- Anniversaire du fondateur de l'Église mormone
Top 10 : Les footballeurs mormons
Le 23 décembre 1805 naissait Joseph Smith, le fondateur de l'Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, ou Église mormone. Si les Mormons sont nombreux aux États-Unis, et donc dans les sports US, quelques footballeurs font également partie de la secte-communauté. Et comme souvent quand on parle de religion, les Sud-Américains dominent le sujet.
Tita
Quadruple champion du Brésil et double vainqueur de la Copa Libertadores avec Flamengo et Vasco de Gama, vainqueur de la Coupe de l’UEFA avec le Bayer Leverkusen, et de la Copa América avec le Brésil, Tita a eu une longue et belle carrière pendant 21 ans. « Je suis absolument certain que ma durée dans le monde du football a presque été doublée en raison de mon obéissance à la Parole de Sagesse » , explique-t-il. Car oui, depuis ses onze ans, Milton Queiroz da Paixão est mormon, grâce à la conversion d’un de ses oncles. Dans un milieu propice à la fête comme le football brésilien, Tita ne s’est pas toujours senti à sa place. « Au début, il y avait beaucoup de plaisanteries et de sarcasmes, de la part de mes coéquipiers, en ce qui concerne les activités auxquelles je participais et celles auxquelles je refusais de participer. Par exemple, parce que je ne sortais jamais avec les joueurs pour consommer de l’alcool et à cause de mon obéissance à la loi de chasteté, j’étais un peu persécuté. » Depuis, il est devenu le Premier Conseiller dans l’Épiscopat de la paroisse de Barra da Tijuca, dans le quartier de Jacarepaguá, à Rio de Janeiro. Un dirigeant local du mormonisme, quoi.
Naea Bennett
Dimanche 19 juillet 2015, l’équipe de beach soccer de Tahiti est battue par le Portugal en finale de la Coupe du monde (5-3). Pas grave, Tahiti est déjà la belle surprise de la compétition. Mais une absence de choix laisse un goût amer : celle du capitaine Naea Bennett. En effet, le joueur de l’AS Pirae a refusé de se rendre au match, qui se déroulait un dimanche. La religion mormone le lui interdit. Les supporters ont eu un peu de mal à l’accepter. Alors l’entraîneur, Teva Zaveroni, est monté au créneau pour prendre la défense de son capitaine : « Arrêtez de critiquer la non-participation de Naea. Ça a toujours été comme ça depuis le début, on le savait et ce n’est pas lui qui a choisi d’être capitaine. C’est le choix de toute une équipe depuis 2010. Respectez son choix comme nous le respectons, un point c’est tout… La clef de la réussite sportive se fait sur et en dehors du terrain… Vous êtes en train de faire du mal à la vie d’un groupe qui a réussi grâce aux convictions religieuses de Naea, qu’il a instaurées dans le groupe et qui fait des Tiki Toa un groupe d’exemple et de fair-play » , écrivait-il sur Facebook.
Errol Bennett
Naea a tout appris de son père, Errol. Après un essai infructueux au PSG, Errol Bennett est finalement resté à Tahiti et est devenu la plus grande star du football tahitien. Onze fois meilleur buteur du championnat avec le club de Central Court, il rejoint l’Église mormone en 1977, alors qu’il a déjà 27 ans. C’est un ami qui l’a initié. Il ne jouera alors plus jamais un match le dimanche. Mieux, il en parle à son président, Napoléon Spitz. Ce dernier, qui est également président de la Ligue tahitienne, fait voter l’interdiction des matchs de championnat le dimanche, pour « ne pas empêcher les joueurs de passer du temps avec leur famille » . Et pour ne pas se priver de son meilleur joueur, accessoirement.
Freddy Rincón
Le joueur vedette de la Colombie des années 90 est décidément un personnage à part. Entre deux accidents de voiture, Freddy a eu quelques ennuis avec la justice. Déjà passé par la case prison pendant quatre mois au Brésil, Freddy est aujourd’hui recherché par Interpol pour trafic de drogue et blanchiment d’argent. Pourtant, Rincón est membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours depuis le 20 août 2005. Pas sûr que ce soit très compatible avec son mode de vie.
