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Top 10 : Les finales portugaises en Europe
Benfica dispute ce mercredi soir la finale de la Ligue Europa contre Chelsea. L'occasion de se rappeler que le Portugal des clubs c'est sept coupes d'Europe ramenées à la maison. Pas mal pour un petit pays de 10,5 millions d'habitants. D'autres ne peuvent pas en dire autant. On parle de toi le football français.
Benfica-Barcelone (1961)
Sur le terrain, pas de tiki-taka, de football total ni même d’Eusébio. Interdit de match européen car enregistré trop tard dans l’effectif lisboète qui disputait la Coupe des clubs champions cette année-là, celui que l’on nommerait plus tard la Panthère Noire dit avoir regardé la finale à la télé. Mais à l’époque, je grand Benfica, ce n’était pas seulement Eusébio. Il y avait aussi Mário Coluna et José Aguas, entre autres. Une équipe de rêve menée par le légendaire Bela Guttman, que même la dream-team de Luis Suárez -premier du nom- ne parvient pas à battre. Le Barça a pourtant mené deux fois au score avant de s’incliner 3-2 et d’offrir aux aigles le premier de ses deux titres européens.
Benfica-Real Madrid (1962)
Non content d’avoir vu ses nouveaux coéquipiers remporter la C1 l’année d’avant, Eusébio s’était juré de soulever la coupe aux grandes oreilles à son tour. Pourtant, ce 2 mai 1962, tout avait mal commencé pour Benfica face au grand Real, celui de Puskás et Di Stéfano, l’idole de la panthère qui voit toujours en lui le meilleur de tous les temps. C’est pourtant de Puskás que les Lisboètes auraient dû se méfier un peu plus. Le Hongrois enfile deux perles à Costa Pereira en 23 minutes et permet au Real de mener 2-0. Puis vient le réveil de la bête. Eusébio délivre une passe décisive et envoie un ballon sur le poteau, que José Aguas reprend et pousse au fond des filets. Mais surtout, et alors que les deux équipes se neutralisent 3-3 après un hat-trick de Puskás et une frappe lointaine de Coluna, le prodige portugais paye son doublé. Pour sa première finale européenne, Eusébio a maté le grand Real Madrid. À ce jour, cette C1 reste le dernier trophée européen remporté par Benfica. Et tout comme la finale de la Ligue Europa que disputeront les troupes de Jorge Jesus ce soir, celle-ci avait lieu à Amsterdam.
Sporting – MTK Budapest (1964)
Le Sporting a dominé le football portugais dans les années 50, mais voit le voisin Benfica lui passer devant dans les sixties. En 1964, « les bourgeois » tiennent leur heure de gloire continentale avec la Coupe des coupes. Après un historique 16-1 contre Nicosie en huitième de finale (le record tient toujours), les Lisboétes doivent s’y reprendre à deux fois pour battre les Hongrois du MTK Budapest. À l’époque les finales se rejouent en cas de match nul. Après un 3-3 à Bruxelles, le Sporting s’impose 1-0 deux jours plus tard à Anvers. Morais offre ce qui reste pour l’instant le seul trophée européen du club.
Porto-Juventus (1984)
La longue histoire d’amour entre Porto et l’Europe a commencé par un échec en finale de la Coupe des Vainqueurs des Coupes. En 1984, après avoir éliminé Zagreb, les Rangers et Aberdeen, les bleus et blanc se retrouvent face à la Juve de Platini. Après un début de rencontre compliqué qui voit Vignola ouvrir la marque, les hommes de José Maria Pedroto se reprennent et dominent le reste de la rencontre. Sousa finit par égaliser logiquement, mais les néophytes se font surprendre avant la mi-temps. Il ne reviendront plus au score. José Maria Pedroto décède moins d’un an plus tard sans connaître son quart d’heure Andy Warhol. Il l’aurait pourtant bien mérité. Si le FC Porto en est là aujourd’hui, c’est en grande partie grâce à lui.
Porto-Bayern (1987)
1987 restera dans toutes les mémoires à Porto. Et en Algérie. Car s’il fallait résumer le duel épique entre Portugais et Allemands en un seul geste, nul doute que l’on retiendrait la Madjer. Éponyme, spontanée et gracieuse, la talonnade du maître à jouer portista a retourné tout le monde: ses coéquipiers, le public, mais surtout le Bayern, qui menait 1-0 avant la folle inspiration de Madjer. Mais ce premier succès européen de Porto, c’est surtout la victoire d’un moustachu, Artur Jorge, dont le coaching a été déterminant ce soir-là. Par son discours à la pause, comme aime souvent le raconter Paulo Futre, et par l’entrée en jeu de Juary, autre artisan de ce succès historique. Le petit ailier a dynamité la défense bavaroise avant d’inscrire le pion décisif peu après l’égalisation. 2-1, le score n’évoluera plus. Les démons de la finale perdue face à la Juve trois ans plus tôt sont partis de Vienne à temps.
