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Top 10 : Les clubs français en barrages de Ligue des champions

Par Christophe Gleizes
10 minutes
Top 10 : Les clubs français en barrages de Ligue des champions

Si l'exercice des barrages peut sembler casse-gueule, un bref examen historique montre que les clubs tricolores ne s'en sortent pas si mal. Avec 13 victoires en 17 participations toutes équipes françaises confondues, les statistiques sont du côté de Lyon, qui affronte ce soir la Real Sociedad. De quoi effacer le spectre toujours présent de Maribor...

PSG – VAC Samsung 1994 : qualification 3-0 et 2-1

Fraîchement sacré champion de France, le PSG de Michel Denisot accède à la prestigieuse Ligue des champions. Comme d’habitude avec le club de la capitale, le tirage est clément. Le PSG hérite d’une modeste équipe hongroise, totalement anonyme, aux sonorités pourtant connues : le VAC Samsung. Aucun émigré coréen sur la pelouse cependant, mais plutôt une hargneuse troupe de joueurs magyars, prêts à en découdre sur un champ de patates. Emmenés par Luis Fernandez, ancienne étoile du Parc reconvertie entraîneur, les Parisiens l’emportent aisément à domicile au match aller (3-0), sur des buts de Ricardo, George Weah et Alain Roche, face à des Hongrois dépassés. Le match retour, disputé devant un public bouillant de 1 800 spectateurs, n’est pas le calvaire annoncé. Le PSG s’impose en effet 2-1 et se découvre sur ce terrain très champêtre un nouveau buteur d’envergure : le dénommé Patrick M’Boma, auteur d’un doublé.

PSG-Steau Bucarest 1997 : qualification 0-3 et 5-0

Niveau préliminaires, on peut difficilement faire plus excitant. Récent finaliste de la Coupe des coupes, le PSG sort d’une saison mitigée en championnat. Lors du tirage au sort, le club parisien hérite du Steaua Bucarest, le champion roumain. A priori, c’est jouable, mais les Parisiens se font surprendre au match aller en Roumanie, dans une ambiance hostile. Les coéquipiers de Raï perdent 3-2 sur la pelouse, puis finalement 3-0 sur tapis vert après réclamation. L’ingénu Laurent Fournier, aligné d’entrée, était en effet suspendu. Une sanction justifiée mais cruelle, puisque les chances de se qualifier tombent alors à 4% pour les hommes de Fernandez, obligés de s’imposer par quatre buts d’écart à domicile. Les statistiques, le PSG va pourtant les éparpiller façon puzzle ce soir du 27 août 1997, en livrant sur la pelouse du Parc des Princes une prestation d’anthologie. Le coup d’envoi donné, un sentiment de communion et de solidarité face au mauvais sort parcourt les travées du stade. D’entrée, les Parisiens écrasent leurs adversaires d’une pression monstre, rapidement récompensée par un pénalty de Raï. Vingt minutes plus tard, le capitaine parisien double la mise sur corner, avant que Marco Simone n’aggrave la marque d’une frappe du gauche. À quelques minutes de la mi-temps, Florian Maurice qualifie virtuellement les Parisiens au terme d’une action d’école ponctuée par une talonnade de Leonardo (4-0). Les Roumains sont explosés et n’y croient plus. La seconde période ne sera qu’une formalité agréablement pimentée par le triplé de Raï. Le talentueux Brésilien peut exulter, le Parc des Princes s’embraser.

FC Metz – HJK Helsinki 1998 : élimination 0-1 et 1-1

Le contraire du match précédent niveau plaisir. Non seulement l’affiche avait de quoi faire débander tout supporter normalement constitué, mais en plus le FC Metz a livré ce soir-là l’un des matchs les plus laids de son histoire. Cette année-là, le club lorrain, pourtant dauphin du champion Lensois, se qualifie pour la Ligue des champions suite au changement de la réglementation UEFA. Les Grenats héritent d’un véritable poids plume : le HJK Helsinki, une équipe d’amateurs finlandais. Certes, le joyau brut Robert Pires a quitté le navire, tout comme les importants Jocelyn Blanchard et Rigobert Song, mais on se dit quand même que ça va passer les doigts dans le nez pour la bande à Joël Muller. Match aller en Finlande, devant un public clairsemé. Emmenés par l’incandescent Frédéric Meyrieu et largement dominateurs, les Messins s’inclinent 1-0 sur un but contre-son-camp du luxembourgeois Jeff Strasser, qui trompe son gardien d’un superbe extérieur du droit à vingt minutes de la fin. Triste réalité ; on veut pourtant positiver avant le match retour : les Finlandais n’ont pas touché le ballon et le vice-champion de France va forcément renverser la situation à Saint-Symphorien. Peine perdue, Metz ne parvient qu’à faire match nul (1-1) à domicile au terme d’un match exécrable, et signe un bide retentissant passé injustement inaperçu dans l’euphorie post-Coupe du monde. Lens sera cette année-là le seul représentant français en Ligue des champions.

