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Top 10 : Les grèves dans l’histoire du foot

Par Nicolas Kssis-Martov
Top 10 : Les grèves dans l’histoire du foot

Le terme de « grève » est souvent employé dans le foot dès que quelqu'un manifeste son mécontentement. Et donc fréquemment de façon inappropriée ou inadéquate. Car il existe un fossé éthique et politique entre se battre pour sauver son emploi en zone économiquement sinistrée et pleurer sur le surcoût fiscal des salaires de plus d'un million d'euros. La grève, c'est un droit garanti par la constitution (contrairement à la manifestation), mais il ne s'agit pas pour autant d'un fourre-tout des humeurs chagrines. 10 exemples pour apprendre à reconnaître les justes revendications des travailleurs avec les caprices de stars.

Grève des joueurs espagnols – 2011

Voilà un cas d’école. Pour le coup, nous sommes dans le conflit social type. Des salariés en colère, un patronat pas franchement compatissant. L’Association des footballeurs espagnols (AFE) appelle l’ensemble des joueurs de première et deuxième division à boycotter la reprise du championnat 2011-2012. Principale revendication, un fond de garantie pour le paiement des salaires, alors que dans l’Espagne en crise, certains clubs ont parfois bien du mal à rémunérer leurs « stars » . Après avoir fait reporter la première journée, les joueurs obtiennent 10 millions (ils en exigeaient 50). Ça se dit comment « la lutte paye » dans la langue de Cervantès ?

Grève des encouragements stéphanois – mai 2013

Grand classique des formes de revendications des ultras, la « grève » des encouragements relève d’une belle tentative de faire reconnaître, par le silence d’un stade, son utilité. Et cela marche, puisqu’en général, journalistes et présidents accusent alors les supporters de trahir leur vocation ou leurs vœux. « Mes joueurs méritent un peu plus d’aide dans un moment qui peut être exceptionnel, si nous avons l’objectif d’aller chercher cette 3e place qui n’est pas loin » , soupirera ainsi – un peu tard – Christophe Galtier l’année dernière. Cette fraction du peuple vert protestait alors contre la fermeture d’une des tribunes après des incidents lors de la finale de la Coupe de la Ligue et pendant le derby avec Lyon. Disons que les choses ne se sont pas arrangées, les principaux concernés, les Green Angels ayant même dissous leur association. Bref, une sorte de passage à la clandestinité…

L’UNFP montre ses dents de lait – 1972

Le foot français n’ayant pas alors encore totalement fait son outing professionnel, le contrat de travail relevait beaucoup du bricolage. Par exemple, ils furent au départ « à vie » … En 1969, les clubs pros avaient dû céder et des contrats à durée « librement » déterminée virent le jour. Les présidents voulaient reprendre le contrôle de leur ouailles égarées dans l’après-mai 68. D’où, en décembre, cette grève « dure » – des joueurs seront suspendus – qui obligea l’État gaulliste à jouer son rôle de gendarme républicain entre partenaires sociaux (le ministre des Sports Joseph Comiti y laissera son unique trace dans l’histoire). Résultat : sous l’impulsion d’un Philippe Séguin alors novice, mais déjà inspiré, une charte du football est adoptée qui remet tout le monde d’accord, de gré ou de force. Le fond de l’air était rouge ou juste le gouvernement plus ferme ?

L’Argentine solde les comptes – 2001

Le pays est en ébullition sociale. Dans leur coin, les joueurs tentent désespèrement d’obtenir leur retard de paye (19 millions de pesos), comme n’importe quel fonctionnaire de la poste, et décident de faire grève. Dix jours sans foot au pays de Maradona et Kempés, n’importe quel député UMP parlerait facilement de prise en otage des usagers. Ce type de conflit, notamment dans les pays les plus fortement touchés par la crise, n’est pas près de disparaître.

Grève du personnel de la ville de Paris – 2002

Terminés les caprices de richards. On redescend chez les amateurs et les smicards de la territoriale. Un conflit qui aboutit à la fermeture de la plupart des petits terrains stabilisés et synthétiques qui ceinturent la capitale, de la porte de Clignancourt à la porte d’Orléans. Victimes collatérales du conflit entre la ville, alors représentée par Pascal Cherki, et l’intersyndicale des grévistes de la DJS, l’équipe du Paris FC, alors en CFA, doit s’entraîner à Pershing dans le bois de Vincennes, pendant que le Maccabi Paris (PH), le CA Paris (DSR), mais aussi des amateurs de la FFF ou de la FSGT, rangent pour un bout de temps leur crampons dans une armoire.

