- Coup de boule de Brandão
Top 10 : Les coups de boule
Brandão n'a rien inventé. Depuis le face-à-face légendaire entre Zidane et Materazzi, l'usage du coup de boule s'est largement démocratisé sur les pelouses européennes. Voici un vibrant hommage à l'un des gestes techniques les plus classes du football.
1. Zinédine Zidane
Victimes : Marco Materazzi et Jochen Kientz
Bon, on a déjà tout entendu sur ce 9 juillet 2006, mais pour le plaisir, on réécoute les explications de Marco Materazzi : « J’ai tenu son maillot pendant quelques secondes seulement, il s’est tourné vers moi, m’a parlé en me raillant et en me regardant de haut en bas avec un air très arrogant : « Si vraiment tu veux mon maillot, je te le donnerai après. »Je lui ai répondu avec une insulte, c’est vrai. » Et cette insulte était donc… « Je préfère ta putain de sœur. » Classique, mais efficace. D’autant qu’il n’en faut pas beaucoup pour titiller le maître de la discipline, auteur six ans plus tôt d’une agression similaire sur Jochen Kientz, le joueur d’Hambourg.
2. Alan Pardew
Victime : David Meyler
Grand sanguin devant l’éternel, Alan Pardew a passé la seconde lorsque David Meyler, le joueur de Hull, l’a repoussé du bras pour récupérer un ballon. « C’était dans la chaleur du match, a-t-il expliqué avec une mauvaise foi honorable. Je regrette profondément et à l’avenir, il vaut mieux que je reste assis. Évidement, je n’avais pas l’intention de l’agresser. J’ai avancé ma tête et c’est tout. Bien sûr, je m’excuse car je représente un grand club et cela fait 2-3 incidents dans lesquels je suis impliqué. » Le résultat : une expulsion directe à la 72e minute de la rencontre, remportée 4-1, et une ligne de plus à un casier judiciaire déjà bien fourni. « Je pense que Alan sait qu’il a été stupide et il s’est excusé. À chaud, on fait tous des trucs débiles et il regrette déjà » , l’a disculpé l’entraîneur adverse Steve Bruce.
3. Nelson Rivas
Victime : Antoine Hoppenot
Nelson Rivas, le défenseur central colombien de l’Impact Montréal, perpétue la tradition zidanesque en assénant un violent coup de tête à Antoine Hoppenot. Comme quoi, la MLS monte vraiment en gamme.
4. Benoît Assou-Ekotto
Victime : Benjamin Moukandjo
On joue les arrêts de jeu du deuxième match de poule et le Cameroun, presque éliminé, se fait salement fesser par la Croatie. Le moment choisi par Benjamin Moukandjo et Benoît Assou-Ekotto pour quitter la Coupe du monde brésilienne en beauté. « Funky » reproche à « pépite de diamant » d’avoir poursuivi le jeu alors que son coéquipier Edgar Salli est au sol, blessé. Il n’obtient en guise de réponse qu’un geste de mépris. C’en est trop pour le joueur de Tottenham qui assène un coup de tête au Rémois. Il faudra l’intervention du vénérable Pierre Webo pour les séparer. L’imbroglio se poursuit dans le vestiaire, quand le défenseur, voulant à nouveau en venir aux mains, jette une bouteille en direction de Moukandjo. Cette fois, c’est Vincent Aboubakar qui s’interpose. Bravo.
5. Pepe
Victime : Thomas Müller
Coupe du monde toujours, cette fois-ci, on retrouve Pepe dans ses œuvres. Énervé par un début de match catastrophique et une simulation de Thomas Müller, la bête sauvage du Real Madrid pète une nouvelle durite. Coup de boule, carton rouge, et 4-0.
6. Un bourrin roumain
Victime : Un pauvre arbitre
Que des numéros 10 dans ma team.
7. Jonathan Zebina
Victime : Zlatan Ibrahimović
Le coup de boule, ça arrive aussi à l’entraînement. Avec en guest stars Zlatan Ibrahimović et Jonathan Zebina, du temps où les deux compères évoluaient à la Juve. C’est le Suédois qui raconte dans son autobiographie : « Je pense qu’à l’époque, il avait des problèmes personnels. Il arrivait toujours énervé aux entraînements et jouait de manière agressive. Un jour, il m’a taclé très sévèrement, je me suis planté devant lui et lui ai dit que s’il voulait jouer dur, il n’avait qu’à me le dire. Il m’a mis un coup de boule. La situation a dégénéré. Je n’ai pas eu le temps de réfléchir, je l’ai frappé instantanément et il est allé au tapis aussi sec. » Classe. Mais du rêve à la réalité, il y a un pas de géant selon le Français. « On ne s’est pas battu, il y a eu une échauffourée… J’ai pris son ongle dans l’œil, donc ça m’a créé une espèce d’œil au beurre noir. Après, il y a énormément de légendes qui sont nées par rapport à ça. Peut-être qu’il avait besoin de publicité pour son livre, c’est sûr que c’est mieux de dire : « Je lui ai mis une bonne droite et il s’est couché par terre », que« mon ongle a effleuré son œil… » Il a un ego surdimensionné, mais ça, c’est un secret de polichinelle. Il suffit juste de regarder comment il se comporte sur le terrain. On n’est simplement pas faits pour s’entendre. » Malheureusement, il n’y a aucune vidéo pour trancher le débat.
8. Manuel Amoros
Victime : Jesper Olsen
Match d’ouverture de l’Euro 1984. La France a bien du mal à se débarrasser du Danemark. Platini ouvre finalement le score à la 78e minute, et scelle la destinée dorée du groupe. En attendant, ce match reste surtout célèbre pour le coup de sang de Manuel Amoros sur Jesper Olsen à trois minutes de la fin. Victime d’un tacle foireux, l’international tricolore pète un énorme câble et colle un coup de tête au joueur de l’Ajax. Il est expulsé et suspendu pour trois matchs. En dépit de son geste, Michel Hidalgo se montre beau joueur : « Je ne lui fais pas la tête. Puis la sienne est plus dure que la mienne. Alors… » Enfin sorti de son banc, Manu entrera pendant vingt minutes contre l’Espagne en finale afin de participer à la fête.
9. Marouane Fellaini
Victime : Ryan Shawcross
Tandis qu’il évolue encore sous le maillot d’Everton, Marouane Fellaini va se distinguer par quelques mauvais gestes à l’encontre du capitaine de Stoke Ryan Shawcross, parmi lesquels un coup de coude et un coup de boule. Le roi du disco s’en justifie ainsi : « Il y avait beaucoup de poussettes et de tirages de maillot dans la surface de Stoke et j’avais l’impression que les arbitres ne me protégeaient absolument pas… Quoi qu’il en soit, je sais que je n’aurais jamais dû faire ça. Je me suis aussi excusé envers mon manager et mon staff, je n’ai pas d’excuses. J’ai perdu mon calme et ce n’était pas professionnel. » Le plus étonnant dans tout ça, c’est que l’autre n’ait pas répondu, comme l’explique le gardien Asmir Begović, qui a tout vu : « Ryan est très costaud. Parfois il est facile de répliquer, mais cela l’aurait uniquement desservi. Il s’est magnifiquement bien contrôlé. » Heureusement pour la touffe, l’arbitre n’a rien grillé sur le coup. Il sera finalement suspendu pour trois matchs a posteriori.
10. Un taré italien
Victime : Le banc de touche
Ou comment se prendre un carton rouge pour dégradation de matériel en défonçant le banc de touche d’un coup de crâne après un but dégueulasse… C’est ce qu’on appelle du génie. Ou la magie du foot.
Par Christophe Gleizes