Lyon-Maribor 1999 : élimination 0-1 et 0-2

Nous sommes à l’été 1999. L’Olympique lyonnais vient de changer de dimension avec l’arrivée du groupe Pathé, qui fait débarquer Sonny Anderson dans le Rhône contre une somme record de 17 millions d’euros. Le club de Jean-Michel Aulas veut confirmer son nouveau standing en se qualifiant pour sa première Ligue des champions, qu’il découvre en tour préliminaire contre les inconnus Slovènes de Maribor. On s’attend à une simple formalité, mais ce sont bien les visiteurs qui glacent le Stade Gerland en l’emportant 1-0 à l’aller, sur un but dégueulasse à trois minutes de la fin. Sûrs de leur fait, les joueurs de Maribor remettent ça au retour, en doublant la mise (2-0). L’humiliation est totale, la déception phénoménale. Même si le septuple champion de France s’est par la suite largement rattrapé, le souvenir de cette triste soirée reste difficile à évoquer pour Bernard Lacombe, en charge de l’équipe à l’époque : « C’est la page la plus sombre de l’histoire du club. Je n’aime pas parler de ces deux matchs. C’est le pire souvenir de ma carrière d’entraîneur. »

Lille-Parme 2001 : qualification 2-0 et 0-1

Un an seulement après sa montée en première division, le LOSC du grand Djezon Boutoille découvre le troisième tour préliminaire de la Ligue des champions. C’est avec de grands yeux embués de modestie que les Nordistes s’apprêtent à affronter le club italien de Parme, vainqueur de deux coupes de l’UEFA et d’une Coupe des coupes dans la décennie 90. Les joueurs de coach Vahid ne partent pas favoris, mais créent la surprise en Italie face à des Parmesans à court de préparation. Le LOSC s’impose 2-0 grâce à des buts du discret Christophe Landrin (ou alors de Bassir ? Le débat reste entier) et surtout de l’incroyable Johnny Ecker, qui catapulte un coup franc monumental dans les filets de Sébastien Frey. Malgré les efforts conjugués de Nakata et de Lamouchi, les transalpins ne se relèveront pas de cette fessée initiale. Ils s’imposent à Lille sur la plus petite des marges et rentrent la tête basse en Italie. Le LOSC, lui, lance de la meilleure des manières une jolie décennie.

AS Monaco – Betis Séville 2005 : élimination 0-1 et 2-2

L’AS Monaco aborde ce tour préliminaire avec confiance ; il a déjà disposé du ND Gorica l’année d’avant en tour préliminaire et peut toujours compter sur plusieurs joueurs de talent, à savoir Adebayor, Maicon, Évra, Bernardi, Kapo ou Meriem. Les Monégasques héritent cette fois cependant d’un plus gros client en la personne du Betis Séville de Juanito et Edu. Battus 1-0 à l’aller, le club du Rocher veut se refaire au match retour programmé en principauté. A priori, le retournement de situation reste largement envisageable, mais Monaco joue le match sans Flavio Roma, blessé, qui cède sa place dans les buts à Guillaume Warmuz. La rencontre commence de la plus mauvaise des manières pour les Monégasques, qui multiplient les maladresses et les erreurs techniques, notamment en défense centrale. Fébrile, l’équipe craque à la 17e minute sur une tête croisée du Brésilien Oliveira. Obligés dès lors d’inscrire trois buts pour se qualifier, les hommes de Didier Deschamps se remettent en ordre de marche et dominent la rencontre. Une superbe frappe de Gerard vient relancer le suspense, qui est à son comble à l’heure de jeu lorsque Toifilou Maoulida, tout juste entré sur le terrain, redonne l’avantage à Monaco. 10 minutes, c’est le temps que l’espoir va durer. Tandis qu’ils poussent pour arracher leur qualification, les Monégasques se font cruellement cueillir en contre par Ricardo Oliveira, qui part du milieu de terrain, résiste à trois joueurs et trompe Warmuz d’une balle piquée. Auteur d’un doublé, le Brésilien est cette-année là le fossoyeur des ambitions princières et annonce le tournant de la rigueur. Le 19 septembre, Didier Deschamps quitte le club, remplacé par Francisco Guidolin.