Grève des arbitres – 2011

L’arbitre, ce grand mal aimé du foot, a lui aussi voulu goûter à l’ivresse de la bataille sociale. Enfin, avec le sens de la mesure qui les caractérise. Quinze minutes de retard pour les matchs du 5 mars en Ligue 1. Et tout cela pour quelques piécettes sur le nouveau contrat Nike des sélections sur lesquels les hommes en noir ne touchent pas leur part. C’est seize de trop pour la Fédé et la Ligue qui les remplacent par des seconds couteaux habitués des divisions amateurs la journée d’après. Personne ne se rend compte de rien. Deux ou trois brèves dans la presse. Et les sifflets reprirent sagement leur chemins de croix sous les critiques du CFC. Le foot ne peut se passer de ses vedettes, des télés ou même du public. En revanche, les hommes en noir…

La fake grève de Knysna – 2010

Employer le mot de grève relève en l’occurrence presque de l’insulte envers les « camarades » de Florange ou PSA-Aulnay. D’ailleurs, les principaux concernés l’ont fort peu usités. D’abord, les joueurs pros ne sont pas censés « bosser » lorsqu’ils sont en sélection nationale de la FFF, difficile de cesser une activité rémunérée jamais commencée. Ensuite, ce mouvement d’humeur en signe de solidarité avec Nicolas Anelka, visant à boycotter un entraînement, n’avait pas franchement les allures ni les moindres signes d’un conflit du travail. Devenue une affaire d’État, aux dimensions de drame national, cette pseudo grève aura surtout permis à Nicolas Sarkozy de faire oublier dans les médias les manifestations contre « sa » réforme des retraites (1,92 million de manifestants alors qu’il recevait le « délégué » Thierry Henry). Des « jaunes » , ces Bleus?

Grève des journalistes sportifs de la RAI – 2005

Une grève peut parfois viser des objectifs qui dépassent ses petits intérêts corporatistes. Les journalistes de la télévision publique italienne RAI annoncèrent un mouvement en juin 2005, après que la chaîne privée Sky a acquis les droits exclusifs de retransmission du Mondial 2006. Avec comme principal discours de refuser « de laisser à la télé à péage l’ensemble du Mondial 2006 (…) compromettant un des éléments fort liant les Italiens à la RAI » . Les journalistes jugent « inacceptable » que le football passe « sur une télévision à péage accessible à une minorité » . Pour louable que fut cette belle initiative, la situation a plutôt empiré sur ce terrain depuis…

Grève de la MLS aux USA – 2010

Dans le pays du libéralisme, l’organisation des sports pros en Ligue fermée conduit à l’usage régulier d’une méthode très particulière de gestion des conflits sociaux (les joueurs étant par ailleurs très syndiqués) : le lock-out. Bref, les propriétaires des franchises doivent baisser le rideau. Pour l’instant, le soccer y a échappé et le dernier gros orage remonte à 2010. Face à une menace de grève des joueurs réclamant une nouvelle convention collective, il existait un vrai risque de voir le petit public (amateur de « vrai » foot) privé des matchs des deux Conférences. Mais chez l’Oncle Sam (et le petit frère canadien), on porte en sainte horreur ce genre de discorde qui sent le socialisme rampant. Un accord fut trouvé. Et le championnat commença à l’heure dite. In Gold we trust !

L’UCPF contre le gouvernement – 2013

Un vrai lock-out à l’américaine. Pour une fois, le foot tricolore arrive à surprendre. Ici, pas de conflit social. Encore moins de revendications salariales. L’UCPF, soutenue par la LFP, a décidé de mettre la pression sur le gouvernement socialiste accusé de vouloir « tuer » le foot pro et surtout des clubs « entreprises en grande difficulté » . Après le boycott de la commission foot durable, ils ont donc sorti l’artillerie lourde : priver les Français de championnat, voire d’un PSG-Lyon. On doute néanmoins qu’ils aillent au bout de leur menace, au risque d’offrir à François Hollande, qu’ils rencontrent bientôt, une chance unique de montrer, pour une fois, sa fermeté à peu de frais et avec l’opinion derrière lui. Après, si des joueurs veulent s’offrir des piges pendant la suspension d’activité de la L1 en rejoignant la FSGT aux cotés de Fiorèse et Dhorasoo, cela devrait pouvoir s’arranger.

Quand quelques joueurs pros affrontent 100 enfants sur un terrain

Par Nicolas Kssis-Martov

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