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Top 10 : les déceptions de Paolo Maldini

Par Valentin Pauluzzi
7 minutes
Top 10 : les déceptions de Paolo Maldini

Si le légendaire défenseur italien a remporté 26 trophées, il en a également perdu pas mal, précisément 19 entre places de finaliste ou de second, soit 57% de réussite. Parmi ces défaites, beaucoup de scénarios rocambolesques qui en auraient découragé plus d’un, mais pas le beau Paolo.

Les tirs au but

Une roulette russe qui lui a souri un soir de Ligue des champions à Manchester en 2003, lui permettant de soulever sa quatrième Ligue des champions personnelle, mais pas de compenser son bilan dans cet exercice. De 1990 à 1998, la Nazionale quitte la Coupe du monde de cette façon et quand elle gagne enfin une séance, c’est pour la finale de 2006, première édition sans son ancien capitaine depuis 16 ans. C’est également aux tirs au but que Maldini perdra un Euro Espoirs (contre l’Espagne en 86), une autre Ligue des champions, une Coupe intercontinentale et même une Supercoupe d’Italie. En ne prenant en compte que les séances auxquelles il a participé et en raclant jusqu’aux premiers tours de Coupe d’Italie, son score est de 4 victoires et 7 défaites.

Les buts en or

Sa durée de vie a été plutôt courte, de 1996 à 2002, suffisant toutefois pour que la Nazionale en subisse deux fois sa loi. La première, c’était lors d’une finale de l’Euro 2000 tragique pour les Italiens, égalisation de Wiltord à 13 secondes du terme et coup de grâce de Trezeguet. Rebelote deux ans plus tard en 8es de finale du Mondial, là encore, l’Italie se fait reprendre dans les dernières minutes, puis Maldini perd le duel aérien contre Ahn Jung-hwan. Ce sera le cruel épilogue d’une carrière en sélection qui aura duré 14 ans et 126 capes, sans ramener le moindre titre.

Quelques trophées nationaux en plus

26 trophées parfaitement équilibrés entre nationaux et internationaux. 13 Scudetti, Coupes ou Supercoupe d’Italie, finalement peu sur 24 saisons, dont la quasi-totalité au sein d’une des meilleures formations au monde. À titre de comparaison, Xavi, c’est 17 en 17 ans. Aux sept championnats s’ajoutent quatre places de dauphin, la plus difficile à avaler ? Celle de 1990 derrière le Napoli et la défaite sur le terrain de Vérone lors de l’avant-dernière journée avec un arbitrage qui fit jaser (3 expulsions pour protestations). Plus récemment, les deux splendides mano a mano avec la Juve de Capello, en 2006, le Milan obtient 88 points, mais n’est pas sacré champion, du jamais vu. N’oublions pas une première Coupe d’Italie à 35 ans après des finales perdues en 1990 et 1998. Enfin, le score de 5 sur 8 en Supercoupe était améliorable, surtout vu les revers contre Parme et la Fiorentina à San Siro.

La Coupe de l’UEFA

En club, Maldini a remporté toutes les compétitions qu’il a disputées sauf une. Par cinq fois, il a pourtant pris part à la Coupe de l’UEFA sans jamais atteindre la finale. Hormis l’élimination en 16es contre l’Espanyol en 1987, les autres « crient vengeance » comme on le dit si bien dans la langue de Dante. L’année précédente, ce sont les petits Belges de Waregem qui sortent gagnants. Lors de l’édition 1995-96, défait 2-0 à l’aller, Bordeaux s’impose 3-0 dans un quart retour qui est entré dans l’histoire. En 2001-02, tout est fait pour que les deux clubs milanais se retrouvent en finale, mais le Feyenoord tombe l’Inter, tandis que le Milan ruine toutes ses chances dès l’aller à Dortmund, s’inclinant 4-0. Enfin, le Milanais dispute son 168e et dernier match européen lors d’un 16e contre le Werder. Après le nul 1-1 à Brême, les Rossoneri mènent 2-0 à la mi-temps, mais encaissent un doublé de Pizarro en seconde période. Le Shakhtar remportant finalement la compète, y avait clairement moyen de gommer cette imperfection sur le finish.