Guillermo Franco
Pas l’attaquant mexicain, mais le défenseur argentin qui joue en quatrième division au Club Atlético Union de Villa Krause. En 2002, Guillermo est promis à une belle petite carrière honnête. À seulement 19 ans, il joue avec la réserve de Lanús. C’est à ce moment-là que deux missionnaires frappent à la porte du domicile familial. Guillermo et sa mère se convertissent alors au mormonisme. « Ils ont tout changé dans nos vies et notre rapport à Dieu » , explique-t-il. Alors qu’il vient de signer avec Godoy Cruz, en première division, il doit partir accomplir sa « mission » . C’est désormais à son tour de se balader en Argentine avec un pote pendant deux ans pour tenter de convertir d’autres personnes. Il part donc à Mendoza. Il revient au club de Godoy Cruz deux ans plus tard, en 2007. Il n’a plus sa place, ne joue pas et enchaîne les prêts, puis les transferts dans des divisions de plus en plus basses. Mais il est heureux, car il a réussi à allier ses trois rêves : « Vivre du football, être missionnaire pour l’Église de Jésus-Christ et former une famille. »
Fabián Espíndola
Fabián est peut-être mormon, mais ce n’est pas ce qu’on retiendra de lui. Non, ce dont on veut se rappeler, c’est de ce combo de la lose un soir d’automne 2008. L’attaquant du Real Salt Lake vole un but sublime à son coéquipier. Pour le célébrer, il multiplie les saltos et les vrilles. Manque de pot, le but est refusé pour hors-jeu, et il se pète la cheville. À quoi ça sert de se priver de clopes, d’alcool et de café si le mec du dessus ne veille pas un peu sur toi ?
Aleisha Cramer
En 1998, Aleisha célèbre sa première cape avec l’équipe féminine des États-Unis. Elle n’a que 16 ans, faisant d’elle la troisième plus jeune joueuse de l’histoire de la sélection. Mais à peine trois ans plus tard, elle quitte l’équipe en grande partie parce qu’elle refuse de jouer le dimanche, conformément aux dogmes de sa religion, le mormonisme. Alors qu’elle était considérée comme la meilleure joueuse de l’équipe par son entraîneur, elle continue sa petite carrière à la Brigham Young University jusqu’à ce qu’elle soit diplômée en 2003. Elle détient toujours le record de passes décisives de l’université, avec 47 offrandes. Elle est aujourd’hui entraîneur adjoint de l’équipe de BYU, et vit tranquillement aux pays des Mormons, dans l’Utah, avec son mari et ses trois enfants.
Jimmy Montanero
Capitaine emblématique du FC Barcelona, l’autre, celui de Guayaquil, l’international équatorien est resté vingt ans dans le même club (1979-1999). Véritable légende du football équatorien, il était surnommé « El Mormón » par ses coéquipiers, puis par les médias. Et ça n’avait rien d’anecdotique puisqu’il est, comme le reste de sa famille, membre de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours. La culture du surnom.
Daniel Woolard
Daniel Woolard est un bon Texan, bien comme il faut. L’ancien défenseur, entre autres, du Chicago Fire et de DC United est né au Texas, a fréquenté l’université texane Midwestern State University, et vit actuellement au Texas avec sa famille. Grand amateur de pêche, il pratique également la chasse à l’arc, toujours accompagné de son fidèle chien de chasse, un braque hongrois à poil court. Et bien sûr, il est mormon. Vive l’Amérique.
Bruna Soares
Décidément, le Brésil est une terre fertile pour tous les styles d’adorateurs de Jésus. Bruna, qui a participé aux Jeux olympiques de Londres en 2012 avec la sélection féminine du Brésil, fait partie de l’Église mormone depuis 2000. Elle avait 15 ans. Elle est maintenant capitaine de l’équipe du Brésil et de São José. Sans oublier de faire de la pub pour son église préférée.
Par Kevin Charnay