Benfica – Milan AC 1990
Après ses échec en finale contre Manchester United en 1968 (ah ce diable de Best) et le PSV Eindhoven en 1988 (ah ce tir au but raté de Veloso), Benfica échoue une troisième fois à ramener la C1 à Lisbonne. Le Milan de Sacchi assure l’essentiel avec une petite victoire 1-0 grâce à un but de Frank Rijkaard. Et cette fois il n’y aura pas un coup d’épaule (ou d’avant bras) de Vata pour sauver les siens. Benfica est loin d’imaginer qu’il va falloir attendre 23 ans avant de retrouver une finale européenne.
Porto-Celtic (2003)
Le grand Celtic face au grand Porto. À Séville, on le savait, la partie serait serrée jusqu’au bout. Et cela s’est effectivement joué à rien du tout. Le plus chanceux a fini par l’emporter. C’est con, car c’est le genre de finale qu’on aimerait voir sans perdant. Ce soir de mai à Séville, Porto a brillé parce que les Écossais les ont poussé dans leur derniers retranchements. Chaque fois que les dragons marquaient, Henrik Larsson répondait juste après. Mais c’est bien Derleï, également auteur d’un doublé, qui a le dernier mot lors de la prolongation. Électrique jusqu’au bout, le match se termine avec un expulsé de chaque côté. Et à la fin, c’est Porto qui gagne…
Porto-Monaco (2004)
C’est à Gelsenkirchen que débute réellement la légende de José Mourinho, même si ses premières pages se sont écrites à Séville l’année précédente, ainsi qu’à Old Trafford et La Corogne. En Allemagne, le FC Porto du Mou s’adjuge une deuxième C1, 17 ans après Vienne, Madjer, Juari, Paulo Futre, Fernando Gomes et consorts. Cette fois-ci, ce sont les Deco, Maniche, Derlei et Alenitchev qui mènent les dragons au sommet de l’Olympe au cours d’une finale qui prend fin à la 23e minute avec la sortie de Ludovic Giuly. Le reste est une évidence pour Porto. Carlos Alberto, dont la carrière n’ira pas plus loin que ce sacre, ouvre la marque avant que Deco et Alenitchev ne le suivent. Pour l’anecdote, José Mourinho n’a jamais vraiment fêté le titre avec ses joueurs. Plusieurs théories existent à ce sujet. La première veut que le futur Special One avait rendez-vous avec Roman Abramovitch à Londres le soir-même. La seconde fait état d’un conflit entre Mourinho et un ultra des Super Dragões qui voulait lui refaire le portrait pour l’avoir rendu cocu. Le mystère reste à ce jour entier.
Sporting – CSKA Moscou (2005)
Quoi de pire que de perdre une finale européenne dans son stade? Le Bayern Munich ou l’AS Roma sont passés par là. En 2005, le Sporting de Liedson et Sá Pinto affronte le CSKA Moscou en finale de la Coupe UEFA dans son antre d’Alvalade. Tout se passe bien. Rogério ouvre le score, mais les Lisboétes vont s’écrouler en seconde période. Une défaite 3-1 qui doit beaucoup au postérieur de Rochemback qui empêchera bien malgré lui un but qui aurait pu permette à son équipe de mener 2-1. Quand ça ne veut pas…
Porto-Braga (2011)
Loin d’être la plus belle finale européenne, celle qui oppose Porto à Braga en 2011 à Dublin est sans doute l’une des plus importantes pour le football portugais, puisqu’elle a permis à ce dernier d’entrer dans la cour des rares pays ayant eu droit à une finale 100% nationale. Cette année-là, trois écuries portugaises s’étaient retrouvées dans le dernier carré. Mais alors que tout le monde attendait un classico en finale de la Ligue Europa, le Sporting Braga s’est défait de Benfica pour rejoindre Porto en finale. À Dublin, le miracle n’aura pas lieu : les hommes d’André Villas-Boas viennent à bout des Minhotos grâce à un but de la tête de Radamel Falcao. En l’espace de huit ans, le club de Pinto da Costa aura raflé une C1 et deux C3. Pas mal.
par William Pereira et Alexandre Pedro