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Top 10 : Les commentateurs français s’enflamment aussi
Très souvent critiqués par rapport à leurs homologues étrangers, les commentateurs français sont avant tout des passionnés. S'ils ne hurlent pas à la mort au moindre but, leur tempérament latin finit souvent par prendre le dessus, parfois lorsqu'on ne l'attend plus. Florilège des instants où ils se sont enflammés et ont fait passer un match de Coupe de la Ligue pour une finale au Maracaña.
1) Florian Maurice (OL TV) : « Oh oui, Greg, il la sort ! Main opposée, Richard » Ne cherchez pas le plus fervent admirateur de Grégory Coupet, il s’appelle Florian Maurice et travaille à OL TV. Assisté de son inénarrable compère Richard Benedetti, Florian se montre partial, plus supporter que commentateur, mais toujours passionné. En témoigne cette magnifique claquette de « l’ange » Grégory Coupet – en réalité, il ne touche pas le ballon – qui ravit le spécialiste. « Il est de retour, il est de retour ! » Quel flair !
2) Sylvain Wiltord (TMC) : « Superbe ! » Sylvain Wiltord se résume en trois étapes : une superbe carrière, des superbes buts et une superbe reconversion en tant que commentateur pour TMC. Derrière le micro, l’ancien international français ne demande rien pour s’enflammer, l’action la plus anodine revêt à ses yeux une beauté démesurée. Le plus impressionnant reste cependant sa constance dans l’hyperbole tout au long de ce Japon/Italie, disputé lors de la dernière Coupe des confédérations.
3) Jean Rességuié (RMC) : « Il est signéééé Floooorent Maloudaaaaa ! » Jean Rességuié, en poste à RMC depuis 1987, était sans doute le seul homme au monde capable de gueuler pour célébrer le but inutile de Florent Malouda lors du Mondial 2010. Face à l’Afrique du Sud, pour le dernier match de poule, la France a touché le fond, mais « Jano » n’en a rien à foutre, il vit le truc à fond. Né à Montauban, l’homme demeure le plus latino des commentateurs français, toujours prêt à nous faire vivre les actions avec moult sensations, quitte parfois à les survendre. Prenez-en de la graine, les minots, ce mec-là est indétrônable.
4) Jean-Michel Larqué (TF1) : « Oooooh, il s’est troué ! » L’éternel acolyte de Thierry Roland aime le comique de répétition, une véritable marque de fabrique. Lorsqu’il monte au créneau, Jean-Michel aime bien gueuler la même chose plusieurs fois, histoire qu’on comprenne bien. Friand du « Attention, attention, danger, danger, danger » ou plus prosaïquement du « cette passe a créé le décalage, cette passe a créé le décalage, cette passe a créé le décalage, Thierry » , le commentateur le plus pessimiste de la planète aime souligner dramatiquement ses effets. Qu’importe si cela implique de répéter huit fois la même phrase. Illustration ici avec Éric Abidal, qui visiblement s’est troué.
5) Jérôme et Régis (Radio Espace) : « Oh Oui ! Oui, oui, oui ! » Lorsque Quevilly a éliminé le légendaire FC Rennes en demi-finales de la Coupe de France, le 12 avril 2012, les cœurs de Jérôme et Régis ont failli lâcher. L’un des deux semble même atteindre l’orgasme à la 93e minute, quand Anthony Laup envoie les amateurs au Stade de France. C’est vrai que c’est bon. Big up aux Rennais au passage. la vidéo est ici
6) Éric et son collègue (France Bleu Azur) : « Victooor Agaliii ! Incroyable ! Incroyable ! »
Le derby de la Côte d’Azur accouche souvent de matchs âpres et disputés, mais cette fois-ci, les commentateurs de France Bleu Azur vont se faire kiffer. Alors que Monaco mène 3-0 et que le moral n’est pas au beau fixe dans la cabine, l’OGC Nice va entamer une folle remontée. Saluée comme il se doit d’ailleurs par les deux journalistes hystériques, qui ne s’étaient jamais autant fait plaisir au stade Louis II. « Ah, on est là, on aime ça ! » Forza Nissa.
7) Thierry Roland (TF1) : « Oh quel pied, putain, quel pied ! » Volontiers chauvin, souvent partiel, tout le temps partial, Thierry Roland, c’est l’homme qui trouvait que les Coréens se ressemblent tous, que l’arbitre est un « salaud » et qui n’hésitait pas à ponctuer ses saillies d’un rire guttural assez dérangeant. Une liberté de ton que l’on excuse volontiers aujourd’hui à la voix qui a fidèlement accompagné la plus belle période de l’équipe de France et qui, un soir de juillet 1998, a partagé sans censure son bonheur à l’antenne. Éternel.
8) Eddie et Grégoire (Orange Sport): « Les mecs de Paris sont balèèèèzes ! Ils sont balèèèèzes ! » Durant la saison où la Ligue 1 était retransmise sur Orange Sport, les amateurs de football ont dû se taper chaque samedi soir des commentaires aussi tristes que lénifiants. Pourtant, la donne change un soir de PSG/Lyon grâce à l’initiative de la chaîne – visiblement consciente du manque de folie des consultants – qui invite deux supporters à commenter le match en marge de la retransmission officielle. Dans la cabine, Eddie et Grégoire se livrent un duel de tout premier ordre, dans un style fleuri qui viendra agréablement souligner un match d’anthologie. La relève est assurée.
La vidéo est ici 9) Eugène Saccomano (Europe 1 / RTL) : « Yiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii » D’accord, Eugène Saccomano a la fâcheuse tendance de s’exciter à la moindre touche située à quarante mètres des buts. Mais l’ancien présentateur de On refait le match, parfois insupportable, se distingue avant tout par une voix, un charisme et un débit inimitable qui font de chaque match radiodiffusé un concentré d’émotions pures. La preuve avec ce but « phénoménal » de Sidney Govou.
10) Denis Balbir (Canal + / Orange Sport) : « Pedrooo Migueeeeeel Pauuuuuuletaaaaa » Denis Balbir, que l’hebdomadaire satirique Les cahiers du football a un jour comparé à un « grand singe hurleur » n’a jamais vraiment fait l’unanimité aux commentaires. Cependant, à tout seigneur tout honneur : force est de constater qu’en certaines occasions, le bougre ne se débrouille pas si mal. Il faut juste lui donner l’occasion de gueuler un peu. Pedro Miguel Pauleta s’en est chargé. La vidéo est ici
BONUS
Christian Jeanpierre (TF1) : « Goaaaaaaaaaaaaaaaaal »
Le soporifique Christian Jeanpierre, qui n’aime rien tant que délivrer ses « petites anecdotes » à longueur de match, a sans doute voulu se prouver dans cette vidéo qu’il avait comme ses collègues un brin de folie. Peut-être est-il frustré par TF1 après tout, et que sa vraie nature cherche à se montrer. Le résultat est – comment dire – mitigé. À vous de juger.
NB : Ils n’ont pas passé le cut, mais auraient largement pu faire partie de cette sélection non exhaustive : Thierry Gilardi, Grégoire Margotton, Xavier Gravelaine et Patrick Montel…
Par Christophe Gleizes
