une dernière saison en dent de scie, Rep dit adieu à la France pour retrouver sa terre natale.

Robert Rensenbrink (Toulouse 1981/82)
Après des débuts prometteurs à l’Ajax, c’est en Belgique que Robert Rensenbrink explose aux yeux de tous : deux saisons pleines au Club Bruges, mais surtout neuf années couronnées de succès à Anderlecht (200 buts en 348 matchs), avec deux Coupes d’Europe des vainqueurs de coupes et deux Supercoupes de l’Uefa à la clé. Mais la finale de la Coupe du monde 1978 perdue contre l’Argentine le marque profondément, et sa fin de carrière est chaotique. Après un passage à Portland, il rejoint Toulouse, alors en deuxième division, en 1981. À trente-quatre ans, Rensenbrink n’a plus rien à voir avec l’ailier gauche virtuose qu’il était en Belgique. Il ne dispute que douze matchs en France pour un seul but et raccroche les crampons en fin de saison.
Kees Kist (PSG 1982/83 ; Mulhouse 1983/84)
S’il a le nom d’une cavité dégueulasse, Kees Kist était avant tout un sacré buteur. Arrivé au PSG en 1982 après six ans à l’AZ Alkmaar pour 259 buts en 441 matchs, le Soulier d’or européen 1979 s’adapte très vite au championnat français puisqu’il inscrit dix-huit buts dont cinq en Coupe de France, trophée qu’il remporte entre autres avec Dahleb, Rocheteau, Fernandez et Sušić. L’année suivante, il quitte la capitale pour rejoindre Mulhouse, alors en deuxième division B. Il fait trembler les filets à douze reprises. Mais son pays lui manque et il retourne dans le club de tous ses exploits, l’AZ 67.
Ruud Krol (Cannes 1984/86)
La France a certainement vu évoluer dans son championnat l’un des meilleurs défenseurs hollandais de l’histoire. Certes, Rudolf Jozef Krol est plus venu à Cannes pour se la couler douce au soleil que pour jouer en deuxième division après une carrière bien remplie entre l’Ajax, Vancouver, Naples et la sélection, mais quand même. Principalement utilisé en tant que libéro ou arrière gauche, Rudy pouvait également jouer à droite ou au poste de milieu défensif. Et malgré ses trente-cinq ans passés, il a grandement contribué à la montée de Cannes de la deuxième division B à la deuxième division A.
Pierre Vermeulen (PSG 1985/87 ; Tours 1987/89 ; Angers 1989/91)
Pierre Vermeulen s’est plu en France. De Paris à Angers en passant par Tours, le natif de Kerkrade a passé six ans dans l’Hexagone. Plus appelé en sélection depuis 1983, il participe à la quête du premier titre de champion de France de l’histoire du PSG en 1986. N’entrant plus dans les plans de Gérard Houiller, il quitte la capitale en 1987 pour rejoindre Tours en deuxième, puis troisième division. Malgré quelques buts, Vermeulen est sur la fin. Ses deux saisons à Angers ne sont pas une grande réussite. Il décide donc d’arrêter sa carrière en 1991, à trente-cinq balais passés.

Rob Witschge (Saint-Étienne, 1989/91)
Dans la famille Witschge, on demande le grand frère. Né pile trois ans avant Richard et sélectionné à autant de reprises que son petit frère en équipe nationale (trente et une), Rob Witschge a également tenté sa chance en France, à Saint-Étienne plus précisément. Ce milieu offensif gauche réussit une excellente première saison, inscrivant douze buts toutes compétitions confondues et disputant l’intégralité des matchs de championnat. Reparti sur des bases moins élevées la saison suivante, Rob quitte le club stéphanois en cours d’année pour rejoindre Feyenoord.
Richard Witschge (Bordeaux 1993/96)
Bordeaux a connu plusieurs joueurs hollandais dans son histoire. Wim Kieft, Stanley Menzo, mais surtout Richard Witschge. Lancé par Cruyff, ce milieu de terrain réalise des débuts très prometteurs à l’Ajax. Désigné meilleur joueur hollandais en 1989 à l’âge de vingt ans et appelé en sélection dès l’année suivante, Witschge arrive à Bordeaux en 1993 après deux saisons assez décevantes au Barça. Sous les ordres de Rolland Courbis, il devient l’une des pièces maîtresses du club bordelais. Après le départ du coach marseillais et un prêt de quelques mois à Blackburn, le natif d’Amsterdam réalise sa meilleure saison sous le maillot girondin, inscrivant pas moins de dix buts et emmenant la bande à Zidane, Lizarazu et Dugarry jusqu’en finale de la Coupe de l’Uefa en 1996.

Patrick Kluivert (Lille 2007/08)
Certainement le plus connu des Hollandais de France, mais pas la plus grande des réussites. Joueur exceptionnel de l’Ajax, du Barça et de l’équipe nationale des Pays-Bas (40 buts en 79 sélections), Patrick Kluivert signe à Lille le 31 août 2007 pour se relancer après trois saisons très difficiles marquées par des blessures à répétition à Newcastle, à Valence et au PSV. Payé à la performance pour ne pas exploser le budget du LOSC, l’attaquant fait de gros efforts à l’entraînement pour se remettre en forme. Après avoir perdu quinze kilos, il marque sur penalty dès sa première titularisation contre Valenciennes. Après un but contre Marseille et un doublé contre Rennes, on le croit de retour, mais Claude Puel, qui l’utilise en tant que milieu offensif, n’est pas du tout convaincu et le sort de son équipe de départ. Pas conservé par le club nordiste, Kluivert prend sa retraite à l’issue de la saison.

Boudewijn Zenden (2007/09)
Boudewijn Zenden débarque à Marseille en 2007 après deux saisons très compliquées à Liverpool marquées par deux grosses blessures au genou. Salué pour son professionnalisme, le milieu de terrain peine pourtant à convaincre, et ce, malgré trois coups francs directs contre Auxerre, Le Havre et Lille. Son principal fait d’arme, son but contre le PSG au Parc des Princes en mars 2009. Ce match aurait pu permettre au club de la capitale de prendre la tête du championnat, mais l’OM, emmené par un excellent Zenden ce soir-là, s’impose 3-1. Après avoir ouvert le score, le Hollandais monte sur un panneau orange pour fêter son but. Auteur de la passe décisive, Brandão veut le rejoindre, mais le panneau ne résiste pas au poids des deux bonhommes qui tombent dedans. Un grand moment. L’un des seuls de son passage sur le Vieux Port.

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