Toulouse-Liverpool 2007 : élimination 0-1 et 0-4

Battus par meilleurs qu’eux, les Toulousains n’en ont pas moins fait pâle figure lors d’un match retour plus proche de la corrida que du match de football. Alors qu’ils avaient tenu le choc à l’aller au Stadium, seulement défaits 1-0 par un but de l’Ukrainien Voronin, les joueurs d’Élie Baup sombrent tristement à Anfield, où aucun club français ne s’est encore imposé à l’époque. Ce n’est pas tellement la faute d’un manque d’ambition cette fois, puisque les Toulousains se présentent dans un 3-5-2 assez couillu, mais véritablement une question de talent. Les Reds monopolisent d’entrée le ballon et, sur leur deuxième véritable accélération, ouvrent le score à la 19e minute par l’intermédiaire du géant Peter Crouch. Au retour des vestiaires, Liverpool corse encore l’addition via sa tour de contrôle Sami Hyypia, esseulée dans la surface. Le reste de la rencontre se résume à une passe à dix et à une attaque-défense, avant que le rutilant Dirk Kuyt ne claque un doublé tardif en cinq minutes (86e et 90e). Le TFC n’aura rien montré et est éliminé sans autre forme de procès.

AJ Auxerre – Zénith Saint Petersbourg 2010 : qualification 0-1 et 2-0

À l’été 2010, l’AJ Auxerre de Jean Fernandez se qualifie pour la Ligue des champions en battant le Zénith Saint Petersbourg, pourtant vainqueur deux ans plus tôt de la coupe UEFA. L’exploit est d’autant plus grand que les Russes se sont imposés 1-0 à l’aller, sans trop souffrir, et partent largement favoris. Pourtant, ce sont bien les modestes Auxerrois qui ouvrent rapidement la marque, suite à un bon coup de boule décroisé de Cédric Hengbart sur un corner de Pedretti. On joue à peine la 10e minute et les deux équipes se retrouvent à égalité sur l’ensemble des deux matchs. L’abbé Deschamps pressent l’exploit en marche et se transforme en chaudron. C’est finalement le Polonais Ireneusz Jeleń qui offre la qualification à son équipe à la 52e minute, d’une magnifique volée au second poteau. La fin du match est maîtrisée. Les grandes enjambées de Denis Oliech font perdre la tête aux Russes, visiblement déçus, qui terminent la rencontre à 9 suite aux deux expulsions logiques de Malafeev (65e) et Hubocan (81e). Au terme d’un match héroïque, l’AJ Auxerre se qualifie pour la troisième Ligue des champions de son histoire.

Lyon – Rubin Kazan 2011 : qualification 3-1 et 1-1

Douze ans après Maribor, les Lyonnais retrouvent les tours préliminaires de la Ligue des champions. Fortes de leur expérience européenne, l’affrontement ne va cette fois pas tourner au fiasco pour les troupes du fraîchement nommé Rémi Garde. Pourtant surpris dès la 3e minute de jeu sur corner, les Gones s’imposent 3-1 dans une ambiance de feu au stade Gerland grâce à des buts de Bafetimbi Gomis et Jimmy Briand, agrémentés d’un contre-son-camp de Kvirkvelia. C’est la première victoire de Rémi Garde sur la scène européenne. L’entraîneur rhodanien aborde cependant le match retour en Russie avec prudence. Il a raison, puisque c’est Nacho qui ouvre le score à la 77e minute, ramenant ainsi les Lyonnais à un but de l’élimination. De quoi connaître quelques belles frayeurs avant l’égalisation tardive de Bakary Koné dix minutes après. Sans coup férir, et meilleur sur l’ensemble des deux matchs, Lyon est qualifié pour la douzième fois d’affilée. Le spectre de Maribor est pratiquement effacé.

Lille – Copenhague 2012 : qualification 0-1 et 2-0

Le LOSC inaugure son Grand Stade flambant neuf et veut absolument se qualifier pour la Ligue des champions. A priori, ce ne sont pas les modestes Danois du FC Copenhague qui vont l’en empêcher. Contre toute attente, ces derniers se révèlent pourtant rugueux et coriaces, et l’emportent 1-0 à domicile au match aller. Un coup terrible pour le LOSC, qui fait tourner face à Nice et présente au retour son équipe type, renforcée en défense par le retour de Marko Baša. Le pari est réussi, puisque les hommes de Rudi Garcia mettent d’entrée les visiteurs en difficulté. Ces derniers, constamment en danger, s’en remettent à leur talentueux portier Johan Wilan pour préserver leur avantage. Alors qu’on se dirige vers la mi-temps, c’est finalement le très jeune Lucas Digne qui ouvre la marque d’un tir placé et remet les deux équipes à égalité. La seconde période est néanmoins bien plus souffreteuse, les Lillois étant partagés entre le désir d’inscrire le but de la qualif et celui de ne pas prendre de risques inconsidérés. Il faudra attendre la prolongation et une jolie tête du Brésilien Túlio de Melo à la 105e minute pour enfin respirer.

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Les notes de Lens-PSG
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