Vidéo

Quelques trophées internationaux en plus

13 titres européens ou intercontinentaux en club, donc, sur 20 tentatives. Évidemment, le sans-faute eut été trop demandé, mais les regrets sont bel et bien présents, puisque les défaites sont arrivées face à des adversaires souvent prenables. Lors de la Ligue des champions 1992-93, le Milan se présente en finale avec un bilan de 10 victoires en 10 matchs, mais échoue face à l’OM et cette tête de Boli sur un corner inexistant. Deux ans plus tard, un gamin nommé Kluivert crucifie les Rossoneri à la 84e, pour ne pas parler de ce qui s’est passé en 2005 (enfin si, on y vient). Les trois victoires en Coupe intercontinentale sont équilibrées par autant de défaites, contre le San Paolo de Leonardo et Cafu, le Vélez de Chilavert et la loterie des penaltys face à Boca Juniors, trois équipes largement inférieures sur le papier. Enfin, en Supercoupe d’Europe, l’unique revers arrive contre Parme en 1994, « corsaire » 1-0 au Tardini, le Milan s’incline 2-0 après prolongation à la maison.

Le black-out d’Istanbul

Stade Ataturk, on joue depuis une minute de jeu, et Kaká vient d’obtenir un coup franc côté droit. Le maestro Pirlo se charge de le mettre dans le tas, au point de penalty, Paolo Maldini réceptionne d’une superbe reprise de volée qui finit dans le soupirail de Dudek, 1-0 pour le Milan qui ouvre le score par son emblématique capitaine de 36 ans. Le scénario parfait. La suite, on la connaît : doublé de Crespo, les 6 minutes, la prolongation, le double exploit de Dudek sur Sheva et son manège lors de la séance des tirs au but. Oui, le Milan prend sa revanche deux ans plus tard, mais l’amertume reste.

Le black-out de La Corogne

Il n’y a pas qu’en finale que Maldini a vécu cette énorme déconvenue. Lors de la saison 2003-04, le diable est grand favori à sa propre succession, et, après sa victoire 4-1 à l’aller, la route vers le dernier carré de la Ligue des champions est toute tracée. À la mi-temps, les Galiciens ont déjà fait leur retard. Sonné, le Milan est incapable de réagir et quitte la compétition par la petite porte. Sans manquer de respect aux trois autres demi-finalistes (Monaco, Chelsea et Porto vainqueur finale), cette coupe aux grandes oreilles lui tendait les bras.

Le Ballon d’or

Il a beau affirmer que son absence parmi les lauréats ne le dérange pas plus que ça, on a du mal à y croire. Déjà parce que Sammer et Cannavaro ont été titrés, aussi parce qu’en 1994, il avait toutes les raisons d’être sacré, mais il finit troisième derrière Baggio et le vainqueur Stoichkov, pourtant battu en demies de la World Cup et écrasé en finale de la Ligue des champions. Paolo obtiendra une autre troisième place en 2003 devancé cette fois par Nedvěd et Henry. Pas mieux vernie au FIFA World Player, puisque second derrière George Weah en 1995. Heureusement, Baresi est là pour le consoler.

Sa der à San Siro

C’est la fête à Paolo, San Siro est plein, les 80 000 spectateurs agitent des écharpes blanches sur lesquelles est brodée en rouge l’inscription « 3 Paolo Maldini » . Le capitaine dispute son 901e match avec son seul et unique club, le dernier à la maison. Même les joueurs de la Roma participent à l’hommage, endossant des T-shirts « Merci capitaine. Grand Paolo » au moment d’entrer sur le terrain, ils feront ensuite le taf une fois le coup d’envoi donné, s’imposant sur le score de 3 buts à 2. C’est le moment du tour d’honneur, le noyau dur des ultras de la Curva Sud déroule ses banderoles vomitives, choisissant le moment le plus inopportun pour régler ses petits conflits minables. Le coup est parfaitement réussi, la fête est gâchée, pis, le club ne prend pas ouvertement position. « Quelque chose qui ne m’a pas plu, personne ne s’est dissocié de ce geste » , dira-t-il. Le début de son éviction.

Ne pas avoir joué à la Juventus

Parce qu’à l’âge de 10 ans, Maldini découvre le foot lors du Mondial 1978 et une Nazionale composée en grande partie de joueurs de la Juventus et cet attaquant grisonnant portant le nom de Roberto Bettega. Le petit Paolo rêve alors de porter les couleurs blanche et noire. Néanmoins, à la mi-temps d’un Milan-Juventus et avant l’avènement de Berlusconi (détail important), il refuse les avances de Boniperti, « car je voulais gagner avec le maillotrossonero » . Vœu exaucé, des victoires à la pelle, mais aussi beaucoup de défaites dont il a toujours su se relever. Une force de caractère qui ne fait que le magnifier.

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Par Valentin Pauluzzi

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